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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/numbers-1.html.
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Whole Bible (6)
versets 1-54
Chapitres 1 et 2
«Et il les fit marcher par les abîmes comme par le désert.» (Ps. 106:9)
Nous entreprenons maintenant lâétude de la quatrième grande division du Pentateuque, ou des cinq livres de Moïse. Nous trouverons le caractère essentiel de ce livre aussi fortement marqué que celui des trois précédents qui nous ont déjà occupés. Dans le livre de la Genèse, après le récit de la création, du déluge et de la dispersion de Babel, nous avons lâélection, selon Dieu, de la semence dâAbraham. Dans le livre de lâExode, nous trouvons la rédemption. Le Lévitique nous parle de la communion par le moyen du culte sacerdotal. Dans les Nombres, nous voyons la marche et la lutte au milieu du désert. Tels sont, dans ces très précieuses parties de lâinspiration, les sujets principaux, à côté desquels, comme on pouvait sây attendre, plusieurs autres points du plus profond intérêt sont présentés. Le Seigneur, dans sa grande miséricorde, nous a conduits dans lâétude de la Genèse, de lâExode et du Lévitique; et nous pouvons compter sur Lui pour être guidé dans lâexamen du livre des Nombres. Que son Esprit dirige les pensées et conduise la plume, afin que nous nâémettions aucune opinion qui ne soit en rigoureux accord avec sa divine pensée. Puissent chaque page et chaque paragraphe porter le sceau de son approbation et contribuer, tout dâabord, à sa gloire, puis au profit durable du lecteur!
«Et lâÃternel parla à Moïse, au désert de Sinaï, dans la tente dâassignation, le premier [jour] du second mois de la seconde année après leur sortie du pays dâÃgypte, disant: Relevez la somme de toute lâassemblée des fils dâIsraël, selon leurs familles, selon leurs maisons de pères, suivant le nombre des noms, tous les mâles, par tête: depuis lââge de vingt, ans et au-dessus, tous ceux dâIsraël qui sont propres au service militaire, vous les compterez selon leurs armées, toi et Aaron.» (Chap. 1:1-3.)
Ici, nous nous trouvons, dès le principe, «dans le désert», où lâon ne tient compte que de ceux qui «sont propres au service militaire». Cela est formellement signalé. Dans le livre de la Genèse, la semence dâIsraël est présentée comme étant encore dans les reins de leur père Abraham. Dans le livre de lâExode, les Israélites étaient auprès des fours à briques de lâÃgypte. Dans le Lévitique, ils étaient assemblés autour du tabernacle dâassignation. Dans les Nombres, ils sont vus au désert. Ou bien encore, sous un autre point de vue en parfaite harmonie avec ce qui précède et le confirmant: dans la Genèse, nous entendons lâappel de Dieu en élection; dans lâExode, nous contemplons le sang de lâAgneau versé pour la rédemption; dans le Lévitique, nous sommes presque exclusivement occupés du culte et du service du sanctuaire; mais à peine ouvrons-nous le livre des Nombres que nous y voyons figurer des hommes de guerre, des armées, dés étendards, des camps, des trompettes sonnant lâalarme.
Tout ceci est très caractéristique, et nous montre le livre que nous allons étudier comme ayant une valeur, une importance et un intérêt particuliers pour le chrétien. Chaque livre de la Bible, chaque division du canon inspiré a sa place propre et son objet distinct dans cette sainte galerie, chacun dâeux a, si jâose mâexprimer ainsi, la niche qui lui, est assignée par son divin Auteur. Nous ne devons pas avoir un seul instant la pensée dâétablir aucune comparaison entre ces diverses portions du Livre, sous le rapport de leur valeur intrinsèque, de leur intérêt et de leur importance. Tout est divin et par conséquent parfait. Le lecteur chrétien le croit pleinement et de tout son cÅur. Il met avec révérence son sceau à la vérité de lâinspiration plénière des Saintes Ãcritures, de toute lâÃcriture, et du Pentateuque entre autres, et il ne se laisse nullement ébranler sur ce sujet, par les attaques téméraires et impies des infidèles de lâantiquité, du moyen âge et des temps modernes. Les incrédules et les rationalistes peuvent mettre en avant leurs raisonnements profanes, montrant ainsi leur inimitié contre le Livre et contre son Auteur; mais le chrétien pieux se repose, en dépit de tout, dans lâassurance bienheureuse et simple «que toute écriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16).
Mais, tout en rejetant entièrement lâidée dâune comparaison entre les divers livres de la Bible, quant à leur autorité et à leur valeur, nous pouvons cependant, avec beaucoup de profit, comparer le contenu, le but et le plan de ces livres. Et plus nous méditerons profondément sur ces choses, plus nous serons fortement frappés de lâexquise beauté, de lâinfinie sagesse et de la merveilleuse précision du volume entier et de chacune de ses divisions particulières. Lâécrivain inspiré ne sâécarte jamais de lâobjet direct du livre, quel que soit cet objet. On ne trouvera jamais, dans aucun livre de la Bible, rien qui ne soit dans la plus parfaite harmonie avec lâintention principale de ce livre. Si nous voulions développer et prouver cette assertion, il nous faudrait examiner tout le canon des Saintes Ãcritures; aussi ne lâessayerons-nous pas. Le chrétien intelligent nâa pas besoin de preuve, quelque intérêt quâil pût y prendre. Il sâarrête au grand fait que le Livre est de Dieu, dans son entier et dans toutes ses parties; et son cÅur est assuré quâil nây a pas, dans ce tout et dans chacune de ces parties, un seul iota ou un seul trait de lettre qui ne soit, à tous égards, digne du divin Auteur.
Ãcoutez les paroles suivantes de quelquâun qui est profondément convaincu de la divine inspiration des Ãcritures que Dieu nous a données, qui est affermi dans cette conviction par les découvertes journalières et croissantes quâil fait de leur plénitude, de leur profondeur et de leur perfection, et qui, par la grâce, est rendu toujours plus sensible, soit à lâadmirable exactitude des parties, soit à la merveilleuse harmonie de lâensemble: «Les Ãcritures ont une source vivante, dit cet écrivain, et une puissance vivante a présidé à leur composition; de là vient leur portée infinie et lâimpossibilité dây séparer une partie quelconque de sa relation avec le tout, parce quâun seul Dieu est le centre vivant dâoù tout découle; un seul Christ est le centre vivant autour duquel se groupent toutes ses vérités, et auquel elles se rapportent, quoique en des gloires variées; et un seul Esprit est la sève divine, qui porte son pouvoir de sa source en Dieu aux plus petites branches de la vérité qui unit tout, rendant témoignage à la gloire, à la grâce et à la vérité de Celui que Dieu présente comme le but, le centre et la tête de tout ce qui est en relation avec Lui-même; de Celui qui, en même temps, est Dieu sur toutes choses, béni éternellement⦠Plus nous avons suivi cette sève jusquâà son centre, dâoù nous avons abaissé nos regards vers son étendue et son rayonnement, à partir des dernières ramifications de cette révélation de Dieu, par laquelle nous avons été atteints lorsque nous étions éloignés de Lui, plus aussi nous en découvrons lâinfini et notre propre faiblesse de conception. Nous apprenons, béni soit Dieu, que lâamour, qui en est la source, se trouve dans une perfection sans mélange et dans le plein développement de ses manifestations qui sont parvenues jusquâà nous, même dans notre état de ruine. Le même Dieu parfait en amour sây montre partout. Mais les révélations de la sagesse divine dans les conseils par lesquels Dieu sâest fait connaître, demeurent à jamais pour nous un sujet de recherches, où chaque nouvelle découverte, en augmentant notre intelligence spirituelle, fait que lâinfinité du tout, et la manière dont cette infinité surpasse toutes nos pensées, sont de plus en plus évidentes pour nous.»
Câest vraiment rafraîchissant de transcrire de pareilles lignes de quelquâun qui, pendant quarante ans, a profondément étudié lâÃcriture. Elles sont dâune valeur inexprimable, dans un moment où tant dâhommes se montrent disposés à traiter avec dédain le volume sacré; non pas pourtant que nous fassions dépendre, en aucune manière, du témoignage humain, nos conclusions sur la divine origine de la Bible, car ces conclusions reposent sur un fondement que la Bible fournit elle-même. La Parole de Dieu, aussi bien que ses Åuvres, parle pour elle-même; elle se recommande par elle-même; elle parle au cÅur, elle atteint jusquâaux grandes racines morales de notre être; elle pénètre les plus intimes profondeurs de notre âme, elle nous montre ce que nous sommes; elle parle comme aucun autre livre ne pourrait le faire; et comme la femme de Sichar concluait quâil fallait que Jésus fût le Christ, parce quâil lui avait dit tout ce quâelle avait fait, de même nous pouvons dire, à lâégard de la Bible: Elle nous dit tout ce que nous avons fait, nâest-ce pas ici la Parole de Dieu? Sans doute, câest par lâenseignement de lâEsprit que nous pouvons discerner et apprécier lâévidence et les lettres de créance avec lesquelles la Sainte Ãcriture se présente à nos yeux; néanmoins elle parle pour elle-même, et nâa pas besoin du témoignage de lâhomme pour être rendue précieuse à lââme. Nous ne devrions pas plus songer à fonder notre foi à la Bible sur un témoignage favorable de lâhomme, que nous ne penserions à la voir ébranler par un témoignage humain qui lui serait contraire.
Il est de la plus haute importance en tous temps, mais plus spécialement de nos jours, dâavoir le cÅur et lâesprit fermement établis dans la grande vérité de lâautorité divine de la Sainte Ãcriture, de son inspiration plénière, de sa complète suffisance pour tous les besoins, pour toutes les âmes et pour toutes les époques. Il y a au dehors deux influences hostiles: lâincrédulité dâune part et la superstition de lâautre. La première nie que Dieu nous ait parlé dans sa Parole; la seconde admet quâil ait parlé, mais elle nie que nous puissions comprendre ce quâil dit, à moins que ce ne soit par lâinterprétation de lâéglise.
Or, tandis que plusieurs reculent avec horreur devant lâimpiété et lâaudace de lâincrédulité, ils ne voient pas que la superstition les prive tout aussi complètement des Ãcritures. Car, nous le demandons, en quoi consiste la différence entre nier que Dieu nous ait parlé, et nier que nous puissions comprendre ce quâil dit? Dans lâun et lâautre cas, ne sommes-nous pas privés de la Parole de Dieu? Incontestablement. Si Dieu ne peut pas me faire comprendre ce quâil dit, sâil ne peut pas me donner lâassurance que câest lui-même qui parle, je ne suis nullement plus avancé que sâil nâavait point parlé du tout. Si la Parole de Dieu nâest pas suffisante sans lâinterprétation de lâhomme, alors elle ne peut nullement être la Parole de Dieu. De deux choses lâune: ou Dieu nâa pas parlé du tout; ou bien, sâil a parlé, sa parole est parfaite. Il nây a pas dâautre alternative: il faut nécessairement se prononcer pour lâune ou lâautre de ces assertions. Dieu nous a-t-il donné une révélation? Lâincrédulité dit: «Non». La superstition dit: «Oui, mais on ne peut la comprendre sans lâautorité humaine». Nous sommes donc, dans un cas comme dans lâautre, privés de lâinestimable trésor de la précieuse Parole de Dieu; et ainsi lâincrédulité et la superstition, si différentes en apparence, se rencontrent en ce seul point, pour nous ôter une révélation divine.
Mais, béni soit Dieu de ce quâil nous a donné une révélation. Il a parlé, et sa parole peut atteindre et le cÅur et lâentendement. Dieu peut donner la certitude que câest lui qui parle, et nous avons besoin pour cela dâaucune intervention dâautorité humaine. Nous nâavons pas besoin dâun pauvre lumignon pour nous rendre capables de voir que le soleil resplendit. Les rayons de cet astre glorieux ont assez de lumière par eux-mêmes sans quâil soit nécessaire dây ajouter une autre misérable ressource. Tout ce quâil nous faut, câest de nous tenir au soleil, et nous serons convaincus quâil brille. Si nous nous retirons sous une voûte ou dans un souterrain nous nâen sentirons pas lâinfluence. Il en est justement ainsi de lâÃcriture. Si nous nous plaçons sous les influences glaciales et ténébreuses de la superstition ou de lâincrédulité, nous nâéprouverons pas le pouvoir lumineux et fécond de cette divine révélation.
Après ces quelques considérations sur lâensemble du volume divin, nous en venons maintenant à lâétude du Livre particulier qui doit nous occuper. Dans le chapitre 1 des Nombres, nous avons la déclaration de la Généalogie; dans le chapitre 2, la reconnaissance de la Bannière. «Et Moise et Aaron prirent ces hommes-là , qui avaient été désignés par leurs noms, et ils réunirent toute lâassemblée, le premier [jour] du second mois; et chacun déclara sa filiation (ou généalogie), selon leurs familles, selon leurs maisons de pères, suivant le nombre des noms, depuis lââge de vingt ans et au-dessus, par tête. Comme lâÃternel lâavait commandé à Moïse, ainsi il les dénombra dans le désert de Sinaï.» (Chapitre 1:17-19.)
Y a-t-il là une voix pour nous, y a-t-il là quelque grande leçon spirituelle présentée à notre intelligence? Assurément. Et dâabord, ces lignes suggèrent au lecteur cette importante question: «Puis-je déclarer ma généalogie ou ma filiation?» Il est grandement à craindre quâil nây ait des centaines, sinon des milliers de chrétiens professants, incapables de le faire. Ils ne peuvent pas dire avec sincérité et dâune manière positive: «Nous sommes maintenant enfants de Dieu» (1 Jean 3, 2). «Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus.» «Or, si vous êtes de Christ, vous êtes donc la semence dâAbraham, héritiers selon la promesse» (Gal. 3, 26, 29). «Car tous ceux qui sont conduits par lâEsprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.» «LâEsprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu.» (Rom. 8, 14, 16.)
Voilà la «généalogie» du chrétien, et câest son privilège de pouvoir la «déclarer». Il est né dâen haut, né de nouveau, né dâeau et dâEsprit, câest-à -dire par la Parole et par le Saint Esprit (comparez avec soin Jean 3:5; Jacques 1:18; 1 Pierre 1:23; Ãph. 5:26). Le chrétien fait remonter sa généalogie directement à un Christ ressuscité et élevé dans la gloire. Câest la généalogie chrétienne. Quand il sâagit de notre filiation naturelle, si nous remontons à sa source, et que nous la déclarions loyalement, il faut que nous voyions et que nous admettions que nous provenons dâune souche ruinée. Notre famille est déchue, nos biens sont perdus, notre sang même est corrompu, nous sommes irréparablement ruinés. Nous ne pourrons jamais regagner notre position originale; notre premier état et lâhéritage qui sây rattache sont perdus sans retour. Un homme peut tracer sa ligne généalogique à travers une race de nobles, de princes et de rois; mais sâil doit franchement «déclarer sa généalogie», il ne peut sâarrêter quâà un chef tombé, ruiné, banni. Il faut aller à la source dâune chose pour savoir ce quâelle est réellement. Câest ainsi que Dieu voit les choses et en juge; et il faut que nous pensions comme lui, si nous voulons penser droitement. Il faut que le jugement quâil porte des hommes et des choses demeure éternellement. Le jugement de lâhomme est éphémère, il nâest que dâun jour; et, par conséquent, selon lâappréciation de la foi et celle du bon sens, «il mâimporte fort peu, à moi, que je sois jugé par vous ou de jugement [littéralement: dâun jour] dâhomme» (1 Cor. 4:3). Oh! que câest petit! Puissions-nous sentir plus profondément combien il est peu important être jugé de jugement dâhomme! Puissions-nous toujours mieux comprendre quelle est la faiblesse de ce jugement! Cela nous donnerait une calme élévation et une sainte dignité, qui nous placeraient au-dessus de la scène que nous traversons. Quâest-ce que le rang dans cette vie-ci? Quelle importance peut-on attacher à une généalogie qui, loyalement tracée et fidèlement déclarée, remonte à une souche ruinée? Un homme peut être fier de sa naissance sâil ne tient pas compte de son origine première: «Né dans le péché et conçu dans lâiniquité». Telle est lâorigine de lâhomme, telle est sa naissance. Qui peut songée à être fier dâune pareille naissance, dâune semblable origine; qui, sinon celui dont le dieu de ce monde a aveuglé lâesprit?
Mais comme il en est autrement du chrétien! Sa filiation est céleste. Son arbre généalogique pousse ses racines dans le sol de la nouvelle création. La mort ne peut jamais briser cette généalogie, car câest la résurrection qui lâa formée. Nous ne pouvons pas être trop simples à cet égard, et il est de la dernière importance que le lecteur soit tout à fait au clair sur ce point fondamental. Nous pouvons voir aisément, par ce premier chapitre des Nombres, combien il était essentiel que chaque membre de lâassemblée dâIsraël pût déclarer sa filiation. Lâincertitude sur ce sujet aurait été funeste; elle aurait produit, une désespérante confusion, elle aurait exclu un fils dâAbraham de la république dâIsraël. Nous pouvons difficilement nous représenter un Israélite qui, appelé à déclarer sa généalogie, sâexprimerait selon la manière douteuse de plusieurs chrétiens de nos jours. Nous ne pouvons pas nous le figurer, disant: «Eh bien! je nâen suis pas bien sûr. Quelquefois je nourris lâespoir dâêtre de la race dâIsraël; mais dâautres fois je crains vivement de nâappartenir point à la congrégation du Seigneur. Je suis tout à fait dans lâincertitude et dans les ténèbres. Pouvons-nous concevoir un tel langage? Assurément non. Encore moins pourrait-on se figurer quelquâun soutenant lâidée absurde, que personne ne pourrait être sûr dâêtre oui ou non un véritable Israélite, avant le jour du jugement.
Nous pouvons être assurés que de pareilles idées et de pareils raisonnements, que des craintes, des questions et des doutes semblables étaient étrangers aux Israélites. Chaque membre de la congrégation était appelé à déclarer sa généalogie, avant de prendre sa place dans les rangs comme homme de guerre. Chacun pouvait dire comme Saul de Tarse: «Circoncis le huitième jour, de la race dâIsraël, etc.» Tout était déterminé, certain et parfaitement établi, sâil devait y avoir une entrée réelle dans la marche et le combat au milieu du désert.
Or, ne pouvons-nous pas à bon droit demander: «Si un Juif pouvait être certain de sa généalogie, pourquoi un chrétien ne pourrait-il pas lâêtre de la sienne?» Lecteur, examinez cette question; et si vous faites partie de cette grande classe de personnes qui ne peuvent jamais arriver à la certitude bénie de leur lignée céleste, de leur naissance spirituelle, réfléchissez, nous vous en supplions, et laissez-nous vous parler de ce point important. Il se peut que vous soyez disposé à demander: «Comment puis-je être sûr que je sois réellement et vraiment un enfant de Dieu, un membre de Christ, né par la parole et par lâEsprit de Dieu? Je donnerais tout au monde pour être fixé sur cette grave question.»
Eh bien alors, nous désirons vivement vous aider à la résoudre, car le but spécial que nous nous sommes proposé en écrivant ces «Notes», câest dâassister les âmes inquiètes, en répondant à leurs questions selon que le Seigneur nous en rendra capable, en résolvant leurs difficultés et en écartant de leur chemin les pierres dâachoppement.
Avant tout, signalons un trait caractéristique qui appartient à tous les enfants de Dieu, sans exception. Câest un trait fort simple, mais très précieux. Si nous ne le possédons pas, en quelque mesure, câest la preuve certaine que nous ne sommes pas de la race du Ciel; mais si nous le possédons, il est évident que nous sommes de cette race, et que nous pouvons alors, sans aucune difficulté ou aucune réserve, «déclarer notre généalogie». Or, quel est ce trait? Quel est ce grand caractère de famille? Notre Seigneur Jésus Christ nous lâindique. Il nous dit que «la sagesse a été justifiée par tous ses enfants» (Luc 7:35; Matthieu 11:19). Tous les enfants de la Sagesse, depuis les jours dâAbel jusquâau moment actuel, ont été distingués par ce grand trait de famille, et il nây a pas même une seule exception. Tous les enfants de Dieu, tous les fils de la Sagesse, ont toujours fait voir, en quelque mesure, ce trait moral: ils ont justifié Dieu.
Que le lecteur pèse cette déclaration. Il se peut quâil trouve difficile à comprendre ce que veut dire «justifier Dieu»; mais un passage ou deux de lâÃcriture lâéclaireront parfaitement, nous lâespérons. Nous lisons, en Luc 7, que: «Tout le peuple qui entendait cela, et les publicains, justifiaient Dieu, ayant été baptisés du baptême de Jean; mais les pharisiens et les docteurs de la loi rejetaient contre eux-mêmes le conseil de Dieu, nâayant pas été baptisés par lui» (vers. 29-30). Nous avons ici les deux générations placées, pour ainsi dire, face à face. Les publicains qui justifiaient Dieu et se condamnaient eux-mêmes; les pharisiens qui se justifiaient eux-mêmes et jugeaient Dieu. Les premiers se soumettaient au baptême de Jean, le baptême de la repentance; les seconds refusaient ce baptême, refusaient de se repentir, de sâhumilier et de se juger eux-mêmes.
Nous avons donc ici les deux grandes classes entre lesquelles toute la famille humaine a été divisée, dès les jours dâAbel et de Caïn jusquâau temps actuel. Nous avons aussi une pierre de touche fort simple pour éprouver notre généalogie. Avons-nous pris cette place où nous nous condamnons nous-mêmes; nous sommes-nous prosternés devant Dieu dans une vraie repentance? Câest cela qui justifie Dieu. Les deux faits vont ensemble, ils ne sont en vérité quâune seule et même chose. Lâhomme qui se condamne lui-même justifie Dieu, et celui qui justifie Dieu se condamne lui-même. Dâun autre côté, lâhomme qui se justifie lui-même, juge Dieu, et celui qui juge Dieu se justifie lui-même.
Il en est ainsi dans tous les cas. De plus, observons que dès quâon se place sur le terrain de la repentance et du jugement de soi-même, Dieu prend la place de Celui qui justifie. Dieu justifie toujours ceux qui se condamnent eux-mêmes. Tous ses enfants le justifient, et il justifie tous ses enfants. Dès lâinstant que David eut dit «Jâai péché contre lâÃternel», il lui fut répondu: «Aussi lâÃternel a fait passer ton péché» (2 Sam. 12:13). Le pardon de Dieu suit très promptement la confession de lâhomme.
Il résulte de là que rien ne peut être plus insensé de la part de quelquâun, que de se justifier lui-même, vu quâil faut que Dieu soit justifié en ses paroles et quâil ait gain de cause quand il sera jugé. (Comp. Ps. 51:6; Rom. 3:4). Il faut que Dieu ait le dessus à la fin, et alors on verra dans son vrai jour ce que vaut toute justification personnelle. Par conséquent, ce quâil y a de plus sage, câest de se condamner soi-même; et câest aussi ce que font tous les enfants de la Sagesse. Rien ne signale mieux le caractère des vrais membres de la famille de la Sagesse que lâhabitude et lâesprit du jugement de soi-même. Tandis que, dâun autre côté, rien ne fait mieux connaître tous ceux qui nâappartiennent pas à cette famille quâun esprit de propre justification.
Ces pensées sont dignes de la plus sérieuse attention. La nature blâmera tout et chacun, excepté elle-même. Mais quand la grâce est à lâÅuvre, elle produit une disposition à juger le moi et à prendre une place humble. Là est le vrai secret de la bénédiction et de la paix. Tous les enfants de Dieu se sont tenus sur ce terrain béni, ont montré ce beau trait moral et ont atteint cet important résultat. Nous ne pouvons pas trouver même une seule exception sur ce point dans toute lâhistoire de lâheureuse famille de la Sagesse, et nous pouvons en toute sûreté dire que si le lecteur a été, en vérité et en fidélité, conduit à se reconnaître perdu, à se condamner lui-même, à prendre la place de la vraie repentance, il est alors en réalité un des enfants de la Sagesse, et il peut désormais avec hardiesse et avec assurance «déclarer sa généalogie».
Nous voudrions, dès le début, insister là -dessus. Il est impossible, pour qui que ce soit, de reconnaître la véritable «bannière» et de sây rallier, sâil ne peut déclarer sa «généalogie». En un mot, il est impossible de prendre une vraie position dans le désert, aussi longtemps quâil y a quelque incertitude au sujet de cette grande question. Comment un Israélite dâautrefois aurait-il pu prendre sa place dans lâassemblée, comment aurait-il pu se tenir dans les rangs, comment aurait-il pu espérer de faire quelque progrès dans le désert, sâil nâavait pu déclarer distinctement sa généalogie? Cela eût été impossible. Il en est justement ainsi du chrétien de nos jours. Il ne peut pas être question de progrès dans la vie du désert, et de succès dans le combat spirituel, sâil reste en lui de lâincertitude sur sa généalogie spirituelle. Il faut que lâon puisse dire: «Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie». «Nous savons que nous sommes de Dieu.» «Nous croyons et nous savons» (1 Jean 3:14; 5:19; Jean 6:69), avant quâil soit possible de faire des progrès réels dans la vie et dans la marche chrétiennes.
Lecteur, pouvez-vous déclarer votre généalogie? Est-ce là pour vous une chose parfaitement établie? Ãtes-vous à cet égard convaincu jusque dans les profondeurs de votre âme? Lorsque vous êtes seul à seul avec Dieu, est-ce une question entièrement réglée entre vous et lui? Examinez et voyez. Assurez-vous-en. Ne passez pas légèrement sur ce sujet. Ne vous fondez pas sur une simple profession. Ne dites pas «Je suis membre de cette église; je prends la cène; jâadmets telles et telles doctrines; jâai été élevé dans la piété; je mène une vie morale; je nâai fait aucun tort à personne; je lis la Bible et je dis mes prières; jâai dans ma maison le culte de famille; je soutiens libéralement les Åuvres philanthropiques et religieuses.» Tout cela peut être parfaitement vrai, et cependant vous pouvez nâavoir pas une seule pulsation de vie divine, un seul rayon de céleste lumière. Aucune de ces choses, même toutes ces choses réunies ne pourraient être acceptées comme une déclaration de généalogie spirituelle. Il faut que ce soit lâEsprit qui rende témoignage que vous êtes enfant de Dieu, et ce témoignage accompagne toujours la foi simple dans le Seigneur Jésus Christ. «Celui qui croit au Fils de Dieu, a le témoignage au-dedans de lui-même» (1 Jean 5:10). Il ne sâagit nullement de chercher des témoignages dans votre propre cÅur.
Il ne sâagit pas de vous fonder sur des formes, sur des sentiments et sur des expériences. Rien de tout cela. Ce quâil faut, câest une foi enfantine en Christ; câest de posséder la vie éternelle dans le Fils de Dieu, dâavoir le sceau impérissable du Saint Esprit, et de croire Dieu sur sa parole. «En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui mâa envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5:24).
Voilà la véritable manière de déclarer votre généalogie; et soyez-en sûr, il faut que vous puissiez la déclarer avant que «dâaller à la guerre». Nous ne voulons pas dire que, vous ne puissiez être sauvé sans cela. Dieu nous garde dâune semblable pensée. Nous croyons quâil y a des centaines de membres du vrai Israël spirituel, qui ne sont pas en état de déclarer leur généalogie. Mais nous demandons Sont-ils donc en état dâaller à la guerre, sont-ils de vaillants soldats de Christ? Bien loin de là . Ils ne savent pas même ce quâest une véritable lutte; au contraire, les personnes de cette catégorie prennent leurs doutes et leurs craintes, leurs moments sombres et tristes, pour le vrai combat du chrétien. Câest une erreur des plus graves, mais, hélas! des plus communes. On rencontre souvent des gens dans un état dââme chétif, ténébreux et légal, qui cherchent à se justifier en disant que câest là le terrain de la lutte chrétienne; tandis que, selon le Nouveau Testament, la vraie lutte du chrétien, ou le combat, se soutient dans une région où les craintes et les doutes sont inconnus. Câest quand nous nous tenons dans le jour pur du plein salut de Dieu, en un Christ ressuscité, que nous entrons réellement dans le combat qui nous est propre comme chrétiens. Devons-nous un seul instant supposer que nos luttes sous la loi, notre coupable incrédulité, notre refus de nous soumettre à la justice de Dieu, nos questions et nos raisonnements puissent être regardés comme une lutte chrétienne? En aucune façon. Toutes ces choses doivent être considérées comme une lutte contre Dieu; tandis que la lutte du chrétien a lieu contre Satan. «Car notre lutte nâest pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes» (Ãph. 6:12).
Telle est la lutte chrétienne. Mais une semblable lutte peut-elle être soutenue par ceux qui doutent continuellement sâils sont chrétiens ou non? Nous ne le croyons pas. Pourrions-nous nous représenter un Israélite en lutte avec Amalek dans le désert, ou avec les Cananéens dans la terre promise, tout en étant encore incapable de «déclarer sa généalogie» ou de reconnaître sa «bannière»? La chose est inconcevable. Non, non, chaque membre de la congrégation, qui pouvait aller à la guerre, était parfaitement éclairé et fixé sur ces deux points. Dâailleurs, il nâaurait pu sortir sâil ne lâavait pas été.
Pendant que nous nous occupons du sujet important de la lutte du chrétien, il peut être bon dâattirer lâattention du lecteur sur les trois portions du Nouveau Testament où le combat nous est présenté sous trois faces différentes, savoir Rom. 7:7-24; Gal. 5:17; Ãph. 6:10-17. Si le lecteur veut jeter un moment les yeux sur ces passages, nous chercherons à lui en signaler le vrai caractère.
En Romains 7:7-24, nous avons la lutte dâune âme vivifiée, mais non affranchie; dâune âme régénérée, mais sous la loi. La preuve que nous avons là , devant nous, une âme vivifiée est établie sur des paroles comme celles-ci «Car ce que je fais, je ne le reconnais pas; â le vouloir est avec moi; â je prends plaisir à la loi de Dieu selon lâhomme intérieur». Nulle autre quâune âme régénérée ne peut parler ainsi. La désapprobation du mal, la volonté de faire le bien, le plaisir intérieur que lâon prend à la loi de Dieu, toutes ces choses sont les marques distinctives de la nouvelle vie, les précieux fruits de la régénération. Aucune personne inconvertie ne pourrait en vérité tenir un pareil langage.
Mais, dâun autre côté, la preuve que nous avons, dans cette écriture, une âme qui nâest pas pleinement affranchie et qui nâa pas la joie dâune délivrance connue, la profonde conscience de la victoire et la possession certaine dâun pouvoir spirituel, la preuve évidente de tout cela, nous la trouvons dans les paroles suivantes: «Je suis charnel, vendu au péché. â Ce nâest pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. â Misérable homme que je suis, qui me délivrera?» Or nous savons quâun chrétien nâest pas «charnel», mais spirituel; il nâest pas «vendu au péché», mais racheté de sa puissance; il nâest pas un «misérable homme» soupirant après la délivrance, mais un homme heureux qui a la conviction de sa délivrance. Il nâest pas un faible esclave, incapable de faire le bien, et toujours entraîné à faire le mal; il est un homme libre, doué de puissance par le Saint Esprit, et pouvant dire «Je puis toutes choses en Celui qui me fortifie» (Phil. 4:13).
Nous ne pouvons essayer ici dâentrer dans une entière exposition de ce passage important de lâÃcriture; nous nous bornerons à présenter une ou deux pensées qui pourront aider le lecteur à en saisir le but et la portée. Nous savons très bien que plusieurs chrétiens diffèrent beaucoup dâopinion sur le sens de ce chapitre. Quelques-uns nient quâil représente les exercices dâune âme vivifiée; dâautres soutiennent quâil expose les expériences propres à un chrétien. Nous ne pouvons admettre ni lâune ni lâautre de ces conclusions. Nous croyons que ce chapitre décrit les exercices dâune âme vraiment régénérée, mais qui nâest pas encore rendue libre, par la connaissance de son union avec un Christ ressuscité, et par la puissance du Saint Esprit. Des centaines de chrétiens sont actuellement dans la position que nous représente le chapitre 7 des Romains, mais leur place véritable est dans le 8. Ils sont sous la loi quant à leur expérience. Ils ne se voient pas scellés du Saint Esprit. Ils ne jouissent pas encore dâune pleine victoire dans un Christ ressuscité et glorifié. Ils ont des doutes et des craintes, et sont toujours disposés à sâécrier: «Misérable homme que je suis, qui me délivrera?» Mais un chrétien nâest-il pas délivré? Nâest-il pas sauvé? Nâest-il pas accepté dans le Bien-aimé? Nâest-il pas scellé du Saint Esprit de la promesse? Nâest-il pas uni à Christ? Ne devrait-il pas connaître tout cela, le confesser et en jouir? Incontestablement. Eh bien donc, il nâest plus dans la position de Romains 7. Câest son privilège dâentonner le chant de la victoire, regardant le ciel, à côté du sépulcre vide de Jésus, et de marcher dans la sainte liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant. Romains 7 ne parle nullement de la liberté, mais de lâesclavage; excepté, il est vrai, tout à la fin, où lââme peut dire: «Je rends grâces à Dieu». Sans doute, ce peut être un exercice très utile de passer par tout ce qui est détaillé ici pour nous avec une si merveilleuse puissance; et, de plus, il faut que nous déclarions que nous préférerions de beaucoup être franchement dans le chapitre 7 des Romains, que faussement dans le 8. Mais tout cela laisse entièrement intacte la question de lâapplication particulière de ce passage profondément intéressant de lâÃcriture.
Jetons maintenant un coup dâÅil sur la lutte en Galates 5:17. Citons le passage: «Car la chair convoite contre lâEsprit, et lâEsprit contre la chair; et ces choses sont opposées lâune à lâautre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez.» Ce passage est souvent cité comme présentant une continuelle défaite, tandis quâil contient réellement le secret dâune perpétuelle victoire. Au verset 16, nous lisons: «Mais je dis: Marchez par lâEsprit, et vous nâaccomplirez point la convoitise de la chair.» Cela rend tout très clair. La présence du Saint Esprit nous assure la puissance. Nous sommes convaincus que Dieu est plus fort que la chair; et, par conséquent, lorsquâil combat avec nous, le triomphe est certain. Quâon remarque soigneusement aussi que Galates 5:17, ne parle pas du combat entre les deux natures, la vieille et la nouvelle, mais entre le Saint Esprit et la chair; câest pourquoi il est ajouté: «afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez». Si le Saint Esprit nâhabitait pas en nous, nous serions sûrs dâaccomplir la convoitise de la chair; mais comme il est en nous pour livrer le combat, nous ne sommes plus obligés de faire mal, mais nous sommes heureusement rendus capables de faire le bien.
Or, ceci montre précisément le point de différence entre Romains 7:14-15; et Galates 5:17. Dans le premier passage, nous avons la nouvelle nature, mais sans la puissance de lâEsprit habitant en nous; dans le second, nous avons, non seulement la nouvelle nature, mais aussi la puissance du Saint Esprit. Il ne faut pas que nous oubliions que la nouvelle nature dans le croyant est dans un état de dépendance. Elle est dépendante de lâEsprit pour la puissance, et dépendante de la Parole pour la direction. Mais évidemment il faut que la puissance se manifeste là où se trouve le Saint Esprit. Il peut être contristé et entravé; mais Gal. 5:16, enseigne clairement que, si nous marchons par lâEsprit, nous obtenons sur la chair une victoire sûre et constante. Par conséquent, ce serait une très grave erreur que de citer Gal. 5:17, à lâappui dâune marche faible et charnelle. Son enseignement est destiné à produire lâeffet contraire.
Et maintenant un mot sur Ãphésiens 6:10-17. Ici, nous avons la lutte entre le chrétien et les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. LâÃglise est du ciel et devrait toujours avoir une marche et une conversation célestes. Ce devrait être notre but constant de maintenir notre position céleste, de placer solidement et de garder nos pieds dans notre héritage du ciel. Le diable cherche à lâempêcher de toutes les manières; câest ce qui produit la lutte, et ce qui fait que nous avons «lâarmure complète de Dieu», par laquelle seule nous pouvons résister à notre puissant ennemi spirituel.
Nous nâavons pas lâintention de nous arrêter sur lâarmure; nous avons voulu simplement attirer lâattention du lecteur sur ces trois passages de lâÃcriture, afin quâil pût envisager, sous toutes ses faces, le sujet de la lutte en rapport avec le commencement du livre des Nombres. Rien ne peut être plus intéressant; et nous ne pouvons trop apprécier lâimportance quâil y a dâêtre au clair quant à la vraie nature du combat chrétien, et au terrain où il se livre. Si nous allons à la guerre sans savoir ce que câest, et nâétant pas sûrs que notre «généalogie» est en règle, nous ne ferons pas beaucoup de chemin contre lâennemi. Mais, comme nous lâavons déjà fait remarquer, il y avait une autre chose tout aussi nécessaire pour lâhomme de guerre que la déclaration exacte de sa généalogie; câétait la reconnaissance distincte de sa bannière. Les deux choses étaient essentielles pour la marche et le combat dans le désert. Dâailleurs elles étaient inséparables. Si un homme ne connaissait pas sa filiation, il ne pouvait pas reconnaître sa bannière, ce qui aurait produit sur tous une désespérante confusion. Au lieu de garder son rang et de marcher en avant, ils auraient été dans le chemin les uns des autres et, par conséquent, des obstacles sur ce chemin. Chacun devait connaître son poste et le garder, connaître sa bannière et sây rallier. Ainsi ils avançaient ensemble; il y avait progrès, lâÅuvre était faite, le combat était soutenu. Le Benjaminite avait son poste, lâÃphraïmite le sien. Lâun nâavait pas à sâinquiéter du chemin de lâautre, ni à lâentraver. Il en était ainsi pour toutes les tribus dans tout le camp de lâIsraël de Dieu. Chacun avait sa généalogie, sa bannière et son poste, et ni lâun ni lâautre ne dépendaient des propres pensées de lâindividu; tout était de Dieu. Il donnait la généalogie et assignait la bannière; il nây avait pas lieu à comparer un Israélite à un autre; il nây avait rien là qui pût provoquer de la jalousie entre eux; chacun avait sa place à remplir et son Åuvre à faire; et il y avait assez de travail et de place pour tous. Câétait à la fois la plus grande variété possible et la plus parfaite unité. «Les fils dâIsraël camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons de pères.» «Et les fils dâIsraël firent selon tout ce que lâÃternel avait commandé à Moïse: ainsi ils campèrent selon leurs bannières, et ainsi ils partirent, chacun selon leurs familles, selon leurs maisons de pères» (chap. 2:2, 34).
Ainsi, dans le camp de jadis aussi bien que dans lâÃglise de maintenant, nous apprenons que «Dieu nâest pas un Dieu de désordre». Rien ne pouvait être disposé avec plus dâexactitude que les quatre camps, composés chacun de trois tribus, et formant un carré parfait, dont chaque côté portait la bannière qui lui était propre. «Les fils dâIsraël camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons de pères; ils camperont autour de la tente dâassignation, à distance, vis-à -vis.» Le Dieu des armées dâIsraël savait comment disposer ses troupes. Ce serait une grande erreur de supposer que les guerriers de Dieu nâétaient pas rangés selon le plus parfait système de tactique militaire. Nous pouvons nous glorifier de nos progrès dans les arts et les sciences, et nous imaginer que lâarmée dâIsraël, comparée avec ce que lâon peut voir de nos jours, présentait lâaspect dâun grossier désordre et dâune étrange confusion. Mais ce serait une pensée frivole. Nous pouvons être certains que le camp dâIsraël était ordonné et pourvu de la manière la plus complète, et cela pour une raison des plus simples et des plus concluantes, câest quâil était ordonné et pourvu par la main de Dieu. Que lâon nous accorde seulement ceci, savoir que Dieu a fait toutes choses, et nous concluons, avec la plus grande assurance que tout a été fait parfaitement.
Câest là un principe très simple, mais très précieux. Naturellement il ne satisferait pas un incrédule ou un sceptique; quâest-ce qui pourrait les satisfaire? Lâaffaire et la prérogative dâun sceptique, câest de douter de tout, de ne rien croire. Il mesure tout à sa propre mesure, et rejette tout ce quâil ne peut concilier avec ses propres idées. Il établit, avec un merveilleux sang-froid, ses prémisses et en tire ensuite ses conclusions. Mais si les prémisses sont fausses, les conclusions doivent lâêtre également. Voici un trait qui accompagne invariablement les prémisses de tous les sceptiques, de tous les rationalistes et de tous les incrédules, câest quâils excluent toujours Dieu, dâoù il sâensuit que toutes leurs conclusions doivent être fatalement fausses. Dâun autre côté, lâhumble croyant prend comme point de départ ce grand et premier principe, que Dieu est, et non seulement quâil est, mais quâil a affaire avec ses créatures, quâil sâintéresse aux transactions des hommes et sâen occupe.
Quelle consolation pour le chrétien! Mais lâincrédulité nâaccepte pas du tout cela. Introduire Dieu, câest renverser tous les raisonnements des sceptiques, car ils sont fondés sur la complète exclusion de Dieu. Quoi quâil en soit nous écrivons maintenant, non point pour combattre les incrédules, mais pour lâédification des croyants. Cependant il est quelquefois bon dâattirer lâattention sur lâétat de complète corruption de tout le système de lâincrédulité; ce que démontre, avec suffisamment de clarté et de force, le fait quâil se base entièrement sur lâexclusion de Dieu. Si ce fait est bien compris, le système entier sâécroule. Si nous croyons que Dieu est, il faut alors assurément que chaque chose soit considérée en rapport avec lui. Il faut que nous voyions tout à son point de vue. Mais ce nâest pas tout. Si nous croyons que Dieu est, alors nous devons croire aussi que lâhomme ne peut pas le juger. Dieu seul doit être le juge du bien et du mal, de ce qui est digne de lui ou de ce qui ne lâest pas. Il en est de même relativement à la Parole de Dieu. Sâil est vrai que Dieu est, quâil nous a parlé et nous a donné une révélation, alors certainement cette révélation ne doit pas être jugée par la raison humaine. Elle est en dehors et au-dessus des arrêts dâun pareil tribunal. Quelle prétention de vouloir juger la Parole de Dieu par les règles du calcul humain! Et pourtant câest précisément ce que lâon a fait de nos jours avec ce précieux livre des Nombres, dont nous nous occupons maintenant, et dont nous allons poursuivre lâétude en laissant de côté lâincrédulité et son arithmétique.
Nous sentons quâil est très nécessaire, dans nos notes et dans nos réflexions sur ce livre, aussi bien que sur les autres, de se rappeler deux choses, savoir dâabord le livre, et ensuite lââme: le livre et son contenu, lââme et ses besoins. Il est à craindre quâétant préoccupé du premier, on nâoublie la seconde. Dâun autre côté, il est à craindre aussi quâétant absorbé par ce qui concerne lââme, on nâoublie le livre. Il faut sâoccuper des deux. Et nous pouvons dire que ce qui constitue un ministère efficace, soit écrit, soit oral, câest lâaccord judicieux de ces deux choses. Il y a des ministres qui étudient la Parole avec beaucoup de soin et peut-être très profondément. Ils sont très versés dans la connaissance de la Bible; ils ont amplement puisé à la source de lâinspiration. Tout cela est de la dernière importance et de la plus haute valeur. Sans cela un ministère sera tout à fait stérile. Si un homme nâétudie pas sa Bible avec soin et avec prière, il aura peu à donner à ses lecteurs ou à ses auditeurs, ou du moins peu qui soit digne dâêtre accepté. Ceux qui travaillent dans la Parole doivent creuser pour eux-mêmes, et «creuser profond».
Mais ensuite il faut prendre en considération lââme, avoir égard à son état et satisfaire ses besoins. Si lâon perd cela de vue, lâenseignement manquera dâeffet et de puissance. Il nâaura rien dâincisif, de pénétrant. Il sera insuffisant et sans fruit. Il faut, en un mot, que les deux choses soient réunies, combinées et bien proportionnées. Un homme qui se borne à étudier le livre ne sera point pratique; celui qui se borne à lâétude de lââme sera au dépourvu; mais celui qui étudie dûment les deux sera un bon ministre de Jésus Christ.
Or nous désirons, selon notre capacité, être ce dernier pour le lecteur; et, par conséquent, à mesure que nous avancerons avec lui dans lâétude de ce livre admirable, qui est ouvert devant nous, nous voudrions non seulement en faire ressortir les beautés morales et en développer les saintes leçons, mais aussi nous sentir constamment pénétré de la pensée que câest notre devoir positif de poser de temps en temps une question au lecteur quel quâil soit, pour lâengager à examiner jusquâà quel point il apprend ces leçons et apprécie ces beautés. Nous espérons que le lecteur nâaura pas dâobjection contre cette intention, et, par conséquent, avant de terminer cette première section, nous voulons lui adresser une ou deux questions qui sây rapportent.
Et dâabord, cher ami, êtes-vous au clair et fixé quant à votre «généalogie»? Ãtes-vous bien certain que vous êtes du côté du Seigneur? Ne laissez pas, nous vous en supplions, cette grande question sans lâavoir résolue. Nous vous lâavons déjà demandé et nous vous le demandons encore: Connaissez-vous, pouvez-vous déclarer votre filiation spirituelle? Câest la première condition pour être soldat de Dieu. Il est inutile de penser à entrer dans lâarmée militante, aussi longtemps que vous nâêtes pas fixé sur ce point. Nous ne disons pas quâun homme ne puisse pas être sauvé sans cela. Loin de nous cette pensée. Mais il ne peut pas prendre son rang comme homme de guerre. Il ne peut combattre contre le monde, la chair et le diable, aussi longtemps quâil est rempli de doutes et de craintes sur la question de savoir sâil appartient à la vraie famille spirituelle. Pour quâil y ait quelque progrès, pour quâil y ait cette décision si indispensable à un guerrier chrétien, il faut quâon puisse dire: «Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie» â «nous savons que nous sommes de Dieu».
Câest là le langage convenable à un guerrier. Aucun homme de cette puissante armée, qui se rassemblait «autour de la tente dâassignation», nâaurait compris quâon pût avoir un simple doute ou lâombre dâun doute sur sa généalogie propre. Assurément il aurait souri, si quelquâun eût soulevé une seule question à ce sujet. Chacun de ces six cent mille hommes savait bien dâoù il provenait et, par conséquent, où il devait prendre sa place. Ainsi en est-il justement de lâarmée militante de Dieu, de nos jours. Il est nécessaire que chaque membre de cette armée possède la plus entière certitude quant à sa relation, autrement il ne pourra pas tenir dans la bataille.
Voyons ensuite la «bannière». Quâest-ce que câest? Est-ce une doctrine? Non. Est-ce un système théologique? Non. Est-ce un règlement ecclésiastique? Non. Est-ce un système dâordonnances, de rites ou de cérémonies? Rien de la sorte. Les soldats de Dieu ne combattent sous aucune bannière semblable. Quel est lâétendard de cette milice de Dieu? Ãcoutons et souvenons-nous-en: Câest Christ. Câest le seul étendard de Dieu, et le seul étendard de cette troupe guerrière qui campe dans le désert du monde, pour soutenir la lutte contre les armées du mal, et pour livrer les batailles du Seigneur. Christ est lâétendard pour toutes choses. Si nous en avions un autre, nous serions incapables de soutenir la lutte spirituelle à laquelle nous sommes appelés. Quâavons-nous à faire, comme chrétiens, à nous disputer pour un système de théologie ou dâorganisation ecclésiastique? De quelle importance sont, à nos yeux, les ordonnances, les cérémonies ou les observances ritualistes? Irons-nous combattre sous de pareilles bannières? à Dieu ne plaise! Notre théologie, câest la Bible. Notre organisation ecclésiastique, câest le seul Corps, formé par la présence du Saint Esprit, et uni à la Tête vivante et exaltée dans les cieux. Lutter, pour obtenir quelque chose de moins, câest tout à fait au-dessous des attributs dâun guerrier chrétien.
Hélas! quâil y ait tant de personnes qui professent dâappartenir à lâÃglise de Dieu, tout en oubliant ainsi leur propre bannière et en combattant sous un autre drapeau! Nous pouvons être certains que cela produit de la faiblesse, fausse le témoignage et arrête les progrès. Si nous voulons tenir ferme au jour de la bataille, il faut que nous ne connaissions dâautre étendard que Christ et sa Parole, la Parole vivante et la parole écrite. Câest en cela que consiste notre sécurité en face de tous nos ennemis spirituels. Plus nous nous tiendrons étroitement collés à Christ et à Lui seul, plus nous serons forts et en sûreté. Lâavoir, comme une parfaite couverture à nos yeux, se tenir près de Lui, serrés contre Lui, voilà notre grande sauvegarde morale. «Les fils dâIsraël camperont chacun dans son camp, et chacun près de sa bannière, selon leurs armées.»
Oh! quâil en soit ainsi de toute lâarmée de lâÃglise de Dieu! Que lâon puisse tout mettre de côté pour Christ! Quâil suffise à nos cÅurs! Comme nous faisons remonter notre «généalogie» jusquâà Lui, que son nom soit écrit sur lâétendard, autour duquel nous nous rassemblons dans le désert que nous traversons pour nous rendre chez nous, dans notre repos éternel en haut. Lecteur, veillez-y, nous vous en supplions; quâil nây ait pas un seul iota où un seul trait de lettre inscrit sur votre bannière, si ce nâest le nom de Jésus Christ, ce nom qui est au-dessus de tout nom, et qui devra être encore à jamais exalté dans le vaste univers de Dieu.