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Sunday, July 20th, 2025
the Week of Proper 11 / Ordinary 16
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Chronicles 11". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-chronicles-11.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Chronicles 11". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-23
Chapitres 10 Ã 12
Chapitres 10 à 36 â Les successeurs de Salomon. Lâère des prophètes
Le chap. 10 marque la seconde division des Chroniques, la première comprenant lâhistoire de David et de Salomon. Jusquâà la fin de notre livre nous avons lâhistoire de la royauté de Juda, contrepartie de celle dâIsraël traitée dans les livres des Rois. Mais, avant dâétudier les successeurs de Salomon, il nous faut exposer brièvement ce que leur histoire a de spécial.
Nous avons dit que les Chroniques présentent le tableau des conseils de Dieu au sujet de la royauté. Ces conseils ont été accomplis en type, mais seulement en type, sous les règnes de David et de Salomon. David, roi souffrant et rejeté, est devenu, dans son Fils, le roi de paix, le roi de gloire qui sâassied sur le trône de lâÃternel. Cependant, quoique les Chroniques aient soin dâomettre entièrement les fautes de Salomon, il nâétait pas le vrai roi des conseils de Dieu. Ces mots: «Je lui serai pour Père, et lui me sera pour Fils» (2 Sam. 7:14) ne pouvaient avoir leur plein accomplissement à son égard. Le décret: Tu es mon Fils; aujourdâhui, je tâai engendré» (Ps. 2:7), ne le concernait pas et faisait espérer un plus grand et plus parfait que lui. Mais, pour que ce Fils futur pût être «la postérité de David» il fallait que la lignée de David fût maintenue jusquâà son apparition; câest pourquoi Dieu avait dit à David «quâil lui donnerait une lampe, à lui et à ses fils, à toujours» (21:7). Or cette lampe, comment allait-elle briller dans la maison royale, jusquâà lâapparition du Fils promis? Comment traverserait-elle lâair empoisonné et les ténèbres morales de lâhomme sans sâéteindre, rendant ainsi impossible lâapparition du vrai héritier de David? Câest ce que Satan a compris. Quâil réussît à éteindre la lampe, tous les conseils de Dieu à lâégard du «juste dominateur des hommes» auraient été réduits à néant. Mais, en dépit de tous les efforts de lâEnnemi pour supprimer cette lumière, le fils de David parut dans le monde, remporta la victoire sur Satan, et devint pour lâÃglise le oui et lâamen de toutes les promesses de Dieu. Toutefois ce nâest pas de ce sujet révélé dans le Nouveau Testament quâil est question ici; comme nous lâavons vu, il ne sâagit dans les Chroniques que de la royauté terrestre de Christ sur Israël et les nations. Cette royauté fut combattue jusquâau bout par Satan. Quand le roi que les mages adorent paraît comme petit enfant, lâEnnemi cherche à le supprimer par le meurtre des enfants de Bethléem. à la croix où il pense en finir avec lui, il ne peut empêcher quâil ne soit déclaré roi des Juifs, à la vue de tous, par lâécriteau de Pilate; et, quand lâEnnemi se croit victorieux, Dieu ressuscite son Oint et lâétablit Seigneur et Christ aux yeux de toute la maison dâIsraël.
Revenons à notre livre. Si pour les raisons données plus haut, il ne nous montre pas les manÅuvres de Satan pendant le règne de Salomon, il en parle dâune manière dâautant plus frappante pendant les règnes subséquents. LâEnnemi séduit le roi et son peuple pour les pousser à lâidolâtrie, il use de violence, pour détruire et anéantir la race royale. Mais Dieu veille pour atteindre la conscience du peuple et, quand tout semble perdu, le souffle de lâEsprit vient ranimer le lumignon qui sâéteint. Des cas surgissent où un Joram, un Achazia, un Achaz, sont assez réprouvés pour être livrés au feu consumant, car Dieu lui-même, toujours attentif aux «bonnes choses», ne peut plus reconnaître aucun bien chez ces rois et tout, absolument tout, doit tomber sous le jugement. La lampe est éteinte, câest le règne des ténèbres les plus profondes; Satan triomphe, mais seulement en apparence. Dieu conserve un faible rejeton de ce tronc réprouvé, dans la personne dâAchazia â oui, mais ce seul rejeton épargné dans le meurtre de la race royale, se trouve être lui-même un sarment sec destiné au feu. Nouvel anéantissement de toute la race. Est-elle bien détruite maintenant? Non, la voici qui renaît en Joas, et lâEsprit de Dieu peut de nouveau trouver chez lui «de bonnes choses». De cette manière la succession royale se continue, en sorte que la lignée de David nâest pas anéantie par ces réprouvés (voyez Matthieu 1). Aussi la lutte entreprise contre Dieu par Satan tourne à la confusion de ce dernier. Quel est donc le secret de sa défaite? Une chose lâexplique, la seule à laquelle Satan qui en sait tant nâa jamais pensé ni pu penser. Le secret quâil ignore câest la grâce, car son intelligence si subtile est complètement inaccessible à lâamour. Toute cette seconde partie des Chroniques pourrait donc être intitulée lâhistoire de la grâce en rapport avec la royauté de Juda. Quand la grâce peut ranimer la flamme pour entretenir la lumière du témoignage, elle ne manque pas de le faire; quand, vis-à -vis de lâendurcissement volontaire des rois elle ne peut rien produire, elle leur suscite encore une descendance dont elle puisse attendre quelque fruit.
Câest donc à la lutte acharnée de Satan contre les conseils de Dieu que nous allons assister, en même temps quâau triomphe de la grâce. Toute cette période est résumée dans la parole du prophète: «Qui est un Dieu comme toi, pardonnant lâiniquité et passant par-dessus la transgression du reste de son héritage? Il ne gardera pas à perpétuité sa colère, parce quâil prend son plaisir en la bonté. Il aura encore une fois compassion de nous, il mettra sous ses pieds nos iniquités; et tu jetteras tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer» (Michée 7:18-19).
Il arrive cependant un temps où la ruine paraît irrémédiable, où, dans la lutte, le triomphe de Satan semble assuré. La royauté sombre dans les flots du jugement; quand même, comme nous lâavons vu dans les généalogies (1 Chron. 3:19, 24), de faibles représentants de la race royale, sans titres, sans prérogatives, sans autorité et sans royaume subsistent encore. Après eux la race toujours plus obscure et abaissée, se perpétue dans le silence jusquâà un pauvre charpentier qui devient le père putatif de la «Semence de la femme». Le Christ est né!
Rien donc nâa pu annuler les conseils de Dieu, ni lâeffort de Satan, ni lâinfidélité des rois. Sans doute ces conseils ont été cachés pour un temps jusquâà la venue du Messie, dépeint par anticipation dans la personne de Salomon. Le trône était resté vide, mais vide seulement en apparence, jusquâà ce que le roi de justice et de paix pût venir sây asseoir. Le voici! Ce petit enfant, humilié, rejeté à son apparition, possède tous les titres à la royauté. Mais voyez-le, écoutez-le! Les foules le cherchent pour le faire roi; il se cache et se dérobe; il défend à ses disciples de parler de son royaume. Câest quâavant de le recevoir il a une autre mission, un autre service à accomplir. Il se déclare roi devant Pilate et cela le conduit au supplice, mais il va prendre un royaume qui nâest pas de ce monde. Il abandonne entre les mains de ses ennemis tous ses droits sans en garder aucun; il est muet comme la brebis devant ceux qui la tondent. Câest quâil lui faut remplir une tout autre tâche, lâÅuvre immense de la rédemption qui le conduit à la croix.
Cette Åuvre accomplie il reçoit, en résurrection, la sphère céleste du royaume. Comme jadis Salomon, il est assis sur le trône de son Père en attendant de lâêtre sur son propre trône. Ce moment viendra pour Lui, le vrai roi dâIsraël et des nations, mais il nâest pas encore arrivé. Lui nâattend plus quâun signe de son Père pour prendre en mains les rênes du gouvernement terrestre.
Dès le moment de son apparition comme petit enfant, plus nâest besoin dâune succession royale1. Le roi existe, le roi vit, le roi trône aujourdâhui dans le ciel, il sera proclamé bientôt Seigneur de toute la terre et postérité de David pour son peuple dâIsraël. Mais jusquâà son apparition, pour maintenir sa lignée, il nây a, nous lâavons dit, quâun seul moyen, la grâce. De là cette particularité remarquable que, dans les Chroniques, tout ce qui peut être, chez les plus mauvais rois, le fruit de la grâce, est soigneusement enregistré. Partout où Dieu peut le faire, il le signale. Aussi ce récit nâest pas, comme dans le livre des Rois, le tableau de la royauté responsable, mais celui de lâaction de la grâce dans ces hommes. LâEsprit de Dieu travaille même dans le cÅur affreusement endurci dâun Manassé pour prolonger un peu la lignée royale dans un rejeton (Josias) qui gouverne selon le cÅur de Dieu. Malgré ces réveils momentanés, la ruine sâaccentue de plus en plus. Câest à peine si les Chroniques, en cela différentes des Rois et du prophète Jérémie, daignent enregistrer en quelques versets les successeurs de Josias, ayant hâte dâarriver à la fin, au retour de la captivité, preuve éclatante de la grâce de Dieu envers ce peuple.
1 Nous disons «succession» parce que nous nâoublions pas que le «prince» ou vice-roi dâÃzéchiel fait partie de la semence royale (cf. Ãzéchiel 46:1-18; 48:21).
Pour accomplir lâÅuvre de la grâce qui amènera enfin le triomphe de la royauté dans la personne de Christ, il fallait que la dispensation de la loi, sans être abolie, subît une importante modification. Sous les rois, le régime de la loi subsistait, car il ne trouve sa fin quâen Christ; le régime de la grâce nâétait pas encore inauguré, car il trouve sa pleine expression à la croix; mais, dans la période des rois, Dieu intervient dâune manière toute nouvelle, pour manifester ses voies de grâce sous le régime de la loi, et cela par lâapparition des prophètes.
Non que cette apparition soit restreinte au régime inauguré par les rois, car elle se manifeste dès le moment où lâhistoire dâIsraël est caractérisée par la ruine. Aussi nous voyons les premiers prophètes (pour ne pas mentionner Ãnoch, puis Moïse) apparaître lorsque la ruine est complète en Israël. Au livre des Juges, quand le peuple tout entier a failli, nous voyons surgir la prophétesse, Debora (Juges 4:4) et, plus tard, un prophète (6:7-10). Plus tard, la sacrificature étant ruinée, Samuel est suscité comme prophète (1 Sam. 3:20). Aux livres des Rois et des Chroniques, enfin, lors de la faillite de la royauté, les prophètes paraissent et se multiplient à ne pouvoir les compter1. Ils inaugurent une nouvelle dispensation de Dieu, devenue nécessaire quand tout est ruiné, quand la loi sâest montrée impuissante à régler et à contenir la nature corrompue de lâhomme, quand, même mélangée de miséricorde (lorsque les tables de la loi furent données une seconde fois à Moïse), elle nâa aucunement amélioré cet état. Câest alors que Dieu envoie ses prophètes. En certaines occasions ils nâannoncent que le jugement imminent, dernier effort de la miséricorde divine pour sauver le peuple comme à travers le feu; en dâautres occasions, beaucoup plus nombreuses, ils sont envoyés pour exhorter, ramener, consoler, fortifier, appeler à la repentance tout en faisant ressortir les conséquences judiciaires sur ceux qui nâécoutent pas. Le prophète a donc à la fois un ministère de grâce et de jugement, de grâce parce que lâÃternel est un Dieu de bonté, de jugement parce que le peuple est placé sous la loi et que la prophétie nâabolit pas la loi. Elle sâappuie au contraire sur la loi, tout en proclamant à haute voix quâau moindre retour vers Dieu, le pécheur trouvera miséricorde. Elle est sans doute un adoucissement de la loi, Dieu concédant à lâhomme pécheur tout ce qui est compatible avec sa sainteté, mais, dâautre part, ne pouvant renier son caractère en face de la responsabilité de lâhomme. La prophétie ne supprime pas un iota de la loi, mais accentue, plus que Dieu ne lâavait fait jusque-là , le grand fait quâIl se plaît à la miséricorde et au pardon et tient compte du moindre symptôme de retour vers Lui. «Quand les prophètes», a dit un frère, «entrent sur la scène, la grâce commence à reluire de nouveau». Le seul fait de leur témoignage était déjà une grâce envers un peuple qui avait violé la loi. Sâils venaient chercher du fruit et ne trouvaient que du verjus, ils annonçaient néanmoins aux élus les promesses de Dieu en grâce, la grâce comme réparation des choses que le peuple avait gâtées. LâÃvangile, survenu après cela, parle dâune nouvelle création, dâune vie nouvelle et non dâune réparation. En Ãsaïe 58:13-14 on voit le caractère différent de la loi et de la prophétie, dans la manière dont elles présentent le sabbat: «Si tu appelles», dit le prophète, «le sabbat tes délices, et honorable le saint jour de lâÃternel, si tu lâhonores en tâabstenant de suivre tes propres chemins, de chercher ton plaisir et de dire des paroles vaines, alors tu trouveras tes délices en lâÃternel».
1 Liste des prophètes cités dans le second livre des Chroniques:
Nathan (9:29); Akhija, le Silonite (9:29; 10:15). Iddo (ou Jehdo), le voyant (9:29; 12:15; 13:22). Shemahia, homme de Dieu (11:2; 12:5, 15).
Azaria, fils dâOded (15:1), et Oded (v.8).
Hanani, le voyant (16:7).
Michée, fils de Jimla (18:7).
Jéhu, fils de Hanani, le voyant (19:2; 20:34). Jakhaziel, fils de Zacharie (20:14).
Ãliézer, fils de Dodava (20:37).
Ãlie, le prophète (21:12).
Plusieurs prophètes et Zacharie, fils de Jehoïada (24:19, 20).
Un homme de Dieu (25:7). Un prophète (25:15).
Zacharie, le voyant (26:5).
Ãsaïe, fils dâAmots (26:22; 32:32). Oded (28:9).
Michée, le Morashtite (Jér.26:18).
Des prophètes (33:18-19; cf. 2 Rois 21:10). Hulda, la prophétesse (34:22). Jérémie (35:25; 36:12, 21). Messagers et prophètes (36:15, 16; cf. Urie, fils de Shemahia (Jér. 27:20).
Un caractère particulier de Dieu est donc exprimé par les prophètes. Ce nâest pas la loi, donnée au Sinaï, câest encore moins la grâce révélée dans lâÃvangile. Câest un Dieu qui, tout en montrant son indignation contre le péché, ne prend pas plaisir au jugement et dont le vrai caractère, la grâce, triomphera toujours à la fin; un Dieu qui dit: «Consolez, consolez mon peuple» quand il a «reçu le double pour tous ses péchés». Sous la loi pure le jugement triomphe de lâiniquité; sous la prophétie, la grâce et la miséricorde triomphent quand le jugement a été exécuté; sous lâÃvangile enfin, la grâce sâélève par-dessus le jugement parce que lâamour et la justice se sont entre-baisés à la croix. Le jugement exécuté sur Christ a fait triompher la grâce. Le jugement était contre lui au lieu dâêtre contre nous; â la grâce tout entière, lâamour, Dieu lui-même, a été pour nous.
Tout le rôle de la prophétie est exprimé dans le prophète Michée cité plus haut (7:18-19). Il est impossible, et câest ce quâannonce ici le prophète, que Dieu se désavoue lui-même, soit quant à ses jugements, soit quant à ses promesses de grâce.
Tel est le rôle des prophètes dans les Chroniques. Sâils apparaissent dâabord isolément, comme dans les Juges, puis sous le règne de Saül, de David, de Salomon, ils se multiplient ensuite à mesure que lâiniquité grandit dans le royaume. Câest ce quâexprime le Seigneur en Matt. 21:34-36. Après les quelques esclaves du début dont les vignerons battent lâun, tuent lâautre et lapident le troisième, le maître de maison envoie dâautres esclaves en plus grand nombre que les premiers, et les vignerons leur font de même. Enfin il leur envoie son Fils.
Chapitres 10 Ã 12
Roboam
Nous arrivons ici à la ligne de démarcation tracée dans les Chroniques entre le règne de David et de Salomon, et celui de leurs successeurs. Le sujet que nous allons aborder va nous présenter, comme nous lâavons dit plus haut, non plus les conseils de Dieu quant à la royauté, mais lâÅuvre de la grâce pour la maintenir jusquâà lâapparition du Messie dans lequel ces conseils seront réalisés. Nous avons donc ici lâhistoire ordinairement affligeante, parfois consolante des rois de Juda, car ceux dâIsraël ne sont plus mentionnés que dans leurs rapports avec Juda et Jérusalem. Câest exactement la contrepartie du récit des Rois.
Fait remarquable, et qui confirme tout ce que nous avons dit spécialement au sujet de David et de Salomon, types de la royauté selon les conseils de Dieu, la Parole nâomet pas seulement ici les péchés de Salomon à la fin de sa carrière, mais jusquâà leurs conséquences, comme elle lâa déjà fait pour les châtiments qui atteignirent David au sujet dâUrie, dans le premier livre des Chroniques; preuve évidente que David et Salomon occupent dans ces livres une place à part. Lâavènement de Jéroboam et la division du royaume sont présentés ici comme la conséquence du péché de Roboam et non de celui de son père; de même la prophétie dâAkhija à Jéroboam sâaccomplit, non pas parce que Salomon a péché, mais parce que «Roboam nâécouta pas le peuple» (10:15). Et cependant on voit, dans ce même passage qui sâen réfère à 1 Rois 11:31-33, que Dieu nâa pas le dessein de cacher les fautes de Salomon, mais que le but de lâEsprit Saint est de les omettre.
Lâétablissement de Jéroboam, fils de Nebath, sur le trône dâIsraël est aussi passé sous silence, ce qui importe, lâhistoire étant uniquement celle de Juda et non pas celle dâIsraël (cf. 1 Rois 12:20). Pour la même raison notre récit omet lâétablissement de lâidolâtrie par Jéroboam, lâhistoire du vieux prophète, la maladie dâAbija, fils de Jéroboam, et à cette occasion la prophétie dâAkhija (1 Rois 12:25; 14:20).
Lâhistoire de Roboam comprend les chap. 10 à 12, alors que les Rois la résument en quelques versets (1 Rois 14:21-31); mais, détail caractéristique, ce dernier passage fait le plus sombre tableau de lâétat du peuple, tandis que nos chapitres enregistrent le bien que la grâce produit dans le cÅur du roi, quoiquâil soit dit de lui (12:14): «Mais il fit le mal; car il nâappliqua pas son cÅur à rechercher lâÃternel». Le chap. 11 nous fait connaître deux faits importants. Roboam avait eu la pensée de ramener les dix tribus sous le joug de lâobéissance, mais en le faisant il se serait opposé au gouvernement de Dieu envers Juda. Le prophète Shemahia le détourne dâune décision qui lâaurait conduit à sa perte et aurait eu les plus graves conséquences pour la tribu de Juda, sur laquelle les yeux de lâÃternel reposaient encore, malgré ses jugements. La grâce agit dans le cÅur du peuple; il écoute lâexhortation et ne donne pas suite à son dangereux dessein. Désormais le seul devoir de Roboam était dâélever des travaux de défense contre les ennemis du dehors, ennemis qui étaient son propre peuple dont le gouvernement lui avait été jadis confié. Roboam environne de forteresses le territoire de Juda et de Benjamin (11:5-12). Son seul devoir était de préserver ce qui lui restait, mais comment le faire quand déjà le mal était au-dedans et y exerçait ses ravages? Cependant la responsabilité de préserver le peuple nâétait nullement diminuée par lâexistence dâun mal déjà irréparable. Ce principe est pour nous dâune grande importance. Lâétat de ruine irrémédiable de la chrétienté ne change absolument rien à notre obligation de défendre les âmes contre les principes délétères qui y sont à lâÅuvre. Nous avons le triste devoir dâélever des forteresses contre un monde pareil aux dix tribus, qui invoquaient le nom de lâÃternel tout en sâadonnant à lâidolâtrie, contre un monde qui se pare du nom de Christ tout en se livrant à ses convoitises. Nous avons à faire comprendre et sentir à la chrétienté quâil y a séparation entre les vrais chrétiens et les professants que Dieu met au rang de ses ennemis. Cette inimitié amenait le conflit entre Juda et Israël, et se liait au culte idolâtre établi et imposé aux dix tribus par Jéroboam. Le maintien public et officiel du culte de Dieu en Juda eut des conséquences très bénies: «Les sacrificateurs et les lévites qui étaient dans tout Israël, se joignirent à Roboam de toutes leurs contrées; car les lévites abandonnèrent leurs banlieues et leurs possessions, et vinrent en Juda et à Jérusalem... et à leur suite, ceux de toutes les tribus dâIsraël qui avaient mis leur cÅur à chercher lâÃternel, le Dieu dâIsraël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier à lâÃternel, le Dieu de leurs pères» (11:13-16). Tous ceux qui avaient un cÅur non partagé pour Dieu, bien quâayant été englobés pour un moment dans la révolte des dix tribus, comprennent que leur place nâest pas au milieu dâelles et quittent ce terrain souillé pour venir sâétablir en Juda. Câest ainsi quâun témoignage fidèle, quâune sainte séparation du monde, produit des fruits chez les croyants retenus jusquâici par leurs circonstances dans un milieu que le Seigneur ne reconnaît plus, et quâils sont poussés à se joindre à leurs frères qui se réunissent autour du Seigneur. Si ce rassemblement perdit bientôt son caractère, ne fût-ce pas parce que Juda et ses rois abandonnèrent le terrain divin pour sacrifier eux-mêmes aux idoles? En effet, ce témoignage de séparation du mal dura peu de temps: «Ils marchèrent dans le chemin de David et de Salomon pendant trois ans», et durant cette période «ils fortifièrent le royaume de Juda» (v. 17). Pendant trois ans! Que nâont-ils continué! Câest là quâétait la bénédiction pour Juda et son roi, et nâen est-il pas de même pour nous? Elle pouvait être complète au milieu même de lâhumiliation définitive infligée à Israël. Elle ne fut que temporaire.
Cette bénédiction momentanée, par laquelle «le royaume de Juda fut fortifié et Israël affermi», devint elle-même un piège pour Roboam. La chair sâempare même des grâces de Dieu pour sâéloigner de Lui. «Et il arriva que, quand le royaume de Roboam fut affermi, et quâil se fut fortifié, il abandonna la loi de lâÃternel, et tout Israël avec lui» (12:1). Il suffit quâun seul homme, préposé par lâÃternel pour paître son peuple, se détourne: son exemple sera suivi par tous. Quelle responsabilité pour lui! Le châtiment ne se fit pas attendre: «Parce quâils avaient péché contre lâÃternel, il arriva, en la cinquième année du roi Roboam, que Shishak, roi dâÃgypte, monta contre Jérusalem avec 1200 chars et 60000 cavaliers... et il prit les villes fortes qui étaient à Juda, et vint jusquâà Jérusalem» (12:2-4). Juda ne devint pas la proie de son frère Israël, contre la religion duquel il se défendait légitimement; il tomba, chute bien plus profonde, entre les mains dâun monde dont autrefois Dieu lâavait racheté à main forte et à bras étendu â et, comme jadis, il fut asservi au roi dâÃgypte. Le but de Dieu en le châtiant est proclamé dans la prophétie de Shemahia: «Ils connaîtront ce que câest que mon service, et le service des royaumes des pays» (v. 8). Ils pouvaient désormais comparer leurs trois ans dâaffranchissement et de libre bénédiction, avec la servitude de lâÃgypte. Il y eut, à la suite des paroles de Shemahia, le prophète: «Vous mâavez abandonné, et moi je vous ai aussi abandonnés aux mains de Shishak» un vrai travail de conscience dans le cÅur du roi et des chefs, car «ils sâhumilièrent, et dirent: lâÃternel est juste», et cette humiliation préserva Juda dâune entière destruction. «Quand lâÃternel vit quâils sâétaient humiliés, la parole de lâÃternel vint à Shemahia, disant: Ils se sont humiliés, je ne les détruirai pas; je leur donnerai un peu de délivrance, et ma fureur ne se déversera pas sur Jérusalem par le moyen de Shishak; mais ils lui seront asservis» (v. 7). Câest la grâce, mais, je le répète, Juda, pour avoir abandonné la parole de Dieu, est obligé dâen subir les conséquences. Tout ce travail de repentance, fruit de la grâce, manque â et pour cause â en 1 Rois 14. Nous verrons le même fait se renouveler constamment au cours de ce livre.
Quelle honte pour Roboam! Le beau temple de Salomon nâa pas plus de 30 ans dâexistence, quâil est dépouillé de ses ornements et de tous ses trésors. Le culte a perdu sa splendeur passée; Shishak, nous est-il dit, prit tout. Tout! et cependant une chose reste encore: lâautel est là , Dieu est là . Pour la foi câétait, au milieu de la désolation et de lâhumiliation, beaucoup plus que tout lâor emporté par le roi dâÃgypte. Nâen est-il pas de même aujourdâhui? Les chrétiens sont appelés à constater tout ce qui leur manque, par suite de lâinfidélité de lâÃglise; et doivent ajouter: lâÃternel est juste, mais ils peuvent dire aussi: Dieu est un Dieu de grâce et ne sâest point détourné de nous. Nous trouvons ici une parole bien touchante pour nos cÅurs: Quand Roboam «sâhumilia, la colère de lâÃternel se détourna de lui, et il ne le détruisit pas entièrement; et aussi il y avait en Juda de bonnes choses» (v. 12). Peu de choses, peut-être, et câest bien ce que ce terme nous fait comprendre, mais enfin, quelque chose que Dieu pouvait reconnaître. Le jugement final était suspendu à cause de ces quelques détails favorables qui plaisaient à Dieu. Appliquons-nous, chacun individuellement, à maintenir ces bonnes choses devant ses yeux. Que ceux qui nous entourent aperçoivent quelque dévouement pour Christ, quelque amour pour lui, quelque crainte en présence de sa sainteté, quelque activité pour son service. Soyons certains quâil en tiendra compte et quâaussi longtemps que cela subsistera il nâôtera pas le chandelier de son lieu.
Combien notre Dieu est équitable dans ses jugements, même en présence dâun état dont il dit: «Il fit le mal; car il nâappliqua pas son cÅur à rechercher lâÃternel» (v. 14). Merveilleuse grâce, en effet, que celle qui, ne supportant aucun mal, se plaît à reconnaître le bien, à le discerner quand lâÅil de lâhomme est incapable de le voir, soit en lui-même, soit au-dehors. Mettez cela en regard de 1 Rois 14:22-24: «Juda fit ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel; et ils le provoquèrent à la jalousie plus que tout ce que leurs pères avaient fait par leurs péchés quâils commirent. Et ils bâtirent, eux aussi, pour eux-mêmes, des hauts lieux, et des statues, et des ashères, sur toute haute colline et sous tout arbre vert; il y avait aussi dans le pays des hommes voués à la prostitution. Ils firent selon toutes les abominations des nations que lâÃternel avait dépossédées devant les fils dâIsraël». En lisant ces paroles nous sommes dâautant plus émerveillés de cette infinie bonté de Dieu qui, à cause de quelques justes, ne voulait pas détruire entièrement ce peuple comme il avait jadis anéanti Sodome.
Mentionnons encore un détail avant de terminer ces chapitres. Le grand nombre des femmes et concubines de Roboam est une imitation du péché de Salomon qui entraîna la ruine de son royaume. Il semblerait que le rapport entre la conduite du fils et du père dût être mentionné. Il nâen est rien. En 2 Chroniques, Salomon, nous lâavons dit souvent, est considéré comme étant sans faute et le jugement porte sur Roboam seul. Cependant, même au milieu de ce désordre et quand Roboam élève au premier rang la fille dâAbsalom, le révolté, et Abija, le fils de cette femme, Dieu aime à reconnaître que Roboam «agit avec intelligence» en dispersant ses fils par toutes les contrées de Juda pour éviter la discorde dans le royaume (11:18-23). Câest quelque chose comme la louange «de lâéconome injuste parce quâil avait agi prudemment» (Luc 16:8).