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the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Psaumes 68

Bible annotéeBible annotée

versets 1-35

2 à 11 Les souvenirs du passé

Les deux premières strophes (versets 2 à 4 et 5 à 7), tout en évoquant les souvenirs du désert, donnent la note générale du cantique entier. La troisième strophe (versets 8 à 11) rappelle plus spécialement les grandes scènes du Sinaï et de l’entrée en Canaan.

Que Dieu se lève… Le passage 2 Samuel 11:11, montre que, dans la guerre contre les Ammonites, l’arche avait été conduite au camp. Le psalmiste semble y faire allusion, tandis qu’il cite, d’après Nombres 10:35, la parole que Moïse prononçait, dans les marches d’Israël, quand les sacrificateurs portant l’arche donnaient le signal du départ.

Fumée…, cire : ils croient être quelque chose, mais ils ne sont rien.

Mais les justes… Ce terme de juste désigne ici Israël, comme peuple élu de Dieu et chargé d’une mission divine. Comparez Nombres 23:10, Nombres 23:21. Ceux qui lui font la guerre la font à Dieu et méritent ainsi le nom de méchants (verset 3). L’apparition de Dieu, devant laquelle s’évanouissent ces derniers, est pour les justes un sujet d’allégresse si grande, que le psalmiste accumule ici les termes destinés à exprimer la joie.

Frayez le chemin, comme on le fait toujours en Orient pour un souverain qui s’annonce.

En la demeure de sa sainteté. De son sanctuaire, sa bénédiction se répand partout où elle est désirée et attendue.

Seuls les rebelles… Toute cette partie du psaume semble dominée par les souvenirs du séjour au désert (versets 2, 5, 8 à 11). Il y a peut-être ici allusion à ceux qui, par leur faute, ne purent pas entrer en Canaan.

Quand tu sortis : comme un chef d’armée. Cette strophe reprend la pensée initiale du psaume (verset 2), en reproduisant les termes du cantique de Débora (Juges 5:4).

Jeu d’instruments. La vision de l’Éternel s’avançant à la tête de son peuple saisit tellement le psalmiste, qu’il s’interrompt, pour laisser les instruments de musique donner une impression de la grandeur de cette intervention.

La terre…, les cieux. Toute la création rendit hommage à Celui sans lequel elle n’existerait pas et qui se plaçait à la tête d’Israël.

Ton héritage : le pays de Canaan, que Dieu a arrosé en vue de l’arrivée de son peuple, et que, dans la suite, il a toujours ranimé, après les époques de sécheresse (Deutéronome 11:11-12).

Ton troupeau. Le terme hébreu rappelle la faiblesse d’animaux inoffensifs. Israël, qui, dans ce même verset, est appelé l’affligé, est comparé à un troupeau dépourvu de moyens de défense. La puissance du Dieu devant lequel tremble toute la terre a pu seule le mettre en possession de Canaan.

12 à 24 La victoire récente

Un ordre. Cet ordre est le signal de guerre donné par Dieu même. David n’entreprenait pas une guerre sans consulter l’Éternel (1 Samuel 23:11-12; 1 Samuel 30:7; 2 Samuel 2:1; 2 Samuel 5:19-23). Il n’avait certainement pas manqué de le faire, lorsque l’arche était partie pour la guerre ammonite. L’ordre divin contient en lui-même la victoire. C’est pourquoi la bataille elle-même est passée sous silence. Mais nous voyons quel en est le double résultat : un cortège joyeux de femmes célébrant en chœur la victoire, et l’armée en déroute des rois ennemis. Peut-être les versets 13 à 15 sont-ils comme les échos des chants de victoire des messagères de bonnes nouvelles. Comparez Exode 15:20; 1 Samuel 18:6-7; 2 Samuel 1:20.

Les rois des armées. Dans la guerre contre les Ammonites unis aux Syriens, Israël eut pour adversaires les rois de Tsoba, de Réhob, de Mahaca et de Tob, et les battit (2 Samuel 10:6, 2 Samuel 10:8, 2 Samuel 10:19).

S’enfuient, s’enfuient. Comparez Juges 5:22.

Celle qui garde… Chaque mère de famille répartit entre les siens le butin assigné à son mari et à ses fils.

14 et 15

Ces versets font l’effet de véritables énigmes et ont donné lieu à d’innombrables interprétations. Deux choses nous paraissent certaines : c’est d’abord que les mots : Vous reposez dans les enclos, concernent toute la partie du peuple qui est restée au pays, pendant que l’armée combattait, au loin; il y a ici allusion au passage du cantique de Débora où l’on se moque de ceux qui, au lieu de combattre, sont restés dans les enclos, à écouter la flûte champêtre (Juges 5:16); et quant aux ailes de colombe qui ont l’éclat de l’argent et aux plumes brillantes d’or, ces images ne peuvent que représenter l’immense butin d’or et d’argent remporté par l’armée israélite : boucliers d’or, vases d’argent, d’or et d’airain (2 Samuel 8:3; 2 Samuel 8:7; 2 Samuel 8:10-11). La colombe est, Psaumes 74:19, l’image d’Israël, l’épouse bien-aimée de l’Éternel (comparez Cantique 2:14; Cantique 5:2, etc.). Elle est représentée là, comme se tenant cachée dans le creux du rocher qui lui sert de retraite; ici, comme s’élançant au dehors, malgré sa timidité, et remportant la victoire par une force qui n’est pas la sienne, puis rentrant dans son asile.

Il y eut de la neige sur le Tsalmon… Chez les Arabes, l’expression asperger de neige est synonyme de : répandre de la joie, tant la fraîcheur de la neige charme dans les contrées que brûle le soleil. La même image parait avoir été familière aux Israélites (comparez Proverbes 25:13). Ces mots peuvent donc s’entendre ainsi : il y aura de la joie dans cette victoire péniblement remportée. Tsalmon signifie obscurité. Ce mot désigne, comme nom propre, une montagne noire, couverte d’un épais et sombre feuillage; il est spécialement appliqué à une montagne située près de Sichem (Juges 9:48). On pourrait entendre : Le Tsalmon se couvrit de neige, comme d’un joyeux vêtement de fête. Mais il y a peut-être une explication plus simple. Le fameux savant juif Aben-Esra voyait dans le Tsalmon de notre psaume une montagne du Hauran, au nord de la contrée où les Syriens et les Ammonites furent battus par les Israélites, et le géographe Ptolémée mentionne un mont Asalmanon parmi les sommités du Hauran. Il est naturel que le psalmiste, voulant exprimer la joie des vainqueurs, ait choisi ses images dans la contrée même où fut remportée la victoire. Le Tsalmon (du Hauran), témoin de la bataille, s’associa à la joie des vainqueurs. Cette explication a l’avantage de faire comprendre comment, dans la strophe suivante, le poète s’adresse aux monts de Basan (ou du Hauran). On ne comprendrait pas autrement ce qu’il y aurait de soudain dans cette allocution, que rien, dans ce qui précède, n’aurait préparée.

Le mont de Basan, imposant par ses énormes parois de basalte et ses nombreux sommets, mérite, semble-t-il, d’être appelé montagne de Dieu, plutôt que la modeste colline de Sion, choisie par l’Éternel pour sa résidence. Du haut de sa grandeur, il jette un regard jaloux sur les lieux où rentre l’arche et où se célèbre la victoire. Mais Dieu accorde à Sion une grandeur d’un autre genre. En y établissant sa sainte demeure, il l’élève à la majestueuse hauteur d’un Sinaï (verset 18).

Les chars de Dieu… Il s’agit ici des innombrables armées d’anges qui environnent le trône de Dieu, prêtes à marcher au secours d’Israël.

Tu es monté… À son retour de la victoire, l’arche rentre en Sion, dans la résidence qui lui est assignée et qui est l’image du sanctuaire céleste, comme lieu de l’habitation de l’Éternel.

Les captifs…, des dons… Le triomphateur emmène avec lui des prisonniers, qui seront attachés à son service; il a reçu en hommage des dons volontaires; même des rebelles vaincus seront admis dans son royaume. Il semble ressortir des passages Esdras 2:58; Esdras 8:20; Néhémie 7:60, relatifs aux Néthiniens, que c’était la coutume du temps de David et de Salomon de consacrer au service du sanctuaire les prisonniers de guerre, sous la direction des Lévites, pour les usages serviles. Cet usage explique à la fois ce verset de notre psaume et l’application qu’en fait saint Paul à l’ascension du Seigneur (Éphésiens 4:7-13). L’apôtre nous montre Jésus, après sa grande victoire, distribuant d’en-haut les dons de sa grâce, prenant à son service les hommes qu’il a sauvés, même des rebelles, tels que l’apôtre lui-même, et faisant d’eux les serviteurs de son Église.

Jour après jour… La strophe versets 16 à 19 est le point culminant du psaume. De cette hauteur, le psalmiste jette un regard en arrière sur la crise redoutable que son règne vient de traverser et s’assure pour l’avenir le secours de l’Éternel, pour toutes les luttes qu’Israël aura encore à soutenir.

Les issues de la mort : le pouvoir d’arracher les siens à la mort la plus imminente.

Dieu brisera la tête… La délivrance du peuple de Dieu ne s’opère que par la destruction des puissances qui s’opposent à son développement.

Le crâne chevelu : une chevelure abondante est l’image de la plénitude de la vie naturelle, dans sa force. Comparez Nombres 6:5, sur le naziréat.

De Basan… Le psalmiste cite ici un oracle divin, rendu peut-être par l’un des prophètes qui entouraient David, au moment où l’armée partait pour les régions de Basan. Les profondeurs de la mer sont une expression hyperbolique, pour désigner ce qu’il y a de plus inaccessible.

Que tu plonges dans le sang… De telles expressions sont conformes à l’esprit des temps antiques. Elles s’expliquent ici par le fait que les ennemis d’Israël sont moins les siens que ceux de Dieu même (verset 22), et sont envisagés en conséquence comme dignes de tous les châtiments.

25 à 36 L’avenir du peuple de Dieu

L’entrée triomphale de l’armée à Jérusalem (versets 25 à 28) est le gage de ce glorieux avenir, où tous les rois rendront hommage au Dieu d’Israël (versets 29 à 36).

On a vu. Le peuple entier a assisté à la rentrée triomphale de l’Éternel, à la tête de l’armée victorieuse.

Dans le sanctuaire, où Dieu est entré lui-même avec l’arche de l’alliance.

Bénissez Dieu… Le psalmiste exhorte le peuple à joindre sa voix à celle des chœurs qui s’avancent.

Descendants d’Israël, hébreu : vous qui sortez de la source d’Israël, de Jacob, le premier que Dieu ait honoré du nom d’Israël (Genèse 32:28).

Deux tribus du sud, Juda et Benjamin, et deux des plus septentrionales, Zabulon et Nephthali, sont nommées ici comme représentant la nation tout entière ou peut-être comme s’étant particulièrement distinguées dans la guerre récente. Zabulon et Nephthali sont aussi désignés spécialement dans le cantique de Débora, auquel notre psaume ne cesse de faire allusion (Juges 5:18). Ce passage montre clairement que ce psaume date d’un temps où les tribus du nord ne formaient encore qu’un corps avec celles du sud, qu’il est donc antérieur au schisme.

Benjamin domine : par le fait qu’il possède la capitale de tout le pays.

Ton Dieu… Ce n’est pas toi qui as remporté la victoire, ô Israël, c’est ton Dieu, par l’ordre duquel tu as été rendu fort. Mais ce n’est là qu’un commencement de l’œuvre divine. Israël demande que cette œuvre se continue et s’achève.

Tu recevras… Puisque c’est Dieu qui est le vrai roi vainqueur, c’est lui qui reçoit les présents offerts par des rois amis ou les tributs des vaincus.

La bête des roseaux. Il s’agit de l’Égypte, dont l’emblème est, soit le crocodile (Ézéchiel 29:3), soit l’hippopotame.

Taureaux et veaux : les rois païens voisins d’Israël, avec les peuples sur lesquels ils dominent. Le psalmiste ne parle expressément que de l’ancien ennemi, l’Égypte. Il avait sans doute à ce moment quelque raison de le mentionner. Nous savons en effet par 1 Rois 11:14 que, sous David, le jeune Hadad, de la famille d’un roi édomite vaincu par David, s’enfuit en Égypte et y fut si favorablement accueilli, qu’il devint le beau-frère du roi. À une époque plus tardive, le psaume parlerait plutôt des rois de Syrie, de Babylonie ou d’Assyrie.

Qu’ils se prosternent, hébreu : Qu’ils s’humilient, en apportant comme tribut des lingots d’argent.

Qui se plaisent au combat. David n’était, pas dans ce cas : c’était le roi ammonite qui, en outrageant ses ambassadeurs, avait provoqué la guerre.

L’Éthiopie étend ses mains. Ses envoyés viennent avec ceux de l’Égypte offrir des présents.

Vers Dieu : en la personne du roi d’Israël.

33 à 36

Conclusion : Tous les royaumes unissent leurs cantiques en l’honneur de Dieu.

Les grandes choses déjà accomplies en font pressentir de plus grandes encore.

Il s’avance sur les cieux, pour dominer sur toute la terre.

À Israël, son peuple, il appartient de donner gloire à son nom parmi tous les peuples et d’étendre son pouvoir de Sion sur le monde entier. David ne pouvait ignorer la promesse divine faite à Abraham concernant la bénédiction qui devait se répandre par le moyen de sa postérité sur tous les peuples (Genèse 12:3. Comparez Psaumes 66 et 67).

Sa force dans les nuées : où gronde le tonnerre, mais d’où descendent aussi les pluies fertilisantes.

L’étude détaillée du psaume nous convainc qu’il ne saurait appartenir à aucune autre époque que celle de David. Ainsi que le Psaume 18, avec lequel il offre plus d’une analogie, il est une des grandes compositions épiques du plus glorieux des règnes israélites. Mais, à l’inverse des poèmes profanes de ce genre, ce ne sont ni le roi, ni la nation, qui sont glorifiés; Dieu seul est exalté. Il n’est pas étonnant qu’une inspiration d’un souffle aussi saint s’élève jusqu’à la prophétie et que la victoire remportée soit bien réellement le gage de l’établissement futur du règne universel de Dieu.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Psalms 68". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/psalms-68.html.
 
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