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Bible Commentaries
Juges 18

Bible annotéeBible annotée

versets 1-31

Pas de roi… Remarque destinée à faire ressortir de nouveau ce qu’il y avait d’anormal dans la situation. Un gouvernement régulier aurait trouvé le moyen de procurer aux Danites l’espace nécessaire à leur complet établissement.

Il ne lui était rien échu. Cette tribu avait bien reçu un héritage, tout comme les autres, mais elle n’avait pas réussi à s’en emparer, et de fait elle restait sans propriété suffisante (Josué 19:40; Juges 1:34).

Tsoréa et Esthaol : les deux premières villes indiquées dans la liste des villes danites (Josué 19:41); voir Juges 13:2-25.

Explorer le pays : trouver quelque part un espace libre où une partie de la tribu pourrait s’établir. C’était naturellement sur les confins du pays qu’ils pouvaient espérer de réussir dans cette recherche.

La montagne d’Éphraïm. En se rendant vers le nord, ils devaient traverser cette contrée

Ils reconnurent la voix. Prise à la lettre, cette expression supposerait qu’ils connaissaient déjà ce jeune homme, ce qui est improbable. On a expliqué : entendirent sa voix, lorsqu’il célébrait le culte. Mais le terme reconnurent ne convient pas à ce sens. Il est donc probable qu’il faut expliquer ce mot sa voix dans ce sens : Ils entendirent parler de lui.

Qu’as-tu ici ? Quel est ton salaire ?

Cette consultation eut lieu par le moyen de l’éphod.

Sous les yeux de l’Éternel, littéralement : devant lui; bien connu et par conséquent approuvé de lui; comparez Proverbes 5:21; Psaumes 1:6.

Laïs ou Léschem (Josué 19:47) : près du Liban et d’une des sources du Jourdain; aujourd’hui Nahr-Leddân, sur une colline appelée actuellement Tell-el-Kadi, colline du juge; C’est la traduction arabe du nom de Dan qui en hébreu signifie juge; voir Genèse 14:14.

À la manière des Sidoniens. d’après les lois et les coutumes des Sidoniens, plutôt agriculteurs et commerçants que guerriers.

Éloignés des Sidoniens : ne pouvant donc pas recevoir de secours d’eux, en cas d’attaque subite. Laïs était peut-être une colonie sidonienne; voir Juges 10:12, note.

N’avaient affaire avec personne : ne vivaient sur un pied de contestation et de guerre avec aucun voisin.

Contre eux. Ils ne les nomment pas, peut-être parce que c’était justement dans cette contrée qu’on les avait envoyés. C’était une grande lâcheté et un manque de foi en l’Éternel que d’attaquer ainsi à l’improviste une tribu paisible, au lieu de conquérir sur les Amorrhéens le pays qui leur avait été assigné.

Dieu l’a livré. Peut-être allusion à l’oracle favorable du lévite.

Six cents hommes. Cette première troupe devait frayer la voie à une émigration plus considérable, car la tribu de Dan comptait 64400 combattants, d’après Nombres 26:13.

Montèrent… : avec leurs familles, leurs biens et leur bétail (verset 21).

Kirath-Jéarim : voir Josué 9:17, note.

Derrière : à l’ouest. Ce campement dura sans doute un certain temps, puisqu’il laissa son nom à cette localité, qui était à quatorze kilomètres de Tsoréa et d’Esthaol, de sorte que ce Mahané-Dan n’est pas le même que celui de Juges 13:25.

Voyez maintenant… Dans l’éloignement où ils vont se trouver de Silo, il est sage de saisir l’occasion de se procurer un sanctuaire.

Ils se dirigèrent. Il s’agit ici des cinq espions qui se sont détachés des six cents Danites.

Saluèrent amicalement, littéralement : s’informèrent de son bien-être.

Pendant que le lévite s’entretient avec les six cents hommes qui stationnaient près de la porte, les cinq hommes. qui connaissaient déjà les lieux, montent au sanctuaire qui se trouvait à l’étage supérieur et en emportent les objets de culte.

Ici l’objet en fonte, séparé versets 17 et 18 de l’image taillée, est omis, peut-être par simple abréviation, ou parce qu’on laissa au moins ce piédestal au propriétaire.

Devant eux : par crainte d’être attaqués par derrière par Mica et ses gens.

Qu’as-tu ? Les Danites paient d’audace.

Que j’ai faits. Quel sarcasme involontaire dans cette parole de l’idolâtre !

Ils les frappèrent… Cette conduite des Danites paraîtra cruelle, abominable; mais il faut se rappeler que cette peuplade était cananéenne et par conséquent vouée à l’interdit.

Mirent le feu : pour la rebâtir à neuf et à leur manière.

La vallée qui est près de Beth-Réhob : la partie supérieure de la vallée du Jourdain au nord du lac Mérom. Beth-Réhob est la même localité que Réhod, voir Nombres 13:22, note.

Fils de Guersom : fils dans le sens de descendant, car Jonathan était encore jeune (Juges 17:7) et ne pouvait être le petit-fils de Moïse.

Fils de Moïse. La plupart des manuscrits lisent ici : fils de Manassé. Ce nom ne diffère en hébreu de celui de Moïse que par un n. Mais les documents rendent eux-mêmes témoignage de l’insertion postérieure de cette lettre en ne l’alignant pas avec les autres du même mot et en la plaçant un peu plus haut. On a voulu par cette correction éviter d’attribuer l’établissement d’un tel culte à un si proche descendant de Moïse, et dans un temps postérieur au règne de l’impie Manassé on a profité de la ressemblance des deux noms pour substituer celui de ce roi idolâtre au nom vénéré du législateur.

Jusqu’au jour de la captivité du pays. Ce terme, pris dans son sens ordinaire, doit désigner la captivité assyrienne, soit celle dont il est parlé dans 2 Rois 15:29, lorsque Tiglath-Piléser (740 avant Jésus-Christ) emmena en Orient la population de ces tribus septentrionales, soit celle dans laquelle Sargon, en 722, transporta en exil la plus grande partie de la population du royaume des dix tribus.

Mais nous avons vu que ce récit ne peut avoir été rédigé que dans les premiers temps de l’époque des Rois. On a donc supposé qu’il devait y avoir eu de bonne heure une catastrophe inconnue, dont cette colonie danite avait été la victime. Mais le terme : la captivité du pays, ne peut guère s’appliquer qu’à un événement connu. D’autres explications sont plus improbables encore. Nous pensons que notre verset est une remarque ajoutée, comme annotation et en vue de la lecture publique, après l’exil, ainsi que tant d’autres que nous avons signalées dans le Pentateuque et spécialement dans le Deutéronome. Elle était à l’usage de l’officiant qui faisait la lecture au peuple. Ce qui confirme cette supposition, c’est que le verset suivant renferme une seconde donnée chronologique, d’un contenu tout différent.

Il résulte de notre verset que la famille chargée de ce culte illégal resta en fonctions jusqu’à la captivité. En effet, après avoir été sans doute supprimé (verset 31) sous Samuel, David et Salomon, il fut rétabli lorsque Jéroboam institua à Dan le culte du veau d’or, et la famille de Jonathan resta chargée de ce sacerdoce officiel jusqu’à la captivité.

Tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. Le sanctuaire central, qui avait été établi à Silo par Josué, doit avoir tôt après sa mort perdu beaucoup de sa considération; nous l’avons constaté déjà dans l’histoire de Gédéon. Ce discrédit alla croissant jusqu’au temps d’Éli et de ses fils, où l’éloignement et la perte de l’arche lui portèrent le dernier coup. Ce fut à la faveur de cette situation que s’établit et subsista le culte installé à Dan, jusqu’au moment où, par le ministère de Samuel, l’état religieux commença à s’améliorer, pour reprendre enfin sous David son caractère normal. Le culte idolâtre de Dan cessa alors pour un temps, et ne reparut que sous la forme nouvelle que lui donna Jéroboam.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Judges 18". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/judges-18.html.
 
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