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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)
versets 1-35
30 et 31 les portes
La Ville étant habitée par des représentants de toutes les tribus et nâétant plus située dans le territoire de lâune dâelles, câest ce caractère dâuniversalité qui sâexprime dans le nombre et le nom de ses portes. Joseph compte ici pour une seule tribu, parce que Lévi, qui dans dâautres cas nâest pas compté, figure à son rang. Câest quâil ne sâagit pas du partage du pays, mais dâune mention honorifique.
Les trois portes du nord et les trois du sud reçoivent les noms des six fils de Léa. Ruben, Juda et Lévi sont placés au nord, Siméon, Issachar et Zabulon au sud, comme ils le sont dans la répartition du pays. Les trois premiers ont une place plus honorable (le nord), Ruben comme étant le premier-né, Juda comme ayant reçu, par la bénédiction de Jacob, la position de premier-né, Lévi comme représentant les premiers-nés dâIsraël. à lâest et occupant aussi une position privilégiée, il y a Joseph et Benjamin, les deux fils de la femme préférée, Rachel, et Dan, fils aîné de la servante de Rachel. Enfin, les trois derniers mis à lâouest sont les trois autres fils de deux servantes. Ces douze portes qui par leurs noms rappellent ainsi la totalité du peuple, semblent en même temps figurer par leur position, sa mission par rapport au monde entier. Comparez Apocalypse 21:12.
La dimension et le nom de la Ville.
18 000 coudées; voir versets 15 à 19, note.
Et le nom de la Ville. Le nom désigne ici comme dâordinaire lâessence de la chose; comparez le nom de Béthel, Genèse 28:16; Genèse 28:17; Genèse 28:19. Comme dans ce passage, lâancien nom cananéen de Luz est remplacé par le nom saint de Béthel (maison de Dieu), ainsi le prophète veut peut-être substituer ici au nom, dâorigine jébusienne, de lâancienne capitale (Jérusalem) quâil a évité, tout du long de prononcer, un nom nouveau qui peigne la sainteté de la capitale nouvelle. Il est étrange que ce nom nouveau, Jehova-Schamma, ait une certaine analogie de son, surtout en hébreu, avec lâancien (Jeru-Schalaïm). La Ville et son nom font contraste avec la ville et le nom de Hamona, monuments de lâanéantissement de Gog et de sa troupe (Ãzéchiel 39:16).
Les mots : désormais, ne sauraient faire partie du nom lui-même, comme on lâa parfois supposé. Il faut les lier à la phrase qui précède : son nom sera. Le jour auquel se rapporte cette promesse est celui où lâÃternel ayant fait son entrée dans sa Maison sainte (chapitre 43), la Ville recevra aussi dans ses demeures un peuple sanctifié.
LâÃternel est là . Ce ne sont pas les habitants de la Ville qui peuvent sâexprimer ainsi et donner ce nom. Ils ne diraient pas là , surtout dans la forme hébraïque qui indique un mouvement vers le lieu désigné. Ce nom, câest lâÃternel qui le donnera et la conscience de lâhumanité qui le ratifiera. LâÃternel est avant tout dans son temple; mais de là il étend le bienfait ineffable de sa présence sur cette Ville, et en la comblant de ses grâces, il fait de la capitale dâIsraël la ville modèle pour les nations, qui, désormais, comme dit Ãsaïe 60:3, marchent à sa lumière. Ce dernier mot dâÃzéchiel équivaut au Dieu tout en tous de saint Paul.
Conclusion
Après avoir terminé lâétude détaillée de la grande vision qui clôt le livre dâÃzéchiel, il nous reste à examiner les questions les plus importantes que soulève ce passage, unique en son genre dans la littérature prophétique.
Câest toute une constitution nouvelle, religieuse et civile dâIsraël, dont le prophète reçoit communication dans le passage qui nous occupe. Toute communication divine est en rapport avec lâétat intérieur de celui qui la reçoit. à quelle aspiration du prophète répond celle dont nous venons dâétudier le contenu ? Câest là le point de départ humain de la vision. La réponse à cette première question nâest pas difficile. Elle est fournie par la position actuelle du peuple et par le livre même du prophète; Jérusalem est détruite, le temple rasé, le peuple exilé; le cÅur du prophète soupire après le relèvement. Il a reçu de Dieu lâassurance que ce relèvement aurait lieu, et tous les principaux traits lui en ont été indiqués (chapitres 34 à 39). Mais son cÅur désire plus encore; lâancien sacrificateur voudrait contempler de ses yeux ce sanctuaire promis, entendre les lois de ce culte saint quâIsraël rendra au Dieu qui habitera dorénavant dans son sein, se rendre compte des moyens par lesquels Dieu maintiendra lâunité nationale, la sainteté et la prospérité quâil a promises à Israël restauré. Ãzéchiel avait lui-même trop vivement senti les imperfections et les souillures de cette dernière, pour sâattendre à ce que lâère nouvelle et définitive de grâces fût purement et simplement la reprise et la répétition de lâancienne alliance de Dieu avec le peuple. Mais quelle sera la part de ces éléments nouveaux dans la constitution de lâalliance nouvelle et dans quelle mesure rappellera-t-elle encore lâancienne ? Câest là ce qui était encore inconnu au prophète et ce quâil nous paraît que Dieu lui a révélé dans la vision qui clôt et couronne son Åuvre.
Il ne nous est pas toujours facile dâopérer ce départ. Ce qui devait être clair à un sacrificateur tel quâÃzéchiel, qui avait sans doute officié dans lâancien temple et le connaissait à fond, ainsi que toutes les lois religieuses et civiles de son peuple, nous est nécessairement, en partie du moins, obscur. Nous allons cependant essayer de résumer brièvement les traits qui marquent, à nos yeux, un progrès sur le passé, et lâétablissement de lâétat de choses définitif en Israël.
Tout dâabord, Ãzéchiel ne dit nulle part que le temple dans lequel il est introduit, ait été bâti par le peuple. Ce temple est là debout et achevé dans toutes ses parties bien avant quâil soit fait mention dâIsraël. Il est lâÅuvre de Dieu lui-même et non pas des hommes. Il nâest pas établi sur lâemplacement du temple de Salomon, mais il occupe seul le sommet dâune montagne fort haute. Construit en quelque manière sur le plan de ce dernier temple, il sâen distingue cependant à bien des égards. Nous avons noté, en passant, les différences de détail pour autant quâil nous était possible de les signaler; résumons seulement ici les caractères qui donnent au nouveau sanctuaire une supériorité évidente sur le précédent. Tout dâabord, sa régularité mathématique, lâordre et lâharmonie parfaite de toutes ses parties. Puis, lâabsence de tout luxe inutile, une symbolique plus élevée, sâexprimant essentiellement par des chiffres, une simplicité toute nouvelle dans les bâtiments sacrés et les objets du culte, une portée pratique plus visible quâautrefois. Bref, et surtout dans toute la manière dont le sanctuaire est construit et disposé, des garanties nombreuses et nouvelles données à la sainteté du culte qui doit y être célébré. Câest un temple digne de Celui qui se lâest préparé et qui y fait maintenant son entrée, en présence même du prophète; câest un temple comme Israël nâen a jamais possédé de pareil, et tel quâen le voyant, il sera saisi de repentance et dâamour envers Dieu. Dans un temple à lâabri désormais de toute profanation et au milieu dâun peuple animé de semblables dispositions, lâÃternel pourra habiter à toujours.
Les lois du culte quâIsraël sera appelé à rendre à Dieu dans le nouveau sanctuaire, portent le même cachet dâordre, de simplicité et de sainteté. Le culte futur sera essentiellement un culte de reconnaissance et dâactions de grâce; aussi se concentre-t-il tout entier autour de lâautel des holocaustes sur lequel sont offerts ces sacrifices (non moins que ceux dâexpiation). La sainteté du culte sera garantie par la surveillance exercée aux portes, afin dâempêcher lâentrée de tout incirconcis de corps ou de cÅur. Cette sainteté est assurée encore par celle du sacerdoce, qui appartiendra désormais aux seuls membres de la tribu de Lévi qui aient fait preuve de fidélité aux temps de lâidolâtrie dâIsraël, aux fils de Tsadok. Le reste jadis infidèle de la tribu de Lévi, la tribu sacerdotale dâIsraël, ne sera pas expulsé du temple, mais sera réduit aux offices subalternes du sanctuaire. Lâindépendance des uns et des autres par rapport au prince reste assurée par une fixation très précise des droits de ce dernier. En opposition à lâautorité dont les anciens rois jouissaient dans le temple, le prince nây est plus que le représentant officiel du peuple. Cette indépendance du sacerdoce est également assurée à lâégard du peuple, par le fait que la tribu de Lévi, au lieu dâêtre dispersée dans le pays, comme elle lâétait autrefois dans les quarante-huit villes lévitiques et de dépendre pour son entretien de la bonne volonté du peuple, possède par la constitution un domaine spécial, don dâIsraël au temple et à Dieu, et don de Dieu à ses serviteurs. Puis la régularité du culte national sera assurée par des sacrifices dont la matière est fournie au moyen dâun impôt. Enfin des fêtes qui ne sont autres que les anciennes, mais rangées dans un ordre et une gradation nouvelle et plus significative, figureront la perpétuité de ce culte si parfait.
Quant au pays dâIsraël lui-même, il deviendra bien réellement une terre sainte; car du temple coulent déjà sous les yeux du prophète des eaux qui auront le pouvoir de purifier ce quâil y a de plus souillé au monde. Enfin, une nouvelle répartition du pays, ramené à ses frontières providentielles, procurera à Israël le fonctionnement régulier et paisible de son activité politique et sociale.
Lââme du prophète peut donc être remplie dâune espérance et dâune assurance toutes nouvelles, puisque ce tableau détaillé de bénédictions, avec tout ce quâil contient de souvenirs du passé et dâapports nouveaux de la grâce de Dieu, a passé sous ses yeux. Câest dire que nous ne croyons pas quâil ait pu imaginer lui-même ce mélange de traits empruntés à lâalliance ancienne et dâéléments nouveaux. Tout ce passage porte le cachet dâun état de choses réellement communiqué par Dieu et contemplé par le prophète.
Du reste, nous savons quâil ne se fait pas la moindre illusion sur lâimpossibilité morale où se trouve le peuple actuel de réaliser cet ordre de choses supérieur. Câest pourquoi Ãzéchiel 20:33-38, il avait expressément déclaré que le retour prochain dâIsraël en Palestine ne serait pas le véritable rétablissement, mais un simple passage au désert des peuples, semblable au passage à travers le désert après la sortie dâÃgypte, et quâil faudrait un nouveau triage, un nouveau jugement en Israël, avant quâun peuple saint pût prendre possession dâune Canaan exempte à jamais des souillures qui avaient profané lâancienne (comparez Ãzéchiel 36:38, note). Câest donc lâhistoire du peuple qui va recommencer par ce retour qui est comme une nouvelle sortie dâÃgypte, histoire dont le terme sera lâétablissement dâIsraël complètement purifié dans la Canaan renouvelée. Voilà pourquoi un nouveau temple apparaît correspondant au tabernacle, un nouveau culte est institué correspondant à la législation lévitique, une nouvelle répartition de Canaan est consommée correspondant à celle qui eut lieu sous Josué.
à quelle époque sâapplique donc ce tableau ? Au retour de la captivité ? Ce ne serait pas, nous lâavons vu, entièrement conforme à la pensée dâÃzéchiel; et les chefs du peuple, au moment du retour, nâont pas songé à le prendre pour programme de la restauration. Au royaume des cieux dans sa perfection ? Mais comment dans ce cas serait-il question de péchés à expier, dâhéritage du prince à maintenir intact pour ses descendants, de souillures à éviter en cas de mort; et tant dâautres traits qui prouvent que lâon est encore dans le devenir, et non dans lâordre immuable ? à moins donc dâadmettre que nous nâavons à faire ici quâà un tableau de fantaisie, hypothèse qui donnerait un démenti aux déclarations constantes du prophète durant tout le cours de ces neuf chapitres, il faut reconnaître que la vision se rapporte à un état intermédiaire entre ces deux époques, par conséquent aux divers stages et au terme final du rétablissement dâIsraël. Câest comme au chapitre 37, où sont décrits, dans un premier acte de résurrection (versets 7, 8), la restauration extérieure à tous ses degrés., et dans un second (verset 10), la restauration spirituelle dans ses diverses phases.
Nous devons nous rappeler ici deux choses :
Commençons par ceux de ces passages dans lesquels lâidée apparaît le plus distinctement au travers de la forme. Nous voulons parler surtout du tableau de lâentrée de lâÃternel dans son temple, Ãzéchiel 43:1 et suivants, et de celui du torrent qui sort du temple, Ãzéchiel 47:1 et suivants. Ils sâéclairent lâun lâautre. Le second, nous lâavons reconnu, décrit lâaction du Saint-Esprit dans lâhumanité depuis son effusion première jusquâà lâabolition du paganisme sur la terre. Quel peut être le temple dâoù jaillit un pareil fleuve spirituel ? Ce ne peut être évidemment que lâhabitation parfaite de Dieu sur la terre, telle quâelle sâest réalisée en la personne de celui dont le nom est : la Parole faite chair.
Partant de là , nous devons penser que lâharmonie admirable des mesures et des proportions de tout le sanctuaire et la perfection des arrangements relatifs au culte, est destinée à figurer, sous les formes du passé, la perfection du culte et de la vie du peuple de Dieu dans lâère de sainteté quâentrevoit le prophète.
Au centre de tout le sanctuaire, devant lâentrée de la Maison, est placé lâautel des holocaustes, consacré solennellement par une semaine entière de sacrifices sanglants. Câest là que les fidèles viennent, en cas de manquements, chercher leur pardon. Néanmoins, les sacrifices pour le péché et pour le délit, offerts sur cet autel, sont dans une proportion bien faible en comparaison de ceux de reconnaissance et de consécration. Le symbole nâest-il pas ici transparent ?
Entre le Saint des saints et le Lieu Saint, aussi bien quâentre celui-ci et le vestibule donnant sur le parvis, il nây a plus de séparation, plus de voile, comme dans le tabernacle; mais des portes aux battants repliés et toutes ouvertes. Lâautel dâor aussi a disparu; il est remplacé par une simple table de bois. Ces changements ne paraissent-ils pas indiquer un mode de communication plus intime et plus direct entre Dieu et lâhumanité et figurer une économie fondée sur les relations paternelle et filiale ?
Les sacrificateurs, fils de Tsadok, sont seuls maintenus dans les hautes fonctions du sacerdoce; tous les autres Aaronites et les fils de Lévi, en général, sont assujettis aux offices serviles. Ce trait est lâun des plus difficiles à expliquer. Il rappelle évidemment la noble conduite de Tsadok à lâépoque de Salomon (Ãzéchiel 44:15, note) et fait en même temps allusion au sens du nom de ce personnage : le Juste. Peut-être est-il destiné à exprimer cette loi, qui sâapplique particulièrement aux serviteurs de Dieu : Celui qui sâabaisse, sera élevé, et celui qui sâélève, sera abaissé. Lâhumble fidélité, telle que lâavaient pratiquée Tsadok et ses fils, rend le serviteur de Dieu propre à accomplir les Åuvres les plus relevées du sacerdoce spirituel, tandis que lâorgueilleux égoïsme, tel que celui dont sâétaient rendus coupables les porteurs du sacerdoce, dégrade le ministre de Dieu et change son office en servile métier. De quelle manière sâappliquera cette loi dans les circonstances dont parle Ãzéchiel, câest ce que lâavenir seul pourra montrer.
La personne du souverain sacrificateur manque dans ce tableau. Ce trait est dâautant plus frappant quâil se lie à un autre tout semblable dans lâordre social : lâabsence du roi théocratique. Il nâest question ni du Messie ni dâun roi tel que les anciens souverains israélites. Rien de moins semblable en effet à un nouveau David, comme celui quâavaient promis les anciens prophètes et Ãzéchiel lui-même (Ãzéchiel 34:23-24), que le prince dont il est ici parlé, dont la compétence se borne à veiller à lâexactitude des poids et mesures et à fournir les victimes prescrites pour les sacrifices nationaux. Où donc est le Messie ? Nous lâavons vu : il est dans le temple; il est ce temple lui-même, dans lequel Dieu habite au milieu de son peuple et dâoù émane lâEsprit. Câest là la raison pour laquelle la royauté et la souveraine sacrificature, désormais réunies en sa personne invisible, nâont plus de représentant terrestre dans lâétat de choses que figure la vision. Comparez, pour la réunion de ces deux charges en la personne du Messie Psaumes 110:1; Psaumes 110:4; Zacharie 6:9-15; Romains 8:34. Les sacrificateurs nâayant pas de chef visible, sont sous la direction de lâEsprit. Le prince nâa sur eux aucune autorité, il nâa pas même le droit de franchir la limite du parvis dans lequel ils exercent leurs fonctions. Il nâest dans le temple que comme le premier des adorateurs.
Nous avons déjà indiqué le sens général de la nouvelle répartition des tribus dans la nouvelle Canaan. Dâun côté, elle a pour but de briser les anciens antagonismes, de lâautre, de donner à toutes les tribus une part égale dans la jouissance des biens de la Terre sainte. Du nord au sud, en effet, ce pays privilégié se partage physiquement en trois zones :
Chacune de ces zones a ses productions particulières, et lâÃternel veut que désormais les tribus rétablies aient part chacune aux bénédictions de ces trois régions.
Il rous reste une question, lâune des plus controversées. Faut-il envisager cette Canaan nouvelle répartie entre les tribus, seulement comme un emblème du royaume des cieux aux biens duquel les Juifs convertis auront part, ou bien aussi comme une contrée terrestre dans laquelle ils seront matériellement réinstallés ? On affirme que la première réponse est seule conforme au spiritualisme chrétien, le prophète eût-il même eu sur ce point une idée contraire. Avant tout disons que la conversion finale du peuple juif nous paraît un fait incontestable. Saint Paul lâannonce positivement, Romains 11:25, et il ajoute que cet événement décisif aura un retentissement immense dans la chrétienté païenne. Il sera pour celle-ci comme une vie jaillissant de la mort (verset 15). Mais cet Israël converti formera-t-il une église, un peuple à part, établi dans une contrée spéciale, ou bien se fondra-t-il dans le reste de la chrétienté ? Deux paroles de Jésus nous paraissent jeter du jour sur cette question. Luc 21:24, Jésus dit de Jérusalem conquise par les Romains : quâelle sera foulée par les Gentils jusquâà ce que les temps des païens soient accomplis. Cette expression : jusquâà ce que, ne peut désigner autre chose, nous paraît-il, que le terme des temps de grâce accordés aux Gentils exclusivement, pour accepter le salut, terme qui coïncidera avec la fin de leur domination sur Jérusalem. Jérusalem et la Terre Sainte seront donc affranchies de leur assujettissement actuel; et dans quel but, si ce nâest celui de revenir à leur légitime propriétaire, Israël ? Actes 1:6, les apôtres interrogent ainsi Jésus qui vient de leur promettre la venue du Saint-Esprit : Sera-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume dâIsraël ? Jésus ne leur répond point : Votre attente est vaine, grossièrement charnelle; il nây a plus désormais dâautre règne que celui de lâEsprit. Mais il leur dit : Ce nâest pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a réservés à sa propre disposition. Il y a donc un temps et un moment qui ont été mis à part, dans le décret divin, pour lâévénement sur lequel les apôtres interrogeaient le Seigneur. Si ce temps doit venir, il ne peut être mieux décrit quâil ne lâa été par Ãzéchiel au chapitre 48, de même que si la disparition du paganisme doit avoir lieu, elle ne peut être mieux décrite quâelle lâa été par lui au chapitre 47 (la mer Morte purifiée). Nous nous gardons de vouloir en savoir davantage. Nous croyons que, comme il eût été impossible à un rabbin juif de discerner avant la venue du Messie ce qui, dans les prophéties qui le concernaient, devait sâaccomplir littéralement ou spirituellement, nous nous trouvons aussi dans lâimpossibilité de faire ici le départ entre lâidée et le symbole. Mais nous ajoutons que cet Israël restauré ne sera pas là pour lui seul. Non seulement les étrangers fixés dans son sein y représenteront les autres nations; mais celles-ci, en face de lâadmirable organisation religieuse et sociale de ce peuple et des signes évidents de la présence de lâÃternel au milieu de lui, sâécrieront : Vraiment, lâÃternel est là ! Ainsi Israël deviendra le modèle des autres nations, qui marcheront à sa lumiére (Ãsaïe 60:3).
On voit dâaprès tout ce qui précède quâen réalité, par cette vision, Ãzéchiel nâajoute aucun trait essentiel à ce que les prophètes qui lâont précédé avaient annoncé touchant la nouvelle alliance. Lâoriginalité de ce passage consiste toute entière dans les images concrètes sous lesquelles est apparue à son auteur lâère de prospérité et de sainteté déjà promise au peuple dâIsraël par lâentremise dâÃsaïe et de Jérémie. Il a comme enveloppé les lois morales éternelles du royaume des cieux du vêtement des lois cérémonielles dâIsraël. Est-ce à dire quâil ait voulu fonder tout un système de lois cérémonielles, ainsi que le prétend une école actuelle (voyez lâintroduction) ? Il nous paraît que câest se méprendre gravement que dâattribuer à Ãzéchiel, au profit dâune théorie particulière sur lâhistoire du peuple dâIsraël, ce rôle de législateur et de réformateur dans lâordre cérémoniel. Sâil eût voulu, sous le manteau dâune vision accordée par Dieu, donner à lâIsraël du retour un plan du temple à bâtir et un modèle de lois religieuses et civiles à observer, les pieux Israélites qui furent à la tête du peuple après son rétablissement, un Zorobabel, un Esdras, un Néhémie, nâeussent pas manqué de se conformer à son programme. Ce ne fut pas le cas, car ces hommes comprirent bien la vraie portée de cette vision. La législation religieuse du peuple, qui fut en vigueur après lâexil, est incomparablement moins simple, moins bien ordonnée, moins harmonieuse que celle de la vision dâÃzéchiel. Ce fait ne sâexplique que si cette législation nâa été que la reprise des anciennes lois mosaïques, déjà connues et en vigueur avant lâexil. Si le peuple dâIsraël avait manqué, comme on le prétend, de traditions écrites sur les lois du culte, ne se fût-on pas conformé aux indications dâun prophète vénéré ? Nâeût-on pas, par exemple, placé avec lui la fête des expiations au commencement de lâannée, avant la fête de Pâques, au lieu du septième mois, nâeût-on pas suivi sa belle gradation des sacrifices à offrir aux différentes solennités ? Nous pourrions multiplier ces exemples. Si on ne lâa pas fait, câest à la fois parce quâon avait compris le caractère idéal des prescriptions de la vision, et parce quâil nâétait pas question de changer dans la pratique ce qui était dâinstitution et dâautorité ancienne. Bien au contraire, il nous semble quâil est clair en plusieurs endroits que la législation dâÃzéchiel suppose celle du Pentateuque et particulièrement de la partie rituelle de ce livre. Relevons seulement les deux traits suivants :
En de nombreux passages de la vision, Ãzéchiel parle des sacrifices pour indiquer soit lâoccasion où ils doivent être offerts, soit le nombre des victimes qui doivent être immolées. On voit avec évidence quâil distingue, comme le Lévitique, quatre espèces de sacrifices : le sacrifice pour le péché, le sacrifice pour le délit, lâholocauste et le sacrifice de reconnaissance. Mais, chose digne de remarque, cette classification, il ne lâexplique nulle part et la suppose toujours établie et connue. Cela même ne prouve-t-il pas lâexistence dâune ancienne codification des sacrifices qui ne peut être que celle du Lévitique ?
Entre le Lieu très saint et le Lieu saint et entre celui-ci et le vestibule, il y a dans le temple dâÃzéchiel des portes. Au temple de Salomon il y avait à chaque endroit une porte et un voile. Cette différence ne sâexplique bien que par lâexistence réelle, antérieurement au temple de Salomon, du tabernacle dans lequel il nây avait, conformément à la nature dâun tel sanctuaire, que des voiles. Le temple de Salomon marque ainsi la transition entre le sanctuaire primitif dâIsraël au désert, dont on conteste le caractère historique, et le sanctuaire idéal décrit par Ãzéchiel.
Nous lâavons déjà fait entendre dans lâintroduction : Ãzéchiel nâest pas plus le fondateur de la législation dâIsraël, quâil nâest le Josué, auteur de la répartition de la terre de Canaan entre les tribus. Il modifie seulement dans un but symbolique les institutions antérieures, dâaprès le profond adage : Lâavenir est un retour au passé; non au passé tel quel, mais au passé transfiguré par le travail de lâhistoire et le progrès de la conscience humaine.
On a accusé souvent Ãzéchiel de servilisme légal. La vision qui nous a si longtemps occupés, où lâesprit se crée des formes toutes nouvelles et se fait jour à chaque instant dans des symboles si frappants, suffit à le laver de ce reproche. En réalité, Ãzéchiel est, comme on lâa dit, à la fois le plus lévitique et le plus profond des prophètes. Sâil insiste parfois avec tant dâénergie sur lâobservation de certains commandements de la loi, par exemple de ceux du sabbat, et de lâinterdiction de lâusure, câest que lâunité du peuple captif et dispersé, dépendait de cette observation et que celle-ci était la condition du rétablissement national.
Câétait en effet ce rétablissement quâÃzéchiel avait mission de préparer. Avec son esprit sobre et pratique, en quelque sorte mathématique, dâune part, et son imagination débordante et grandiose, de lâautre, il a été lâhomme providentiel qui tout à la fois a ramené son peuple sur la voie de la fidélité scrupuleuse à la loi et qui a entretenu et réveillé dans son cÅur profondément abattu les plus glorieuses espérances. Semblable au médecin qui se trouve en face dâun malade dans la période dâanéantissement qui succède à la fièvre, il a mis Israël au régime sévère de la légalité, tout en le ranimant par les cordiaux les plus puissants.
Chargé dâune Åuvre aussi difficile et délicate, il sâest tenu, plus quâaucun autre prophète, sous la direction incessante de Dieu, parlant ou se taisant à son ordre, gardé par le sentiment le plus vif de sa responsabilité, appropriant chacun de ses messages à la situation donnée, véritable éducateur de son peuple, en quelque sorte son pasteur à la manière de la nouvelle alliance.
Sâil nâa pas apporté dâéléments nouveaux au tableau messianique de ses prédécesseurs, il sâest maintenu à la hauteur sublime à laquelle Jérémie avait élevé la prophétie en annonçant lâalliance nouvelle, non de la lettre, mais de lâesprit (Jérémie 31:31 et suivants). Toute la fin de sa prophétie nâest que le développement dramatique de ce thème de son devancier, reproduit par lui-même sous une forme originale (Ãzéchiel 36:26, le cÅur de pierre et le cÅur de chair).
Ãsaïe avait prêché au peuple la sainteté de. Dieu, au moment où il se corrompait. Jérémie lui avait rappelé sa justice à lâheure du châtiment. Ãzéchiel lâélectrise, au moment où il croit tout perdu, par la révélation de la toute-puissance de Jéhova.
Encore plus grand comme homme dâaction que comme prédicateur de lâavenir, câest lui qui a fait le retour que les autres avaient annoncé.
Note sur le texte dâÃzéchiel
Ainsi que nous lâavons signalé dans quelques notes, nous nous sommes partout conformés, dans la traduction, au texte hébreu tel que la tradition juive nous lâa transmis. Ce texte nous paraît, principalement dans les neuf derniers chapitres dâÃzéchiel, avoir une supériorité marquée sur le texte souvent arbitraire de la traduction grecque dite des Septante, dâaprès lequel la plupart des commentateurs croient devoir corriger le texte hébreu. Un seul passage (Ãzéchiel 40:49) fait peut-être exception.