Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Tired of seeing ads while studying? Now you can enjoy an "Ads Free" version of the site for as little as 10¢ a day and support a great cause!
Click here to learn more!
Click here to learn more!
Whole Bible (6)
versets 1-63
1 Ã 14
Ce passage décrit lâétat misérable dâIsraël au commencement de son existence nationale (versets 1 à 5), puis ce que Dieu dans sa miséricorde daigna faire de ce peuple (versets 6 à 14).
à Jérusalem. Le prophète sâadresse à cette ville comme représentant le peuple entier. Elle a été en effet le cÅur dâIsraël, le centre de sa vie nationale. Dans son sort particulier se reproduisent toutes les fortunes diverses du peuple lui-même.
Ce verset et les suivants ne concernent pas spécialement la population de Jérusalem et ne lui attribuent point une origine jébusienne, câest-à -dire amorrhéenne ou héthienne, comme on lâa cru. Il sâagit dâIsraël lui-même dès lâépoque de ses origines les plus reculées, lorsque de Canaan il vint habiter en Ãgypte et y tomba dans la plus douloureuse servitude.
De la terre du cananéen. Câétait de là que venait Israël; Ãzéchiel profite de cette circonstance pour reprocher au peuple dâavoir toujours eu, en quelque sorte, du sang cananéen dans les veines et de trahir, moralement parlant, une extraction païenne. Ce reproche nâa de valeur quâautant que le prophète sait parfaitement que lâorigine du peuple, matériellement parlant, est toute différente.
Les Amorhéens et les Héthiens étaient les peuples du pays de Canaan du milieu desquels sortaient les Israélites au moment de leur émigration en Ãgypte.
Durant le dur temps de la servitude dâÃgypte, le peuple, qui naissait alors à la vie nationale (puisquâà son arrivée il nâétait quâune famille), fut privé de toute protection, semblable à un nouveau-né à qui les premiers soins font défaut.
Ton cordon⦠Serait-ce une allusion aux dispositions idolâtres et vicieuses quâIsraël avait apportées de Canaan et auxquelles il ne renonça point ?
Frottée de sel. Câétait lâusage, dit Jérôme, de frotter de sel le corps des enfants nouveau-nés pour les endurcir au froid.
Allusion à Lâusage si fréquent dans lâantiquité dâexposer les enfants.
6 à 14 Les tendres soins que lâÃternel prit de ce peuple misérable
Dans ton sang : qui coulait parce que le cordon nâavait point été attaché.
Vis dans ton sang. Tout moribond que soit cet enfant, Dieu lui ordonne de vivre et de vivre dans ce sang même dont il est tout souillé (voir verset 9). Lâordre est répété pour faire ressortir la solennité du miracle sur lequel repose une telle existence. Ce miracle est, en effet, la base de tous ceux qui suivront.
Allusion à la prodigieuse multiplication du peuple en Ãgypte, en même temps quâà son développement intellectuel et moral et à la haute culture dont son histoire subséquente fait preuve. On peut dire de tout le peuple à certains égards ce qui est dit de Moïse : Quâil fut instruit dans toute la sagesse des Ãgyptiens et devint puissant en Åuvres et en paroles.
Allusion au moment où lâÃternel visita son peuple en lui suscitant Moïse pour libérateur.
Jâétendis sur toi. Comparez Ruth 3:9. Par cet acte symbolique, un homme déclarait prendre une femme pour épouse. Câétait lâemblème de la protection dont il sâengageait à la couvrir désormais.
Je te fis serment. Ces paroles et les suivantes se rapportent à lâalliance qui fut conclue durant le séjour au Sinaï entre Dieu et le peuple, par le don de la loi. Ce fut comme lâépoque du mariage de lâÃternel avec son peuple. Comparez Ãsaïe 54:5; Jérémie 31:32 avec Exode 19:5; Exode 24:8.
Je te baignai. Câest ici lâemblème de la purification du peuple par le moyen de la loi, par son action morale sanctifiante ainsi que par les institutions créées par elle. Ãzéchiel a surtout en vue les sacrifices et les ablutions ordonnées par la loi pour la purification des Israélites pécheurs. Jusquâalors, Israël était resté couvert de son sang (verset 6), câest-à -dire de sa souillure originaire.
Je tâoignis dâhuile : allusion au sacerdoce dâAaron.
De broderie. Est-ce une allusion aux tentures brodées du tabernacle ?
De peau de blaireau, ou de veau marin. Le sens du mot hébreu (thachasch) est incertain. La couverture supérieure du tabernacle était faite de la peau de cet animal (Exode 26:14; Nombres 4:25); câest probablement à ce fait que le prophète fait allusion.
De lin. Le verbe employé ici pour dire ceindre, sâapplique ordinairement à la ceinture de tête, au turban : Exode 24:17; Exode 29:9; Lévitique 8:13. Câest sans doute une allusion à la mitre des sacrificateurs.
Des tissus les plus fins. Le mot hébreu (méschi) ne se retrouve nulle part ailleurs. à lâexemple des rabbins on le traduit ordinairement par soie. Mais ce sens nâétant quâune supposition, nous avons rendu ce mot par une expression moins précise.
Bracelets : Genèse 24:22; Genèse 24:24.
Un anneau à ton nez. Cet ornement, en usage aujourdâhui encore en Orient, faisait aussi partie dès le temps patriarcal des présents de fiançailles.
Diadème magnifique : ici comme simple ornement. La royauté ne viendra que plus tard (verset 13).
Après que le contenu des versets 9 à 12 a été résumé dans les premiers mots de ce verset, lâÃternel rappelle en outre le soin quâil a pris de la nourriture à offrir à sa fiancée. Le froment, le miel, lâhuile, étaient les produits exquis de la terre de Canaan.
Extraordinairement belle : par les institutions dont Dieu lâavait dotée.
Tu arrivas jusquâà régner. Cette expression ne peut sâappliquer quâà lâinstitution de la royauté qui était comme lâapanage du peuple entier; tout Israël régnait en la personne de son roi; comparez Exode 19:5-6 : Un royaume de sacrificateurs !
Tu fus renommée. Comparez ce qui est dit de la réputation de lâempire israélite à lâépoque de David et Salomon, 1 Rois 4:34; 1 Rois 10:1 et suivants. Câest ici le point culminant de la première partie du chapitre.
Ce verset commence la seconde partie du tableau : la description de lâingratitude dâIsraël comblé de pareils bienfaits (versets 15 à 52). Ãzéchiel indique dâabord la cause de cette infidélité odieuse.
Tu te confias en ta beauté. Israël sâattribua à lui-même sa supériorité morale sur les autres peuples : il oublia de rendre grâces à celui de qui il tenait les biens temporels et spirituels dont il jouissait; ce fut le péché qui le conduisit ensuite à lâidolâtrie. Comparez ce qui est dit des païens Romains 1:21-23 : oublier de rendre grâces au Créateur, câest le sûr moyen dâexagérer le prix quâon attache à la créature, et dâen venir à lâadorer extérieurement ou moralement.
Tu te prostituas. Le culte des idoles est déjà comparé à une prostitution Exode 34:16.
à tout passant : Ãzéchiel appelle ainsi chaque faux dieu adoré, chez les nations avec lesquelles Israël se trouvait en relation; comparez chapitre 8.
à qui voulait. Littéralement : Que cela soit à lui ! Ou : à qui en voudra ! Comme si la prostituée parlait ainsi dâelle-même.
On a entendu ce passage diversement. Il nous paraît quâÃzéchiel veut parler dâun lit dressé, au moyen de ce qui composait la garde-robe de la fiancée, lit auquel il donne le nom dâautel (littéralement hauts lieux) parce quâil passe de lâimage à la réalité. Il sâagit en effet des autels des faux dieux dressés sous les rois idolâtres sur toutes les éminences de la Terre Sainte; comparez Ãsaïe 58:7-9.
Ce qui ne sâétait pas fait : le texte est très obscur. Nous donnons le sens probable.
Des images dâhomme : pour présenter lâidolâtrie sous le jour le plus repoussant, Ãzéchiel la compare à la forme de prostitution, la plus monstrueuse qui se puisse imaginer.
Tu pris⦠Le service, des faux dieux coûtait cher. Les encensements de Bel à Babylone se montaient annuellement, selon Hérodote, à une somme de mille talents. En Inde aujourdâhui encore, les adorateurs des faux dieux se privent du nécessaire pour subvenir aux énormes dépenses de leur culte. Comparez Exode 32:1-4, Exode 32:25. Et tout cet or et cet argent ainsi employés étaient les présents que Jéhova avait faits à son épouse (mon or, mon argent).
20 et 21
Ces versets se rapportent aux sacrifices sanglants offerts au dieu Moloch; comparez Lévitique 18:21; 2 Rois 3:27; 2 Rois 23:10; Jérémie 32:35. Dans les cultes païens, la cruauté marchait de pair avec la sensualité.
Mes fils : les enfants dâIsraël appartenaient à Dieu; car ce peuple provenait de lui par la vocation dâAbraham et par la naissance miraculeuse dâIsaac, et tous les enfants israélites possédaient dans la circoncision le sceau de lâadoption.
Le souvenir constant de ce que lâon était avant lâappel divin est le moyen de réveiller sans cesse le sentiment de la reconnaissance; comparez Ãphésiens 2:11 et suivants.
Toute nue⦠: Image de lâétat dâIsraël dans la servitude dâÃgypte.
Les versets 23 à 32 dépeignent les derniers excès auxquels Israël sâest abandonné. à mesure que les siècles avaient marché, son idolâtrie sâétait accrue. Ce nâétaient pas seulement les faux dieux des peuples voisins, Cananéens, Syriens (Baal, Astarté.), Ammonites et Moabites (Moloch), qui avaient été importés dans le pays; câétaient aussi ceux des Ãgyptiens, des Assyriens et des Chaldéens, tellement quâil ne semblait ne plus y avoir plus y avoir une place propice dans la terre de Juda qui ne fut occupée par quelque autel idolâtre.
Malheurâ¦, malheurâ¦! Le prophète, arrivé à la peinture des temps les plus récents et des derniers forfaits, sâinterrompt par une exclamation dâindignation mêlée de pitié.
Une voûte : un édifice voûté; probablement un lieu de prostitution qui, conformément à lâimage employée dans tout ce passage, est peut-être lâemblème de ces retraites souterraines où se pratiquaient en Ãgypte et en Assyrie certaines cérémonies mystérieuses en lâhonneur des fausses divinités.
Voir Jérémie, chapitre 44, qui montre avec quelle ardeur dans les derniers temps le peuple et surtout les femmes se livraient aux cultes égyptiens qui appartenaient au matérialisme le plus grossier.
Ta portion assignée : le bel et grand héritage que Dieu avait promis à Israël dans la terre de Canaan. Dieu ne lui en a point laissé la complète possession, telle quâil lâavait eue sous David et Salomon.
Les filles des Philistins : les cinq villes capitales des cinq royaumes dont se composait la confédération de ce peuple. Sur le rôle des Philistins dès les temps dâAchaz, voir 2 Chroniques 28:18.
Honteuses⦠Les Philistins rougissaient de la conduite des Israélites; car eux-mêmes sâen tenaient à leurs dieux nationaux. Jérémie 2:10 et suivants; Ãzéchiel 5:7.
Lâintroduction des cultes assyriens datait sans doute de lâépoque ou Achaz entra en relations politiques avec Tiglath-Piléser, roi de Ninive.
Câétait comme une soif inextinguible, un vertige dâidolâtrie qui sâétait emparé de ce peuple.
Exclamation analogue à celle du verset 23; au sentiment de la pitié sâajoute celui du dégoût.
Lâche. Ce terme exprimerait, dâaprès les uns, une honteuse impuissance morale; dâaprès dâautres, lâépuisement, résultat du vice; ou bien le trouble délirant de la passion. Peut-être toutes ces nuances sont-elles confondues dans ce terme destiné à justifier le sentiment de dégoût qui règne dans le tableau suivant.
Voûte; tertre; voir versets 24 et 25, note.
La prostituée fait de son genre de vie un métier, un moyen de lucre; mais tel nâétait pas le cas dâIsraël.
Israël ressemblait à une femme infidèle qui, jouissant du domicile conjugal et dâun entretien assuré, commet le vice pour le vice, et en ajoutant à lâimpudicité lâadultère. Et pour comble de honte, cette femme infidèle paie ses complices ! Sens : quoiquâil possédât le culte du vrai Dieu, Israël semblait tourmenté par la manie dây ajouter sans cesse des cultes nouveaux accompagnés des séductions les plus honteuses.
Et cette conduite coûtait cher à Israël au lieu de lui rapporter quelque chose ! Quels sacrifices nâavait-il pas à faire pour obtenir lâalliance des grands peuples païens, Assyriens ou Ãgyptiens, au moyen du laquelle leur idolâtrie pénétrait chez lui ! Comparez 2 Rois 16:7; 2 Rois 16:8.
Tandis quâIsraël était comme avide de lâassistance des autres peuples et de leurs idoles, les païens ne recherchaient ni son alliance ni son culte, tant il était devenu méprisable à leurs yeux.
Les versets suivants décrivent le châtiment de Jérusalem sous lâimage de la punition infligée chez les Juifs à la femme coupable dâadultère.
Récapitulation des crimes commis, comme considérant de la sentence suivante, verset 37 (voir versets 15 à 24).
Ton airain : expression obscure peut-être pour dire : ton avoir, ton argent. Israël nâavait plus à la fin que de lâairain à donner.
Dâaprès Nombres 5:18 lorsquâune femme était soupçonnée dâadultère, elle était amenée dans le temple (devant lâÃternel) et le sacrificateur commençait par lui découvrir la tête. Câest à ce traitement humiliant que semble faire allusion le verset 37, lors même que dans ce verset il est parlé de la personne tout entière. Ses repaires dâidolâtrie (chapitre 8) seront découverts aux yeux de tous, amis ou ennemis, lorsque les peuples exécuteurs du jugement de Dieu détruiront Jérusalem.
Avec ceux que tu as haïs : les peuples qui ont pris part à sa ruine ne furent pas seulement ceux dont elle avait cherché à acheter les bonnes grâces, mais aussi ceux quâIsraël avait toujours profondément détestés, comme les Ammonites, les Moabites et surtout les Ãdomites; comparez 2 Rois 24:1-3 et Psaumes 137:7-8.
Je verserai ton sang. Cette expression sâapplique et à la peine du meutrier (lâépée) et à celle de lâadultère (la lapidation); comparez verset 40. Jérusalem était en effet coupable de ce double chef.
Fureur et jalousie : le premier de ces termes porte sur le crime de meurtre; le second sur lâadultère. Le terme de jalousie, revient plusieurs fois dans lâordonnance Nombres 5:14-31, relative à la punition de la femme adultère (lâesprit de jalousie, versets 14 et 30, le gâteau de jalousie, versets 15, 18, 25.)
Description figurée du sac de Jérusalem.
Te lapideront : on voit par Lévitique 20:2; Lévitique 20:10 que le supplice de la lapidation était la peine des adultères; comparez Jean 8:5-7.
Te perceront de leurs épées : Genèse 9:6 ordonne la peine du glaive pour le crime de meurtre; et Josué 6:21, pour les habitants dâune ville mise à lâinterdit. Israël, meutrier des fils de Jéhova (verset 21, note), a mérité le supplice des Cananéens. Comparez Lévitique 20:1-5.
Une assemblée : la réunion des peuples qui assiégeront et détruiront Jërusalem est comparée à lâassemblée solennelle des Israélites lapidant un coupable.
Ce jugement sâexécutera avec une complète publicité; le monde entier en sera témoin. Dieu ne ménagera pas son peuple.
Aux yeux de beaucoup de femmes, câest-à -dire de beaucoup dâautres nations. Le comble de lâopprobre pour une femme est dâavoir à le subir en présence de ses rivales.
Je ferai cesser⦠La captivité dâIsraël a mis fin à son idolâtrie.
Tu ne feras plus de présents : Comment, dans son exil, achèterait-il encore lâalliance des étrangers ? La promesse et la menace sont réunies dans cette parole.
Courroux et jalousie : voir verset 38.
Je mâapaiserai. Câest la conséquence du courroux satisfait. Le compte précédent est réglé. Il y a comme un moment de calme succédant à lâorage du châtiment. Encore ici la promesse commence à se faire jour dans les termes mêmes de la menace.
De plus en plus, vers la fin de la menace, se trahit le réveil du sentiment de la miséricorde.
Parce que tu ne tâes pas souvenue; voir le verset 22.
Tu nâajouteras plus : on pourrait penser que les énormités sont des crimes contre-nature ajoutés aux vices ordinaires et spécialement à lâidolâtrie (tes abominations); comparez Lévitique 18:17. Cependant il nous paraît plus naturel dâappliquer le terme dâabominations aux vices précédemment énumérés, et celui dâénormité à la manière audacieuse et impudente en laquelle Israël sây était livré. Dâautres traduisent : afin que je nâajoute pas lâénormité à toutes tes abominations⦠dans le sens de Lévitique 19:29 où un père est accusé dâénormité sâil tolère, sans la châtier, lâinconduite de sa fille. Mais lâaggravation du crime doit plus naturellement être attribuée à celui qui a commis le crime.
44 et 45
Ta mère⦠Votre père : La population cananéenne (héthienne et amorrhéenne), du milieu de laquelle Israël sortait en venant en Ãgypte et dont il avait pris le caractère et les habitudes (verset 3).
Les sÅurs sont les autres populations païennes du voisinage, souvent énumérées dans la Genèse.
Ãzéchiel accuse les nations dâavoir aussi bien quâIsraël, déserté leur mari et leurs enfants. Il envisage donc que les païens appartenaient aussi originairement à lâÃternel, ce qui assimilait leur infidélité à celle dâIsraël; comparez Romains 3:2; Romains 1:18-25 où lâorigine du paganisme est expliquée par une ingratitude et une incrédulité volontaires.
De ses enfantsâ¦, de leurs enfants. Ce sont les enfants que ces peuples immolaient aux fausses divinités; comparez 2 Rois 3:27; 2 Rois 18:8; 2 Rois 18:17.
Samarie et Sodome sont appelées ici sÅurs de Jérusalem, parce quâelles avaient été les capitales de deux districts appartenant au même pavs que Juda et quâelles étaient animées du même esprit dâidolâtrie et de corruption. Samarie est appelée la grande sÅur, parce que son territoire était plus considérable que celui de Sodome. Elle est placée à la gauche et Sodome à la droite, parce quâen tournant la face vers lâest, lâhabitant de Jérusalem a la Samarie à sa gauche (au nord), la mer Morte à sa droite (au sud).
Leurs filles : les villes de leur ressort.
Câétait trop peu⦠Comblée de grâces, comme Jérusalem lâavait été, câétait trop peu pour elle, une fois quâelle se livrait à lâinfidélité, de pécher comme Sodome et Samarie; elle devait pécher davantage ! Plus il y a eu de grâces méprisées, plus la chute est profonde. De mauvais chrétiens sont pires que les païens.
48-50
Cette appréciation peut étonner. Mais le prophète remonte à la cause cachée du péché. Le péché étant essentiellement la révolte égoïste contre Dieu, sa gravité réelle se mesure moins aux actes proprement dits quâaux dispositions intérieures qui les produisent et à lâétendue des grâces reçues. Voilà ce qui explique la sévérité de la sentence prononcée ici sur Jérusalem, quand on compare cette sentence à lâappréciation du péché de Sodome. Câest aussi par cette raison quâen mentionnant les crimes de Sodome, Ãzéchiel ne sâarrête point à ceux auxquels le nom de cette ville est resté attaché, mais aux dispositions orgueilleuses et sensuelles qui en étaient la source. Comparez une appréciation analogue dans la bouche du Seigneur Matthieu 11:21-24, parole qui contient sans doute une allusion à notre passage.
Tu as justifié tes sÅurs. Lâinfidélité de Jérusalem, en dépassant celle de ses sÅurs, la faisait paraître moins criminelle et plus pardonnable.
Dont tu as chargé tes sÅurs. Jérusalem, malgré ses abominations, se croyait plus juste que Sodome et Samarie; elle jetait sur elles le même regard hautain que le pharisien sur le péager, qui était pourtant plus près de la justification que lui (Luc 18:14).
53 Ã 63
Ici commence la troisième partie du discours, la promesse. Pour résoudre les difficultés quâelle présente, il faut se rendre compte de la nature du style prophétique, qui est tout différent du langage ordinaire. Les faits dont parle le prophète nâont pas de valeur propre; leur vraie importance est dans la loi du gouvernement divin quâils manifestent. Câest ainsi quâÃzéchiel peut présenter comme un fait réel le retour matériellement irréalisable des captifs de Sodome. Il veut, en parlant ainsi, illustrer un principe moral en lâénonçant sous une forme aussi concète que possible, étrange même jusquâau paradoxe. Aucun morceau des prophètes ne donne, comme celui-ci, lâoccasion dâétudier ce caractère idéal et profondément spirituel du langage prophétique.
Des habitants de Sodome et des villes environnantes, pas un nâavait survécu à la catastrophe. On a donc tenté de rapporter cette promesse aux deux peuples descendant de Lot (les Moabites et les Ammonites). Ce sens est évidemment inadmissible. On a pensé, aussi à la conversion de ces esprits retenus en prison, dont il est parlé 1 Pierre 3:19 et parmi lesquels se trouveraient les habitants des villes de la plaine. Nous pensons plutôt que, dans la pensée du prophète, le retour dâIsraël après la captivité sâidentifie avec le salut, au sens absolu du mot. Quand ce salut se réalisera sur la terre, les pécheurs de la nation la plus favorisée spirituellement, comme Juda, ne devanceront en rien ceux qui paraissaient beaucoup plus corrompus, tels que ceux de Samarie, ni même les vicieux les plus dégradés, tels que les habitants de Sodome. Chaque jour les expériences faites dans lâÃglise, à lâoccasion de la prédication du salut, sont la démonstration de la vérité exprimée, sous cette forme frappante par le prophète. Comparez Matthieu 21:31; Matthieu 21:32; Luc 7:29; Luc 7:30; Luc 15:1-2. Ãzéchiel sâélève ici au point de vue de la plus pure spiritualité évangélique. Si lâon cherche une explication plus littérale encore des expressions employées, en particulier de celle-ci : parmi les leurs, il faut se transporter en pensée au moment de la fondation de lâÃglise, où Juifs, Samaritains et païens entraient tous ensemble et à la même condition de la foi, dans lâalliance de grâce; comparez le chapitre 47 où Ãzéchiel, dans le tableau du torrent dâeaux vives sortant du nouveau temple, fait de la mer Morte la figure du monde païen; puis Actes 2:41; Actes 8:5-25; Actes 10:34-38, etc.
Ãtant pour elles une consolation : en ce quâelles verront, dâune part, que tu as été encore plus coupable quâelles et non moins sévèrement punie, et, dâautre part, que tu es graciée aux mêmes conditions quâelles, sans quâil reste rien de ces prérogatives particulières et de cette propre justice dont tu aimais à te glorifier vis-à -vis dâelles.
Encore ici que signifierait le sens littéral ? Que faudrait-il entendre à ce point de vue par le premier état de Sodome ? Comme, dans la promesse précédente, le prophète sâélançait en avant vers le jour du salut, dans celle-ci il remonte jusquâà un état idéal de piété, de moralité et de prospérité extérieure qui aurait dû être le point de départ de lâhistoire des trois nations, mais qui nâa de réalité que dans lâétat primitif de lâhumanité en général, antérieurement à sa chute. Les racines les plus profondes de toute existence humaine, individuelle ou collective, plongent dans cet état primitif où lâhomme vivait encore dans lâunion avec Dieu et où nous ramène lâÅuvre de Christ.
Ta sÅur Sodome nâétait pas nommée. Quel Israélite aurait autrefois pensé à nommer Sodome comme une sÅur de Jérusalem, soit quant à la corruption, soit quant à la grâce ? Pour obtenir un pareil résultat, il fallait une révolution complète. Jérusalem devait être amenée à reconnaître que sa dégradation égalait pour le moins celle de Sodome. Câest de cette communauté de misère et de honte que devait sortir le sentiment de la fraternité évangélique.
Quand tu fus outragée. Le prophète ne parle pas ici des Assyriens et Babyloniens, les principaux instruments du jugement qui dévoila toute la perversité de Juda. Il nomme les petits peuples voisins qui furent les témoins des châtiments du peuple de Dieu et les aggravèrent par leur outrages; comparez verset 41 (aux yeux de plusieurs femmes). Pour les Syriens, voir Ãsaïe 7:1 et suivants. Les inscriptions assyriennes nous appennent que les villes des philistins agrandissaient leur territoire aux dépens de Juda par la faveur des conquérants assyriens.
Le prophète nâavait pas entièrement oublié lâélément de la promesse dans les versets précédents. Lâidée essentielle était celle dâune complète égalité dans le salut entre les trois sÅurs, Jérusalem, Samarie et Sodome. Il revient plus explicitement à cette partie réjouissante de son message. Le verset 59 forme la transition. Ce verset signifie : Je commencerai par te faire comme tu mâas fait. Câest la menace de lâexil où lâalliance paraîtra oubliée de la part de Dieu, comme elle lâavait été, du côté du peuple.
Et⦠: Et après cela. Après avoir traité Israël comme Israël lâa traité (oubli de lâalliance), Dieu agira à sa manière : Je me souviendrai, moi. Il prendra lâinitiative dâune relation toute nouvelle avec Jérusalem.
Dans un sens, cette alliance sera le renouvellement de la première, en ce quâelle continuera lâÅuvre commencée par celle-ci; dans un autre sens, ce sera une alliance nouvelle; car elle nâaura plus ce caractère national et par conséquent temporaire; elle sera universelle (verset 53) et éternelle; ce qui suppose des bases toutes différentes de celles de lâancienne.
Quand tu recevras⦠Les Juifs croyants ont formé le noyau de lâÃglise auquel ont été et sont encore adjoints successivement les croyants des autres peuples. Comparez Romains 11:17-18.
Pour filles. LâÃglise apostolique de Jérusalem fut la métropole des églises de la gentilité; Paul nâavait rien de plus pressé, après avoir fait une mission, que de rattacher à Jérusalem les troupeaux quâil avait formés dans le monde païen.
Mais non en vertu⦠Lâalliance particulière conclue jadis avec Israël ne sera pas le fondement de cette Åuvre nouvelle qui embrassera le monde. Le salut offert dans lâéconomie nouvelle reposera sur des faits divins tout nouveaux; et les païens entreront dans le royaume de Dieu en vertu dâune autre alliance que celle que Dieu avait conclue spécialement avec Israël. Cependant Jérusalem aura aussi sa place ans cette alliance future, lors même que celle-ci ne sera plus la sienne.
Et de cette situation toute nouvelle résultera une profonde humiliation pour Israël, non seulement parce quâil sera traité sur le même pied que tout autre peuple, mais surtout parce que ayant péché plus que tout autre, il sentira mieux aussi que les autres son indignité et la gratuité de sa miséricorde dont il aura été lâobjet avec eux.
Quand je ferai expiation. Il sâagit ici du grand acte propitiatoire qui sera le fondement de lâalliance nouvelle, comme lâimmolation de lâagneau pascal avait été celui de lâalliance théocratique.
On a parfois, dans les temps modernes, représenté Ãzéchiel comme un esprit étroitement légal qui a frayé la voie au littéralisme sacerdotal dont lâempire sâétablit après le retour de lâexil. Il suffirait de la fin admirable de ce chapitre pour réfuter cette appréciation. Le souffle prophétique nâa dicté à aucun serviteur de Dieu des paroles dâun spiritualisme plus élevé et plus glorieux.