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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 53". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/isaiah-53.html.
bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 53". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (5)
versets 1-12
Verset 1
Les souffrances et la mort du serviteur de Jéhovah (1-9)
Le prophète parle ici comme représentant dâIsraël. Il se transporte au moment où le peuple, après avoir rejeté son Messie, ouvrira enfin les yeux et regardera à celui quâil a percé (Zacharie 12.10). Israël confesse son incrédulité et sâaccuse dâêtre demeuré sourd aux révélations divines (comparez Ãsaïe 42.19-20). Tandis que les païens, qui nâavaient point entendu parler du serviteur de Dieu, ont cru en lui (Ãsaïe 52.15), ceux auxquels il avait été annoncé, lâont méconnu et rejeté. Comparez Ãsaïe 49.4â¯; Ãsaïe 50.6.
Ce qui nous était annoncé, plutôt que notre prédication (Ostervald). Jean et Paul citent ce verset dâaprès la traduction des LXX, dans laquelle le terme grec peut avoir les deux sens (Jean 12.38â¯; Romains 10.16).
Le bras de lâÃternelâ¯: le symbole de la puissance divine. Cette puissance sâest manifestée dans lâÅuvre du serviteur accomplissant le salut du monde (voir surtout les derniers versets du chapitre).
Verset 2
Le fait inouï du rejet du Messie par Israël sâexplique par le caractère dâinfirmité quâa revêtu son apparition. Sous cette faiblesse, qui le scandalisait, ce peuple nâa pas su discerner le bras de Dieu. Ãsaïe compare le serviteur à une plante frêle, que personne ne remarque, mais sur laquelle reposent le regard et la faveur de Dieu, car lui seul il en sait le prixâ¯: a poussé devant lui,â¯; comparez Luc 2.40â¯; Luc 2.52. Ce rejeton ne sort pas, comme Ãsaïe 11.1, du tronc dâIsaï, mais dâun sol desséché (du sein dâIsraël profondément abaissé. Le Messie en effet apparaît ici et dans toute cette partie du livre dâÃsaïe, non comme le représentant de la famille royale, le fils de David, mais comme celui du peuple tout entier, dont il est le sacrificateur (le vrai Israël, Ãsaïe 49.3).
Verset 3
Le prophète a sans doute devant les yeux lâimage dâun de ces lépreux auxquels la loi ordonnait de se voiler la face devant leurs semblables (Lévitique 13.45). Mais ici, ce sont les autres hommes qui se couvrent pour ne pas le voir, tant son aspect inspire dâhorreur. Comparez Ãsaïe 49.7â¯; Ãsaïe 52.14.
Verset 4
Les versets 4 Ã 7 indiquent la cause des souffrances extraordinaires du serviteur.
Nos maladies, nos douleurs, désignent toutes les souffrances qui constituent le salaire du péché dont il sâest chargé.
Et nous, nous le croyions puni⦠Israël a raisonné comme les amis de Jobâ¯: prétendant mesurer sa faute par sa souffrance, il lâa tenu pour un homme que Dieu frappait dâun mal hideux en raison de quelque crime exceptionnel. Le mot nagoual que nous rendons par frappé, est employé 2 Rois 15.5, en parlant dâOzias atteint de la lèpreâ¯; et le substantif négaâ¯: plaie (verset 8), est une désignation très usuelle de cette maladie, regardée comme le châtiment direct du péchéâ¯; voir par exemple Lévitique 13.1-59â¯; le traité du Talmud qui sâoccupe de la lèpre est intitulé des plaies. Un fait à noter, câest que, dâaprès une tradition juive, le Messie fils de Joseph (le Messie humilié) doit être lépreux.
Verset 5
Le prophète modifie lâimage pour introduire ici un nouveau traitâ¯: non seulement le serviteur souffre dâinfirmités qui provoquent le mépris et lâincrédulité, mais la haine de son peuple sâacharne contre lui et il finit par succomber à une mort violente (comparez Ãsaïe 50.6-7â¯; Zacharie 12.10). Cette mort est voulue de Dieu (verset 6)â¯; câest un châtiment, mais non, comme on lâavait cru, celui de ses propres fautes (voir verset 6).
Le châtiment qui nous donne la paix, littéralementâ¯: le châtiment de notre paix, câest-à -dire par lequel nous obtenons le salut, la paix avec Dieu.
Guérisâ¯: câest nous qui étions les véritables lépreux (verset 1). Comparez 1 Pierre 2.24.
Verset 6
Errants comme des brebisâ¯: pareils à un troupeau qui a abandonné son bergerâ¯; infidèles et misérables tout ensemble. Même image Jérémie 50.6 et dans la bouche de Jésus Matthieu 15.21â¯; Luc 15.4. Comparez 1 Pierre 2.25.
LâÃternel a eu pitié, tout en faisant justice. Il est de règle que le péché revienne sur le pécheur sous forme de châtiment. Ici la faute de tous retombe sur le seul juste, non par accident, mais en vertu dâun décret de Dieu, qui le frappe pour sauver les coupablesâ¯; le péché du monde pèse sur lui (Jean 1.29). On comprend maintenant ce que signifiaient des paroles comme celles-ciâ¯: Câest moi, moi, qui efface tes iniquités⦠Jâai effacé tes forfaits⦠(Ãsaïe 43.25â¯; Ãsaïe 44.22). Il est impossible dâexprimer plus nettement que ne le fait Ãsaïe dans tout ce passage, lâidée dâun sacrifice dans lequel le Messie est substitué aux pécheurs.
De nous tous. Ãsaïe ne distingue pas entre fidèles et infidèlesâ¯; tout Israël, sans aucune exception, a péché et a besoin de la médiation du serviteur. Le prophète est dâaccord avec lui-même (Ãsaïe 6.5â¯; Ãsaïe 64.6) et avec tout lâAncien Testament (Psaumes 14.2-3â¯; Psaumes 143.2).
Verset 7
Loin de protester contre ce châtiment immérité, le serviteur lâaccepte et le subit en silence. Il faut traduireâ¯: et lui sâhumilie, plutôt queâ¯: on lâaccableâ¯; il y a un contraste intentionnel entre la brutalité de ses persécuteurs et la douceur dont il fait preuve. Deux images servent à peindre sa patienceâ¯: celle dâun agneau quâon immole, comme lâagneau pascal (Exode 12.3) et celle dâune brebis sous la main des tondeurs. Comparez lâapplication que Jérémie fait à sa propre situation dâune image semblable (Jérémie 11.19). Le Nouveau Testament revient fréquemment à ce type de lâagneau de Dieuâ¯: Jean 1.29â¯; 1 Pierre 1.18-19â¯; 1 Pierre 2.23â¯; pour lâaccomplissement, comparez Actes 8.32-35.
Verset 8
Dâautres traduisentâ¯: Il a été enlevé à lâoppression et au jugement, câest-à -dire délivré par la mort et glorifié par Dieu. Ce sens est possible, mais peu naturel ici, où il ne sâagit pas de lâélévation, mais de la fin douloureuse du serviteur. Lâidée est plutôt quâil a été victime dâune sentence iniqueâ¯; les termes oppression et jugement sont synonymes de jugement oppressif.
La seconde partie du verset a été interprétée de bien des manières. Le mot dor, que nous rendons par contemporains, signifie proprement génération. Plusieurs lâappliquent à la postérité spirituelle du serviteur, mais cette idée nâa aucun rapport avec le contenu de ce versetâ¯; sa place est au verset 10â¯; et il est douteux quelle pût être exprimée par le mot dor. Dâautres traduisent ce terme par, durée, sens quâil ne comporte pas, ou par demeure, sens qui est possible (voir Ãsaïe 38.12), mais bien invraisemblable (il faudrait entendre par cette demeure le tombeau du serviteur, verset 9). Celui que nous avons adopté se retrouve ailleurs (par exemple Jérémie 2.31) et sâaccorde bien avec lâidée, énoncée déjà au verset 1, que nul, parmi les témoins de sa souffrance, nâa compris lâÅuvre dâamour quâil accomplissait en mourant.
Retranché de la terre des vivantsâ¯: voyez Ãsaïe 38.11â¯; Ãsaïe 38.18-19.
La plaieâ¯: voir la note verset 4.
Le frappait. Le pronom lamo est ordinairement un pluriel (les)â¯; mais il est employé quelquefois à la place du singulier lo (ainsi par Ãsaïe lui-même, Ãsaïe 44.15)â¯; il sert à donner ici plus de poids à la fin de la phrase. Câest donc à tort quâon a vu dans ce mot la preuve que le serviteur nâest pas un individu, mais un être collectif, opinion qui est contredite par tout lâensemble de ce chapitre.
Mon peupleâ¯: Israël, au nom duquel le prophète a parlé jusquâici.
Verset 9
Dans sa mort il est avec le riche. Lâhébreu porte simplementâ¯: dans sa mort avec le riche. Il serait assez naturel de faire de ces mots le parallèle de ceux-ciâ¯: son sépulcre avec les méchants. Il faudrait alors, avec Luther et Calvin donner au mot riche le sens dâorgueilleux ou de violent. Mais on détourne ainsi le terme hébreu de son sens constant. La sépulture dâun riche, même impie, nâest dâailleurs pas une sépulture ignominieuse, comme celle dâun malfaiteur. Si on laisse au mot riche son sens naturel, les deux membres de la phrase forment évidemment une antithèse. Ceux qui ont condamné à mort le serviteur (verset 8), lui ont destiné la sépulture dâun criminel. Mais, à cause de son innocence, Dieu a pourvu à ce quâil fût enterré parmi les riches⦠Le récit évangélique de la mort de Jésus entre deux malfaiteurs et de son ensevelissement dans le tombeau du riche Joseph dâArimathée (Matthieu 27.57), offrirait une coïncidence frappante avec ce trait de la prophétie. Mais nous avons peine à croire que ce soit là le vrai sens du texte. Lâexplication suivante nous paraît plus naturelleâ¯: Il a été enterré avec les criminels (avec lesquels il est mort)â¯; mais après sa mort il a été (dans le schéol) mis par lâÃternel au rang des plus honorés (comparez le pauvre Lazare dans le sein dâAbraham, Luc 16.22). Le mot bemothav signifie proprementâ¯: dans ses morts. Ce pluriel, analogue au pluriel chajimâ¯: les vies, pour dire la vie, désigne lâétat de mort dans lequel le serviteur est maintenant entré et ne prouve en aucune façon que le prophète ait en en vue la mort de plusieurs individus (Reuss).
Comparez avec la fin du verset 1 Pierre 2.22.
Verset 10
La gloire du serviteur, récompense de son sacrifice (10-12)
Il a plu à lâÃternelâ¦
Sacrifice expiatoire, hébreu ascham. Ce mot désigne le sacrifice pour le délit. Lâidée spéciale de ce genre de sacrifice était celle dâune réparation ou compensation offerte à la loi pour certaines offenses. Le serviteur est donc représenté ici comme payant la dette que les pécheurs ne sont pas en état dâacquitter eux-mêmes (comparez le terme de rançon dont se sert Jésus Matthieu 20.28).
Câest son âme qui est offerte, ou plutôt qui sâoffre elle-même. Il faut se rappeler que dans les sacrifices de lâancienne alliance le sang est lâélément purifiant, parce quâen lui réside la vie ou lââme (Lévitique 17.11). Ãsaïe fait entendre clairement, par cette allusion aux rites lévitiques, que dans les souffrances volontaires du serviteur juste de lâÃternel, Israël trouvera la réalité de ce qui nâétait que figuré par les sacrifices de lâancienne alliance.
Au lieu deâ¯: Quand son âme aura offert⦠M. Reuss traduitâ¯: Ahâ¯! Tu ne donneras pas sa vie en expiationâ¯! Ces mots exprimeraient la certitude que la vie du serviteur ne sera pas définitivement perdue et prouveraient que le serviteur est un être collectif, qui subsiste, tout en succombant dans quelques-uns de ses membres. Le texte hébreu permet sans doute la traduction proposée par M. Reussâ¯; mais cette interprétation est en contradiction avec le reste du chapitre, entre autres avec ces mots du verset 12â¯: il a livré son âme à la mort et nâa dâautre avantage que de permettre dâéchapper à lâidée dâun Messie personnel et à celle dâune résurrection de ce Messie, qui est la transition nécessaire de son sacrifice à son règne.
Le prophète mentionne une triple récompense des souffrances du serviteurâ¯:
Verset 11
à cause du travail⦠Comparez Philippiens 2.9-11â¯: Câest pourquoi aussi Dieu lâa souverainement élevéâ¦
Il jouiraâ¦, littéralementâ¯: il verra, se rassasiera, câest-à -dire il se rassasiera de la vue de la prospérité de son Åuvre (verset 10).
Par sa connaissance. On peut entendre, ou bienâ¯: par la connaissance dont il sera la source, câest-à -dire par la révélation de Jéhova quâil répandra jusquâaux bouts de la terreâ¯; ou bienâ¯: par la connaissance dont il sera lâobjet, câest-à -dire par la connaissance que les hommes, qui autrefois ne le connaissaient pas ou le méconnaissaient (Ãsaïe 52.15â¯; Ãsaïe 53.1), auront de la rédemption qui leur est acquise par son sacrifice. Ce dernier sens se rattache mieux que le premier à lâidée fondamentale de ce morceau, qui est celle de lâexpiation des péchés par la mort du serviteur de Dieu. Le titre de juste prend aussi dans ce sens toute sa valeurâ¯: câest en vertu de sa sainteté quâil a pu offrir sa vie en rançon pour les pécheursâ¯; câest en qualité de juste quâil peut justifier. Comparez Jésus-Christ le juste, notre avocat (1 Jean 2.1).
Beaucoup dâhommes. Cette expression retentit à travers tout le Nouveau Testament, aussi bien dans les discours de Jésus (Matthieu 20.28â¯; Matthieu 26.28) que dans les écrits des apôtres (Romains 5.15-19â¯; Hébreux 9.28).
Lui-même se chargera⦠Ces mots se rapportent sans doute au ministère dâintercession quâil accomplira en faveur des pécheurs après son élévation (voyez verset 12).
Verset 12
Le serviteur, jusquâici méprisé, esclave des puissants (Ãsaïe 49.7), devient lui-même un puissant dans lâhistoire de lâhumanité, un de ceux qui marquent dans son développement, lâun des conquérants spirituels du monde (Ãsaïe 52.15â¯; Jean 12.32) et il distribue le butin (lâhumanité, sa conquêteâ¯: Ãsaïe 49.24) parmi les forts, câest-à -dire entre les membres de la vaillante armée qui aura combattu avec lui pour lâétablissement du règne de Dieu (Psaumes 110.3â¯; Apocalypse 19.7).
Parmi les malfaiteurs. Voir Luc 22.37.
Il intercédera. Le futur, succédant au passé (il a livré, il a été compté), montre que cette intercession a lieu après sa mort et continue indéfiniment. Semblable au sacrificateur israélite, qui entrait dans le sanctuaire pour offrir à Dieu le sang de la victime et réclamer, en vertu de ce sang la grâce du pécheur, le Messie glorifié fera valoir devant Dieu son propre sacrifice et obtiendra le pardon des hommes coupables (Hébreux 9.24).
Tous les interprètes sâaccordent à envisager le serviteur décrit dans la prophétie Ãsaïe 52.13 à 53.1-12, comme le même personnage que le serviteur des chapitres 42, 49 et 50. Mais ils se divisent sur la manière dâenvisager ce serviteur, les uns voyant en lui un être collectif, les autres un personnage individuel. Dans la pensée des premiers, le serviteur serait soit le peuple juif dans son ensemble, soit la meilleure partie, lâélite, de ce peupleâ¯; aux yeux de quelques-uns, le corps des prophètes.
Cette interprétation nâest, selon nous, admissible ni sous lâune ni sous lâautre de ces formes. Le serviteur ne peut être la personnification du peuple. Car il est dans plusieurs passages expressément distingué de ce dernierâ¯; ainsi quand, Ãsaïe 50.10, le peuple est exhorté à lâécouterâ¯; quand il est dit, Ãsaïe 49.6-8 et Ãsaïe 42.6, que le serviteur est appelé à rétablir les tribus de Jacob et à être le médiateur du peupleâ¯; quand il est représenté comme le juste, le seul fidèle, souffrant pour tous les autres (Ãsaïe 42.1-7â¯; Ãsaïe 50.4â¯; Ãsaïe 53.6), tandis que le peuple lui-même est censuré, à chaque page de cette prophétie, comme le serviteur sourd et aveugle, comme la nation coupable, qui dans lâexil subit la peine de ses fautes (Ãsaïe 43.8â¯; Ãsaïe 48.4â¯; Ãsaïe 50.1â¯; Ãsaïe 53.6). On a émis lâidée, il est vrai, que le peuple serait représenté ici comme expiant les péchés des païens. Mais Ãsaïe dit expressément, Ãsaïe 53.8, en parlant du serviteurâ¯: La plaie lui a été faite pour le péché de mon peuple. Ajoutez ce que le prophète annonce de lâincrédulité du peuple à lâégard du serviteur et lâon comprendra bien que le serviteur ne saurait être le peuple lui-même.
Mais peut-être le serviteur serait-il du moins la personnification de la portion fidèle du peuple, souffrant innocemment pour la masse de la nationâ¯; ou même plus spécialement le corps des prophètesâ¯? Mais le prophète lui-même, qui est certainement à la tête de la partie fidèle du peuple, confesse Ãsaïe 53.3-5 les faux jugements auxquels lui et ceux qui lâentourent se sont livrés dâabord à lâégard du serviteur, en le voyant si affligéâ¯; et il se range parmi ceux dont le serviteur a expié le péché (lâiniquité de nous tous, verset 6). Les souffrances des justes en Israël sont des souffrances de purification pour eux-mêmes, jamais dâexpiation pour les autres. Personne ne saurait racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançonâ¯; car le rachat de leur âme est trop cher (Psaumes 49.8). Voilà lâexpression du sentiment des plus fidèles en Israël. Israël rachetant Israëlâ¯: câest une monstruosité aux yeux de tout vrai Israélite. Lui-même (lâÃternel) rachètera Israël de ses iniquités (Psaumes 130.8). Telle est la foi de lâélite dâIsraël. Le saint reste, lâélite du peuple, bien loin dâêtre celui qui rétablit Israël est au contraire lâIsraël rétabli. En général, lorsquâon lit tous les passages des chapitres 42, 49, 50 et 53 sur le serviteur de Jéhova, sans parti pris, il est impossible de se défendre de lâimpression quâil sâagit non dâune collectivité, mais dâun individu.
Cela saute tellement aux yeux, que des interprètes décidés à ne pas trouver dans ce tableau la personne du Messie, lâont appliqué à des personnages tels que Jérémie ou Josias, ou même, comme le fait M. Renan, à quelquâun de ces nombreux martyrs qui furent victimes de la persécution de Manassé (2 Rois 21.16). Mais si, à certains égards, ces hommes sont des types du Messie souffrant, jamais il ne sera possible dâattribuer à leurs souffrances le caractère expiatoire qui est celui du supplice du serviteur. Comment leur appliquer des mots tels que ceux-ciâ¯: Mon serviteur juste en justifiera plusieurs. Que faire, dans cette explication, de cette prolongation de sa vie après le sacrifice et de cette domination universelle qui doit être la récompense de son Åuvreâ¯?
Déjà dans le Psaume 110 David avait contemplé un personnage en qui se concentrait la postérité royale que Nathan lui avait promise (2 Samuel 7.1-29)â¯; il avait vu ce roi, son descendant, assis sur le trône divin et en même temps remplissant un sacerdoce à la façon de Melchisédec. Ãsaïe avait décrit dans les chapitres 7 à 11 le Messie comme roiâ¯; il le dépeint ici comme sacrificateur, ou pour mieux dire, comme élevé à la divine royauté par la voie douloureuse de la sacrificature volontaire. Là , il lâavait contemplé comme Emmanuel (dès avant sa naissance), puis naissant, puis régnant (chapitres 7, 9 et 11). à cette élévation graduelle répond ici un abaissement croissant. Le serviteur, après avoir été présenté, chapitre 42, comme prophète, échoue dans son Åuvre auprès dâIsraël au chapitre 49â¯; il est méprisé et maltraité au chapitre 50â¯; il meurt enfin, chapitre 53. Mais cette mort ne termine pas son histoire. Au moment où il vient dâêtre retranché du monde des vivants, il reparaît et il agit plus victorieusement que jamais. Par sa mort il est devenu le roi du chapitre 11.
Un seul personnage traverse toutes ces phases, réunit tous ces contrastesâ¯: le Messie. Lâantiquité juive nâa pas douté de cette explication. Le lépreux de la maison de lâÃternel, disaient les rabbins, est le nom du Messie. Embarrassés par ces gloires dâun côté, ces humiliations de lâautre, ils en étaient venus à se figurer deux Messies, lâun souffrant, quâils appelaient le fils de Joseph, car il devait naître selon eux de la tribu dâÃphraïm, lâautre, glorieux, quâils nommaient le fils de David. Ils nâabandonnèrent que plus tard cette application de notre chapitre au Messie, parce quâelle devenait une arme dangereuse dans la main des chrétiens. Le Nouveau Testament nâest pas moins net sur ce pointâ¯; comparez Matthieu 8.17â¯; Matthieu 20.28 (rançon, ascham, Ãsaïe.)â¯; Matthieu 26.28 (plusieurs, rabbim, Ãsaïe 52.14â¯; Ãsaïe 53.11)â¯; Luc 18.31-32â¯; Luc 22.37â¯; Luc 24.26â¯; Luc 24.44â¯; Actes 8.32-35â¯; Jean 12.38â¯; 1 Pierre 2.22-25.
En face de ces faits, que signifient des objections comme celle-ciâ¯: LâAncien Testament ne connaît pas le Messie souffrant. Quand Zacharie 12.10 et Daniel 9.24-27 ne prouveraient pas le contraire, notre passage est si clair que, même seul, il se suffirait à lui-même.
Lâidée du Roi-Messie, dit-on encore, est étrangère à cette dernière partie dâÃsaïe. Elle lâest aussi peu que celle du Messie abaissé lâétait à la première (voir à Ãsaïe 11.1). La vérité est que, dans la première partie le Messie est présenté comme roi fidèle et juste, en opposition à la royauté israélite qui sâégare même dans ses meilleurs représentants, tandis que dans la seconde, en face dâIsraël plongé dans la plus profonde misère, il apparaît comme le sacrificateur qui nâarrive au trône que par la souffrance. Mais la royauté nâen est pas moins clairement indiquée dans les passages Ãsaïe 43.1-7â¯; Ãsaïe 49.7 et suivantsâ¯; Ãsaïe 52.13-15â¯; Ãsaïe 53.10-12.
La vraie objection, aux yeux de plusieurs, câest que lâapplication messianique impliquerait nécessairement une révélation positive accordée à Ãsaïe, ce que lâon ne croit pas pouvoir concéder. Cette conséquence est évidente en effet et nous lâacceptons pleinement, car nous sommes convaincus que, comme lâhistoire du peuple dâIsraël en général ne peut sâexpliquer que par une intervention constante de Dieu, la prophétie qui a fleuri au sein de ce peuple et de ce peuple seul et dont notre chapitre est le produit le plus merveilleux, ne peut sâexpliquer que par une action extraordinaire et directe de lâEsprit divin sur lâesprit de lâhomme.
La prophétie dâÃsaïe chapitre 53, par son caractère évidemment messianique, donne le démenti le plus absolu à ceux qui nient la révélation prophétique.