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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 10". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-10.html.
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 10". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-29
Chapitres 7 Ã 11
Ces cinq chapitres forment une partie distincte du livre de lâExode; leur contenu peut être rangé sous les trois chefs suivants: les dix jugements de lâÃternel; la résistance de «Jannès et Jambrès»; et les quatre objections de Pharaon.
Tout le pays dâÃgypte fut ébranlé sous les coups successifs de la verge de lâÃternel. Tous, depuis le monarque assis sur son trône, jusquâà la servante travaillant au moulin, durent sentir le terrible poids de cette verge. «Il envoya Moïse, son serviteur, Aaron quâil avait choisi. Ils opérèrent au milieu dâeux ses signes, et des prodiges dans le pays de Cham. Il envoya des ténèbres, et fit une obscurité; et ils ne se rebellèrent pas contre sa parole. Il changea leurs eaux en sang, et fit mourir leurs poissons. Leur terre fourmilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. Il parla, et il vint des mouches venimeuses, et des moustiques dans tous leurs confins. Il leur donna pour pluie de la grêle, un feu de flammes dans leur pays; et il frappa leurs vignes et leurs, figuiers, et brisa les arbres de leur contrée. Il parla, et les sauterelles vinrent, et des yéleks sans nombre; et ils dévorèrent toutes les plantes dans leur pays, et dévorèrent le fruit de leur sol. Et il frappa tout premier-né dans leur pays, les prémices de toute leur vigueur». (Ps. 105:26-36). Ici, le psalmiste nous décrit en termes concis les terribles châtiments que, par la dureté de son cÅur, Pharaon fit venir sur sa terre et sur son peuple. Ce superbe monarque avait entrepris de résister à la volonté souveraine et à la marche du Dieu Très-Haut, et comme juste conséquence de cet acte, il fut judiciairement aveuglé et endurci. «Et lâÃternel endurcit le cÅur du Pharaon, et il ne les écouta pas, comme lâÃternel avait dit à Moïse. Et lâÃternel dit à Moïse: Lève-toi de boit matin, et tiens-toi devant le Pharaon, et dis-lui: Ainsi dit lâÃternel, le Dieu des Hébreux: Laisse aller mon peuple, pour quâils me servent; car cette fois jâenvoie toutes mes plaies dans ton cÅur, et sur tes serviteurs et sur ton peuple, afin que tu saches que nul nâest comme moi, sur toute la terre; car maintenant, jâétendrai ma main, et je te frapperai de peste, toi et ton peuple, et tu seras exterminé de dessus la terre. Mais je tâai fait subsister pour ceci, afin de te faire voir ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre». (Exo. 9:12-16).
En considérant Pharaon et ses actes, lââme se transporte au milieu des scènes émouvantes de lâApocalypse, qui nous font voir le dernier orgueilleux oppresseur du peuple de Dieu, faisant descendre sur son royaume et sur lui-même les sept coupes de la colère du Tout-Puissant. Dieu, dans ses desseins, a voulu quâIsraël ait la prééminence sur la terre; il faut donc que quiconque a la prétention de sâopposer à cette prééminence soit mis de côté. Il faut que la grâce divine trouve son objet; et quiconque entreprendrait dâopposer une barrière à cette grâce doit être «ôté»; que ce soit lâÃgypte, Babylone, ou «la Bête qui était, et qui nâest plus et qui sera» (Apoc. 17:8), peu importe. La puissance divine ouvrira la voie, afin que la grâce divine puisse couler, et une malédiction éternelle sera sur tous ceux qui y mettront obstacle. Ils savoureront, pendant toute lâéternité du siècle des siècles, le fruit amer de leur rébellion contre «lâÃternel, le Dieu des Hébreux». Il a dit à son peuple: «Aucun instrument formé contre toi ne réussira» (Ãs. 54:17), et son immuable fidélité accomplira très certainement ce que sa grâce infinie a promis. Ainsi, quand Pharaon persista à retenir de sa main de fer lâIsraël de Dieu, les coupes de la colère divine furent répandues sur lui, et le pays dâÃgypte tout entier fut couvert de ténèbres, de maladies et de désolation. Il en sera bientôt de même du grand et dernier oppresseur, alors quâil sortira de lâabîme sans fond, armé de la puissance satanique, pour écraser sous le «pied de lâorgueil» (Ps. 36:12) ceux que lâÃternel sâest choisis pour objets de sa faveur. Son trône sera renversé, son royaume dévasté par les sept dernières plaies, et finalement il sera lui-même plongé, non dans la mer Rouge, mais «dans lâétang de feu et de soufre» (Apoc. 17:8 ap17.8; 20:10 ap 20.10).
Pas un trait ou un iota de ce que Dieu a promis à Abraham, à Isaac et à Jacob ne passera sans être accompli. Dieu accomplira tout. Malgré tout ce qui a été dit ou fait en sens contraire, Dieu se souvient de ses promesses, et il les accomplira. Toutes ses promesses sont «oui et amen dans le Christ Jésus» (2 Cor. 1:20). Des dynasties se sont élevées et ont joué leur rôle sur le théâtre de ce monde; des trônes ont été érigés sur les ruines de lâancienne gloire de Jérusalem; des empires ont fleuri pour un temps, et puis se sont écroulés, dâambitieux potentats ont combattu pour la possession du «pays de la promesse»; tout cela a eu lieu, mais lâÃternel a dit concernant la Palestine: «Le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi» (Lév. 25:23). Nul autre donc que lâÃternel lui-même ne possédera en définitive ce pays; et câest par la semence dâAbraham quâil héritera. Un simple passage de lâÃcriture suffit pour fixer nos pensées relativement à ce sujet ou à tout autre. La terre de Canaan est pour la postérité dâAbraham, et la postérité dâAbraham pour la terre de Canaan, et jamais aucun pouvoir terrestre ou infernal ne pourra renverser cet ordre divin. Le Dieu éternel a engagé sa parole, et le sang de lâéternelle alliance a coulé pour ratifier cette parole. Qui donc lâannulerait? «Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas». (Matt. 24:35). «Nul nâest comme le Dieu de Jeshurun, qui est porté sur les cieux à ton secours, et sur les nuées dans sa majesté. Le Dieu dâancienneté est ta demeure, et au-dessous de toi sont les bras éternels; il chasse lâennemi devant toi, et il dit: Détruis! Et Israël habitera en sécurité, la source de Jacob, à part, dans un pays de froment et de moût, et ses cieux distilleront la rosée. Tu es bienheureux, Israël! Qui est comme toi, un peuple sauvé par lâÃternel, le bouclier de ton secours et lâépée de ta gloire? Tes ennemis dissimuleront devant toi, et toi, tu marcheras sur leurs lieux élevés». (Deut. 33:26-29).
Nous avons à considérer maintenant, en second lieu lâopposition de «Jannès et de Jambrès», les magiciens égyptiens. Nous nâaurions pas connu les noms de ces anciens antagonistes de la vérité de Dieu, sâils nâeussent été nommés par le Saint Esprit, en relation avec les «temps fâcheux», au sujet desquels lâapôtre Paul avertit son enfant Timothée. Il est important que le lecteur chrétien comprenne bien la vraie nature de la résistance opposée à Moïse par ces magiciens; et afin quâil ait une vue complète du sujet, je rapporterai en entier le passage de lâépître de Paul à Timothée. Il est profondément sérieux et solennel.
«Or sache ceci, que dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux; car les hommes seront égoïstes, avares, vantards, hautains, outrageux, désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, nâaimant pas le bien, traîtres, téméraires, enflés dâorgueil, amis des voluptés plutôt quâamis de Dieu, ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance. Or, détourne-toi de telles gens. Car dâentre eux sont ceux qui sâintroduisent dans les maisons et qui mènent captives des femmelettes chargées de péchés, entraînées par des convoitises diverses, qui apprennent toujours, et qui ne peuvent jamais parvenir à la connaissance de la vérité. Or de la même manière dont Jannès et Jambrès résistèrent à Moïse, ainsi aussi ceux-ci résistent à la vérité, hommes corrompus dans leur entendement, réprouvés quant à la foi: mais ils nâiront pas plus avant, car leur folie sera manifeste pour tous, comme a été celle de ceux-là aussi». (2 Tim. 3:1-9).
Or la nature de cette résistance à la vérité est quelque chose de tout particulièrement sérieux, «Jannès et Jambrès» résistèrent à Moïse simplement en imitant, pour autant que cela était en leur pouvoir, tout ce quâil faisait. Nous ne voyons pas quâils aient attribué à une puissance trompeuse ou mauvaise les opérations de Moïse, mais plutôt ils cherchèrent à en neutraliser lâeffet sur la conscience, en faisant les mêmes choses que lui. Ce que Moïse faisait, eux aussi pouvaient le faire, en sorte quâil nây avait pas, après tout, une grande différence. Lâun valait lâautre. Un miracle est un miracle. Si Moïse opérait des miracles pour sortir le peuple hors dâÃgypte, ils pouvaient en opérer pour le faire rester au pays: où donc était la différence?
De tout ceci nous apprenons que la résistance la plus satanique au témoignage de Dieu dans le monde vient de ceux qui, bien quâils imitent les effets de la vérité, nâont que «la forme de la piété» et «en renient la puissance» (2 Tim. 3:5 2 tm 3.1-5). Ces gens-là peuvent faire les mêmes choses, adopter les mêmes habitudes et les mêmes formes, employer le même langage, et professer les mêmes opinions que dâautres. Si le vrai chrétien, pressé par lâamour du Christ, donne à manger à celui qui a faim; donne des habits à celui qui est nu; visite les malades; répand les Ãcritures; distribue des traités; prie, chante des cantiques, défend et prêche lâÃvangile, le formaliste peut faire tout cela; et, quâon y prenne garde, câest là le caractère spécial de la résistance opposée à la vérité «dans les derniers jours»; câest là lâesprit de Jannès et de Jambrès. Combien il est nécessaire de comprendre cette sérieuse vérité! Combien il importe de se souvenir que «de la même manière que Jannès et Jambrès résistèrent à Moïse, ainsi» ces professants, amateurs dâeux-mêmes, du monde et des plaisirs, «résistent à la vérité». Ils ne voudraient pas être sans «une forme de piété!» mais tout en adoptant la forme parce quâelle est entrée dans les usages, ils en haïssent «la puissance», parce quâelle implique le renoncement à soi-même. «La puissance de la piété» implique la reconnaissance des droits de Dieu, lâétablissement de son royaume dans le cÅur et, comme conséquence, la manifestation de ces choses dans le caractère et la vie tout entière; mais le formaliste ignore tout cela. «La puissance» de la piété ne pourrait jamais sâaccorder avec aucun des hideux caractères que le passage de lâépître à Timothée, cité plus haut, nous signale; mais «la forme», tout en les cachant, les laisse vivants et insoumis, et câest à quoi le formaliste prend plaisir. Il ne tient pas à ce que ses convoitises soient subjuguées. ses plaisirs entravés, ses passions domptées, ses affections réglées, son cÅur purifié. Il lui faut tout juste assez de religion pour quâil puisse tirer le meilleur parti possible du monde présent et du monde à venir. Il ne sait pas ce que câest que dâabandonner le monde présent parce quâon a trouvé «le monde à venir».
En considérant les formes de lâopposition de Satan à la vérité de Dieu, nous voyons que son système a toujours été de résister à cette vérité; dâabord, par la violence, en lâattaquant ouvertement, et ensuite, quand ce moyen nâa pas réussi, en la corrompant par une contrefaçon. Ainsi, il chercha dâabord à faire mourir Moïse (chap. 2:15 ex 2.11-15), et ne pouvant pas accomplir son dessein, il essaya dâimiter ses Åuvres.
Il en a été de même quant à la vérité confiée à lâÃglise de Dieu. Les premiers efforts de Satan se manifestèrent par la colère des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple, par le siège judiciaire, la prison et lâépée. Mais dans le passage de la seconde épître à Timothée, il nâest pas fait mention de semblables agents. Lâattaque ouverte a fait place au moyen bien plus subtil et plus dangereux dâune profession vaine, dâune forme sans puissance, dâune contrefaçon humaine. Au lieu de se présenter lâépée de la persécution à la main, lâEnnemi se promène couvert du manteau de la profession. Il professe et il imite ce quâune fois il combattait et persécutait; et, par ce moyen, il obtient pour le présent des avantages effrayants. Les formes horribles du mal moral qui, de siècle en siècle, ont souillé les pages de lâhistoire de lâhumanité, au lieu de ne se trouver que dans les lieux où on pourrait naturellement les chercher, dans les repaires des ténèbres humaines, se trouvent soigneusement arrangées sous les plis dâune froide et impuissante profession, et câest là un des grands chefs-dâÅuvre de Satan.
Il est naturel que lâhomme, comme créature déchue et corrompue, soit égoïste, avare, vantard, hautain, profane, ami des voluptés plutôt que de Dieu, mais quâil soit tout cela, sous la belle apparence dâune «forme de piété», dénote lâénergie spéciale de Satan dans sa résistance à la vérité aux «derniers jours». Que lâhomme manifeste ouvertement ces vices, ces convoitises et ces passions hideuses, résultats nécessaires de son éloignement de la source de la sainteté et de la pureté infinies, cela nâest que trop naturel, car lâhomme sera ce quâil est jusquâà la fin de son histoire. Mais, dâun autre côté, quand on voit le saint nom du Seigneur Jésus associé à la perversité et à lâimplacable méchanceté de lâhomme; quand on voit de saints principes unis à des pratiques impies; quand on voit tout ce qui caractérise la corruption des gentils, telle que nous la présente le premier chapitre de lâépître aux Romains, associé à une «forme de piété», alors on peut dire avec vérité: ce sont là les affreux caractères des «derniers jours», la résistance de «Jannès et de Jambrès».
Toutefois il nây eut que trois choses dans lesquelles les magiciens de lâÃgypte purent imiter les serviteurs du Dieu vivant et vrai: ils changèrent leurs verges en serpents (chap. 7:12); ils changèrent lâeau en sang (chap. 7:22); et ils firent monter des grenouilles sur le pays (chap. 8:7); mais au quatrième signe, qui impliquait la puissance créatrice, la manifestation de la vie, liée à la mise en évidence de lâétat dâhumiliation de la nature, ils furent confondus et obligés de dire: «Câest le doigt de Dieu» (Chap. 8:12-15 ex 8.12-15). Il en est de même de ceux qui résistent à la vérité dans les derniers jours. Tout ce quâils font est selon lâénergie directe de Satan et rentre dans les limites de son pouvoir. En outre, leur but spécial est de «résister à la vérité».
Les trois choses, que «Jannès et Jambrès» eurent le pouvoir dâexécuter, sont caractérisées par lâénergie satanique, la mort et lâimpureté, savoir les serpents, le sang et les grenouilles. Câest ainsi quâils «résistèrent à Moïse», et «ceux-ci de même résistent à la vérité» et empêchent son action morale sur la conscience. Rien ne contribue plus à affaiblir la puissance de la vérité que ce fait, savoir que des personnes, qui ne sont pas du tout sous son influence, font exactement les mêmes choses que ceux qui sây trouvent. Câest là la manière dâagir de Satan dans le moment actuel. Il cherche à faire passer tous les hommes pour des chrétiens. Il aimerait nous faire croire que nous sommes entourés dâun «monde chrétien», mais le «monde chrétien» nâest quâune chrétienté de contrefaçon qui, loin de rendre témoignage à la vérité, est là , selon les desseins de lâennemi de la vérité, pour résister à lâinfluence sanctifiante et purifiante de celle-ci.
En un mot, le serviteur de Christ, le témoin de la vérité, est de toutes parts environné de lâesprit de «Jannès et de Jambrès», il est bon quâil s'en souvienne, quâil connaisse à fond le mal avec lequel il a à lutter; quâil nâoublie pas que le monde qui lâentoure est lâimitation satanique de lâÅuvre réelle de Dieu, produite non par la baguette dâun magicien ouvertement méchant, mais par lâaction de faux professants, ayant «la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance»; gens qui font des choses paraissant bonnes et justes, mais qui nâont ni la vie de Christ dans leur âme, ni lâamour de Dieu dans leur cÅur, ni la puissance de la parole de Dieu dans leur conscience.
«Mais,» ajoute lâapôtre, «ils nâiront pas plus avant; car leur folie sera manifeste pour tous, comme a été celle de ceux-là aussi». En effet, «la folie de Jannès et de Jambrès» fut manifeste pour tous, alors que non seulement ils ne purent pas aller plus avant en imitant les miracles de Moïse et dâAaron, mais quâils furent, de fait, enveloppés dans les jugements de Dieu. Il y a là quelque chose de bien sérieux. La folie de tous ceux qui nâont que la forme sera pareillement manifestée. Non seulement ils seront incapables dâimiter les effets propres de la vie et de la puissance divines, dans leur entier, mais encore ils deviendront eux-mêmes les objets des jugements qui résulteront de la rejection de cette vérité à laquelle ils ont résisté.
Dira-t-on que tout ceci ne renferme pas dâenseignement pour un temps de profession sans puissance? Non certainement; et ces exemples devraient agir sur toute conscience en puissance de vie, parler à tous les cÅurs en accents solennels et pénétrants, et porter chacun de nous à sâexaminer sérieusement, pour se rendre compte sâil rend témoignage à la vérité, en marchant dans la puissance de la piété, ou sâil lui fait obstacle et en neutralise les effets en nâen ayant que la forme. Les effets de la puissance de la piété se montreront en ce que nous «demeurerons dans les choses que nous avons apprises» (2 Tim. 3:14). Ceux-là seuls demeureront qui ont été enseignés de Dieu; qui, par la puissance de lâEsprit de Dieu, se sont abreuvés du principe divin à la source pure de lâinspiration.
Que Dieu en soit béni, les nombreuses fractions de lâÃglise professante renferment un grand nombre dâhommes semblables. Il y en a, ici et là , plusieurs dont la conscience a été lavée dans le sang expiatoire de «lâAgneau de Dieu» (Jean 1:29), dont les cÅurs sont pénétrés dâun vrai attachement pour sa personne et dont les esprits sont réjouis par «la bienheureuse espérance» de le voir tel quâil est, et dâêtre pour toujours rendus conformes à son image. On est encouragé en pensant à ceux-là . Câest une grâce indicible que dâavoir communion avec ceux qui peuvent rendre raison de lâespérance qui est en eux, et de la position quâils occupent. Puisse le Seigneur en augmenter le nombre tous les jours, et que la puissance de la piété se répande au loin dans ces derniers jours, afin quâun témoignage éclatant soit rendu au nom de Celui qui en est digne.
Il nous reste encore à examiner le troisième point que nous avons signalé dans cette partie du livre, savoir les quatre objections artificieuses de Pharaon à la parfaite délivrance du peuple de Dieu et à son entière séparation de lâÃgypte. La première de ces objections se trouve au chap. 8, vers. 25. «Et le Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit: Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays». Il est superflu de remarquer ici que, soit que les magiciens opposent de la résistance, soit que Pharaon fasse des objections, de fait câest Satan qui est derrière la scène, et il est évident que son but, dans la proposition quâil suggère à Pharaon, était dâempêcher le témoignage qui devait être rendu au nom de lâÃternel et qui se rattachait à la séparation complète du peuple de Dieu dâavec lâÃgypte. Il est évident quâil nây aurait pas eu de témoignage de ce genre si le peuple fût resté en Ãgypte, encore quâil eût sacrifié à lâÃternel. Les Israélites se fussent placés ainsi sur le même terrain que les Ãgyptiens, et eussent mis lâÃternel au niveau des dieux de lâÃgypte; et un Ãgyptien eût pu dire à un Israélite: «Je ne vois pas de différence entre nous vous avez votre culte et nous avons le nôtre où est la différence?»
Les hommes trouvent parfaitement juste, et comme une chose qui va sans dire, que chacun ait une religion, quelle que celle-ci soit dâailleurs. Pourvu que nous soyons sincères et que nous ne nous mêlions pas de la croyance de notre voisin, peu importe la forme de notre religion. Telles sont les pensées des hommes à lâégard de ce quâils appellent: religion; mais il est bien évident que la gloire du nom de Jésus nâa aucune place dans tout cela. LâEnnemi sâopposera toujours à toute pensée de séparation, et le cÅur de lâhomme ne la comprend pas. Le cÅur peut aspirer à la piété, parce que la conscience atteste que tout nâest pas en règle, mais il aspire après le monde tout aussi bien. Il aimerait «sacrifier à Dieu dans le pays»; or, quand on accepte une piété mondaine, et quâon refuse de «sortir et de se séparer», le but de Satan est atteint. Son dessein invariable, depuis le commencement, a été dâempêcher le témoignage rendu au nom de Dieu sur la terre; et ici aussi son dessein caché était le même quand il faisait dire à Pharaon: «Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays!» Nâeût-ce pas été étouffer le témoignage que dâadhérer à cette proposition! Le peuple de Dieu en Ãgypte, et Dieu lui-même associé aux idoles de lâÃgypte! quel épouvantable blasphème!
Lecteur, nous devrions réfléchir sérieusement à ces choses. Lâeffort de lâEnnemi, pour induire le peuple dâIsraël à sacrifier à Dieu en Ãgypte, révèle un principe infiniment plus profond que nous ne serions tentés de le supposer au premier abord. LâEnnemi triompherait sâil pouvait obtenir, nâimporte en quel temps, par quels moyens et dans quelles circonstances, ne fût-ce que lâapparence dâune sanction divine en faveur de la religion du monde. Il nâa point dâobjection contre une religion de cette espèce. Il atteint aussi effectivement son but par ce quâon appelle «le monde religieux», que par tout autre moyen; aussi a-t-il gagné un grand point quand il a réussi à amener un vrai chrétien à accréditer la religion du monde. Câest un fait positif, bien connu, que rien nâexcite dans le monde plus dâindignation que le principe divin de la séparation dâavec le présent siècle mauvais. On vous laissera croire les mêmes choses, prêcher les mêmes doctrines, faire les mêmes Åuvres; mais si vous essayez, ne fût-ce que dans la plus petite mesure, de vous conformer aux ordres divins: «Détourne-toi de telles gens» (2 Tim. 3:5) et «sortez du milieu dâeux et soyez séparés» (2 Cor. 6:17), vous pouvez vous attendre à la plus violente opposition! Comment expliquer cela? Uniquement par ce fait que, séparés de la vaine religion du monde, les chrétiens rendent à Christ un témoignage quâils ne peuvent jamais lui rendre tant quâils sont associés avec elle.
Il y a entre la religion humaine et Christ une immense différence. Un pauvre Hindou, plongé dans les ténèbres, vous parlera de sa religion, mais il ne sait rien de Christ. Lâapôtre ne dit pas: «Sâil y a quelque consolation dans la religion» (Phil. 2:1), bien que, sans aucun doute, les sectateurs dâune religion quelconque trouvent dans cette religion ce quâils estiment être une consolation. Mais Paul avait trouvé sa consolation en Christ, après avoir fait pleinement lâexpérience de la vanité de la religion, même sous sa forme la plus belle et la plus imposante. (Comp. Gal. 1:13, 14 gl 1.13-17; Phil. 3:4-11 ph 3.3-11).
LâEsprit de Dieu, il est vrai, parle dâune «religion pure et sans tache» (Jac. 1:27) mais lâhomme irrégénéré ne peut en aucune manière y participer, car comment pourrait-il avoir part à quoi que ce soit de «pur» et qui soit «sans tache»? Cette religion-là est du ciel, la source de tout ce qui est pur et excellent; elle est exclusivement «devant notre Dieu et Père», pour lâexercice des fonctions de la nouvelle nature, dont tous ceux qui croient au nom du Fils de Dieu sont faits participants (Jean 1:12, 13 j 1.12-13; Jac. 1:18 jq 1.18; 1 Pierre 1:23 1p 1.22-23; 1 Jean 5:1 1j 5.1). Enfin elle se range sous les deux chefs significatifs de la bienveillance active et de la sainteté personnelle: «visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, et se conserver pur du monde» (Jacques 1:27).
Si vous parcourez le catalogue des vrais fruits du christianisme, vous les trouverez tous classés sous ces deux chefs; et il est très intéressant de remarquer que, soit dans le chap. 8 de lâExode, soit dans le chap. 1 de Jacques, la séparation dâavec le monde est présentée comme une qualité indispensable dans le vrai service de Dieu. Rien de ce qui est souillé par le contact du «présent siècle mauvais» ne peut être acceptable devant Dieu, ni recevoir de sa main ce sceau «pur et sans tache». «Sortez du milieu dâeux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai; et je vous serai pour Père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant» (2 Cor. 6:17, 18).
Il nây avait point en Ãgypte de lieu de réunion pour lâÃternel et son peuple racheté; la délivrance et la séparation de lâÃgypte étaient pour Israël une seule et même chose. Dieu avait dit; «Je suis descendu pour le délivrer» (Exo. 3:8), et rien moins que cela nâaurait pu satisfaire Dieu ou le glorifier. Un salut, qui eût laissé le peuple en Ãgypte, nâaurait pas pu être le salut de Dieu. De plus, nous avons à nous souvenir que le dessein de lâÃternel dans le salut dâIsraël, aussi bien que dans la destruction de Pharaon, était que «son nom fût publié dans toute la terre» (Exo. 9:16). Or quelle déclaration de son nom ou de son caractère y aurait-il eu, si son peuple avait dû entreprendre de lui rendre culte en Ãgypte? Il nây eût eu aucun témoignage ou quâun témoignage entièrement faux. Il était donc absolument nécessaire, pour que le caractère de Dieu fût pleinement et fidèlement manifesté, que son peuple fût entièrement délivré et complètement séparé de lâÃgypte; et il est tout aussi nécessaire maintenant, pour quâun témoignage clair et sans équivoque soit rendu au Fils de Dieu, que tous ceux qui sont réellement à lui soient séparés du présent siècle mauvais. Telle est la volonté de Dieu, et câest pour cela que Christ sâest donné lui-même, selon ce que nous lisons: «Grâce et paix à vous, de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ, qui sâest donné lui-même pour nos péchés, en sorte quâil nous retirât du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, auquel soit la gloire au siècle des siècles! Amen». (Gal. 1:3-5).
Les Galates commençaient à sâadonner à une religion charnelle et mondaine, une religion dâordonnances, une religion de «jours, de mois, de temps et dâannées»; et lâapôtre, dès les premiers mots de son épître, leur rappelle que câest pour délivrer son peuple de tout ce système-là , que le Seigneur Jésus sâest donné lui-même. Il faut que le peuple de Dieu soit un peuple séparé, non point sur le principe dâune plus grande sainteté personnelle que celle dâautrui, mais parce quâil est son peuple, et pour quâil réponde intelligemment au but miséricordieux que Dieu sâest proposé en le mettant en rapport avec Lui-même et en lâassociant à son nom. Un peuple qui eût vécu encore au milieu des souillures et des abominations de lâÃgypte, nâaurait pas pu être le témoin du Dieu très saint; et ainsi de même, maintenant, celui qui se mêle aux souillures dâune religion mondaine et corrompue ne peut pas être un puissant et fidèle témoin dâun Christ crucifié et ressuscité.
La réponse de Moïse à la première objection de Pharaon est très remarquable: «Moïse dit: Il nâest pas convenable de faire ainsi; car nous sacrifierions, à lâÃternel notre Dieu, lâabomination des Ãgyptiens. Est-ce que nous sacrifierions lâabomination des Ãgyptiens devant leurs yeux, sans quâils nous lapidassent! Nous irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons à lâÃternel, notre Dieu, comme il nous a dit». (Chap. 8:26, 27). «Le chemin de trois jours», câest une séparation réelle de lâÃgypte. Rien moins que cela ne pouvait satisfaire la foi. LâIsraël de Dieu doit être séparé du pays de la mort et des ténèbres, dans la puissance de la résurrection. Il faut que les eaux de la mer Rouge séparent les rachetés de Dieu du pays dâÃgypte avant quâils puissent sacrifier convenablement à lâÃternel. Sâils fussent restés en Ãgypte, ils eussent dû sacrifier à lâÃternel les objets même du culte abominable de lâÃgypte1. Cela est impossible. Il ne pouvait y avoir en Ãgypte ni tabernacle, ni temple, ni autel; il nây avait pas, dans toute lâétendue du pays, de lieu pour aucune de ces choses. De fait, comme nous le verrons ci-après, Israël ne fit entendre aucun chant de louange, jusquâà ce que lâassemblée tout entière fût parvenue, dans la puissance dâune rédemption accomplie, au bord de la mer Rouge, qui est vers le pays de Canaan. Il en est exactement de même maintenant. Il faut que le croyant sache où la mort et la résurrection du Seigneur Jésus lâont placé pour toujours, avant quâil puisse être un adorateur intelligent, un serviteur approuvé, un vrai et fidèle témoin.
1 Lâexpression «abomination» se rapporte à ce que les Ãgyptiens adoraient.
Il ne sâagit pas ici de la question de savoir si lâon est enfant de Dieu et partant sauvé. Un grand nombre dâenfants de Dieu sont loin de connaître le plein résultat de la mort et de la résurrection de Christ pour ce qui les concerne. Ils ne saisissent pas cette vérité précieuse, que la mort de Christ a aboli pour toujours leurs péchés (Héb. 9:26) et quâils sont les heureux participants de sa vie de résurrection, avec laquelle le péché ne peut avoir absolument rien à faire. Christ a été fait malédiction pour nous, non pas, comme quelques-uns voudraient nous lâenseigner, en naissant sous la malédiction dâune loi violée, mais en étant pendu au bois. (Comp. attentivement Deut. 21:23 dt 21.22-23; Gal. 3:13 gl 3.13-14). Nous étions sous la malédiction, parce que nous étions dans nos péchés ou que nous nâavions pas gardé la loi; mais Christ, lâhomme parfait, ayant magnifié la loi et lâayant rendue honorable (Ãsaïe 42:21 es 42.21), par le fait même quâil obéit parfaitement à la loi, devint malédiction pour nous, étant pendu au bois. Ainsi dans sa vie, il a magnifié la loi de Dieu; et dans sa mort, il a porté la malédiction pour nous. Il nây a donc maintenant ni péché, ni malédiction, ni colère, ni condamnation pour le croyant; et bien quâil doive comparaître devant le tribunal de Christ, ce tribunal lui sera tout aussi favorable alors, que le trône de grâce lâest maintenant. Le tribunal manifestera sa vraie condition, savoir quâil nâexiste rien contre lui; ce quâil est, câest Dieu qui lâa opéré. Il est lâouvrage de Dieu. Dieu est venu à lui quand il était dans un état de mort et de condamnation, et il a été rendu exactement tel que Dieu voulait quâil fût. Câest le juge lui-même qui a effacé tous ses péchés et qui est sa justice, en sorte que le tribunal du jugement ne peut que lui être favorable; bien plus, il trouvera là la déclaration publique et solennelle, faite au ciel, à la terre et à lâenfer, que celui qui est lavé de ses péchés dans le sang de lâAgneau, est aussi net quâil est possible à Dieu de le rendre. (Voyez Jean 5:24 j 5.24; Rom. 8:1 rm 8.1-2; 2 Cor. 5:5, 10, 11 2cr 5.1-11; Ãph. 2:10 ep 2.8-10). Tout ce quâil y avait à faire, Dieu lui-même lâa fait; et assurément il ne condamnera pas sa propre Åuvre. La justice qui était requise, Dieu lui-même lâa fournie; lui, certainement, nây trouvera aucun défaut. La lumière du siège judiciaire sera assez éclatante pour dissiper toutes les vapeurs et tous les nuages qui pourraient obscurcir les gloires incomparables et les vertus éternelles qui appartiennent à la croix, et pour montrer que le croyant est «tout net» (Jean 13:10 j 13.10-11; 15:3 j 15.1-3; Ãph. 5:27 ep 5.25-27).
Câest pour nâavoir pas saisi, dans la simplicité de la foi, ces vérités fondamentales, quâun grand nombre dâenfants de Dieu se plaignent de ne pas posséder une paix assurée; dâéprouver des variations constantes dans leur état spirituel, des hauts et des bas perpétuels dans leur expérience. Chaque doute dans le cÅur dâun chrétien est un déshonneur fait à la parole de Dieu et au sacrifice de Christ. Câest parce quâil ne se tient pas, déjà dès à présent, dans la lumière qui reluira du siège judiciaire, que le chrétien est tourmenté par des doutes ou par des craintes. Et encore ces fluctuations et ces incertitudes, que tant de personnes ont à déplorer, ne sont comparativement que des conséquences légères, en tant quâelles nâaffectent que lâexpérience de ces personnes; les effets quâelles produisent sur leur culte, leur service et leur témoignage sont infiniment plus graves, en tant que la gloire du Seigneur y est intéressée. Mais, hélas! généralement parlant, on pense peu à la gloire du Seigneur, parce que lâobjet principal, le but et la fin, pour la plupart des chrétiens de profession, câest le salut personnel. Nous sommes très portés à considérer comme essentiel tout ce qui se rapporte à nous-mêmes, tandis que tout ce qui ne se rapporte quâà la gloire de Christ en nous et par nous est envisagé comme non-essentiel, comme secondaire.
Il est bon cependant de saisir clairement que la même vérité qui donne à lââme une paix assurée, la met en état de rendre un culte intelligent, un service agréable et un témoignage efficace. Dans le chap. 15 de la première épître aux Corinthiens, lâapôtre présente la mort et la résurrection de Christ comme le grand fondement de toutes choses. «Or je vous fais savoir, frères, lâévangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, et dans lequel vous êtes, par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous tenez ferme la parole que je vous ai annoncée, à moins que vous nâayez cru en vain. Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que jâai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ãcritures, et quâil a été enseveli, et quâil a été ressuscité le troisième jour, selon les Ãcritures». (Vers. 1-4). Tel est lâÃvangile! Un Christ mort et ressuscité est le fondement du salut. «Il a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification». (Rom. 4:25). Voir, des yeux de la foi, Jésus cloué à la croix et assis sur le trône, est quelque chose qui doit donner à la conscience une paix solide, et au cÅur une parfaite liberté. Nous pouvons regarder dans la tombe et la voir vide, nous pouvons regarder le trône en haut et le voir occupé, et continuer notre chemin tout joyeux. Le Seigneur Jésus a réglé toutes choses sur la croix en faveur de son peuple; et la preuve quâil lâa fait, câest quâil est maintenant assis à la droite de Dieu. Un Christ ressuscité est la preuve éternelle dâune rédemption accomplie; et si la rédemption est un fait accompli, la paix du croyant est une vraie et stable réalité. Ce nâest pas nous qui avons fait la paix, et jamais nous nâaurions pu la faire; tout effort même, de notre part dans ce sens, nâeût servi quâà manifester dâune manière plus évidente encore que nous étions des gens agissant à lâencontre de la paix. Mais Christ, ayant fait la paix, par le sang de sa croix, a pris place dans les hauts lieux, triomphant de tout ennemi. Par lui, Dieu «annonce la bonne nouvelle de la paix». La parole de lâÃvangile porte cette paix; et lââme qui croit lâévangile a la paix, une paix établie devant Dieu, car Christ est sa paix. (Voyez Act. 10:36 ac 10.34-37; Rom. 5:1 rm 5.1-2; Ãph. 2:14 ep 2.13-16; Col. 1:20 cl 1.19-20). De cette manière Dieu, non seulement a satisfait aux exigences de sa gloire, mais encore, en le faisant, il a ouvert un chemin par lequel son amour infini peut descendre jusquâau plus coupable de la coupable race dâAdam.
Ensuite, quant au résultat pratique, la croix de Christ a non seulement ôté les péchés du croyant, mais elle a encore rompu pour toujours le lien qui le rattachait au monde, en vertu de quoi il a le privilège de pouvoir considérer le monde comme une chose crucifiée, et dâêtre estimé par le monde comme un crucifié. Telle est la position respective du croyant et du monde lâun vis-à -vis de lâautre. Ils sont crucifiés lâun à lâautre. Le jugement, porté sur Christ par le monde, a été exprimé, par la position dans laquelle le monde a, de propos délibéré, placé Christ. Le monde fut appelé à choisir entre Christ et un meurtrier. Il donna au meurtrier la liberté et cloua Christ à la croix entre deux brigands. Or si le croyant marche sur les traces de Christ, sâil se pénètre de son esprit, et le manifeste, il occupera la même place que Christ dans lâestimation du monde; et de cette manière, il connaîtra non seulement que, quant à sa position devant Dieu, il est crucifié avec Christ, mais il sera amené à réaliser ce fait dans sa marche et son expérience de tous les jours.
Mais, tandis que la croix a ainsi rompu le lien qui unissait le chrétien et le monde, la résurrection a introduit celui qui croit dans la puissance de nouveaux liens et de nouvelles relations. Si, à la croix, nous voyons le jugement du monde à lâégard de Christ, nous voyons, dans la résurrection, le jugement de Dieu. Le monde a crucifié Christ, mais «Dieu lâa haut élevé» (Phil. 2:9). Lâhomme lui a donné la place la plus basse, Dieu lui a donné la place la plus élevée; et puisque le croyant est appelé à une pleine communion avec Dieu, dans ses pensées à lâégard de Christ, il partagera la place que le monde a faite à Christ, et il pourra, de son côté, regarder le monde comme une chose crucifiée. Si donc, le croyant est sur une croix et le monde sur une autre, la distance morale qui les sépare est considérable en effet. Et si la distance est considérable en principe, elle devrait lâêtre en pratique aussi. Le monde et le chrétien ne devraient avoir absolument rien en commun; et ils nâauront rien en commun, si ce nâest pour autant que le chrétien renie son Seigneur et Maître. Le croyant se montre infidèle à Christ en proportion de la communion quâil entretient avec le monde.
Tout cela est assez clair; mais, cher lecteur, où cela nous place-t-il quant à ce qui concerne le monde? Assurément, en dehors de lui, et cela complètement. Nous sommes morts au monde et vivants avec Christ. Nous sommes à la fois participants de sa rejection par la terre et de son acceptation dans le ciel; et la joie de cette acceptation nous fait compter pour rien lâépreuve qui se rattache à la rejection. Ãtre rejeté de la terre, sans savoir que jâai une place et une part dans le ciel, serait pour moi insupportable; mais quand les gloires du ciel absorbent les regards de lââme, très peu de la terre suffit. Mais on demandera peut-être: «Quâest-ce que le monde?» â Il serait difficile de trouver une expression aussi vague et mal déterminée que celle de «monde» ou de «mondanité», parce que nous sommes en général enclins à faire commencer la mondanité à un ou deux degrés au-dessus du point où nous nous trouvons nous-mêmes. La parole de Dieu, cependant, définit avec une parfaite précision ce que câest que «le monde», quand elle le caractérise par «ce qui nâest pas du Père» (1 Jean 2:15, 16 1j 2.15-17). Ainsi, plus ma communion avec le Père sera profonde, plus aussi sera exercé mon discernement à lâégard de ce qui est du monde. Telle est la manière dâenseigner de Dieu. Plus vous vous réjouissez dans lâamour du Père, plus aussi vous rejetez le monde. Mais qui est-ce qui révèle le Père? Câest le Fils. Et il le fait par la puissance du Saint Esprit. Câest pourquoi, plus je sais, dans la puissance dâun Esprit non contristé, mâabreuver dans la révélation que le Fils fait du Père, plus mon discernement de ce qui est du monde est juste. Câest à mesure que le royaume de Dieu gagne du terrain dans le cÅur, que le jugement à lâégard de la mondanité devient plus juste. On ne peut guère définir la mondanité; elle est, comme quelquâun lâa dit, graduellement nuancée depuis le blanc jusquâau noir le plus obscur. Vous ne pouvez pas poser une limite et dire: «ici commence la mondanité»; mais la vive et exquise sensibilité de la nature divine recule devant elle, et tout ce dont nous avons besoin, câest de marcher dans la puissance de cette nature, afin de nous tenir éloignés de toute forme de mondanité. «Marchez par lâEsprit, et vous nâaccomplirez point la convoitise de la chair». (Gal. 516). Marchez avec Dieu et vous ne marcherez pas avec le monde. De froides distinctions, des règles sévères, ne sont ici dâaucune efficacité. Câest la puissance divine quâil nous faut. Nous avons besoin de comprendre la signification et lâapplication spirituelle du «chemin de trois jours dans le désert», lequel nous sépare pour toujours non seulement des fours à briques et des commissaires de lâÃgypte, mais aussi de ses temples et de ses autels.
La seconde objection de Pharaon participait à un haut degré du caractère et de la tendance de la première. «Et le Pharaon dit: Je vous laisserai aller, et vous sacrifierez à lâÃternel, votre Dieu, dans le désert; seulement ne vous éloignez pas trop en vous en allant». (Chap. 8:28). Sâil ne pouvait pas garder les Israélites en Ãgypte, il voulait au moins chercher à les tenir près des frontières, de manière à pouvoir agir sur eux par les diverses influences du pays. Le peuple pourrait être ainsi ramené, et le témoignage plus effectivement anéanti que si Israël nâeût jamais quitté lâÃgypte. Les personnes qui retournent au monde, après avoir paru lâabandonner, nuisent beaucoup plus à la cause de Christ que si elles étaient toujours restées dans le monde; car elles confessent virtuellement que, ayant essayé des choses divines, elles ont découvert que les choses terrestres sont meilleures et plus satisfaisantes.
Ce nâest pas tout. Lâeffet moral de la vérité sur la conscience des gens inconvertis reçoit un sérieux échec par ceux qui, après avoir fait profession dâabandonner le monde, retournent aux choses quâils semblaient avoir laissées. Non pas que de semblables cas fournissent à qui que ce soit la moindre autorisation à rejeter la vérité de Dieu, attendu que chacun est responsable pour lui-même et aura à rendre compte pour lui-même à Dieu. Mais lâeffet produit, à cet égard, est toujours mauvais. «Car, si, après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, étant de nouveau enlacés, ils sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première; car il leur eût mieux valu nâavoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après lâavoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné». (2 Pierre 2:20, 21).
Câest pourquoi, si lâon ne veut pas «sâen aller entièrement», mieux vaut ne pas bouger du tout. LâEnnemi ne lâignorait pas; de là sa seconde objection. Le maintien dâune position de voisinage répond admirablement bien à ses desseins. Ceux qui ne savent pas prendre une position décidée sont toujours faibles et inconséquents; et, de fait, leur influence, quelle quâelle soit, porte dâun côté entièrement faux.
Il est très important de bien saisir que le but de Satan, dans chacune de ces objections, était de mettre obstacle au témoignage, qui ne pouvait être rendu au nom du Dieu dâIsraël que par «un pèlerinage de trois jours au désert». Câétait là , en toute vérité, «sâéloigner», aller bien plus loin que Pharaon ne pouvait se lâimaginer, ou quâil nâaurait pu suivre Israël. Et quel bonheur ce serait, si tous ceux qui font profession de sortir de lâÃgypte sâen éloignaient ainsi véritablement, dans lâesprit de leur entendement et par lâélévation de leur caractère; sâils savaient bien reconnaître la croix et la tombe de Christ comme formant la limite entre eux et le monde! Nul homme ne peut par la seule énergie de sa nature se placer sur ce terrain-là . Le Psalmiste a pu dire: «Nâentre pas en jugement avec ton serviteur, car devant toi nul homme vivant ne sera justifié». (Ps. 143:2). Il en est de même pour ce qui regarde la séparation vraie et effective dâavec le monde. «Nul homme vivant» ne peut la réaliser. Ce nâest que comme «mort avec Christ», et «ressuscité avec lui par la foi en lâopération de Dieu» (Col. 2:12 cl 2.11-12), que lâon peut être «justifié» devant Dieu ou séparé du monde. Voilà ce que lâon peut appeler «sâéloigner». Puissent tous ceux qui font profession dâêtre chrétiens et qui sâappellent de ce nom, sâéloigner ainsi! Alors leur lampe donnerait une lumière constante; leur témoignage rendrait un son intelligible; leur marche serait élevée; leur expérience riche et profonde; leur paix coulerait comme un fleuve; leurs affections seraient célestes et leurs vêtements purs. Et par-dessus tout, le nom du Seigneur Jésus serait magnifié en eux, par la puissance du Saint Esprit, selon la volonté de Dieu le Père.
La troisième objection de Pharaon réclame de notre part une attention toute spéciale. «Et on fit revenir Moïse et Aaron vers le Pharaon; et il leur dit: Allez, servez lâÃternel, votre Dieu. Qui sont ceux qui iront? Et Moïse dit. Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles, avec notre menu bétail et avec notre gros bétail; car nous avons à célébrer une fête à lâÃternel. Et il leur dit: Que lâÃternel soit ainsi avec vous, comme je vous laisserai aller avec vos petits enfants! Regardez, car le mal est devant vous. Il nâen sera pas ainsi; allez donc, vous les hommes faits, et servez lâÃternel; car câest là ce que vous avez désiré. Et on les chassa de devant la face du Pharaon». (Chap. 10:8-11). Ici encore, nous voyons que lâEnnemi cherche à porter un coup mortel au témoignage rendu au nom du Dieu dâIsraël. Les parents au désert et les enfants en Ãgypte, quelle affreuse anomalie! Ce nâeût été quâune demi-délivrance, à la fois inutile pour Israël et déshonorante pour le Dieu dâIsraël. Il nâétait pas possible quâil en fût ainsi. Si les enfants fussent restés en Ãgypte, on nâaurait pas pu dire des parents quâils avaient quitté lâÃgypte, attendu que leurs enfants étaient une partie dâeux-mêmes. Tout ce quâon aurait pu dire dâeux en pareil cas, câest quâils servaient en partie lâÃternel et en partie Pharaon. Mais lâÃternel ne pouvait avoir aucune part avec Pharaon, il fallait quâil eût tout ou rien. Câest ici un principe important pour des parents chrétiens. Puissions-nous le prendre sérieusement à cÅur! Câest notre heureux privilège de compter sur Dieu pour nos enfants et de les «élever dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur». (Ãph. 6:4). Nous ne devons nous contenter dâaucune autre portion pour nos enfants, que de celle dont nous jouissons nous-mêmes.
La quatrième et dernière objection de Pharaon se rapportait au gros et au menu bétail. «Et le Pharaon appela Moïse, et dit: Allez, servez lâÃternel; seulement que votre menu et votre gros bétail restent; vos petits enfants aussi iront avec vous». (Chap. 10:24). Avec quelle persévérance Satan disputait à Israël chaque pouce de terrain de son chemin hors de lâÃgypte! Il cherche premièrement à les faire rester dans le pays; ensuite à les faire rester dans le voisinage du pays; puis à retenir une partie du peuple dans le pays; et enfin, quand il ne réussit dans aucune de ces trois tentatives, il cherche à les faire partir sans aucun moyen de servir lâÃternel. Sâil ne peut retenir les serviteurs, il cherche à retenir ce par quoi ils peuvent servir, et à arriver au même but par ce procédé. Sâil ne peut les induire à sacrifier dans le pays, il voudrait les envoyer hors du pays sans victimes pour les sacrifices.
La réponse de Moïse à cette dernière objection nous présente une magnifique exposition des droits souverains de lâÃternel sur son peuple et sur tout ce qui lui appartient. «Et Moïse dit: Tu nous donneras aussi dans nos mains des sacrifices et des holocaustes, et nous les offrirons à lâÃternel, notre Dieu; nos troupeaux aussi iront avec nous; il nâen restera pas un ongle, car nous en prendrons pour servir lâÃternel, notre Dieu; et nous ne savons pas comment nous servirons lâÃternel, jusquâà ce que nous soyons parvenus là ». (Chap. 10:25, 26). Ce nâest que quand les enfants de Dieu savent prendre, par une foi simple et enfantine, la haute position dans laquelle la mort et la résurrection les ont placés, quâils peuvent avoir une intelligence quelque peu exacte des droits de Dieu sur eux. «Nous ne savons pas ce que nous offrirons à lâÃternel jusquâà ce que nous soyons parvenus là »: Israël ne connaissait pas quelles étaient sa responsabilité et les exigences de Dieu jusquâà ce quâil eût fait «le chemin de trois jours». Il ne pouvait pas connaître ces choses au milieu de lâatmosphère corrompue de lâÃgypte. Il faut que la rédemption soit connue comme un fait accompli, avant que lâon puisse avoir en aucune manière une idée juste ou complète de la responsabilité. Tout ceci est parfait et dâune grande beauté. «Si quelquâun veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine». (Jean 7:17). Il faut que, dans la puissance de la mort et de la résurrection, nous soyons complètement hors de lâÃgypte; alors, et seulement alors, nous connaîtrons ce quâest réellement le service du Seigneur. Câest quand, par la foi, nous prenons place dans ces riches et glorieux parvis, dans lesquels le précieux sang de Christ nous introduit; câest quand nous regardons autour de nous et que nous contemplons les résultats variés, excellents et merveilleux de lâamour qui nous a rachetés; câest quand nous considérons attentivement la personne de Celui qui nous a introduits dans ce lieu et qui nous a fait don de toutes ces richesses, que nous sommes pressés de dire avec le poète:
Que mettre aux pieds dâun tel amour?
Que donner au Seigneur pour sa grâce infinie?
Ah! ma vie et mon cÅur sont à lui sans retour.
«Il nâen restera pas un ongle»; ce sont de nobles paroles! LâÃgypte nâest pas le lieu de quoi que ce soit qui appartienne aux rachetés de Dieu: Dieu est digne de tout; «corps, âme, esprit», tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons lui appartient. «Vous nâêtes pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix» (1 Cor. 6:19, 20 1cr 6.19-20); et câest notre heureux privilège de nous consacrer nous-mêmes, avec tout ce que nous possédons, à Celui auquel nous appartenons et que nous sommes appelés à servir. Il nây a rien ici dâun esprit légal. Les paroles: «jusquâà ce que nous soyons parvenus là », sont notre sauvegarde contre ce mal affreux. Nous avons fait «le chemin de trois jours», avant quâun seul mot relatif au sacrifice se soit fait entendre ou ait pu être compris; nous sommes mis en possession pleine et incontestée de la vie de résurrection et de la justice éternelle; nous avons quitté ce pays de mort et de ténèbres; nous avons été amenés à Dieu lui-même, en sorte que nous pouvons jouir de lui, dans la puissance de cette vie quâil nous a donnée, et dans cette sphère de justice dans laquelle nous avons été placés: servir devient ainsi notre joie. Il nây a pas dans le cÅur une seule affection dont Dieu ne soit digne; il nây a pas, dans tout le troupeau, de sacrifice trop précieux pour son autel. Plus nous marcherons près de lui et dans une communion intime avec lui, plus aussi nous estimerons que notre nourriture et notre breuvage sont de faire sa sainte volonté. Le croyant considère comme son plus grand privilège, de servir le Seigneur. Il prend son plaisir dans tout exercice et toute manifestation de la nature divine. Il ne marche pas chargé dâun lourd et pénible joug. Son joug est rompu «à cause de lâonction» (Ãsaïe 10:27 es 10.27); son fardeau a été ôté pour toujours par le sang de la croix, tandis que lui-même, il sâavance «racheté, régénéré et affranchi», en vertu de ces consolantes et encourageantes paroles: «Laisse aller mon peuple».1
1 Nous considérons le contenu du chapitre 11 en connexion avec la sécurité dâIsraël, abrité sous le sang de lâagneau pascal.