Jean les voit, avec lâAgneau, en Sion, au nombre de cent quarante-quatre mille, portant sur leurs fronts le nom de lâAgneau et celui de son Père (1).
Ils meurent en effet, â câest ce quâatteste lâEsprit (Apocalypse 2.7, etc.) â afin quâils se reposentâ¦(la plupart de nos versions effacent cette nuance)â¯; dans leur mort, ils ont ce repos en vue, comme le but auquel Dieu les conduit.
Un autre ange, non pour le distinguer du Messie (verset 14), mais des trois anges des versets 6, 8 et 9, qui annonçaient le jugement.
Cet ange donne le signal de lâacte qui va symboliser le jugement. Il sort du temple (Apocalypse 11.19), dâauprès de Dieu, dont il publie lâordre.
Cet autel est celui des holocaustes. Comparer Apocalypse 8.5, où lâange prend du feu sur cet autel et le jette sur la terreâ¯; image des jugements de Dieu.
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Revelation 14". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/revelation-14.html.
versets 1-20
Plan du commentaire biblique de Apocalypse 14
Les rachetés
Jean les voit, avec lâAgneau, en Sion, au nombre de cent quarante-quatre mille, portant sur leurs fronts le nom de lâAgneau et celui de son Père (1).
Le concert céleste
Il entend du ciel comme le bruit de grosses eaux et la voix de joueurs de harpes. Ils chantent un cantique nouveau que les rachetés seuls peuvent apprendre (2, 3).
Caractères des rachetés
Ils sont purs, fidèles jusquâà la mort, des prémices consacrées à Dieu et au Sauveurâ¯; ils ne mentent pas et nâont aucun défaut (4, 5).
LâAgneau et les rachetés en Sion, le cantique céleste
Verset 1
LâAgneau et ses rachetés, les jugements de Dieu
Versets 1 à 5 â Lâagneau et les rachetés en Sion, le cantique céleste
On sâattendait à une description de la guerre que le dragon avec ses deux alliés va faire aux saints (Apocalypse 12.17â¯; Apocalypse 13.7)â¯; au lieu de cela, un tableau réconfortant qui nous montre les élus rassemblés sous la conduite de leur chef, lâAgneau, sur la montagne de Sion.
LâAgneau, qui apparaissait dans Apocalypse 5.6 «â¯comme immoléâ¯Â», se montre ici comme un roi au milieu de son peuple.
Les cent quarante-quatre mille représentent lâÃgliseâ¯; lâarticle, qui les désignerait comme une apparition connue, manqueâ¯; cependant il est difficile de ne pas les identifier avec ceux qui sont décrits à Apocalypse 7.3-8.
Mais tandis que là ils reçoivent le sceau de Dieu, qui les préservera au sein des épreuves quâils auront à traverser, ici ils se tiennent en repos autour de lâAgneau, sur la montagne de Sion, pendant que le dragon va déchaîner la guerre et que les jugements de Dieu sâexerceront sur le monde.
Dâautres pensent que dans notre chapitre aussi les cent quarante-quatre mille ont encore «â¯la grande tribulationâ¯Â» devant eux. Ils forment lâarmée des saints qui, rangée autour de Christ se prépare à soutenir les assauts du dragon (Apocalypse 13.7) et est encouragée au combat par le chant des anges (verset 3 et suivants). Mais la montagne de Sion peut-elle être, dans la pensée de Jean, la Jérusalem terrestre, puisque câest le temps où «â¯la ville sainte est livrée aux nations qui la foulent aux piedsâ¯?â¯Â» (Apocalypse 11.2) Comparer aussi la note suivante.
Quoi quâil en soit, au milieu des sombres peintures de lâhumanité séduite et corrompue par le péché et des jugements qui vont fondre sur elle, cette échappée sur la paix et la sécurité dont jouissent les rachetés de Christ est consolante et encourageante.
Lââme, encore frémissante des blasphèmes et des persécutions que décrit et prédit le chapitre précédent, sâélève avec délices vers la montagne de Sion, où elle contemple lâAgneau et ses serviteurs. Ceux-ci ont son nom et le nom de son Père écrit sur leur front, signe qui les fait connaître comme des rachetés de Christ, des enfants de Dieu et les met à lâabri du mal et de la destruction (Apocalypse 7.3).
Verset 3
On peut se demander si le cantique nouveau est chanté par les anges ou par les cent quarante-quatre mille.
Comme ceux qui chantent sont devant le trône, la première supposition est plus naturelle.
Dâautre part, les cent quarante-quatre mille ont pu apprendre le cantique, ce qui fait penser quâils joignent leurs voix à celles des anges. Le cantique est celui de la rédemption (Apocalypse 5.10-12)â¯; câest pourquoi les rachetés seuls peuvent lâapprendreâ¯; eux seuls comprennent ce que lâAgneau a fait pour eux et ont le cÅur rempli de lâamour du Père (Romains 5.1-15).
Ils ont été rachetés de la terre, câest-à -dire séparés, retirés, par la rédemption, du sein dâun monde destiné à périr.
Comparer une expression synonyme, mais plus précise, au verset suivant.
Verset 5
Le pronom démonstratif ceux-là , trois fois répété en grec, selon le style solennel du cantique, ne désigne pas trois catégories de rachetés, mais relève chez les mêmes personnages trois qualités qui les distinguentâ¯:
Enfin, lâauteur caractérise leur sanctification parfaite en leur appliquant (verset 5)â¯:
Verset 6
LâÃvangile éternel
Jean voit un ange traverser le ciel, porteur dâun Ãvangile éternel destiné à toutes les nations. Il annonce le jugement et invite les hommes à adorer le Créateur (6, 7).
Chute de Babylone
Un second ange proclame la chute de la grande ville qui a entraîné les nations à lâidolâtrie (8).
Châtiment des adorateurs de la bête
Un troisième, ange déclare que ceux qui adorent la bête et reçoivent sa marque seront tourmentés sans trêve sous les yeux des anges et de lâAgneau (9-11).
Exhortation
Câest le moment pour les saints de montrer leur patience et leur foi en Jésus. Une voix du ciel ordonne à Jean dâécrire le bonheur de ceux qui meurent dans le Seigneur. LâEsprit déclare quâils obtiennent le repos et la récompense de leurs travaux (12, 13).
Trois anges messagers du jugement (6-13)
Verset 7
Un autre ange, par opposition à ceux qui chantaient dans le ciel (versets 2 et 3). Il volait par le milieu du ciel, comme lâaigle de Apocalypse 8.13, parce que son message est destiné à tous ceux qui habitent sur la terre.
Le message est appelé un Ãvangile éternel. Ce mot, sans article, ne saurait sâentendre de lâÃvangile en général, de la bonne nouvelle du salut qui doit être annoncée à tous les peuples avant que vienne la fin (Matthieu 24.14). Encore moins lâauteur se représente-t-il lâange tenant à la main un livre où seraient contenus les écrits du Nouveau Testament.
Ce quâil qualifie dâÃvangile éternel, câest lâannonce de la fin imminente, du jugement dont lâheure est venue (verset 7), de lâentier accomplissement des desseins de Dieu. Cette annonce, il peut la considérer comme une bonne nouvelle (comparer Apocalypse 10.7), parce que lâheure du jugement sera pour les élus lâheure de la délivrance (Apocalypse 6.10) et parce que ce message de jugement est accompagné dâun suprême appel à la conversion, adressé à tous les hommes et qui les invite à donner gloire à Dieu. Cet Ãvangile est éternel, parce que le fait annoncé est irrévocable et prolongera ses conséquences dans lâéternité.
Verset 8
Un second ange annonce la chute de Babylone la grande. Cette épithète, empruntée à Daniel 4.30 est constamment accolée au nom de Babylone (Apocalypse 17.5, etc.). Babylone, câest Rome (Apocalypse 17.9, noteâ¯; comparez 1 Pierre 5.13, 1re note). Sa chute est célébrée par anticipation (dans des termes pris dans Ãsaïe 21.9), elle sera décrite dans les visions de Apocalypse 17 et Apocalypse 18.
Dans lâénoncé du crime de Babylone, deux images Sont entremêléesâ¯: Babylone, assimilée à une courtisane, a abreuvé et enivré toutes les nations du vin de sa fornication, câest-à -dire les a entraînées dans lâidolâtrie (comparer Jérémie 51.7 et tous les passages où le culte des faux dieux est appelé adultère et fornication).
Le vin dont elle les abreuve est appelé vin de la fureur. Plusieurs interprètes pensent que le mot fureur se rapporte à la colère divine que Babylone attire sur les nations (comparez Jérémie 25.15). Mais comment ce vin enivrerait-il les nationsâ¯? Ce mot exprime plutôt lâardeur de la passion impure.
La fureur de la fornication de Babylone forme antithèse avec la fureur de Dieu, dont il sera parlé au verset 10.
Verset 10
Après la chute de Babylone, le châtiment de ses adorateurs. Pour les images du verset 9, comparez Apocalypse 13.4â¯; Apocalypse 13.14-16, notes.
Boire du vin de la fureur de Dieu, câest encourir ses plus terribles jugements (Jérémie 25.15â¯; Ãsaïe 51.17â¯; Psaumes 75.9).
Ces jugements, nul des coupables ne pourra les éviterâ¯; câest ce quâindique lâemploi du singulierâ¯: si quelquâun adore⦠lui aussi, comme Babylone, boiraâ¦
Ce vin est versé pur (grec préparé, littéralement mêlé, sans mélange), contrairement à lâusage des anciens de boire le vin coupé dâeauâ¯; le jugement ne sera tempéré dâaucune miséricorde.
Lâauteur revient au pluriel (A, etc.â¯; Codex Sinaiticus Câ¯; Q. ont le singulier) pour décrire les tortures communes à tous les réprouvésâ¯: ils seront tourmentés dans le feu et le soufre (comparez Apocalypse 19.20), et cela, en présence des saints anges et en présence de lâAgneau, qui leur apparaîtront dans la gloire et dont la vue augmentera leurs regrets et leurs souffrances (Luc 16.23 et suivants).
Verset 11
La fumée est produite par le feu et le soufre où ils sont tourmentés (verset 10).
Pour cette image de la fumée qui sâélève éternellement, comparez Ãsaïe 34.10.
Leur supplice est sans fin et ne leur laisse jamais de repos (Matthieu 11.28).
Les quatre êtres vivants de même ne cessent jour et nuit de louer Dieu (Apocalypse 4.8). Lâauteur rappelle encore la cause de leur condamnationâ¯: ils adorent la bête, etc. Ces paroles répétées à la fin de ce morceau, étaient un solennel avertissement aux chrétiens qui auraient été tentés de fléchir dans les persécutions imminentes (versets 12 et 13).
En présence des redoutables perspectives quâouvrait la description précédente, Jean exhorte les saints à la patience, à la persévérance (comparer Apocalypse 13.10). Celle-ci leur sera rendue plus aisée par la certitude que le jugement va intervenir.
Les saints sont caractérisés comme ceux qui gardent les commandements de Dieu (Apocalypse 12.17) et la foi en Jésus, câest ainsi quâil convient de traduire, plutôt queâ¯: la foi de Jésus.
Verset 13
Une voix du ciel, peut-être celle de Christ (Apocalypse 10.4), ordonne à Jean dâécrire spécialement lâimportante déclaration qui va suivre.
Mourir dans le Seigneur, ce nâest pas exclusivement subir le martyreâ¯; câest, dâune manière générale, mourir dans la foi en Jésus (Apocalypse 14.12â¯; 1 Thessaloniciens 4.16â¯; 1 Corinthiens 15.20).
Dès maintenant ne se rapporte pas à ceux qui meurent, mais à heureux. Ils sont heureux dès maintenant, non seulement parce que, au jour du jugement, la récompense leur sera décernée (Apocalypse 11.18), mais dès lâinstant de leur mort ils seront et demeureront avec leur Sauveur en qui ils seront morts (Luc 23.43â¯; Philippiens 1.23).
Ils meurent en effet, â câest ce quâatteste lâEsprit (Apocalypse 2.7, etc.) â afin quâils se reposentâ¦(la plupart de nos versions effacent cette nuance)â¯; dans leur mort, ils ont ce repos en vue, comme le but auquel Dieu les conduit.
Ils se reposent de leurs travaux (grec peines, fatigues), peut-être, dâaprès Apocalypse 2.2, des efforts quâils ont dû faire pour résister aux assauts de Satan. Leur repos contraste avec la condition des réprouvés, qui ne trouvent de repos ni jour ni nuit (verset 11). Leurs Åuvres, fruits de leur foi et de lâEsprit de Dieu en eux, leurs renoncements, leurs sacrifices, leurs victoires dans les tentations, leurs actes dâamour les suivent, parce que câest dâaprès ces Åuvres quâils sont jugés et que leur destinée éternelle est arrêtée (Matthieu 25.31 et suivantsâ¯; 2 Corinthiens 5.10).
Verset 14
La moisson
Jean voit une nuée blanche et quelquâun assis dessus, portant une couronne dâor et une faux en sa main. Un ange lâinvite à faire passer la faux sur la terre et à moissonner et la terre fut moissonnée (14-16).
La vendange
Un ange sort du temple, tenant une serpette ; un autre ange sort de lâautel et lui crie de mettre la serpette aux grappes de la vigne, car les raisins sont mûrs. La vendange est jetée dans la cuve de la colère de Dieu, foulée hors de la ville et il en coule du sang qui monte jusquâaux freins des chevaux (17-20).
La moisson et la vendange (14-20)
Avant la grande scène du jugement, le voyant contemple deux actes symboliques qui préfigurent ce jugement sous la double image de la moisson (versets 14-16) et de la vendange (versets 17-20).
Cette désignationâ¯: quelquâun qui ressemblait à un fils dâhomme ne saurait sâappliquer quâau Messie (Daniel 7.13â¯; Apocalypse 1.7). Câest le Seigneur lui-même portant la couronne dâor, emblème de la victoire (Apocalypse 4.4).
Des interprètes contestent que ce personnage soit le Christ, parce quâil reçoit un ordre dâun ange (verset 15) et parce que lâaction parallèle (verset 17 et suivants) est accomplie par «â¯un autre angeâ¯Â». Nous aurions donc ici un ange égarement. Mais lâallusion évidente à Daniel 7.13 ne permet pas de douter que lâauteur ne pensât au Fils de lâhomme.
Verset 15
Un autre ange, non pour le distinguer du Messie (verset 14), mais des trois anges des versets 6, 8 et 9, qui annonçaient le jugement.
Cet ange donne le signal de lâacte qui va symboliser le jugement. Il sort du temple (Apocalypse 11.19), dâauprès de Dieu, dont il publie lâordre.
Verset 16
Grecâ¯: Envoie ta faux,â¦jeta la faux, expressions imitées de lâhébreu et qui signifient simplement mettre la faux à la moisson, ou commencer à moissonner.
La vendange (verset 18) représente évidemment le châtiment des méchants. En est-il de même de la moisson, comme la plupart des interprètes le concluent de Joël 3.13, dâoù cette double image est tiréeâ¯? Ou bien la moisson est-elle le moment où le bon grain sera rassemblé par la main du Sauveur et de ses anges, selon dâautres passages de lâécriture, par exemple Matthieu 13.39â¯?
Il nây a rien dans le texte qui décide absolument la question. Deux circonstances, toutefois, sembleraient indiquer quâil sâagit ici des élus de Dieu recueillis par le Sauveurâ¯: dâabord, la nuée blanche (verset 14), resplendissante, qui paraîtrait sombre si elle annonçait les orages du jugementâ¯; puis, le fait que lâaction est accomplie par le Seigneur lui-même et non par un ange, comme la suivante (Jean 14.3)
Verset 17
Cet autel est celui des holocaustes. Comparer Apocalypse 8.5, où lâange prend du feu sur cet autel et le jette sur la terreâ¯; image des jugements de Dieu.
Lâange qui a pouvoir sur le feu paraît être préposé à cet élémentâ¯; comparez lâange des eaux (Apocalypse 16.5, note) et les anges des quatre vents (Apocalypse 7.1). Lâauteur se représente probablement cet ange comme ayant sa demeure dans lâautel des holocaustes, puisquâil nous dit quâil en sortit.
Verset 20
Apocalypse 19.15â¯; Joël 3.13â¯; Ãsaïe 63.3. Chez les anciens, on foulait, en le piétinant, le raisin pour en extraire le jusâ¯; usage qui sâest conservé dans tout le midi de lâEurope. Cette action symbolise chez les prophètes les jugements de Dieu.
Le jugement est exécuté hors de la ville, de la cité de Dieu, de Jérusalem. Câest une bataille qui fait couler le sang a flotsâ¯: de la cuve il sortit du sang, en si prodigieuse quantité quâil monte jusquâaux freins des chevaux. Par une substitution des images très naturelle (Genèse 49.11â¯; Deutéronome 32.14), le jus rouge du raisin devient du sang. Celui-ci couvre un espace de mille six cents stades, la longueur approximative de la Palestine, qui est probablement désignée ainsi comme le champ de bataille.
Dâautres voient dans 1600 un nombre symboliqueâ¯: 40 multiplié par 40â¯; or 40 est le chiffre de la durée des épreuves ou des châtiments infligés par Dieu (Nombres 14.33 suivantsâ¯; Ãzéchiel 4.6â¯; Ãzéchiel 29.11 et suivantsâ¯; Matthieu 4.1 et suivants).
Ou, ce qui paraît préférable, car il sâagit ici, non de durée, mais dâespace, 1600 est composé de 4 fois 4 multiplié par 100. Or 4 est le nombre du mondeâ¯; 100 indique la consommation du jugement exercé sur le monde. Ce chiffre de 1600 fait pendant au nombre 144 000 (12 fois 12 multiplié par 1000) qui représente la totalité des élus.