Gradation aussi dans la nature des mauvais traitements que les vignerons infligent à ces serviteursâ¯: battre et renvoyer à videâ¯; meurtrir et outragerâ¯; enfin tuer.
Logiquement, les trois premières phrases de ce verset devraient être construites ainsiâ¯: «â¯Ils cherchaient à le saisirâ¯; car ils avaient compris, etc.â¯; mais ils craignaient la fouleâ¯Â».
Grecâ¯: qui veulent se promener en longue robe et ce verbe a aussi pour objet tout ce qui suitâ¯: les salutations, les premiers sièges, les premières places.
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Mark 12". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/mark-12.html.
versets 1-44
Verset 1
Voir, sur cette parabole, Matthieu 21.33-46, notesâ¯; comparerâ¯: Luc 20.9-19.
Quels sont les auditeurs de Jésus désignés par ce pronom leur�
Selon notre évangile, il nây a pas de doute quâil ne sâadresse aux sacrificateurs et aux scribes envoyés en députation auprès de lui (Marc 11.27), car cette parabole se rattache immédiatement à lâentretien qui eut lieu à cette occasion (Voir, du reste, verset 12).
Dans Matthieu, cette liaison du discours est encore plus évidente, car, après avoir adressé à ces mêmes hommes la similitude des deux fils, il continue en ces termesâ¯: «â¯Ãcoutez une autre paraboleâ¯Â».
Luc (Luc 20.9) dit que Jésus sâadresse au peupleâ¯; cela est également dans la situation, puisque le peuple que Jésus enseignait sous les portiques du temple, quand la députation vint le trouver (Marc 11.27, note), lâentourait encore et assistait à lâentretien avec les délégués du sanhédrin.
Verset 2
Des fruits de la vigne, câest-Ã -dire une partie des fruits.
Telle est aussi lâexpression de Lucâ¯; elle signifie que le maître avait accordé avec les vignerons quâil recevrait une certaine quantité des produits de la vigne, tandis quâeux-mêmes garderaient le reste pour leur travail.
Il y a une légère différence dans Matthieu, qui dit dâune manière plus absolueâ¯: les fruits, ou même ses fruits. Dans ce cas, le maître aurait recueilli tous les produits et payé les vignerons pour leur labeur. Dans lâun et lâautre cas, ce que le propriétaire attend des vignerons ce nâest pas de lâargent, mais des produits de la vigne. Ce détail nâest pas sans importance pour le sens de la parabole.
Verset 4
Le texte reçu avec A, C, majuscules porteâ¯: «â¯lui meurtrirent la tête en le lapidant et le renvoyèrent outragéâ¯Â».
La première variante est une glose tirée de Matthieu, la seconde est formée dâaprès le verset 3.
Verset 5
Lâenvoi de ces serviteurs, que Matthieu raconte sommairement, est ici exposé en détail, avec une double gradation quâil faut observerâ¯: gradation dans la longue patience du maître, qui envoie successivement trois serviteurs, puis, successivement encore, plusieurs autres.
Gradation aussi dans la nature des mauvais traitements que les vignerons infligent à ces serviteursâ¯: battre et renvoyer à videâ¯; meurtrir et outragerâ¯; enfin tuer.
Ces serviteurs représentent la longue suite de prophètes que Dieu envoya à son peuple sous lâancienne alliance pour recueillir au milieu de lui des fruits de repentance, dâobéissance et dâamour. Elle peint dâune manière non moins fidèle lâendurcissement croissant de ce peuple, qui va mettre le comble à son inimitié contre Dieu (verset 6).
Verset 6
Le texte reçu porteâ¯: «â¯Ayant donc encore un fils unique, son bien-aimé, il lâenvoya, lui aussi vers eux, le dernierâ¯Â».
Les mots soulignés marquent des variantes de peu dâimportance.
Câest le trait solennel, émouvant du récit de Jésus.
Marc et Luc le font admirablement ressortir, chacun à sa manière. Câest le suprême effort de la tendre miséricorde de Dieu. Qui ne se rappellerait, en lisant ces mots, la grande parole de Jésusâ¯: (Jean 3.16) «â¯Dieu a tellement aimé le monde quâil a donné son Fils uniqueâ¯!â¯Â»
Verset 7
Quelle révélation de ce qui se passait dans le cÅur des adversaires, auditeurs de Jésusâ¯! Leur but principal, en mettant à mort le Messie envoyé de Dieu, était précisément de rester en possession de la théocratie, des avantages, de lâinfluence, des honneurs quâelle leur donnait et quâils craignaient de perdre.
Dans tous les temps, les ennemis du Sauveur ont le sentiment plus ou moins conscient quâen se débarrassant de lui, de sa vérité, de son autorité, ils resteront en possession dâeux-mêmes, de leurs intérêts terrestres et de leur orgueilleuse indépendance vis-à -vis de Dieu.
Verset 8
Matthieu et Luc rangent ces deux actions dans un ordre inverseâ¯: «â¯le jetèrent hors de la vigne et le tuèrentâ¯Â».
Dans le récit de la parabole, cette différence nâa aucune importanceâ¯; seulement, lâordre adopté par Marc serait un argument contre lâidée que Jésus fait ici allusion aux circonstances particulières de sa mort.
Sans doute, il fut crucifié hors de Jérusalemâ¯; mais Jérusalem nâest pas la vigne qui, dans la parabole, représente le royaume de Dieu (Matthieu 21.43).
Ce qui a donné lâidée de rapprocher ce trait de la parabole du fait que Jésus fut crucifié hors de la ville, câest une parole de lâépître aux Hébreux (Hébreux 13.12).
Verset 9
Selon Marc et Luc, câest Jésus qui fait la question et la réponse. Dans Matthieu, ce sont les adversaires eux-mêmes qui, interrogés par le Seigneur, sont forcés de prononcer une sentence de condamnation sur les vignerons, ignorant dans leur aveuglement que cette sentence retombait directement sur leurs propres têtes.
Quelques interprètes, afin de mettre Marc et Luc en harmonie avec Matthieu, attribuent ici la réponse aux sacrificateurs et aux scribes, mais cela nâest nullement marqué dans le texte. Dans lâun et lâautre cas, la sentence reste la même et, sortant de la bouche du Seigneur, elle nâen est que plus redoutable.
Verset 11
Voir, sur cette citation, Matthieu 21.42, note et sur le sens général de la parabole, verset 43, note.
Verset 12
Pour eux, grec en vue dâeux, par rapport à eux.
Logiquement, les trois premières phrases de ce verset devraient être construites ainsiâ¯: «â¯Ils cherchaient à le saisirâ¯; car ils avaient compris, etc.â¯; mais ils craignaient la fouleâ¯Â».
Le car, en effet, nâest pas destiné à motiver la crainte quâils avaient, mais leur dessein de faire mourir Jésus.
Si telle nâétait pas la vraie construction, il faudrait admettre avec Meyer que ces motsâ¯: ils avaient compris se rapportent non aux adversaires de Jésus mais aux hommes de la foule, ce qui est impossible, parce que la dernière phraseâ¯: et le laissant, ils sâen allèrent, ne peut avoir pour sujet que ces mêmes adversaires.
Ainsi, tel est lâendurcissement de ces hommes, que cette redoutable parabole, quâils ont très bien comprise, ne fait que les affermir dans leurs desseins meurtriers à lâégard du Sauveur.
Verset 13
La question du tribut
La question de la résurrection
La question du plus grand commandement
Questions posées par des pharisiens à des hérodiens, pas les sadducéens, par lâun des scribes (13-34)
Grecâ¯: de le prendre par une parole.
Voir, sur les deux récits qui suivent, Matthieu 22.15-33, notes et comparez Luc 20.20-40.
Quel est le sujet de ce verbeâ¯: ils envoientâ¯?
Dâaprès Marc 11.27â¯; Marc 12.12, ce sont les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens qui avaient été délégués par le sanhédrin.
Matthieu attribue aux pharisiens lâinitiative de cette nouvelle démarcheâ¯; ceux-ci avaient en effet la majorité dans le sanhédrin.
Marc de même que Matthieu, désigne ceux qui sont ici envoyés pour surprendre Jésus par une question captieuse, comme des pharisiens et des hérodiens, deux partis ennemis qui sâunissent dans le même mauvais dessein (voir sur les pharisiens Matthieu 3.7, note et sur les hérodiens Matthieu 22.16 note).
Verset 14
Grecâ¯: Donnerons-nous ou ne donnerons-nous pasâ¯?
Marc seul ajoute cette seconde question précise et personnelle, à la première qui concernait le principe. Sur le danger quâil pouvait y avoir pour Jésus dans la solution de cette question, voir Matthieu 22.17, note.
Verset 15
Connaissant leur hypocrisie. Voilà bien celui qui sonde les cÅurs (Jean 2.25).
Dès lors sa questionâ¯: Pourquoi me tentez-vousâ¯? devait révéler à ces hommes lâinutilité et la folie de leur dessein.
Verset 17
Dâaprès une variante de Codex Sinaiticus, B, C, admise par les meilleurs critiques, lâordre des mots est le suivantâ¯: Ce qui est de César, rendez-le à César et ce qui est de Dieu à Dieu.
Marc seul a cette construction plus frappante en ce quâelle attire tout dâabord lâattention sur la distinction à faire entre les choses de la politique et celles de la religion, entre les devoirs du citoyen et ceux du chrétien.
Par cette parole, Jésus nâexprimait pas seulement une profonde vérité morale (voir Matthieu 22.21, note), mais il sortait victorieux du piège que lui tendaient ses adversaires et en même temps il brisait leur alliance momentanéeâ¯; car les pharisiens ne voulaient pas rendre à César le tribut qui lui appartenait et les hérodiens, mondains et frivoles, étaient tout aussi peu disposés à rendre à Dieu ce qui est à Dieu, câest-à -dire leurs cÅurs et leurs vies.
Le mot grec désigne à la fois lâétonnement et lâadmirationâ¯; mais si le peuple admirait, les adversaires reçurent sans doute une impression toute différente.
Le texte reçu ditâ¯: ils furent (aoriste) dans lâétonnement, mais il faut remarquer cet imparfait du vrai texte qui exprime la durée, la permanence de cette impression.
Verset 18
Voir, sur ce récit, Matthieu 22.23-33 notes et sur les sadducéens, parti opposé aux pharisiens, Matthieu 3.7 note.
Verset 19
Deutéronome 25.5-6. Ce passage renferme à la fois la prescription légale dont il sâagit et le but du législateur, qui était la conservation des familles et des tribus en Israël.
Verset 23
De ces deux termes, qui paraissent un pléonasme, en la résurrection, quand ils seront ressuscités, le premier exprimer lâidée dâune résurrection universelle, le second sâapplique à la résurrection des sept frères et de la femme, mentionnés dans ce récit.
Comme les sadducéens ne croyaient pas que les morts revivent (verset 18), leur question se réduisait à une ironie.
Verset 24
Ignorer les Ãcritures et la puissance de Dieu, telle est la double source habituelle de lâerreur et de lâincrédulité.
Or Jésus prouve ici (verset 25) la puissance de Dieu par le fait que sa parole créatrice saura rendre aux morts un corps glorifié, digne de leur existence nouvelleâ¯; puis il démontre la vérité profonde des Ãcritures par la citation quâil en fait et la conclusion quâil en tire (versets 25 et 27â¯; comparez Matthieu 22.30-32, notes).
Verset 26
Exode 3.6 Grecâ¯: Au buisson, comment Dieu lui parla.
Lâordre des mots et lâanalogie de Romains 11.2 recommandent la version que nous avons admise.
La traduction ordinaire estâ¯: «â¯dans le livre de Moïse, comment Dieu lui parla dans le buissonâ¯Â».
Verset 27
Grecâ¯: Vous donc, vous errez grandement, par la double cause indiquée au verset 24
Tischendorf omet les motsâ¯: vous donc, dâaprès Codex Sinaiticus, B, C.
Verset 28
Grecâ¯: De quelle nature est le premier commandement de tousâ¯?
Voir, sur cette section, Matthieu 22.34-46, notes.
Selon Matthieu, ce scribe serait venu à Jésus, envoyé par les pharisiens et lui aurait proposé sa question pour le tenter ou lâéprouver.
Dans notre évangile, cette dernière idée disparaît complètement et tout lâentretien qui va suivre est plein de bienveillance de part et dâautre. Il faut reconnaître cette différence, sur laquelle pourtant comparez Matthieu 22.35, note.
Verset 31
Voir, sur la question du scribe et la réponse du Sauveur, Matthieu 22.36-39, notes.
Au verset 29, le texte reçu porte les motsâ¯: Le premier de tous les commandements est celui-ci.
La plupart des critiques adoptent la leçon de Codex Sinaiticus, B, qui porte simplementâ¯: Le premier est. Ensuite, le texte reçu avec A, D, majuscules ajoute au verset 30â¯: câest là le premier commandement, glose inutile. Enfin, le texte reçu avec A et les majuscules, après les motsâ¯: Voici le second, dit encore qui lui est semblable, termes empruntés à Matthieu.
Quant à la citation, faite par le Sauveur, du grand commandement de lâamour, Marc seul la fait précéder de ces motsâ¯: Ãcoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur.
Ces paroles, empruntées à Deutéronome 6.4-5, sây trouvent exactement dans le même rapport avec le saint devoir dâaimer Dieu. Câest quâun Dieu unique peut seul être lâobjet de lâamour suprême de la créature, comme à son tour cet amour constitue lâunité et lââme de tous les commandements.
Il faut observer encore quâà ces trois termes, de tout ton cÅur, de toute ton âme, de toute ta pensée, qui se trouvent dans Matthieu, Marc ajouteâ¯: de toute ta force, conformément à lâhébreu, qui, par contre, ne renferme pas le mot de pensée (comparer Matthieu 22.37, note).
Enfin, le commandement concernant lâamour du prochain est cité ici dâaprès Lévitique 19.18.
Verset 32
La réponse du scribe et lâapprobation que Jésus lui donne (versets 32-34) ne se trouvent que dans Marc.
Le scribe relève tout dâabord le grand principe de lâunité de Dieu, rappelée par le Sauveur et y adhère avec conviction. Cela nâest pas étonnant chez un Israéliteâ¯; mais ce quâil ajoute, sur lâamour pour Dieu et pour le prochain, révèle les excellentes dispositions de son cÅur.
Verset 33
Pensée profonde et éminemment scripturaire (1 Samuel 15.22â¯; Psaumes 40.7).
Dans son énumération des facultés de lââme qui toutes doivent être pénétrées de lâamour de Dieu, le scribe remplace le mot de pensée (verset 30) par celui dâintelligence, par où il entend sans doute cette raison supérieure et morale qui pénètre et embrasse tout entier le rapport de lâhomme et de Dieu, unis par lâamour. Pour bien saisir le sens de ce mot, il faut en juger par son contraire, tel quâon le trouve dans Romains 1.21â¯; Romains 1.31.
Le texte reçu avec A, D, majuscules, ajoute, après intelligenceâ¯: et de toute son âme.
Verset 34
Le terme que nous traduisons ainsi est composé dâun mot qui a toujours dans lâÃcriture un sens à la fois intellectuel et moral.
Câest lâentendement appliqué aux vérités divines (comparer Luc 24.45â¯; 1 Corinthiens 14.14-15â¯; 1 Corinthiens 14.19).
Jésus, qui lisait dans le cÅur de ce scribe et connaissait la sincérité et le sérieux des paroles quâil venait de prononcer, pouvait, afin de lâencourager, lui rendre ce beau témoignage et il le lui rendit sans doute avec dâautant plus de joie et dâamour que son interlocuteur appartenait à une classe dâhommes généralement opposés à son enseignement.
Nâêtre pas éloigné du royaume de Dieu, câest en être proche, mais nây être pas entré encore. Pour bien comprendre cette parole, il est évident quâil ne faut pas entendre le royaume de Dieu dans son accomplissement futur et glorieux, mais dans sa signification actuelle, intimeâ¯: on est ou lâon nâest pas dans ce royaume selon les dispositions du cÅur (Luc 17.21â¯; Jean 3.5).
Matthieu (Matthieu 22.46) fait cette même observation à la suite de la question sur lâorigine du Christ (verset 37).
Marc la place à la suite de lâentretien sur le plus grand commandement. Cet entretien dut faire une vive impression sur les adversaires, puisque lâun des leurs venait de se déclarer dâaccord avec Jésus sur le point central de la vraie religion.
Verset 35
De qui le Christ est-il fils ?
Jésus, après avoir réduit ses adversaires au silence, continue à enseigner dans le temple et demande à la foule comment les scribes peuvent dire que le Christ est fils de David, puisque David, dans un psaume que Jésus cite, lâappelle son Seigneur (35-37).
Les scribes censurés
Jésus met le peuple en garde contre les scribes, dont il stigmatise la vanité, la rapacité et lâhypocrisie (38-40).
La question posée par Jésus, gardez-vous des scribes (35-40)
Grecâ¯: Jésus répondantâ¦(Matthieu 11.25, note). Ce mot rattache étroitement la question de Jésus à la remarque précédente. Jésus répond au silence par lequel ses adversaires avouaient leur défaite, en prenant lâoffensive contre eux.
Matthieu (Matthieu 22.41, voir les notes) introduit cette question en nous montrant Jésus entouré de pharisiens auxquels il lâadresse. Mais il y avait là dâautres auditeurs, très nombreux, qui paraissent avoir profité de cet enseignement plus que les adversaires (verset 37).
Jésus attribue aux scribes lâopinion régnante que le Christ ou le Messie devait être fils de David. Ces scribes, ou docteurs de la loi, étant les théologiens du temps (comparerâ¯: Matthieu 23.2, note), ce quâils enseignaient à cet égard devait avoir de lâimportance aux yeux du peuple. Jésus approuve leur opinion et sâen sert pour proposer à ses auditeurs une grave question concernant sa personne.
Verset 36
Par lâEsprit-Saint, ou (grec) dans lâEsprit-Saint.
Matthieu ditâ¯: en esprit, câest-à -dire éclairé, animé par lâEsprit de Dieu, comme lâétaient tous les prophètes, quand ils recevaient une révélation divine quâils devaient transmettre à leur peuple (2 Pierre 1.21).
Il faut remarquer ce motâ¯: David lui-même, répété au verset 37, avec une intention marquée, afin de mettre le terme quâemploie Davidâ¯: mon Seigneur, en parallèle avec le titre que donne à Jésus lâopinion couranteâ¯: son fils (verset 37).
Psaumes 110.1. Voir, sur cette citation, Matthieu 22.44, note.
Verset 37
Grecâ¯: et dâoù est-il son filsâ¯? par quelle cause, puisquâil lâappelle Seigneurâ¯?
Matthieu et Luc disentâ¯: Comment est-il son filsâ¯? Voir sur cette question, Matthieu 22.45, note.
à la question du Sauveur, personne ne répondâ¯; (Matthieu 22.46) il se fait un silence significatif. La foule lâécoutait avec plaisir, jouissait de voir les scribes pris au dépourvu. Cette disposition la rendait propre à recevoir le sévère avertissement que Jésus fait entendre (verset 38 et suivants).
Verset 38
Matthieu (Matthieu 23) a conservé un long discours dans lequel Jésus censure les scribes et les pharisiens, en les apostrophant directement, Marc (versets 38-40) et Luc (Luc 20.45-47) nâen reproduisent que quelques paroles adressées au peuple que Jésus met en garde contre lâesprit de ses conducteurs.
Verset 39
Grecâ¯: qui veulent se promener en longue robe et ce verbe a aussi pour objet tout ce qui suitâ¯: les salutations, les premiers sièges, les premières places.
Ce terme a son importanceâ¯:
Luc écrit aussiâ¯: «â¯qui veulent se promener, etc.â¯Â», puis «â¯qui aiment les salutations, etcâ¯Â». La volonté est toujours du parti des affections, bonnes ou mauvaises.
Ces longues robes auxquelles tenaient tant les scribes, ces salutations quâils recherchaient dans les places publiques, étaient chez eux le signe certain de la vanité quâils tiraient de leur rang, de leur profession, de leur secte. Le fait quâils prétendaient aux premiers sièges dans les synagogues, aussi bien quâaux premières places dans les festins, dénotait cet orgueil qui veut briller et dominer dans les cérémonies religieuses comme dans la vie civile.
Reste encore à dévoiler un autre de leurs vices, lâavarice (verset 40).
Verset 40
Grecâ¯: dévorant les maisons des veuves et, par prétexte, priant longuement.
Le jugement que méritent ceux qui joignent lâhypocrisie à tous leurs autres péchés.
Verset 41
Jésus, assis vis-à -vis du trésor, observe ce que les gens y mettent. Il voit une pauvre veuve qui donne deux pites. Il appelle à lui ses disciples et leur déclare que cette femme, qui a mis dans le tronc tout ce quâelle avait pour vivre, â plus donné que les autres qui y ont mis leur superflu.
La pite de la veuve (41-44)
Luc 21.1-4. Grecâ¯: jetait du cuivre, câest-à -dire des pièces de monnaie de peu de valeur.
Le trésor du temple se trouvait dans le parvis des femmes et consistait, selon les rabbins, en treize coffres ou troncs, auxquels on donnait le nom de trompettes à cause de leur forme semblable à cet instrument.
Le premier établissement de ce trésor est mentionné dans 2 Rois 12.9.
Câest là quâon déposait les offrandes volontaires pour le temple et le culte.
Jésus, assis dans cette dépendance du temple, regardait avec attention, contemplait. Ce regard ne sâarrêtait pas à la main qui donnait, mais pénétrait jusquâau cÅur (verset 43).
Verset 42
Grecâ¯: deux lepta qui font un quadrant (Matthieu 5.26, note).
Le quadrant était une monnaie romaine et ce mot que Marc met ici comme une explication ou une traduction de la valeur indiquée, montre à quels lecteurs son Ãvangile était destiné (voir lâIntroduction).
Verset 43
Il y a quelque chose de solennel dans cette action dâappeler à lui ses disciplesâ¯; il avait à leur parler
Verset 44
Ce dernier verset explique le précédent.
La pauvre veuve avait réellement mis dans le trésor plus que tous les autres, toutes proportions gardéesâ¯; car leur offrande, à eux, était prise dans le surplus ou superflu, tandis que la sienne provenait dâune pauvreté que lâévangéliste sâefforce de faire sentir par trois expressions différentesâ¯: de son indigence (grec, de son déficit, de son manque), tout ce quâelle avait, toute sa subsistance (grec toute sa vie).
Mais ce qui constituait surtout lâimmense supériorité de son offrande sur celles des autres, câétaient ses motifs, dont Jésus pénétrait la valeur morale. Elle ne faisait point une aumône, mais un don pour le culte divin, inspiré uniquement par lâamour pour Dieu, à qui elle donnait ainsi son cÅur et sa vie. Et ce qui nâest pas moins touchant que son amour, câest sa confiance sans bornes en Dieu, à qui elle remet le soin dâun avenir absolument destitué de tout.
Marc et Luc nous ont seuls conservé cette perle entre les récits évangéliques. Comment se fait-il que Matthieu ne lâait pas recueillieâ¯? Cette question sâadresse à la critique qui prétend que Matthieu a copié Marc ou du moins un proto-Marc.
Quoiâ¯! Matthieu aurait eu sous les yeux un document où se trouvait ce trait si instructif et si touchant et il lâaurait volontairement omisâ¯? Dire, comme on lâa fait, quâentre les sévères censures prononcées contre les scribes et les pharisiens (Matthieu 23) et le grand discours prophétique sur lâavenir (Matthieu 24), il nây avait plus de place pour lâhistoire de la veuve, câest une défaite.