Ne concerne que moi. Qui vous oblige à vous faire les porteurs de mon fardeauâ¯? Lâorgueil (verset 5) probablement. Vous me noircissez pour paraître dâautant plus blancs.
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Job 19". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/job-19.html.
versets 1-29
Plan du commentaire biblique de Job 19
Réponse de Job à Bildad (chapitre 19)
Ce discours se trouve au centre des entretiens de Job avec ses amis. Câest le discours du milieu dans lâentretien du milieu, étant données trois passes dâarmes ou entretiens. La douleur de Job arrive à son paroxysme, tellement quâil en vient à implorer la pitié de ses amis quâil sait impitoyables. Dâautre part et par un contraste qui peut paraître étrange, mais qui sâexplique fort bien par lâintensité même de sa souffrance, il maintient la déclaration de son innocence. Il va plus loin que dans ses réponses précédentesâ¯: il exprime la conviction que la justice de sa cause sera reconnue. Elle est si évidente que Dieu lui-même prendra parti pour lui, sâil le faut, après sa mort.
Voici la marche du discoursâ¯:
Verset 2
Avant tout, Job exprime lâimpression douloureuse que lui fait lâattitude prise par ses amis à son égard.
Jusquâà quandâ¯? Il se sert avec intention des mêmes termes que Bildad au début du précédent discours (Job 18.2).
Verset 3
Dix fois. Voir Nombres 14.22, note.
Verset 4
Ne concerne que moi. Qui vous oblige à vous faire les porteurs de mon fardeauâ¯? Lâorgueil (verset 5) probablement. Vous me noircissez pour paraître dâautant plus blancs.
Verset 5
Transition à ce qui suitâ¯: Si câest là votre prétention, voici ce que jâai à répondre.
Verset 6
On fait tort à Job (6-20)
Dieu le traite en ennemiâ¯; ses proches lâabandonnent son corps est toujours plus malade.
De son filet. Dieu a surpris Job, comme un chasseur qui prend son gibier dans un piège.
Verset 7
On ne me répond pasâ¯: ni les hommes, ni surtout Dieu.
Verset 9
Mon honneur⦠Ma réputation dâhomme vertueux est compromise, puisque le monde, grâce aux maux que Dieu me départit, mâenvisage comme un criminel.
La couronne de ma têteâ¯: ma justice, dâaprès Job 29.14.
Verset 17
Mon odeurâ¯: Job 2.7-8
Mes propres enfantsâ¯: probablement ses petits-enfants. Il nâa pas été question dâeux il est vrai, mais il est vraisemblable que ses fils et ses filles, qui avaient leurs ménages (Job 1.4), avaient des enfants. On a vu ici une inadvertance de lâauteur, ou une contradiction avec Job 1.19, qui parlerait contre lâauthenticité du prologue. Mais le passage Job 18.19 dans le discours de Bildad traite la mort des enfants de Job comme un fait connu et admis.
Verset 20
La peau de mes dents. En fait de chair, il ne me reste dâintact que les gencives.
Verset 21
Job ne veut pas cesser dâespérer en Dieu (21-27)
Verset 22
Insatiables de ma chair. En araméen et en arabe, manger un morceau de quelquâun, câest le calomnier (Daniel 3.8â¯; Daniel 6.24).
Verset 23
Mes parolesâ¯: mes déclarations dâinnocence et en particulier celles qui vont suivre et qui peuvent être regardées comme le passage central du livre.
Verset 25
Mon vengeur. Le terme hébreu employé ici désigne celui qui prend en main la défense dâun parent ou dâun proche, quâil sâagisse de venger le sang répandu (Nombres 35.12-19), ou de racheter une propriété (Ruth 4.4), ou de prévenir lâextinction dâune famille (Ruth 3.12), ou en général dâempêcher quâon ne fasse tort à un protégé. On pourrait traduire ce mot Goël par avocat, défenseur, garant et on lâa traduit souvent par rédempteur. Dans ce verset, Job ne dit pas encore qui est ce vengeur.
Le dernier, ou plus exactement après moi.
Sur la poussièreâ¯: non pas sur la terre, comme sâil ne sâagissait que dâune apparition de Dieu dans ce monde en faveur de Job (car, au chapitre 38, quand aura lieu cette intervention divine, le Seigneur parlera dâun tourbillon et ne se posera pas sur la poussière de la terre), mais sur ma tombe, où mon corps sera réduit en poussière. Ainsi seulement se justifie lâexpressionâ¯: le dernier ou après moi.
Verset 26
Les termes de ce verset indiquent clairement que la mort sera intervenue quand se passeront ces chosesâ¯: on ne saurait vivre sans peau ni chair. Ici Dieu est nommé comme le garant mentionné au verset 25. Ce vengeur est vivant, câest-à -dire que non seulement il existe, mais quâil est prêt à agir. Je puis en venir à mourir, mais, même alors, il vivra et je le verrai.
Verset 27
Job insiste sur ce quâil verra lui-même Dieu.
Mes reins⦠Je ne puis attendre ce moment. Les reins sont envisagés comme le siège des désirs ardents. Le sens des versets 25 à 27 est clairâ¯: Job exprime la conviction que, même privé de vie, il verra Dieu et que Dieu prendra sa défense. Il ne faut pas affaiblir la portée de ce passage en prétendant que Job parle dâun moment où la maladie lâaura réduit à lâétat de squelette. Les termes employés désignent évidemment la mort. Dâautre part, on ne peut voir dans ces paroles la doctrine complète de la résurrection des morts que seul le Nouveau Testament pouvait enseigner, puisque Jésus est devenu les prémices de ceux qui sont morts (1 Corinthiens 15.20). Dâailleurs, si la résurrection future, en dâautres termes une réhabilitation après la mort, était la conviction raisonnée et permanente de Job, toute lâéconomie du livre serait renversée et lâon nâen comprendrait pas la conclusion, Job 42.10-17.
Notre passage marque le point culminant du contraste entre la douleur confinant au désespoir et la foi sâélevant aussi haut quâil était possible de sâélever alors. Câest évidemment un des points de contact de lâAncien Testament avec le Nouveau, une de ces lignes commencées dont lâachèvement ne sera tracé que par lâÅuvre du Sauveur.
Job ne se maintiendra pas à cette hauteur. Câest le résultat dâune lutte intense arrivée à son paroxysme. La vie après la mort est le suprême postulat de la foi.
Verset 28
Bref avertissement adressé à ses amis, sous lâimpression toute fraîche des paroles quâil vient de prononcer.