Médecins. Les médecins étaient nombreux dans lâancienne Ãgypte, ce pays quâHomère appelle déjà la patrie de la médecine. Ils appartenaient à la classe des prêtres. Il y avait des spécialistes pour les diverses maladies (oculistes, dentistes, etc.). Joseph, comme premier ministre et haut placé dans la caste sacerdotale, en avait plusieurs attachés à sa personne.
Lâembaumement, qui était un acte religieux, était confié à une classe spéciale de ces prêtres-médecins. Nous sommes renseignés par Hérodote et Diodore et par lâexamen des momies conservées jusquâà nos jours, sur les méthodes dâembaumement pratiquées en Ãgypte.
Dâaprès la manière juive dâembaumer (Jean 11.44â¯; Jean 19.39-40), on se bornait à envelopper le corps dans des linges garnis de matières odoriférantes. Jacob et Joseph (verset 26) furent embaumés à la manière égyptienne. Lâidée de ce rite était de conserver aussi intacte que possible la forme du corps, les traits même du visage, parce que lâon croyait à une relation permanente au-delà de la mort entre le corps et lââme, qui ne pouvait vivre heureuse que si son corps était conservé intact.
La manière de procéder a varié selon les époquesâ¯; elle différait aussi suivant la qualité des défunts et le prix que lâon voulait mettre à lâembaumement. Les momies du temps qui a précédé les Hyksos sont en général noires et défiguréesâ¯; celles des temps qui ont suivi (à partir de la dix-huitième dynastie) sont embaumées avec plus de soin et beaucoup mieux conservées.
On retirait, dâabord la cervelle par le nez au moyen dâun crochet. Lâon pratiquait avec un couteau de silex une incision au côté gauche du corps, quâon vidait entièrementâ¯; puis on le lavait soigneusement avec du vin de palmier et lâon saturait les chairs dâhuiles et de parfums de diverses espèces. Le cÅur et les viscères étaient déposés et conservés dans des vases. Le corps était ensuite plongé pendant plusieurs semaines dans une préparation salée (bicarbonate de soude). On lâenveloppait enfin avec soin dans des bandelettes de lin et on le renfermait dans un triple ou quadruple sarcophage couvert, à lâintérieur et à lâextérieur, de figures symboliques et dâinscriptions tirées du Livre des morts.
Ces opérations, auxquelles une population nombreuse, qui vivait à part dans le voisinage des nécropoles, était employée, étaient simplifiées et abrégées pour les corps qui devaient être ensevelis à bon marché.
Quarante jours. Cette donnée est dâaccord avec ce que dit Diodoreâ¯: que lâon employait plus de trente jours pour embaumer les corps. Hérodote, dont le rapport est confirmé par des documents égyptiens dit que lâopération durait soixante-dix jours. On doit conclure de là quâil y avait diverses manières de procéder, suivant les temps et les lieux.
Soixante-dix jours. Câétait un deuil royal. Le deuil dâun roi chez les Ãgyptiens durait soixante-douze jours. Les quarante jours de lâembaumement doivent sans doute être compris dans les soixante-dix jours du deuil.
Joseph ne peut abandonner pour un temps ses importantes fonctions sans lâautorisation du roi. Mais, pour une requête qui le concerne personnellement, il ne se présente pas lui-même devant Pharaon et il prie dâautres dignitaires dâintervenir en sa faveur.
Que je me suis creusé. Creusé et non acheté (comme on traduit aussi dâaprès Deutéronome 2.6), puisquâil sâagit dâun tombeau. Genèse 26.15, le même verbe hébreu a évidemment le sens de creuser. Ce terme indique ici lâarrangement de la caverne en forme de chambre sépulcraleâ¯; car la caverne existait déjà avant Abraham. Jacob sâattribue ce qui avait été fait par son grand-père (chapitre 23).
Au reste, Joseph ne reproduit pas ici textuellement, les paroles de Jacob telles quâelles avaient été rapportées en Genèse 47.30. Parlant à des Ãgyptiens, il sâaccommode à leur manière de penser, dâaprès laquelle tout grand personnage en Ãgypte faisait préparer lui-même son tombeau.
Anciens. Ce mot ne désigne sans doute aucune charge spécialeâ¯; il sâapplique ici en général aux gens de la cour et aux principaux magistrats du pays.
Des chars et des cavaliersâ¯: pour protéger cette nombreuse caravane.
Aire dâAtadâ¯: aire de lâépine. Cette localité est inconnue. Saint Jérôme, sans donner ses raisons, la place près de Jéricho et lâidentifie avec Beth-Hogla (Josué 15.6), dont la situation est fixée par la localité moderne de Ain-Hadjla, située entre Jéricho et lâembouchure du Jourdain, ainsi à lâouest du fleuve. Mais lâexpression au-delà du Jourdain ne peut naturellement désigner que la contrée située à lâest du Jourdain. Sâil en est ainsi, lâitinéraire suivi serait ici à peu près le même que celui du peuple après la sortie dâÃgypte. Peut-être craignait-on de rencontrer les Philistins ou dâautres tribus hostiles, si lâon prenait le chemin qui conduit directement dâÃgypte à Hébron, par Rhinocolure et Béerséba. Comparez Exode 13.17.
Deuil de sept jours. Cette cérémonie fut sans doute célébrée en cet endroit, parce que la famille de Jacob devait seule accompagner la dépouille mortelle jusquâà Hébron.
Aujourdâhui encore, dans ces mêmes contrées, à lâest du Liban et du Jourdain, câest dans les aires que se célèbrent, les cérémonies funèbres. Elles durent aussi sept jours.
Abel-Mitsraïmâ¯: prairie des Ãgyptiens, ou, si on lit Ebel-Mitstraïmâ¯: deuil des Ãgyptiens. Ce nom nâa pas non plus été retrouvé.
Crainte bien naturelleâ¯; ils pouvaient se dire que, si Joseph les avait épargnés, câétait uniquement par égard pour leur père.
Cet ordre de Jacob nâest pas rapporté dans les récits qui précèdent. Jacob avait-il réellement jugé nécessaire de le donnerâ¯?
Serviteurs du Dieu de ton père. Des gens qui adorent le même Dieu ne doivent pas se faire mutuellement du mal.
Quand ils lui parlèrent ainsiâ¯: par leur messager.
Suis-je à la place de Dieuâ¯? Deux sens possiblesâ¯; ou bienâ¯: Si vous méritez un châtiment, câest à Dieu, non à moi, quâil appartient de vous le faire subir. Comparez Romains 12.19â¯; ou bienâ¯: Câest Dieu qui, par sa providence, a dirigé toutes choses. Jâirais à lâencontre de ses décrets en vous châtiant. Ce second sens est plus conforme au contexte.
Cent dix ans. Joseph survécut de cinquante-quatre ans à son père, car il était né alors que Jacob avait quatre-vingt-onze ans (Genèse 27.1, note)â¯; il avait, par conséquent, cinquante-six ans à la mort de ce dernier (Genèse 47.28).
Jusquâà la troisième génération. Littéralementâ¯: Joseph vit à Ãphraïm des fils de la troisième générationâ¯; câest-à -dire des petits-fils, dâaprès lâanalogie dâExode 20.5â¯; Nombres 14.18 et Deutéronome 5.9, où le fils compte pour la seconde génération et le petit-fils pour la troisième.
Dieu avait promis aux patriarches que leurs descendants posséderaient le pays de Canaan (Genèse 12.7â¯; Genèse 13.15â¯; Genèse 15.18â¯; Genèse 17.8â¯; Genèse 26.3â¯; Genèse 35.12) et quâils y retourneraient, par conséquent, après le séjour en Ãgypte (Genèse 15.16â¯; Genèse 46.4).
Voir Exode 13.19 et Josué 24.32, lâaccomplissement de cette promesse.
Il est superflu dâinsister sur la beauté morale et littéraire de lâhistoire de Joseph. Le caractère de vérité du récit ressort à chaque page de la parfaite adaptation des faits racontés et des moindres traits de la narration aux mÅurs et à lâhistoire du peuple égyptien, telles que nous les connaissons aujourdâhui dâune façon très précise.
Sous le rapport religieux, on a souvent fait ressortir les analogies remarquables qui existent entre la figure de Joseph et celle de Jésus-Christ. On en a indiqué une foule que le lecteur découvrira sans peine. Nous nous bornerons à citer un passage célèbre de Pascal sur ce sujetâ¯:
Jésus-Christ, figuré par Joseph, bien-aimé de son père, envoyé du père pour voir ses frères, innocent, vendu par ses frères vingt deniers et par là devenu leur seigneur, leur sauveur et le sauveur des étrangers et le sauveur du mondeâ¯; ce qui nâeût point été sans le dessein de le perdre, sans la vente et la réprobation quâils en firent. Dans la prison, Joseph innocent entre deux criminelsâ¯: Jésus-Christ en la croix entre deux larrons. Joseph prédit le salut à lâun et la mort à lâautre, sous les mêmes apparencesâ¦â Pensées de Pascal
Nous devons remarquer enfin, en terminant, la fidélité avec laquelle le peuple israélite a conservé cette tradition, toute à la honte des patriarches, ses ancêtres. Les turpitudes des acteurs de cette histoire sont la meilleure garantie de sa vérité historique.
Ce livre nous a fait connaître, Conformément à son nom, les origines des choses qui nous intéressent le plusâ¯:
Tous ces renseignements si importants, nous ne les possédons que par ce livre.
Remarquons quâils tournent en général à la gloire de Dieu et à la honte de lâhomme. Cela prouve quâils ne sont point des inventions dâhomme, mais de vraies traditions antiques, simplement recueillies, fidèlement transmises.
Remarquons encore que durant les 2 500 ans qui séparent Adam de Joseph, lâhistoire biblique ne nous raconte pas un seul fait miraculeux proprement dit et accompli dans le domaine de la nature. En effet, les apparitions divines ne rentrent pas dans cette catégorie. Il en est de même du déluge et de la destruction des villes de la Plaine qui, dâaprès le récit même, ont été lâeffet dâagents naturels fonctionnant en accord avec lâintention divine. Ce fait capital ôte toute prise à lâopinion qui attribue à ces récits un caractère superstitieux et légendaire.
Remarquons enfin un grand nombre de coïncidences entre les récits génésiaques et certains faits constatés par lâhistoire et par des découvertes récentesâ¯: ainsi lâaccord entre lâémigration dâAbraham (Genèse 11.31â¯; Genèse 12.1) et les migrations des populations du golfe Persique vers lâOccident, quâatteste lâhistoire à peu près à la même époqueâ¯; ou encore lâaccord entre lâexpédition des rois dâOrient contre Canaan sous la conduite du souverain élamite Kédor-Laomer (chapitre 14) et les découvertes récentes qui attestent lâexistence de la dynastie élamite des Kudur, qui dans les temps les plus reculés a dominé sur la Babylonieâ¯; ou enfin lâaccord entre lâaccueil que trouvèrent en Ãgypte Abraham, puis Jacob et la domination exercée sur ce pays par les rois Pasteurs dâorigine sémitique.
Ces coïncidences, auxquelles nous pourrions en ajouter plusieurs autres, démontrent la solidité du sol historique sur lequel reposent les traditions renfermées dans la Genèse et ne permettent pas à une saine critique de les traiter, ainsi quâon le fait parfois, de fables sans fondement.
versets 1-26
Verset 1
Deuil et embaumement (1-3)
Verset 2
Médecins. Les médecins étaient nombreux dans lâancienne Ãgypte, ce pays quâHomère appelle déjà la patrie de la médecine. Ils appartenaient à la classe des prêtres. Il y avait des spécialistes pour les diverses maladies (oculistes, dentistes, etc.). Joseph, comme premier ministre et haut placé dans la caste sacerdotale, en avait plusieurs attachés à sa personne.
Lâembaumement, qui était un acte religieux, était confié à une classe spéciale de ces prêtres-médecins. Nous sommes renseignés par Hérodote et Diodore et par lâexamen des momies conservées jusquâà nos jours, sur les méthodes dâembaumement pratiquées en Ãgypte.
Dâaprès la manière juive dâembaumer (Jean 11.44â¯; Jean 19.39-40), on se bornait à envelopper le corps dans des linges garnis de matières odoriférantes. Jacob et Joseph (verset 26) furent embaumés à la manière égyptienne. Lâidée de ce rite était de conserver aussi intacte que possible la forme du corps, les traits même du visage, parce que lâon croyait à une relation permanente au-delà de la mort entre le corps et lââme, qui ne pouvait vivre heureuse que si son corps était conservé intact.
La manière de procéder a varié selon les époquesâ¯; elle différait aussi suivant la qualité des défunts et le prix que lâon voulait mettre à lâembaumement. Les momies du temps qui a précédé les Hyksos sont en général noires et défiguréesâ¯; celles des temps qui ont suivi (à partir de la dix-huitième dynastie) sont embaumées avec plus de soin et beaucoup mieux conservées.
On retirait, dâabord la cervelle par le nez au moyen dâun crochet. Lâon pratiquait avec un couteau de silex une incision au côté gauche du corps, quâon vidait entièrementâ¯; puis on le lavait soigneusement avec du vin de palmier et lâon saturait les chairs dâhuiles et de parfums de diverses espèces. Le cÅur et les viscères étaient déposés et conservés dans des vases. Le corps était ensuite plongé pendant plusieurs semaines dans une préparation salée (bicarbonate de soude). On lâenveloppait enfin avec soin dans des bandelettes de lin et on le renfermait dans un triple ou quadruple sarcophage couvert, à lâintérieur et à lâextérieur, de figures symboliques et dâinscriptions tirées du Livre des morts.
Ces opérations, auxquelles une population nombreuse, qui vivait à part dans le voisinage des nécropoles, était employée, étaient simplifiées et abrégées pour les corps qui devaient être ensevelis à bon marché.
Verset 3
Quarante jours. Cette donnée est dâaccord avec ce que dit Diodoreâ¯: que lâon employait plus de trente jours pour embaumer les corps. Hérodote, dont le rapport est confirmé par des documents égyptiens dit que lâopération durait soixante-dix jours. On doit conclure de là quâil y avait diverses manières de procéder, suivant les temps et les lieux.
Soixante-dix jours. Câétait un deuil royal. Le deuil dâun roi chez les Ãgyptiens durait soixante-douze jours. Les quarante jours de lâembaumement doivent sans doute être compris dans les soixante-dix jours du deuil.
Verset 4
Jacob enterré à Macpéla (4-14)
Joseph ne peut abandonner pour un temps ses importantes fonctions sans lâautorisation du roi. Mais, pour une requête qui le concerne personnellement, il ne se présente pas lui-même devant Pharaon et il prie dâautres dignitaires dâintervenir en sa faveur.
Verset 5
Que je me suis creusé. Creusé et non acheté (comme on traduit aussi dâaprès Deutéronome 2.6), puisquâil sâagit dâun tombeau. Genèse 26.15, le même verbe hébreu a évidemment le sens de creuser. Ce terme indique ici lâarrangement de la caverne en forme de chambre sépulcraleâ¯; car la caverne existait déjà avant Abraham. Jacob sâattribue ce qui avait été fait par son grand-père (chapitre 23).
Au reste, Joseph ne reproduit pas ici textuellement, les paroles de Jacob telles quâelles avaient été rapportées en Genèse 47.30. Parlant à des Ãgyptiens, il sâaccommode à leur manière de penser, dâaprès laquelle tout grand personnage en Ãgypte faisait préparer lui-même son tombeau.
Verset 7
Anciens. Ce mot ne désigne sans doute aucune charge spécialeâ¯; il sâapplique ici en général aux gens de la cour et aux principaux magistrats du pays.
Verset 9
Des chars et des cavaliersâ¯: pour protéger cette nombreuse caravane.
Verset 10
Aire dâAtadâ¯: aire de lâépine. Cette localité est inconnue. Saint Jérôme, sans donner ses raisons, la place près de Jéricho et lâidentifie avec Beth-Hogla (Josué 15.6), dont la situation est fixée par la localité moderne de Ain-Hadjla, située entre Jéricho et lâembouchure du Jourdain, ainsi à lâouest du fleuve. Mais lâexpression au-delà du Jourdain ne peut naturellement désigner que la contrée située à lâest du Jourdain. Sâil en est ainsi, lâitinéraire suivi serait ici à peu près le même que celui du peuple après la sortie dâÃgypte. Peut-être craignait-on de rencontrer les Philistins ou dâautres tribus hostiles, si lâon prenait le chemin qui conduit directement dâÃgypte à Hébron, par Rhinocolure et Béerséba. Comparez Exode 13.17.
Deuil de sept jours. Cette cérémonie fut sans doute célébrée en cet endroit, parce que la famille de Jacob devait seule accompagner la dépouille mortelle jusquâà Hébron.
Aujourdâhui encore, dans ces mêmes contrées, à lâest du Liban et du Jourdain, câest dans les aires que se célèbrent, les cérémonies funèbres. Elles durent aussi sept jours.
Verset 11
Abel-Mitsraïmâ¯: prairie des Ãgyptiens, ou, si on lit Ebel-Mitstraïmâ¯: deuil des Ãgyptiens. Ce nom nâa pas non plus été retrouvé.
Verset 15
Crainte bien naturelleâ¯; ils pouvaient se dire que, si Joseph les avait épargnés, câétait uniquement par égard pour leur père.
Verset 17
Cet ordre de Jacob nâest pas rapporté dans les récits qui précèdent. Jacob avait-il réellement jugé nécessaire de le donnerâ¯?
Serviteurs du Dieu de ton père. Des gens qui adorent le même Dieu ne doivent pas se faire mutuellement du mal.
Quand ils lui parlèrent ainsiâ¯: par leur messager.
Verset 19
Suis-je à la place de Dieuâ¯? Deux sens possiblesâ¯; ou bienâ¯: Si vous méritez un châtiment, câest à Dieu, non à moi, quâil appartient de vous le faire subir. Comparez Romains 12.19â¯; ou bienâ¯: Câest Dieu qui, par sa providence, a dirigé toutes choses. Jâirais à lâencontre de ses décrets en vous châtiant. Ce second sens est plus conforme au contexte.
Verset 22
Cent dix ans. Joseph survécut de cinquante-quatre ans à son père, car il était né alors que Jacob avait quatre-vingt-onze ans (Genèse 27.1, note)â¯; il avait, par conséquent, cinquante-six ans à la mort de ce dernier (Genèse 47.28).
Verset 23
Jusquâà la troisième génération. Littéralementâ¯: Joseph vit à Ãphraïm des fils de la troisième générationâ¯; câest-à -dire des petits-fils, dâaprès lâanalogie dâExode 20.5â¯; Nombres 14.18 et Deutéronome 5.9, où le fils compte pour la seconde génération et le petit-fils pour la troisième.
Verset 24
Dieu avait promis aux patriarches que leurs descendants posséderaient le pays de Canaan (Genèse 12.7â¯; Genèse 13.15â¯; Genèse 15.18â¯; Genèse 17.8â¯; Genèse 26.3â¯; Genèse 35.12) et quâils y retourneraient, par conséquent, après le séjour en Ãgypte (Genèse 15.16â¯; Genèse 46.4).
Verset 25
Voir Exode 13.19 et Josué 24.32, lâaccomplissement de cette promesse.
Il est superflu dâinsister sur la beauté morale et littéraire de lâhistoire de Joseph. Le caractère de vérité du récit ressort à chaque page de la parfaite adaptation des faits racontés et des moindres traits de la narration aux mÅurs et à lâhistoire du peuple égyptien, telles que nous les connaissons aujourdâhui dâune façon très précise.
Sous le rapport religieux, on a souvent fait ressortir les analogies remarquables qui existent entre la figure de Joseph et celle de Jésus-Christ. On en a indiqué une foule que le lecteur découvrira sans peine. Nous nous bornerons à citer un passage célèbre de Pascal sur ce sujetâ¯:
Nous devons remarquer enfin, en terminant, la fidélité avec laquelle le peuple israélite a conservé cette tradition, toute à la honte des patriarches, ses ancêtres. Les turpitudes des acteurs de cette histoire sont la meilleure garantie de sa vérité historique.
Conclusion sur le livre de la Genèse
Ce livre nous a fait connaître, Conformément à son nom, les origines des choses qui nous intéressent le plusâ¯:
Tous ces renseignements si importants, nous ne les possédons que par ce livre.
Remarquons quâils tournent en général à la gloire de Dieu et à la honte de lâhomme. Cela prouve quâils ne sont point des inventions dâhomme, mais de vraies traditions antiques, simplement recueillies, fidèlement transmises.
Remarquons encore que durant les 2 500 ans qui séparent Adam de Joseph, lâhistoire biblique ne nous raconte pas un seul fait miraculeux proprement dit et accompli dans le domaine de la nature. En effet, les apparitions divines ne rentrent pas dans cette catégorie. Il en est de même du déluge et de la destruction des villes de la Plaine qui, dâaprès le récit même, ont été lâeffet dâagents naturels fonctionnant en accord avec lâintention divine. Ce fait capital ôte toute prise à lâopinion qui attribue à ces récits un caractère superstitieux et légendaire.
Remarquons enfin un grand nombre de coïncidences entre les récits génésiaques et certains faits constatés par lâhistoire et par des découvertes récentesâ¯: ainsi lâaccord entre lâémigration dâAbraham (Genèse 11.31â¯; Genèse 12.1) et les migrations des populations du golfe Persique vers lâOccident, quâatteste lâhistoire à peu près à la même époqueâ¯; ou encore lâaccord entre lâexpédition des rois dâOrient contre Canaan sous la conduite du souverain élamite Kédor-Laomer (chapitre 14) et les découvertes récentes qui attestent lâexistence de la dynastie élamite des Kudur, qui dans les temps les plus reculés a dominé sur la Babylonieâ¯; ou enfin lâaccord entre lâaccueil que trouvèrent en Ãgypte Abraham, puis Jacob et la domination exercée sur ce pays par les rois Pasteurs dâorigine sémitique.
Ces coïncidences, auxquelles nous pourrions en ajouter plusieurs autres, démontrent la solidité du sol historique sur lequel reposent les traditions renfermées dans la Genèse et ne permettent pas à une saine critique de les traiter, ainsi quâon le fait parfois, de fables sans fondement.