Les plus anciens manuscrits ont, il est vrai, au commencement du verset 15, une conjonctionâ¯: et Jacob descendit. Mais le fait que cette conjonction nâest pas la même chez tous prouve quâà lâorigine elle manquait. Câest ce que confirment D, plusieurs minuscules, la Peschito.
Dans ces documents verset 15 commence dâune manière abrupteâ¯: Jacob descendit (Blass).
Cette faute, toutefois, nâexcuse point lâaveuglement et lâingratitude de ses frères qui le repoussent. Câest ce quâÃtienne veut faire sentir à ses auditeurs (comparer verset 27).
Douce image de la mort qui est devenue un sommeil pour les fidèles, même lorsquâelle est le plus violente (comparer Jean 11.11â¯; 1 Thessaloniciens 4.13).
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Acts 7". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-7.html.
versets 1-60
Plan du commentaire biblique de Actes 7
Lâépoque patriarcale
Lâépoque de Moïse
Le tabernacle et le temple
Dans le désert, nos pères avaient un tabernacle, fait sur le modèle que Moïse avait vu. Us lâintroduisirent en Canaan sous Josué. Il y resta jusquâaux jours de David. Celui-ci demanda à Dieu la faveur de lui élever une demeure. Son fils Salomon la bâtit. Mais le Très-Haut nâhabite pas dans un temple élevé par des hommes. Sa demeure, câest lâunivers quâil a créé, comme lâenseigne le prophète (44-50).
Péroraison
Etienne reproche aux Juifs dâêtre rebelles au Saint-Esprit, comme lâont été leurs pères, qui ont persécuté tous les prophètes. Le Juste que ceux-ci annonçaient, ils en ont été les meurtriers, eux qui pourtant ont reçu la loi par lâentremise dâanges, mais qui ne lâont point gardée (31-53) !
Verset 1
Discours dâÃtienne (1-53)
Mais, tandis que tous les membres du sanhédrin ont les yeux arrêtés sur Ãtienne, qui se tient devant eux, le visage rayonnant dâune paix divine et dâun saint enthousiasme (Actes 6.15), le souverain sacrificateur rompt le silence pour lui demander de sâexpliquer sur lâaccusation produite contre lui (Actes 6.11â¯; Actes 6.13â¯; Actes 6.14).
Le sens aussi bien que le but de ce long discours dâÃtienne nâapparaît pas clairement au premier abord.
En particulier, on ne voit pas le rapport quâil pouvait y avoir entre lâaccusation formulée contre lui et cet exposé de lâhistoire dâIsraël.
Quelques critiques en ont conclu que le discours nâétait pas authentiqueâ¯; mais son authenticité ressort de cette difficulté mêmeâ¯:
Si lâon demande encore comment ce discours a été recueilli et transmis à lâauteur du livre des Actes, il est naturel de supposer que quelquâun des auditeurs dâÃtienne, favorable à lâÃvangile (comparez Actes 6.7), en a fait une relation qui circulait parmi les disciples et est ainsi parvenue dans les mains de Luc. Lâexistence dâune telle relation est dâautant plus probable que celle-ci rapportait les dernières paroles du martyr. Elle fut dâailleurs dâune rédaction facile, puisque tous les faits historiques rappelés par Ãtienne étaient connus de ses auditeurs et quâil ne leur fallut aucun effort de mémoire pour les retenir.
Le but dâÃtienne était doubleâ¯: se justifier de lâaccusation de blasphémer Dieu, de mépriser sa loi et son templeâ¯; retourner cette accusation contre ses adversaires en leur faisant sentir quâils étaient rebelles à Dieu et à ses desseins de miséricorde, comme leurs pères lâavaient été de tous temps.
Lâexposé historique quâil entreprend était propre à atteindre ce double but.
Dâabord, en sâeffaçant lui-même, pour ne parler que de faits entourés de la vénération de tous ses auditeurs, Ãtienne parvenait à se faire écouter dâeux, quels que fussent leur irritation et leur mauvais vouloir (Actes 6.12)â¯; puis, par la manière dont il parlait de ces faits, il convainquait ses juges de lâinanité du reproche quâon lui faisait dâêtre un contempteur des glorieuses traditions de son peuple.
Comment aurait-il pu se rendre coupable des blasphèmes qui lui étaient imputés, lui qui parlait avec cette foi vivante, cette piété, cette adoration du Dieu de gloire et des révélations quâil a de tous temps accordées à ceux qui sâattendaient à lui, qui racontait avec émotion la vocation et lâÅuvre de Moïse qui retraçait avec une respectueuse admiration la construction du templeâ¯?
Mais, tout en détruisant ces imputations calomnieuses, Ãtienne préparait ses auditeurs à recevoir les idées nouvelles et hardies qui avaient pu y donner lieu.
Sâil sâétend, au début, sur lâépoque patriarcale et relève les communications divines que reçurent en divers lieux Abraham et ses descendants nâest-ce point pour insinuer que la présence de Dieu nâest pas liée au sanctuaire de Jérusalemâ¯? Il revient à cette idée en racontant lâérection de ce sanctuaire même (versets 48-50).
La conclusion quâon en pouvait tirer, câest que le temple nâétait point immuable et que le culte quâon y célébrait devrait un jour faire place à ce que Jésus appelait lâadoration en esprit et en vérité (Jean 4.21-24â¯; Actes 6.14, note).
Mais si Ãtienne a eu lâintention de relever incidemment cette vérité, le but principal de son discours était de faire ressortir quâà toutes les époques Israël a répondu aux bienfaits de Dieu par lâingratitude et la révolte.
Il présente à ses auditeurs lâhistoire du peuple élu comme un véritable miroir dans lequel ils pouvaient se reconnaître et se convaincre quâils se montraient, en dignes fils de leurs pères, rebelles eux aussi aux desseins de la miséricorde divine.
Nâétaient-ils pas les trop fidèles imitateurs de ces hommes qui avaient vendu Joseph, repoussé Moïse et persécuté les prophètesâ¯? Et ne venaient-ils pas de combler la mesure des iniquités accomplies par leurs ancêtres en tuant le Messieâ¯?
Telle est la sévère et hardie conclusion du discours (versets 51-53)â¯; elle fournit la clef de celui-ci.
On peut admettre quâÃtienne se proposait de terminer par un appel à la repentance et à la foi en Jésus-Christ. Son exposé historique lui en fournissait naturellement le thèmeâ¯: chacun des serviteurs de Dieu repoussés par les Israélites était devenu dans la suite leur bienfaiteur, Joseph en accueillant sa famille en Ãgypte, Moïse en conduisant son peuple hors de la terre de servitude.
Ãtienne pouvait conclure de ces exemples que Jésus de même, livré et mis à mort par les Juifs, deviendrait leur Libérateur, sâils se tournaient vers lui avec foi. Mais lâirritation de ses auditeurs ne lui permit pas de leur adresser cette suprême exhortation et lâobligea de terminer son discours sur des paroles de condamnation.
Verset 2
Ãtienne sâadresse à son auditoire en termes pleins de respect et dâaffection.
Tous les Israélites étaient pour lui des frèresâ¯; mais il honore du titre de pères les membres du sanhédrin, qui, en général étaient des hommes âgés (comparer Actes 22.1).
Verset 3
Le Dieu de la gloire, qui apparaît dans la gloire, dans lâéclat de la lumière céleste. LâÃternel se révélait dans cette gloire (Exode 24.16â¯; Exode 33.18â¯; Exode 40.34â¯; Ãsaïe 6.3â¯; Luc 2.9). Elle est mentionnée et jointe au nom de Dieu comme un attribut, parce que diverses révélations de ce Dieu vont être racontées. Bientôt dâailleurs Ãtienne la contemplera de ses propres yeux (verset 55).
Le livre de la Genèse rapporte (Genèse 11.31-32) quâAbraham sortit dâUr, en Chaldée, avec son père et toute sa famille pour aller au pays de Canaan quâil vint à Charran, quâil y demeura et que son père y mourut.
Après le récit de cette première migration, la Genèse mentionne lâordre de Dieu rappelé par Ãtienne (Genèse 12.1).
Dâaprès elle Dieu serait apparu à Abraham à Charran et non, comme le dit Ãtienne, avant quâil demeurât à Charran.
Divers exégètes (de Wette, Meyer) ont donc trouvé là une erreur historique, facile à concevoir chez un homme qui cite de mémoire dans un discours tout improvisé. Cependant nous savons, dâaprès la Genèse elle-même (Genèse 15.7, comparez Néhémie 9.7), quâAbraham ne quitta Ur, en Chaldée, que sur une révélation de Dieu.
Et il est à remarquer que la tradition généralement reçue chez les Juifs sâattachait à cette dernière donnée (Josèphe, Antiquités Juives, I, 7, 1). Ãtienne ne fait donc que la suivre.
Ãtienne ne nomme pas Ur en Chaldée, qui était situé au sud est de la Mésopotamie, dans la Babylonie méridionale, non loin du golfe Persique. On a retrouvé les ruines de cette ville.
Verset 4
En comparant Genèse 11.32 et Genèse 12.1, lâon pourrait réellement conclure quâAbraham ne vint en Canaan quâaprès que son père fut mort.
Mais selon dâautres données de la Genèse, Thérach, père dâAbraham, était âgé de soixante-dix ans lorsquâil eut ce fils (Genèse 11.26) et il vécut jusquâà lââge de deux cent cinq ans (Genèse 11.32). Or, comme Abraham avait soixante-quinze ans lorsquâil sortit de Charran pour venir à Canaan (Genèse 12.4), il en résulte que son père vécut encore soixante ans après cette époque.
Toutes les tentatives faites pour expliquer cette erreur de chronologie ne sont que des tours de force. Il vaut mieux en laisser simplement la responsabilité à Ãtienne et à la tradition quâil suivait et qui se retrouve chez Philon. Elle est née sans doute des deux passages de la Genèse cités en tête de cette note.
Verset 5
Ainsi, à tous égards Abraham dut marcher uniquement par la foi aux promesses de Dieuâ¯: promesses de la possession de Canaan, quand il nây avait pas en fait de propriété (grec héritage), de quoi poser le pied, promesse de donner ce pays à sa postérité, quoiquâil nâeût point dâenfant (Genèse 12.7â¯; Genèse 13.15â¯; Hébreux 11.8-11).
Il faut que la foi voit lâinvisible.
Verset 7
Voir Genèse 15.13-14.
Ce passage est cité librement dâaprès les Septante.
Les derniers motsâ¯: ils me serviront en ce lieu-ci, sont empruntés à Exode 3.12.
Le chiffre rond de 400 ans est aussi dans la Genèse (Actes 15.13) tandis que dans lâExode (Exode 12.40) la durée de lâasservissement dâIsraël en Ãgypte est fixée exactement à 430 ans.
Verset 8
Grecâ¯: Une alliance de circoncision, câest-à -dire une alliance dont la circoncision était le signe et le sceau.
Ce symbole de la régénération de lâhomme pécheur liait Abraham à la fidélité envers Dieu (Genèse 17.10) et ainsi, dans ce rapport avec lâÃternel, il engendra Isaac et le circoncit (Genèse 21.4).
Verset 10
Cette mention de la jalousie des patriarches contre Joseph et du crime dont ils se rendirent coupables (Genèse 37.11-28) est peut-être dans lâintention dâÃtienne, une première illusion à lâinimitié de son peuple contre le Sauveur, qui, lui aussi fut vendu et livré par ses frères quâil aimait.
Mais, pour Jésus comme pour Joseph, Dieu était avec lui (Genèse 39.2).
Ãtienne voit dans la délivrance et lâélévation de Joseph en Ãgypte lâaction directe de Dieu, qui lui fit trouver grâce (Genèse 39.21) et lui donna une rare sagesse devant Pharaon.
Câest à cause de cela que ce dernier lâétablit sur lâÃgypte et sur toute sa maison (Genèse 41.37 et suivants Comparer Psaumes 105.21).
Verset 11
Ce mot, qui ne se lit quâici dans le Nouveau Testament, signifie proprement fourrage.
Les Septante lâemploient en Genèse 42.27.
Verset 13
Grecâ¯: Et sa famille devint manifeste pour Pharaon.
Le texte reçu, avec B, C, D, porte la famille de Joseph. Voir Genèse 41.54 et suivantsâ¯; Genèse 42.1â¯; Genèse 45.4.
Ãtienne ne rappelle ces faits quâà cause de leur vif intérêt pour tout Israélite.
Verset 14
Ainsi Joseph, haï, persécuté, devint le sauveur de toute sa famille. Un rapprochement avec Jésus sâoffrait de lui-même.
Ãtienne compte soixante-quinze personnes (grecâ¯: âmes) dans la famille de Jacob se rendant en Ãgypte, quoique, dans trois passages de lâAncien Testament, le texte hébreu nâen indique que soixante-dix (Genèse 46.27â¯; Exode 1.5â¯; Deutéronome 10.22).
Ãtienne tire cette donnée de la version grecque des Septante qui, dans Genèse 46.27 et Exode 1.5, porte le chiffre de 75.
Nous rattachons les derniers mots du verset 14 au commencement du verset 15 «â¯Avec soixante-quinze personnes. Jacob descendit en Ãgypteâ¯Â». Cette manière de disposer le texte nous paraît indiquée par Deutéronome 10.22 (voir la version des Septante).
Les plus anciens manuscrits ont, il est vrai, au commencement du verset 15, une conjonctionâ¯: et Jacob descendit. Mais le fait que cette conjonction nâest pas la même chez tous prouve quâà lâorigine elle manquait. Câest ce que confirment D, plusieurs minuscules, la Peschito.
Dans ces documents verset 15 commence dâune manière abrupteâ¯: Jacob descendit (Blass).
Verset 16
La foi des patriarches en la promesse de Dieu était si ferme que, mourant en Ãgypte, ils demandèrent à être transportés dans la terre de Canaan, destinée à de venir la patrie de leurs descendants.
Jacob et Joseph avaient donné à leurs fils les ordres les plus positifs à cet égard (Genèse 49.29â¯; Genèse 50.25).
Ce verset 16 donne lieu à trois remarques encoreâ¯:
Ãtienne réunit en un seul les deux achats et les deux enterrements dont parle lâAncien Testament.
Les inexactitudes subsistent, mais elles sont sans importance.
En traduisantâ¯: Hémor, père de Sichem, nous suivons le texte reçu, qui se fonde sur D et quelques majuscules et versions et qui est conforme à Genèse 33.19. Sin, B, C portent à Sichem.
Il est probable que les copistes auront fait cette correction, estimant que Sichem était ici, de même quâau commencement du verset, un nom de lieu.
Verset 18
Qui nâavait point connu Joseph personnellement et ne se croyait tenu à aucune reconnaissance envers ses descendants. Le fait est constaté par Exode 1.8.
En verset 17, le texte reçu porteâ¯: la promesse que Dieu avait jurée à Abraham. Il sâagit de la promesse rappelée ci-dessus, verset 5.
Verset 19
Ces faits, avec les raisons toutes politiques qui les inspirèrent, sont exposés dans Exode 1.9 et suivants.
Verset 20
En ce temps-là , temps dâoppression et dâaffliction profonde, naquit Moïse, le libérateur. Câest ainsi que Dieu choisit les temps et les moments, selon sa sagesse et sa miséricorde.
Cet enfant était beau (grec) à Dieu, ou pour Dieu ou aux yeux de Dieu, câest-à -dire que Dieu lui-même le trouvait beau.
Le sens de ces paroles nâest pas rendu par la traductionâ¯: divinement beau ou dâune beauté divine.
Ce nâest pas seulement la beauté de lâenfant qui engagea sa mère à le cacher pendant trois mois (Exode 2.2)â¯; comme il y avait à cela un grand danger, lâépître aux Hébreux (Hébreux 11.23) attribue cette action courageuse à la foi des parents.
Verset 22
Cette instruction, que reçut Moïse, est encore un trait étranger au récit de lâAncien Testament, mais qui se trouve dans Philon et dans la tradition juive.
Puissant dans ses Åuvres nâindique pas seulement les miracles opérés par Moïse, mais toutes les grandes actions de sa vie.
Puissant dans ses paroles semble contredire Exode 4.10â¯; mais la réponse de lâÃternel aux objections de Moïse justifie le jugement dâÃtienne.
Meyer fait observer avec raison quâune parole peu facile peut être puissante par lâEsprit divin qui lâanime et câest, en particulier, ce que prouve lâaction exercée par Moïse.
Luc (Luc 24.19) caractérise Jésus dans les mêmes termes.
Verset 23
En donnant à Moïse lââge de quarante ans, Ãtienne suit une tradition qui nâest pas expressément fondée sur lâAncien Testament.
Cependant on lit dans Exode 7.7 que Moïse était âgé de quatre-vingts ans quand il se présenta devant Pharaon, ce qui sâaccorde bien avec la donnée dâÃtienne (verset 30).
De là , sans doute, la tradition, recueillie aussi par les écrits des rabbins juifs, que Moïse vécut quarante ans à la cour dâÃgypte, quarante ans dans la solitude de Madian (verset 30) et quarante ans comme conducteur de son peuple (verset 36).
Il lui monta au cÅur de visiter ses frèresâ¯: des pensées peuvent exister dâune manière inconsciente dans les profondeurs de lââmeâ¯; elles montent au cÅur et y deviennent des sentiments précis ou des volontés arrêtées.
Tel fut en Moïse lâamour pour son peuple, qui le poussa non seulement à visiter ses frères, mais à se dévouer tout entier pour eux (verset 24 et suivants). Câest à ce moment de là vie de Moïse que sâappliquent les belles paroles de lâépître aux Hébreux. Hébreux 11.24-26.
Verset 25
Voir Exode 2.11-12.
Il est évident par ce récit que Moïse sentait déjà en lui la vocation de libérateur de son peupleâ¯; mais, dans un zèle charnel, il nâattendit point lâappel de Dieu et procéda par la violence.
Cette faute, toutefois, nâexcuse point lâaveuglement et lâingratitude de ses frères qui le repoussent. Câest ce quâÃtienne veut faire sentir à ses auditeurs (comparer verset 27).
Verset 27
Voir Exode 2.13-14.
Cette fois Moïse procéda avec sagesse et douceur il exhortait ses frères à la paix (grec les ramenait ensemble pour la paix) ce qui nâempêcha pas quâil fût encore repoussé par des paroles jalouses et défiantes.
Verset 29
Cette parole dut remplir Moïse de crainte car elle lui montrait que son action était connue. Dâaprès le récit de lâExode, elle avait été rapportée à Pharaon et celui-ci cherchait à le faire mourir (Exode 2.15)
Ainsi Moïse, élevé dans le palais de Pharaon, dut sâenfuir et demeurer comme étranger au désert, à cause de lâaveuglement de son peuple. Mais le jour de sa vocation comme libérateur de ce peuple était réservé auprès de Dieu.
Madian, contrée de lâArabie Pétrée, habitée par des tribus nomades.
Verset 34
Voir Exode 3.1-10.
Lâexplication de cette grande théophanie par laquelle sâaccomplit la vocation de Moïse appartient à lâexégèse de lâAncien Testament.
Nous nous bornons à quelques remarques nécessaires à lâintelligence de la pensée dâÃtienneâ¯:
Maintenant, cette mission était le but actuel de la révélation.
Verset 35
Après avoir raconté la vocation divine adressée à Moïse, Ãtienne peint, dâune part, la grandeur de ce serviteur de Dieu (versets 35-38) et, dâautre part, la révolte de son peuple qui le renia (comparez Actes 3.13) et «â¯refusa de lui obéirâ¯Â» (verset 39),.
Non seulement Dieu lâenvoya comme chef et juge, mais comme libérateur (grec rédempteur).
Moïse ne peut être libérateur et accomplir de si grandes Åuvres (verset 36) quâavec lâassistance (grec vrai texte, B, A, C, D, avec la main) de lâange, câest-à -dire du représentant de Dieu, qui lui était apparu. Ãtienne ne voyait pas, dans cet ange, un ange quelconque, mais un médiateur spécial dont lâassistance équivalait à celle de Dieu lui-même.
Verset 37
Deutéronome 18.15, comparez ci-dessus Actes 3.22.
Le texte reçu porteâ¯: Le Seigneur Dieu vous susciteraâ¯; vous lâécouterez.
Les mots soulignés manquent dans,Codex Sinaiticus, B, A. Ils auront été ajoutés pour rendre la citation conforme aux Septante.
Verset 38
Ce verset encore exalte Moïse comme ayant été le médiateur de la loi du Sinaï.
Il était, dans lâassemblée (grec lâéglise), au désert, entre lâange qui lui parlait (comparez verset 53, note) et nos pères recevant des oracles vivants (les commandements de la loi envisagés comme conduisant à la vie, comparez Romains 7.10-12â¯; Galates 3.12) et les donnant au peuple.
Codex Sinaiticus, B portentâ¯: pour vous les donner (Westcott Hort, Weiss, Wendt).
Quelle éloquente réfutation de lâaccusation élevée contre Ãtienne dâavoir blasphémé Moïse et la loiâ¯! (Actes 6.11-13)
On remarquera dans tout ce passage (versets 35-38) la formule oratoireâ¯: câest ce Moïse, câest lui qui. Elle trahit lâémotion dâÃtienne.
Verset 40
Voir Exode 16.3â¯; Exode 32.1 et pour les termes employés comparez Ãzéchiel 20.7 et suivants.
Grecâ¯: Ils se tournèrent dans leurs cÅurs vers lâÃgypte, câest-à -dire quâils désirèrent introduire parmi eux un culte idolâtre emprunté à la religion de lâÃgypte.
Dâautres entendentâ¯: ils voulurent retourner en Ãgypte.
Les dieux qui marchent devant nous seraient alors des dieux qui ramèneraient Israël en Ãgypte. Mais le veau dâor était une image visible du Dieu qui avait fait sortir le peuple dâÃgypte pour le conduire en Canaan (Exode 32.4â¯; 1 Rois 12.28).
Verset 41
Allusion à la fête grossière que célébra le peuple après avoir fait son veau dâor (Exode 32.6). Ce dernier était une imitation dâune divinité égyptienne, le dieu Apis de Memphis.
Verset 42
Câest-à -dire au culte idolâtre des astres et des forces de la nature.
Dieu les y livra, en châtiment de leur ingratitude et de leur incrédulité (comparer Romains 1.24-25).
Câétait là un avertissement indirect adressé par Ãtienne à ses auditeurs.
Verset 43
Amos 5.25-27, librement cité dâaprès la version grecque des Septante.
LâÃternel reproche dâabord à son peuple, par la bouche du prophète, de ne lui avoir pas offert des victimes et des sacrifices, durant la traversée du désert.
Cette assertion paraît être en contradiction avec des passages tels que Exode 24.4 et suivantsâ¯; Nombres 7.10â¯; Nombres 9.1 et suivants.
Mais lâabandon de la circoncision (Josué 5.4-9) révèle un relâchement religieux qui put bien sâétendre à la célébration des sacrifices (voir la Bible Annotée, sur Amos 5.25-27). Il ne peut sâexpliquer que par un entraînement général du peuple à lâidolâtrie.
Câest ce dernier péché que le prophète reproche ensuite à Israël, en rappelant ce tabernacle de Moloch quâil portait à sa suite et cette étoile du dieu Rephan, images ou idoles quâil avait faites pour les adorer.
Il ne faut pas, avec quelques éditeurs (Tischendorf, Weiss), prolonger la question jusquâau milieu du verset 43 «â¯Mâavez-vous offert,â¦et avez-vous portéâ¦ces images que vous avez faites pour les adorerâ¯?â¯Â» car la réponse négative, que fait attendre la forme de lâinterrogation en grec, nâest admissible que pour la dernière proposition du verset 42 «â¯Mâavez-vous offert des victimesâ¯? Non, vous ne lâavez pas fait, bien plus (tel est le sens du et) vous avez porté, etcâ¯Â».
Moloch signifie roi ou seigneur et correspond au Bel ou Baal des peuples Cananéens. On adorait sous ce nom le soleil, comme principe générateur et vivifiant de la nature.
Lâastre appelé suivant les manuscrits Romphan ou Rephan était Saturne. La version grecque rend par ce nom lâhébreu Kiyoun, qui, avec dâautres points voyelles, se prononcerait Kewan. Kewan est le surnom Assyrien de Saturne.
Rephan serait un des noms donnés à Seb, le Saturne des Ãgyptiens.
Codex Sinaiticus, A, C, majuscules, portentâ¯: votre dieu Rephan. Le mot souligné manque dans B, D.
Comme châtiment de cette idolâtrie, Amos annonce au peuple quâil sera transporté au-delà de Damas capitale du royaume de Syrie le puissant ennemi dâIsraël.
Ãtienne précise lâidée, en substituant à ce nom de Damas celui de Babylone, afin de rappeler la grande captivité du peuple juif, châtiment de ses infidélités.
Verset 44
Quelques exégètes (Calvin, de Wette, Olshausen) ont pensé quâÃtienne voulait opposer ce vrai tabernacle au tabernacle de Moloch (verset 43), afin de faire sentir dâautant plus vivement combien était coupable ce péché de lâidolâtrie.
Câest plutôt, dans le discours, un nouveau développement, dans lequel Ãtienne en vient à parler du temple (versets 46 et 47), quâon lâavait accusé de mépriser.
Le tabernacle ou la tente du témoignageâ¯; câest ainsi que les Septante traduisent, à tort, le mot hébreu qui signifie assignation ou assemblée.
Ce qui importe à Ãtienne, câest de rappeler combien ce tabernacle était sacré pour les Israélites pieux, puisque non seulement lâÃternel en avait prescrit la construction jusque dans les moindres détails (Exode 25 à Exode 27), mais avait ordonné à Moïse de le faire selon le modèle qui lui avait été montré sur la sainte montagne (Exode 25.40â¯; Exode 26.30, comparez Hébreux 8.5)
Verset 45
Nos pères (ceux de la génération qui entra en Canaan),lâayant reçu à leur tour (de la main de leurs devanciers), lâintroduisirent avec Josué dans le pays conquis sur les nations, littéralementâ¯: dans (pendant) la possession des nations, câest-à -direâ¯: «â¯lorsque ce pays était au pouvoir des nationsâ¯Â» (Meyer), ou mieuxâ¯: «â¯en prenant possession des nationsâ¯Â» (Wendt), le génitif des nations étant objet et non sujet.
Ces nations Dieu les chassa devant nos pères, jusquâaux jours de Davidâ¯: la conquête de Canaan ne fut achevée quâau temps de David.
Dâautres rattachent les mots jusquâaux jours de David à la proposition principaleâ¯: ils lâintroduisirent et sous-entendentâ¯: et il y resta.
Verset 47
Parce quâil avait trouvé grâce devant Dieu, David demanda de trouver une demeure (grec une tente) pour le Dieu de Jacob.
Codex Sinaiticus, B, D portent une demeure à la maison de Jacob. Cette variante ne présente guère de sens acceptable.
Le Psaumes 132.5, ici cité, oblige à admettre Dieu de Jacob.
Hort propose une conjecture plausible, dâaprès laquelle le texte primitif portait Seigneur de Jacob. Ce mot Seigneur, corrompu, aurait donné lieu à la variante des principaux manuscrits.
Pour le fait lui-même, comparez 2 Samuel 7.1 et suivants 1 Chroniques 22.7 et suivants.
Si, pour désigner le temple (verset 46), Ãtienne emprunte à Psaumes 132.5, un mot qui signifie proprement tente et désigne une habitation fragile et temporaire, câest pour marquer que ce temple, fait de mains dâhommes, participait du caractère transitoire de toutes les choses visibles. Il ne veut pas dire que son érection ait été sans valeur aux yeux de Dieu, mais il donne à entendre quâelle a été une Åuvre humaine. Dieu nâavait rien ordonné. David prend lâinitiative en suppliant Dieu de lui accorder la faveur dâélever cette maison à sa gloire. Et encore la grâce demandée ne fut-elle accordée quâà son fils Salomon.
Malgré ces nuances quâil apporte à lâexposé des faits Ãtienne parle avec respect et vénération de lâorigine du sanctuaire de Jérusalemâ¯; il réfute ainsi indirectement lâaccusation dâavoir proféré contre lui des blasphèmes.
Si, dans la suite (versets 48-50), il formule encore une réserve capitale et essaie dâamener ses auditeurs à une notion plus spiritualiste du seul vrai et permanent sanctuaire du Très-Haut, il sâexprimera de manière à montrer que sa pensée est celle même du roi qui construisit le temple et le consacra à lâÃternel et quâelle est conforme aux enseignements des prophètes.
Verset 50
Cette grande pensée que le Dieu infini, Créateur de lâunivers, ne saurait habiter exclusivement dans un temple, Åuvre de la main des hommes, condamnait le culte formaliste et pharisaïque du temps.
On croit, en écoutant Ãtienne, entendre un écho des paroles de Jésus (Jean 4.21-24). Et cependant il nâexprime quâune pensée formulée déjà en termes semblables par Salomon lui-même dans sa prière pour la dédicace du temple (verset 48â¯; comparez 1 Rois 8.27)â¯; puis il appuie encore cette pensée sur lâautorité dâun prophète (Ãsaïe 66.1, cité presque exactement dâaprès les Septante).
Verset 51
Quelle foudroyante péroraison de tout ce discoursâ¯! (versets 51-53). Mais que ces paroles sont vraies dans leur sévéritéâ¯!
Faut-il admettre, avec plusieurs exégètes (Ebrard, Meyer, Lechler), que cette application est simplement la conséquence naturelle quâÃtienne tire de tout son discoursâ¯?
Ou, avec Olshausen et dâautres, que ce brusque changement de ton fut provoqué par des marques dâimpatience et de colère dans son auditoireâ¯?
Cette dernière opinion nous paraît être la vraie.
Jusquâici Ãtienne avait exposé avec calme les vérités qui ressortent de lâhistoire dâIsraël, si le sanhédrin, constitué en cour de justice, lâavait écouté avec attention, eut-il été sage, ou même charitable, de provoquer, par ces dernières paroles, les orgueilleux préjugés de ce conseilâ¯? Assurément Ãtienne ne lâaurait pas fait.
En outre, comment supposer quâil aurait voulu terminer son discours sans exhorter ses auditeurs à la repentance et sans leur annoncer en Jésus la miséricorde de Dieuâ¯?
Au lieu de cela, il ne mentionne le Juste que pour accabler ces chefs du peuple du souvenir de leur crime (verset 52).
Câest quâÃtienne voyait la fureur peinte sur tous les visages, câest quâil fut interrompu par des murmures et des cris, câest enfin quâil prévit lâissue tragique du débat et que, dans son indomptable courage, il trouva quâil nây avait plus rien à ménager dans ces rebelles. Les versets 54 et 57 confirment cette explication.
Le col roide est lâimage dâun caractère inflexible, opiniâtre, rebelle.
Le peuple dâIsraël se montrait alors tel. Ce mot ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament, mais le terme hébreu qui y correspond est assez fréquent (voir Exode 33.3-5).
Ãtre incirconcis de cÅur et dâoreilles, câest se montrer incapable de sentir et même dâentendre la vérité. Lâincirconcision était, chez les Juifs la marque du paganisme et de lâimpureté (Lévitique 26.41â¯; Deutéronome 10.16), la circoncision le symbole de la purification du cÅur (Jérémie 4.4â¯; Jérémie 9.25â¯; Romains 2.29).
Verset 52
Voir, sur les prophètes persécutés par leur peuple Hébreux 11.36 et suivants.
Mais le crime des chefs actuels de ce peuple dépassait tous les autres. Ils avaient livré à un juge païen le Juste par excellence (Actes 3.14) et ainsi ils étaient devenus ses meurtriersâ¯!
Verset 53
Les motsâ¯: par (grec en ou sur) des ordonnances dâanges ont été diversement interprétés.
Le sens le plus probable est que les anges ont servi dâintermédiaires.
Le récit de lâExode (Exode 20), il est vrai, ne fait pas mention de la participation des anges à la promulgation de la loi. Mais ce rôle leur est attribué par une tradition que les Septante ont introduite dans lâÃcriture elle-même, en traduisant le passage obscur Deutéronome 33.2, qui porte selon la version la plus usitéeâ¯: «â¯de sa droite (il a envoyé) le feu de la loiâ¯Â»
«â¯Ã sa droite des anges avec luiâ¯Â». Plusieurs auteurs du Nouveau Testament y ont puisé lâidée dâune intervention des anges, dont Dieu se serait servi pour communiquer la loi à Moïse (Galates 3.19â¯; Hébreux 2.2).
Cette idée est exprimée aussi par des rabbins et par lâhistorien Josèphe (Antiquités Juives, XV, 5, 3).
Câest donc à tort que quelques interprètes, se fondant sur Psaumes 104.4, ont vu dans ces anges une désignation poétique des phénomènes naturels qui se produisirent sur le Sinaï (Exode 19.16-19).
Chrysostome pensait retrouver dans notre passage lâange mentionné en versets 30 et 38.
Mais le mot anges, au pluriel, sâoppose à cette interprétation.
Ãtienne déclare à ses auditeurs que la loi, promulguée avec tant de solennité, ils ne lâont point gardée.
Il pouvait leur adresser ce reproche, par lequel il leur retournait lâaccusation portée contre lui (Actes 6.13-14) car les dispositions manifestées par leurs pères (versets 39-43) étaient encore les leurs.
Nous ne pensons pas quâil voulût les blâmer de nâavoir pas saisi la loi dans sa spiritualité (versets 48-50), ni que la transgression de la loi quâil avait en vue fût spécialement le meurtre du Juste (verset 52).
Verset 54
Etienne contemple Jésus dans la gloire et est entraîné par ses ennemis furieux
Les paroles dâEtienne excitent la rage de ses auditeurs. Lui, rempli dâEsprit saint, voit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu ; il le déclare solennellement. Alors ses ennemis se bouchent les oreilles, poussent de grands cris et, se précipitant tous ensemble sur lui, lâentraînent hors de la ville pour le lapider (54-58a).
Mort dâEtienne
Le jeune Saul garde les manteaux des témoins. Ils lapident Etienne, qui remet son esprit entre les mains du Seigneur Jésus et, à genoux, intercède pour ses meurtriers. Puis il sâendort. Saul approuvait le meurtre dâEtienne (58b-8.1a).
LâÃglise dispersée par la persécution
Une grande persécution des chrétiens de Jérusalem se produit ; à lâexception des apôtres, ils se dispersent tous en Judée et en Samarie. De pieux Juifs ensevelissent Etienne, tandis que Saul ravage lâÃglise, pénétrant dans les maisons pour opérer des arrestations dâhommes et de femmes (8.1b-3).
Martyre dâÃtienne et persécution de lâÃglise (7.54 à 8.3)
Ils frémissaient de fureur. Voir, sur cette expression, Actes 5.33, où le sens littéral est expliqué.
Ces choses, câétait surtout le contenu des versets 51-53 (comparer toutefois verset 51, note).
Cette fureur et ces grincements de dents font, comme lâobserve Olshausen, un contraste frappant avec la calme sérénité dâÃtienne, contemplant le ciel ouvert (verset 56).
Verset 55
Les motsâ¯: rempli dâEsprit Saint ne signifient pas seulement quâÃtienne était habituellement sous lâinfluence de cet Esprit, mais que dans ce moment de danger suprême Dieu lâen revêtit dâune manière nouvelle (comparer Actes 4.8).
Il vit la gloire de Dieu (verset 2)â¯; une vision, tout intérieure, lui fut accordée par lâaction même de cet Esprit dont il était rempli.
On peut supposer quâil la cherchait, les yeux fixés au ciel, au-dessus des hommes, du danger, de la vie et de la mort.
Mais lâobjet spécial et souverainement consolant de sa vision, ce fut Jésus, son Sauveur, pour lequel il allait donner sa vie.
Et quâon le remarque bien, puisque ce trait de la vision est répété au verset 56, il voit Jésus debout, à la droite de Dieu. Ãtre à la droite de Dieu, câest partager avec lui lâautorité et la puissance.
Le Sauveur est souvent représenté assis, à la droite de Dieu, dans lâattitude du gouvernement ou du jugement (Matthieu 26.64 et souvent ailleurs), ici il est debout, car il sâest levé pour venir au-devant du martyr et pour le recevoir dans la gloire (verset 59).
Cette explication, admise aujourdâhui par la plupart des interprètes, est de Grégoire le Grand.
Verset 56
Ãtienne seul eut cette glorieuse visionâ¯; les membres du sanhédrin ne sâaperçurent de rienâ¯; mais Ãtienne dit ce quâil voyait, afin que cela leur servit de témoignage.
Il nomme Jésus le Fils de lâhomme, sans doute par allusion à la vision de Daniel (Daniel 7.13-14â¯; comparez Matthieu 26.64â¯; Luc 22.69) qui, lui aussi contemple Celui dont la domination et le règne sont éternels.
Câest ici le seul passage où ce nom, que Jésus prend ordinairement lui-même dans les évangiles lui est donné par un de ses disciples.
Verset 58
Ce verbe à lâimparfait et sans régime en grec, signifie quâils se préparaient à le lapider, lâaction même nâest racontée quâen verset 59.
Dâautres expliquent lâabsence de régime et la répétition du verbeâ¯: ils lapidaient, au verset 59, en supposant que verset 58 est une remarque introduite par lâauteur des Actes dans le document quâil transcrivait. Celui-ci portait simplementâ¯: et lâayant jeté hors de la ville, ils lapidaient Ãtienne qui priait et disait.
Toute cette scène tumultueuse ne permit pas au sanhédrin de rendre un jugement régulierâ¯: ce fut une sorte dâémeute et la mort dâÃtienne fut un meurtre. Seulement les auteurs du meurtre prétendaient appliquer à lâaccusé le châtiment ordonne pour les blasphémateurs (Lévitique 24.16).
Les témoins (Actes 6.13-14) devaient lancer la première pierre au condamné (Deutéronome 17.7). Pour cela, il fallait quâils se défissent de leurs manteaux, qui les auraient gênésâ¯; ce sont là les vêtements quâils déposèrent aux pieds dâun jeune homme qui, dans son fanatisme de pharisien, assistait avec complaisance à cette exécution (verset 60).
Ce jeune homme sâappelait Saul. Câest la première fois quâil est nommé dans le Nouveau Testament. Quelle grande et belle place il y occupera désormaisâ¯!
Verset 59
Ils lapidaient Ãtienne qui priait (grec invoquait, appelait)â¯; quel contrasteâ¯!
Il appelait ce Jésus qui venait de lui apparaître dans sa visionâ¯; il lui demandait de recevoir son esprit.
La même prière que le Sauveur avait adressée à Dieu son Père, Ãtienne lâadresse à Jésus.
Comparer encore, sur lâinvocation du nom de Jésus, Actes 22.16â¯; Romains 10.12â¯; 1 Corinthiens 1.2.
Verset 60
Câest-à -dire pardonne-leurâ¯!
Encore une parole de Jésus sur la croix (Luc 23.34), au pied de laquelle Ãtienne mourant se place en pensée.
La dernière prière de Jésus, qui était lâexpression dâune charité divine, Ãtienne a été capable de la proférer à son tour. Il lâa prononcée même dâune voix forte, voulant que tous lâentendissent.
Et cette prière fut exaucée, elle le fut du moins pour ce jeune homme, spectateur du drame, qui devint lâapôtre de la grâce (1 Timothée 1.15). Combien de fois ne dut-il pas sâen souvenir dans la suiteâ¯!
Douce image de la mort qui est devenue un sommeil pour les fidèles, même lorsquâelle est le plus violente (comparer Jean 11.11â¯; 1 Thessaloniciens 4.13).
Telle fut la fin du premier martyr de lâÃglise chrétienne.
Son nom grec Stéphanos signifie couronne.
Il devint les prémices de cette longue suite de témoins de Jésus-Christ qui, au sortir de leurs combats et de leurs tribulations, allèrent au lieu du repos ceindre leurs fronts de la couronne immortelle promise à ceux qui nâépargnent point leur vie pour lâamour de Celui qui leur donna la sienne (Apocalypse 2.10).