Abigaïl garda en dernier recours, cet argument, pour convaincre David : plus il renoncerait à son entêtement, plus il aurait la conscience en paix et le repos de lââme.
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Informations bibliographiques Henry, Matthew. "Commentaire concis sur 1 Samuel 25". "Commentaire concis de Henry sur toute la Bible". https://studylight.org/commentaries/fre/mhn/1-samuel-25.html. 1706.
versets 1-44
1 Samuel 25:1
* La mort de Samuel. (1)
La requête David ; le refus désobligeant de Nabal. (2-11)
David a lâintention de détruire Nabal. (12-17)
Abigaïl offre un présent à David. (18-31)
David accueille favorablement Abigaïl, Nabal meurt. (32-39)
David épouse Abigaïl. (39-44)
(1)
Tous les enfants dâIsraël se lamentèrent, avec juste raison, de la mort de Samuel. Ce dernier priait quotidiennement pour eux.
Ceux qui assistent aux obsèques de fidèles serviteurs de Dieu, sans ressentir la moindre tristesse, ont vraiment un cÅur rebelle : il est triste de nâéprouver aucune peine pour la perte de ceux qui ont prié pour nous et qui nous ont enseigné les voies du Seigneur.
1 Samuel 25:2
(2-11)
Nous nâaurions jamais entendu parler de Nabal, si rien ne sâétait passé entre lui et David. Lâétymologie de « Nabal » est remarquable : ce nom signifie « imbécile ».
Les richesses tendent à élever « artificiellement » les hommes, aux yeux du monde ; mais en étant objectif, on découvre que Nabal avait un niveau de vie relativement moyen. Il nâavait aucun renom, aucune honnêteté ; il était grossier, souvent maussade et de mauvaise humeur ; il était dur en affaires, méchant, accablant les autres ; câétait un homme sans scrupule, parvenant à ses fins par la fraude et la violence.
Que de difficultés avons-nous pour évaluer les vraies « valeurs » de ce monde ! Dâun côté nous voyons une profusion de « Nabal » grossiers, et de lâautre, des « David », ne cherchant quâà accomplir le bien, avec difficulté ! David fit rappeler par ses messagers, la bonne façon dont il avait traité les bergers de Nabal. Considérant la détresse, les dettes, le mécontentement et la pénurie auxquels les hommes de David étaient exposés, il était possible dâannoncer que ce dernier les avait gardés de se livrer au pillage. Nabal resta sur son entêtement, comme les avares savent si bien le faire : malgré la demande quâil reçut, il tenait à garder ce quâil possédait par tous les moyens, persuadé que son péché dâavarice serait masqué par la soi-disant mauvaise conduite des serviteurs de David. Mais Dieu nâétait pas dupe !
Que cette triste attitude nous aide à supporter patiemment les médisances et les reproches éventuels auxquels nous pourrions êtres exposés. Ce genre de situation se rencontre hélas ici-bas, même à lâencontre des personnes pleines de bonté.
Nabal insista beaucoup trop sur le fait que tous ses biens, et en particulier, ceux de sa table, lui appartenaient. Nâétait-il pas maître de la gestion de ses richesses ?
Nous sommes fautifs, quand nous pensons être les « seigneurs absolus » de nos possessions, pouvant en disposer comme bon nous semble. En fait, nous ne sommes que les administrateurs de nos biens, et nous devons employer ce que nous possédons, selon la volonté du Seigneur, en nous rappelant que rien ne nous appartient vraiment dans tout ce quâIl nous a confié !
1 Samuel 25:12
(12-17)
Parfois, Dieu est bon, même envers celui qui est méchant et qui manque de reconnaissance pour ce quâil possède ; pourquoi nâaurions-nous pas la même attitude ?
David était déterminé à détruire Nabal, et tout ce qui lui appartenait. Ãtait-ce bien là dans ses habitudes ? Nâavait-il pas appris suffisamment à supporter lâaffliction, à être patient, et à ne pas tomber dans le piège que lui tendaient ses passions ?
David fut à maintes reprises, calme et prévenant, mais cette fois, il était animé dâune terrible ardeur, cherchant à détruire toute la famille de Nabal.
Dans quel triste état peut se trouver le cÅur du meilleur des hommes, quand Dieu le laisse ainsi, livré à lui-même ! Que cela nous incite à prier de la sorte : « Seigneur, préserve nous de tomber dans la tentation » !
1 Samuel 25:18
(18-31)
Par un simple cadeau, Abigaïl se réconcilia avec David, suite au précédent refus de Nabal. Abigaïl sâapprocha de David, dans un esprit de soumission. Dans les disputes, le fait de céder à lâopposant, apaise souvent les graves offenses que lâon aurait pu lui occasionner. Abigaïl se repentit devant David, tout en lui demandant une certaine indulgence : elle ne pouvait pas excuser la conduite odieuse de son mari. Elle ne sâappuyait pas, pour convaincre David, sur sa propre force de persuasion, mais sur la Grâce divine, sachant que Dieu lâaiderait, dans sa Toute Puissance. Elle dit à David que ce serait sâabaisser que de se venger sur un ennemi aussi faible et ignoble que Nabal, qui, pour sa part ne lui accorderait dâailleurs aucune indulgence : la meilleure solution consistait à le laisser et à ne lui faire aucun mal. Elle discernait la destinée illustre que David allait connaître, malgré ses ennuis du temps présent : « Dieu préservera ta vie ; il serait vraiment injuste de faire mourir inutilement un homme, en particulier sâil fait partie du peuple de Dieu ».
Abigaïl garda en dernier recours, cet argument, pour convaincre David : plus il renoncerait à son entêtement, plus il aurait la conscience en paix et le repos de lââme.
Beaucoup se vengent, dominés par la colère, et regrettant plus tard, mille fois leur geste. Le plaisir de cette vengeance se transforme alors rapidement en amertume.
Quand nous sommes tentés de pécher, il nous faut considérer dâabord, quelle sera la suite des évènements !
1 Samuel 25:32
(32-39)
David remercia lâÃternel pour Sa merveilleuse réponse, évitant ainsi au futur roi de pécher, en portant la main sur Nabal. Quelles que soient les personnes qui peuvent nous rencontrer dans le but de nous conseiller, de nous donner la direction à suivre, le réconfort, la prudence, voire des réprimandes pertinentes, nous devons discerner en elles, une démarche divine. Nous devrions être très reconnaissants pour la merveilleuse Providence, qui nous met en garde de commettre le péché. La plupart des personnes pensent quâil est suffisant dâentendre patiemment les avertissements de la Parole ; mais bien peu, hélas, accepteront ces avertissements dans un esprit de reconnaissance, louant Celui qui, dans Sa Grâce, les envoie.
Plus nous sommes prêts à commettre le péché, plus la Grâce tente de nous en dissuader : les pécheurs sont souvent le plus en sécurité quand ils frôlent de près le danger.
Nabal était complètement ivre. Il portait bien son nom, qui signifiait « lâimbécile » : il ne savait pas jouir de lâabondance de ses biens, sans toutefois en abuser ; il ne savait pas être agréable envers ses amis, sans sâabaisser de façon bestiale. Il nây a rien de plus évident que lâivrognerie, pour révéler le peu de sagesse dâun homme : cette calamité arrive même à détruire le peu que lâon puisse posséder. Quel changement trouvait-on chez cet homme, le lendemain matin ! Son cÅur, qui durant la nuit, sâégayait avec du vin, devint le jour suivant, lourd comme pierre ; le rire des imbéciles sâefface aussi rapidement que les illusions des plaisirs charnels ; la fin de cette nuit de gaieté fut bien sombre et pénible. Les ivrognes sont toujours tristes au sortir de leur ébriété. Environ dix jours plus tard, lâÃternel frappa Nabal, et le fit mourir. David remercia Dieu pour lâavoir gardé de massacrer Nabal.
La douleur que lâon rencontre ici-bas, lâorgueil, et une conscience interpellée, ternissent parfois les joies de celui qui abuse des plaisirs, et séparent lâhomme avare de ses richesses ; mais, le Seigneur finit par frapper de mort ces hommes, quand bon Lui semble, par le moyen de Son choix.
1 Samuel 25:39
(39-44)
Abigaïl était persuadée que David deviendrait le futur roi dâIsraël ; elle avait une estime considérable pour lui, au vu de sa piété et de son excellent caractère. Elle pensait que sa proposition de mariage avec David était tout à fait convenable et avantageuse pour elle, malgré les difficultés quâelle venait de traverser. Avec une grande humilité, et sans aucun scrupule, selon les coutumes de cette époque, elle sâengagea dans cette demande, voulant partager avec son futur mari, ses joies comme ses épreuves.
Ceux qui sâapprochent de Christ, doivent être disposés à souffrir avec Lui, pouvant être persuadés que plus tard, ils régneront avec Lui.