Il ne sâagit pas, dans ce passage, dâune vision, mais dâun fait qui donne occasion à lâEsprit de Dieu de sâexprimer au sujet du règne de Christ.
«Et la parole de lâÃternel vint à moi, disant:»
«Prends des dons de la part de ceux de la transportation, de la part de Heldaï, de Tobija, et de Jedahia (et viens, toi, en ce même jour, et entre dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où ils sont venus de Babylone); et tu prendras de lâargent et de lâor, oui, prends des couronnes.»
versets 1-15
Huitième vision â v. 1-8
Nous trouvons ici la huitième et dernière vision de Zacharie. Les quatre chars sont évidemment les quatre grands empires des nations, si souvent mentionnés, et représentés, sous diverses images, dans les prophètes de lâAncien et du Nouveau Testament. Au commencement du livre de Daniel, nous les voyons sous lâaspect dâune grande statue, figure dâun homme, dâune créature raisonnable et responsable, ayant une relation morale avec Dieu, et à laquelle il a confié le gouvernement du monde. Ces empires manquent à leur responsabilité et Dieu, par une pierre détachée sans mains, les brise tous ensemble, pour établir à leur place lâempire universel de Christ, une grande montagne qui remplit toute la terre.
Plus loin, en Daniel 8, nous voyons ces quatre empires sous lâaspect de quatre Bêtes, câest-à -dire de quatre êtres sans relation morale avec Dieu. Dans lâApocalypse (chap. 3), la dernière de ces Bêtes, lâempire romain existant alors, comprend et résume les caractères des trois empires qui lâont précédé.
En Zacharie, les empires sont mentionnés à trois reprises: Au premier chapitre, sous la figure de leurs trois représentants symboliques, car Babylone, le premier empire, avait déjà pris fin sous lâassaut des Mèdes et des Perses. Ces empires sont à lâaise après avoir détruit le peuple de Dieu; mais, quand le dernier dâentre eux terminera son cours, ce sera le moment où Dieu, prenant en main la cause de son peuple, rétablira ses relations avec lui. Dans le même chap. 1, les empires sont quatre cornes, quatre puissances détruites par des agents divins pour amener, au chap. 3, la bénédiction finale de Jérusalem.
«Et de nouveau je levai mes yeux, et je vis: et voici, quatre chars qui sortaient dâentre deux montagnes, et les montagnes étaient des montagnes dâairain» (v. 1). Nous trouvons ici, non pas des chevaux, mais quatre chars attelés de chevaux, symbole, dans lâÃcriture, de la puissance royale et guerrière. Le premier char, lâempire guerrier chaldéen, est mentionné tout dâabord. Nous nous sommes déjà expliqués, au chap. 1, sur les chevaux roux; dans notre chapitre, ils expriment le jugement du peuple par Babylone. Ce nâest pas, comme au premier chapitre, le tableau des empires alors que lâEsprit de Dieu prend connaissance de leur état, mais la manière dont Dieu les dirige pour accomplir ses desseins. Câest pourquoi ces chars sont présentés comme «les quatre esprits des cieux qui sortent de là où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre» (v. 5; cf. Dan. 7:2). Dieu nous montre que sa Providence avait dès le commencement dirigé la course de ces puissances guerrières. En apparence, chacune dâelles avait fait ce quâelle avait voulu et avait suivi son propre chemin sans Dieu; en réalité, Lui était derrière la scène, et les quatre esprits des cieux étaient devant Lui pour conduire le mouvement des empires dans une direction voulue. Le quatrième empire, lâempire romain, devant ressusciter comme lâApocalypse nous le révèle, le but de Dieu ne sera pleinement atteint quâà la fin des temps prophétiques.
Les quatre chars sortent, tout comme le rouleau et lâépha, parce quâil sâagit ici de jugement. Ils sortent «dâentre deux montagnes» formant comme un défilé par lequel ils doivent passer. Une montagne représente toujours, en langage symbolique, une puissance fermement établie sur la terre. Les montagnes sont dâairain. Lâairain signifie toujours la justice de Dieu sâoccupant du péché en jugement, soit pour notre rédemption, â lâautel dâairain, emblème de la croix â soit pour nous purifier, â la cuve dâairain â soit pour lâétablissement du royaume de Christ, â les colonnes dâairain â car son royaume ne peut être établi que par le jugement. Nous voyons donc ici la puissance de Dieu établie en dépit de tout, comme de fermes montagnes, afin dâempêcher les empires de suivre une autre direction que celle que Dieu veut leur assigner, et cette puissance les dirige en vue du jugement de son peuple; mais, quand ces empires se seront détruits eux-mêmes, la délivrance dâIsraël suivra le jugement, et ainsi sâaccompliront en grâce les desseins de Dieu envers cette nation.
«Celui auquel sont les chevaux noirs sort vers le pays du nord; et les blancs sortent après eux» (v. 6). Lorsque la fin de la captivité du peuple sous le joug de Babylone se fut approchée, Dieu intervint et envoya les Mèdes et les Perses, le chariot des chevaux noirs, dans le pays du nord, nom qui désigne la contrée située au nord de Jérusalem ou la Chaldée. Aux Mèdes et aux Perses succéda la puissance conquérante dâAlexandre, le chariot des chevaux blancs, qui détruisit le second empire, la Perse, dans le pays du nord. De là cette expression: «les blancs sortent après eux.»
«Et les tachetés sortent vers le pays du midi; et les vigoureux sortent et cherchent à sâen aller, à se promener par la terre» (v. 7). Ici apparaît le quatrième char, la puissance romaine, avec des «chevaux tachetés, vigoureux». Au lieu de sortir contre le pays du nord, ces chevaux se dédoublent, pour ainsi dire. Les tachetés sortent vers le pays du midi, lâÃgypte. Câest, en effet, dans ce pays que lâempire romain chercha, dès le début, à établir sa suprématie (cf. Dan. 11:30). Ensuite, la puissance de lâempire se développant de plus en plus, Rome, les vigoureux, chercha à se promener par la terre, câest-à -dire à étendre sa domination sur le monde entier.
«Et il dit: Allez, promenez-vous par la terre. Et ils se promenèrent par la terre» (v. 7). Câest Dieu qui a la haute main dans toutes les circonstances et les mouvements de ce monde, qui les dirige et les ordonne. Et combien de buts divers il se propose! Par le même événement, il juge, reprend, avertit, appelle ou délivre!
«Et il me cria, et me parla, disant: Vois; ceux qui sont sortis vers le pays du nord ont apaisé mon esprit dans le pays du nord.» Déjà du temps de Zacharie la colère de Dieu sâétait réveillée contre Babylone, instrument de son jugement envers Israël, mais qui, semblable à lâAssyrien, sâélevant orgueilleusement contre la main qui lâemployait, avait assouvi sa soif de vengeance sur le peuple de Dieu.
Conclusion du livre des visions â v. 9-15
La huitième vision avait décrit le rôle providentiel et le jugement final des empires envoyés pour châtier Israël. Le passage que nous avons sous les yeux nous montre le résultat glorieux de toutes les voies de Dieu et lâaccomplissement de ses conseils, en substituant à tous les empires du monde celui de Christ et son règne de paix qui ne sera jamais ébranlé.
Il ne sâagit pas, dans ce passage, dâune vision, mais dâun fait qui donne occasion à lâEsprit de Dieu de sâexprimer au sujet du règne de Christ.
«Et la parole de lâÃternel vint à moi, disant:»
Ces mots sont importants à retenir. Nous venons de voir que cette Conclusion du livre des visions se relie à tout ce qui précède et en est pour ainsi dire le couronnement; mais les mots que nous venons de citer relient aussi le Livre des visions aux deux chapitres suivants qui appartiennent au Livre des Oracles. En effet, ce terme: «La parole de lâÃternel vint à moi» marque à quatre reprises des révélations nouvelles (7:4, 8; 8:1, 18). Cette liaison si évidente entre les deux livres de Zacharie réduit à néant les affirmations de la soi-disant «haute critique», qui prétend voir dans ce prophète deux écrits dâauteurs différents, nâayant aucun rapport quelconque lâun avec lâautre.
«Prends des dons de la part de ceux de la transportation, de la part de Heldaï, de Tobija, et de Jedahia (et viens, toi, en ce même jour, et entre dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où ils sont venus de Babylone); et tu prendras de lâargent et de lâor, oui, prends des couronnes.»
Trois hommes, dâentre ceux qui nâétaient pas montés de Babylone avec le peuple pour rebâtir le temple et la ville, sont mentionnés ici. Nous ne savons la raison pour laquelle ils étaient restés à Babylone, mais nous les voyons monter à Jérusalem pour apporter leurs dons, de lâargent et de lâor, à la maison de lâÃternel, en un temps où elle sâélevait à peine au-dessus de ses fondements. Leur acte était la condamnation tacite des lenteurs apportées par le peuple à la construction du temple. La signification du nom de ces hommes est assez frappante: Heldaï: «Endurant»; Tobija: «lâÃternel est bon»; Jedahia: «lâÃternel sait». Ils entrent dans la maison de Josias: «lâÃternel supporte», fils de Sophonie: «lâÃternel cache». Ces hommes portent donc presque tous le nom de lâÃternel et sont ainsi ses témoins.
Jâen conclus quâils sont comme un type du vrai Résidu de Juda, soit hors de la Judée, soit à Jérusalem. Les Juifs remontés sous Cyrus à Jérusalem ne pouvaient être considérés comme le vrai Résidu; la fin de Zacharie et le prophète Malachie le démontrent suffisamment. Les vrais fidèles se trouvaient alors à Babylone, mais ils sont accueillis et cachés dans la maison dâun autre fidèle à Jérusalem. Ce petit tableau me semble donc être une image des deux parties du Résidu de Juda, à la fin des temps1. Ceux qui le composent voient, par la foi, le temple bâti quand il ne lâest pas encore, le roi établi quand, de fait, il nâest pas encore manifesté, et ils lui apportent leurs dons. Le prophète a la mission de former des couronnes avec cet argent et cet or: «Oui, prends des couronnes et tu les mettras sur la tête de Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur; et tu lui parleras, disant: Ainsi parle lâÃternel des armées, disant: Voici un homme dont le nom est Germe, et il germera de son propre lieu. et il bâtira le temple de lâÃternel. Lui, il bâtira le temple de lâÃternel, et il portera la gloire, et il sâassiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône» (v. 11-13). Le sens du mot: «couronnes» est plutôt celui dâune «double couronne», semblable à la tiare que portaient certains souverains. Zacharie devait prendre cette couronne et la placer sur la tête de Joshua, le souverain sacrificateur.
1 Voir pour plus amples détails: «Lâhistoire prophétique des derniers jours», par H.R.
Pour expliquer cet acte, résumons, en quelques mots, lâhistoire du Christ, dans les chapitres qui précèdent, comme nous lâavons déjà fait à lâégard de lâhistoire de Juda et de Jérusalem.
Au chap. 3, Joshua qui avait dâabord représenté le peuple purifié devant lâÃternel, devient le type de Christ, comme futur souverain sacrificateur. Puis Dieu annonce quâil fera venir son serviteur le Germe, Christ, le fils de David comme roi. Le fondement du temple que Joshua venait de poser est le type de Christ, maîtresse pierre du coin, sur laquelle lâÃternel édifiera son temple futur. Au chap. 4, Zorobabel est lâimage de Christ, le vrai roi. La pierre du faîte, la clef de voûte de tout lâédifice, placée devant Zorobabel, est de nouveau Christ, porteur de faveur de Dieu. Dans ce même chapitre, la royauté et la sacrificature, les deux fils de lâhuile, sont encore séparées, bien quâelles contribuent, en commun, à alimenter la lumière du témoignage. Enfin, dans notre chapitre, nous trouvons la sacrificature et la royauté réunies dans une même personne. Celui dont le nom est Germe sera sacrificateur sur son trône; câest ce Roi sacrificateur qui est couronné dans la personne de Joshua: «lâÃternel est Sauveur». Christ, vrai Melchisédec, est proclamé sacrificateur, en même temps que roi de justice et roi de paix. Câest à Lui et à son règne quâaboutissent toutes les voies de Dieu dont il nous est parlé dans les chapitres précédents, et, dâune manière particulière, comme en Dan. 2:34, 35, la destruction des royaumes mentionnés au commencement de notre chapitre. Lorsque lâEsprit de Dieu a été «apaisé» à leur égard, Dieu établit à leur place le royaume universel du fils de David, qui ne sera pas ébranlé.
Il est dit de Lui, au v. 12: «Il germera de son propre lieu.» Son propre lieu, câest Jérusalem, le lieu de son origine royale, car, «quand lâÃternel enregistrera les peuples, il comptera: Celui-ci est né là » (Ps. 87:6). Il est dit encore: «Il bâtira le temple de lâÃternel. Lui, il bâtira le temple de lâÃternel.»
Représentons-nous les circonstances dans lesquelles cet événement est annoncé. Le peuple à Jérusalem se remettait à lâÅuvre, mais le temple nâétait point terminé quand Heldaï et ses compagnons montèrent à Jérusalem. Joshua sây était employé, Zorobabel y coopérait, mais un moment devait venir où le roi, le fils de David, ne faisant quâun avec le sacrificateur couronné, bâtirait le temple de lâÃternel. Ce ne pouvait donc pas être le temple dâalors, ni le temple dâHérode, ni celui de lâAntichrist; un seul temple est mentionné ici, celui que le Roi sacrificateur bâtira. Le v. 15 indique ceux qui coopéreront à cette Åuvre: «Ceux qui sont éloignés viendront et bâtiront au temple de lâÃternel.» Ce sera exactement le contraire de ce qui sâétait passé lors de la construction du temple au temps dâEsdras et de Zacharie. Ceux qui étaient éloignés, les ennemis de Juda, avaient dit à Zorobabel: «Nous bâtirons avec vous.» Zorobabel et Joshua leur répondirent: «Vous nâavez pas affaire avec nous pour bâtir une maison à notre Dieu, mais nous seuls, nous bâtirons à lâÃternel, le Dieu dâIsraël» (Esdras 4:2-3). Mais, quant au temple futur dont il est question ici, les nations y contribueront pour leur part, comme jadis Hiram, roi de Tyr, avait fourni des ouvriers et des matériaux pour le temple de Salomon.
«Et il portera la gloire.» Câest une chose immense que la gloire; elle est la manifestation de toutes les perfections divines: Majesté, justice, sainteté, pureté, puissance, sagesse, vérité, bonté, enfin la grâce et lâamour. Toutes ces perfections seront mises en pleine lumière, dans la personne du Messie, roi dâIsraël. Un Joshua, avec ses vêtements sales, un Zorobabel, faible et sans énergie, étaient bien loin de manifester ces caractères. Même sous le règne glorieux de Salomon, où lâon pouvait voir dans le roi quelque reflet de la sagesse de Dieu, ces caractères furent vite perdus, car jamais Salomon ne «porta la gloire» tout entière. Un seul la manifestera dans son ensemble et dans sa plénitude, lorsque la connaissance de la gloire de Dieu resplendira devant tous «dans la face de Jésus Christ». Il portera la gloire; lâÃglise, la nouvelle Jérusalem, lâaura, la possédera, car il est dit dâelle: «Ayant la gloire de Dieu», et encore: «La gloire de Dieu lâa illuminée» (Apoc. 21:10, 23).
«Et il sâassiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône.» Il y aura donc un trône, auquel certes ni Joshua, ni Zorobabel nâavaient aucune part; sur le trône, un sacrificateur sera assis, qui ne se tiendra plus debout comme Joshua, pour intercéder et offrir des sacrifices, mais en aura fini avec lâexercice de la sacrificature dâAaron; un roi sera assis, le vrai Melchisédec, roi de justice et roi de paix, bénissant le peuple de la part de Dieu et Dieu de la part du peuple, médiateur entre le ciel et la terre. Il portera tout le poids du gouvernement du monde, et pas un instant le sceptre de justice ne fléchira dans sa main. Comme le soleil qui se lève, il luira sur les hommes, apportant la santé dans ses ailes. La double couronne ornera sa tête; câest à cela quâétaient destinés les dons apportés au temple par quelques fidèles.
«Et le conseil de paix sera entre eux deux.» Le conseil arrêté entre lâÃternel et le Messie, fils de David, sera alors entièrement accompli pour la terre. «Paix sur la terre et bon plaisir dans les hommes»: ces mots se réaliseront quand le roi de paix entrera à Jérusalem, la cité de son choix, et annoncera la paix à son peuple et aux nations.
Quelque merveilleuse que soit cette part, la nôtre, à nous chrétiens, est encore meilleure. Nous nâavons pas à attendre la gloire future pour voir le conseil de paix réalisé à notre égard, et nous pouvons entrer déjà dans la pleine jouissance de cette paix, objet des conseils éternels du Père et du Fils, et que nous possédons maintenant par la foi.
«Et les couronnes seront pour Hélem, et pour Tobija, et pour Jedahia, et pour Hen, fils de Sophonie, pour mémorial dans le temple de lâÃternel» (v. 14). Combien cette pensée est consolante, dans un temps de ruine générale! Le peuple dâalors, réuni à Jérusalem, nâavait pas aux yeux de Dieu les caractères du vrai Résidu. Quelques hommes venus de Babylone étaient agréés de Dieu, ainsi que celui qui les avait accueillis à Jérusalem, car eux-mêmes reconnaissaient la maison de Dieu, alors quâelle nâexistait pas à la vue des hommes. Ils la voyaient avec les yeux de la foi, et lui apportaient leurs choses précieuses. Ces dons devaient servir à couronner le vrai roi et à le glorifier. Dieu conserve ces couronnes dans son temple, en mémoire de lâacte de ces fidèles. Ces couronnes leur appartiendront aussi, quand le Christ entrera dans sa gloire. Dès maintenant, lâÃternel reconnaît ces fidèles et, de plus, il donne de nouveaux noms à celui qui les conduit et à celui qui les reçoit. Heldaï sâappelle désormais Hélem et Josias Hen. Hélem signifie «la force», et Hen signifie «la grâce». Câest ainsi, et sous ces traits, que Dieu voit ceux qui ont porté le nom de lâÃternel et ont eu à cÅur lâhonneur de sa maison ici-bas. Certes, ils avaient peu de force ces trois hommes, remontés de Babylone, mais ils nâavaient pas renié le nom de lâÃternel, aussi les établit-il comme des colonnes dans son temple. Dans leur faiblesse, ils sâétaient confiés en lâÃternel. Dieu les voit en Christ, comme la colonne Boaz du temple de Salomon qui signifie: «En lui est la force.» Josias, fils de Sophonie, qui les reçoit, et les reconnaît comme serviteurs de lâÃternel, qui apprécie leurs dons et les garde sous son toit, comme un trésor précieux dans ces jours de ruine, Dieu lâappelle Hen et reconnaît en lui la grâce, cet autre caractère de Christ.
Cher lecteur! Ne doit-il pas en être de même pour nous aujourdâhui? Nous contentons-nous dâappartenir à la profession sans conscience, dont Zacharie va nous faire le tableau dans les chapitres suivants, et qui sera lâobjet de la désapprobation de Dieu dans le prophète Malachie? Ou bien portons-nous, non pas le vain nom de chrétiens, mais, comme ces hommes, quelquâun des caractères de Celui dont le nom est invoqué sur nous? Reconnaissons-nous lâÃglise de Christ, le temple et la maison de Dieu, là où son fondement seul est posé, au milieu de lâindifférence et de lâinfidélité générales? Nos dons ont-ils pour but lâédification de la maison de Dieu ou celle de maisons de notre invention que nous nâavons pas la bonne foi dâappeler de leur vrai nom? Nâoublions pas que ce qui est apporté à la maison de Dieu contribue à la gloire de Christ, ajoute des fleurons à sa couronne, que nos offrandes sont le culte rendu à Christ là où il fait habiter son nom. Dieu ne se souvient que de ce qui a été fait pour son Bien-aimé. Peu importent les noms dont le monde nous outrage, que notre nom soit celui de lâapprobation secrète du Seigneur. Hélem et Hen, force et grâce, sont écrits sur le caillou blanc quâil donne à ses fidèles.
Mais bien plus, le mémorial de ce que nous aurons fait pour Lui, en un temps où la foi seule pouvait distinguer son Ãglise et reconnaître les gloires de sa personne, ce mémorial demeure à jamais dans son temple. Ceux qui nâauront pas renié son nom auront part à la couronne dont leurs cÅurs fidèles avaient orné la tête de Christ. Elle est pour eux, il la leur donne, il les associera à sa gloire. Et comme il y aura un livre de mémoire pour ceux qui craignent lâÃternel et se sont entretenus de sa venue, il y aura dans son temple un souvenir de ceux qui, en un temps dâabaissement, ont reconnu sa suprématie et se sont prosternés devant Celui que Dieu salue comme sacrificateur éternellement, selon lâordre de Melchisédec.