La restauration dâIsraël a pour conséquence le refus absolu de toute alliance avec le mal. «Et les hommes dâIsraël jurèrent à Mitspa, disant: Nul de nous ne donnera sa fille pour femme à Benjamin» (v. 1). Quand les âmes, en un temps de ruine, retrouvent, sous lâaction de la grâce, les affections premières pour le Seigneur, elles ne deviennent jamais, souvenons-nous-en, plus tolérantes pour le mal. Plus la communion avec Dieu est intime, plus elle nous sépare du mal. Cette séparation nâémousse point les affections du cÅur des fidèles à lâégard de leurs frères; on le voit ici. Pour la troisième fois, le peuple monte à Béthel. Ce lieu quâil a retrouvé lui devient indispensable. La défaite lây avait poussé; la victoire lui en fait reprendre le chemin. «Et ils demeurèrent là jusquâau soir devant Dieu». Lors de la visite précédente, «ils pleurèrent et demeurèrent devant lâÃternel»; ici, la première chose est de demeurer. «Mon cÅur a dit pour toi: Cherchez ma face. Je chercherai ta face, ô Ãternel!» Est-ce notre bonheur, au milieu du mal et des tristesses du jour actuel, de chercher la face du Seigneur et de demeurer jusquâau soir devant lui? Les larmes viennent ensuite, et quelles larmes! «Ils élevèrent leur voix et pleurèrent amèrement». Pour la première fois, sentant toute lâamertume de la plaie, ils disent: «Ãternel, Dieu dâIsraël, pourquoi ceci est-il arrivé en Israël, quâil manque aujourdâhui à Israël une tribu?» Ils ne disent pas: Le mal est ôté, nous sommes enfin en repos et tranquilles. Lâamertume est en raison des affections retrouvées pour lâÃternel et les frères. La brèche est faite, il manque une tribu; le corps sent la douleur de cette amputation. Le Dieu dâIsraël est déshonoré, lui qui avait devant les yeux, dans son tabernacle, la table dâor avec les douze pains de proposition. Israël ne pense plus à son déshonneur comme avant son humiliation. Les pleurs dâamertume sont répandus devant lâÃternel, et câest quand lâunité semble à tout jamais perdue, que sa réalisation morale se trouve dans le cÅur du peuple. Aux yeux de lâÃternel, elle est davantage la vraie unité, que lâunité apparente du peuple déchu au commencement du chap. 20.
Les premiers rayons du matin voient Israël à lâÅuvre pour bâtir un autel. Le peuple peut dire avec le psalmiste: «Je te cherche au point du jour». Lâhumiliation, la ruine, nâempêchent pas le culte. Quelle grâce quâil reste un autel de lâÃternel au milieu de cet état de choses! Trois faits ont précédé ce culte et y ont conduit: la séparation résolue de tout le mal, la recherche de la présence de Dieu, la ruine profondément sentie et reconnue. Câest là quâils offrent des holocaustes et des sacrifices de prospérités: là que le cÅur comprend ce quâest le sacrifice de Christ pour Dieu, et la part que Dieu nous y donne avec lui.
Toutes ces bénédictions retrouvées sur le chemin de lâhumiliation, sont le point de départ du jugement de Jabès de Galaad. Ce dernier nâétait pas monté vers lâÃternel dans la congrégation à Mitspa. Câétait à la fois lâindifférence au jugement du mal qui avait déshonoré Dieu au milieu dâIsraël, et le mépris de lâunité du peuple établie de Dieu, et que lâattitude des onze tribus humiliées avait affirmée dâune manière éclatante. Les gens de Jabès disaient, sans doute: Cela ne nous regarde pas. Que de fois nous avons entendu ces paroles de nos jours! Leur état était pire que celui du méchant lui-même. Pour un pareil refus, il nây a pas de merci; mais avant dâexécuter le jugement, câest la miséricorde quâIsraël se plaît à méditer. «Et les fils dâIsraël se repentirent à lâégard de Benjamin, leur frère, et ils dirent: Une tribu a été aujourdâhui retranchée dâIsraël.
Que ferons-nous pour ceux qui restent, pour quâils aient des femmes, vu que nous avons juré par lâÃternel de ne pas leur donner de nos filles?» (v. 6-7). Bien plus, le jugement ne sert quâà exercer cette miséricorde, car le retranchement de Jabès a pour but la restauration de Benjamin. Voilà ce quâIsraël avait retiré de ce long et douloureux conflit. Bienheureux celui qui y apprend de telles choses et qui sait concilier la «parfaite haine» pour le mal, avec un amour sans mélange pour ses frères. Les 400 vierges de Jabès sont données pour femmes au pauvre résidu de Benjamin.
Cela ne suffit pas encore; il faut que la plaie soit entièrement bandée. Lâamour est ingénieux pour la guérir. Il suggère à Israël un moyen dâaider ses frères, sans renier ses obligations envers Dieu et sans abaisser le niveau de la séparation du mal. Israël se laisse piller par Benjamin à Silo (v. 17-21), pour ainsi dire sous le regard de lâÃternel. Abandonnant le rôle de vainqueur et consentant à être le vaincu, il laisse le dernier mot à son frère si cruellement éprouvé par la discipline.
«Et sâil arrive», disent-ils, «que leurs pères ou leurs frères viennent nous quereller, nous leur dirons: Usez de grâce envers nous à leur sujet, car nous nâavons pas reçu chacun sa femme par la guerre» (v. 22). Israël ne dit pas: Ils nâont pas reçu, mais «nous nâavons pas reçu». Cette parole qui dénote leur délicatesse et leur tendresse pour Benjamin, comme elle diffère de cette autre parole: «Quel est ce mal qui est arrivé au milieu de vous?» (20:12). Israël ne sépare plus sa cause de celle de ses frères. Cette unité du peuple, formée par Dieu lui-même, a retrouvé toute son importance aux yeux des fidèles en ces jours fâcheux du déclin.
Puisse-t-il en être de même pour nous, mes frères! Si les hommes, si des chrétiens même, estiment peu la divine unité de lâÃglise, ou, quand ils doivent en avouer la perte extérieure, cherchent à lui substituer de pauvres replâtrages, et se contentent dâapparences dâunité qui ne trompent pas même ceux qui les recommandent; si les hommes, en un mot, établissent des alliances entre leurs sectes diverses, alliances par lesquelles ils justifient la ruine en la constatant; détournons-nous de semblables choses; humilions-nous de la ruine de lâÃglise, sans nous y conformer; proclamons hautement quâil «y a un seul corps et un seul Esprit»; appliquons-nous «à garder lâunité de lâEsprit par le lien de la paix» (Ãph. 4:3-4); refusons toute communion avec le mal moral et religieux du jour; et par-dessus toutes ces choses, revêtons-nous «de lâamour, qui est le lien de la perfection» (Col. 3:14).
Tel est lâenseignement de ce livre des Juges. Il se termine par la répétition solennelle de ce qui caractérise les «mauvais jours». «En ces jours-là , il nây avait pas de roi en Israël; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux» (v. 25). Dieu ne change pas cet état déplorable; il le constate; mais il détourne les siens des clartés confuses dâune conscience qui, tout en les jugeant, ne les a jamais guidés, et il les ramène à la lumière éclatante de sa Parole infaillible, capable de les conduire, de les édifier et de leur donner un héritage avec tous les sanctifiés. (Conf. Actes 20:32). «à la loi et au témoignage,», telle est notre sauvegarde en un temps de ruine! (Ãs. 8:19).
versets 1-25
Fruits du relèvement
La restauration dâIsraël a pour conséquence le refus absolu de toute alliance avec le mal. «Et les hommes dâIsraël jurèrent à Mitspa, disant: Nul de nous ne donnera sa fille pour femme à Benjamin» (v. 1). Quand les âmes, en un temps de ruine, retrouvent, sous lâaction de la grâce, les affections premières pour le Seigneur, elles ne deviennent jamais, souvenons-nous-en, plus tolérantes pour le mal. Plus la communion avec Dieu est intime, plus elle nous sépare du mal. Cette séparation nâémousse point les affections du cÅur des fidèles à lâégard de leurs frères; on le voit ici. Pour la troisième fois, le peuple monte à Béthel. Ce lieu quâil a retrouvé lui devient indispensable. La défaite lây avait poussé; la victoire lui en fait reprendre le chemin. «Et ils demeurèrent là jusquâau soir devant Dieu». Lors de la visite précédente, «ils pleurèrent et demeurèrent devant lâÃternel»; ici, la première chose est de demeurer. «Mon cÅur a dit pour toi: Cherchez ma face. Je chercherai ta face, ô Ãternel!» Est-ce notre bonheur, au milieu du mal et des tristesses du jour actuel, de chercher la face du Seigneur et de demeurer jusquâau soir devant lui? Les larmes viennent ensuite, et quelles larmes! «Ils élevèrent leur voix et pleurèrent amèrement». Pour la première fois, sentant toute lâamertume de la plaie, ils disent: «Ãternel, Dieu dâIsraël, pourquoi ceci est-il arrivé en Israël, quâil manque aujourdâhui à Israël une tribu?» Ils ne disent pas: Le mal est ôté, nous sommes enfin en repos et tranquilles. Lâamertume est en raison des affections retrouvées pour lâÃternel et les frères. La brèche est faite, il manque une tribu; le corps sent la douleur de cette amputation. Le Dieu dâIsraël est déshonoré, lui qui avait devant les yeux, dans son tabernacle, la table dâor avec les douze pains de proposition. Israël ne pense plus à son déshonneur comme avant son humiliation. Les pleurs dâamertume sont répandus devant lâÃternel, et câest quand lâunité semble à tout jamais perdue, que sa réalisation morale se trouve dans le cÅur du peuple. Aux yeux de lâÃternel, elle est davantage la vraie unité, que lâunité apparente du peuple déchu au commencement du chap. 20.
Les premiers rayons du matin voient Israël à lâÅuvre pour bâtir un autel. Le peuple peut dire avec le psalmiste: «Je te cherche au point du jour». Lâhumiliation, la ruine, nâempêchent pas le culte. Quelle grâce quâil reste un autel de lâÃternel au milieu de cet état de choses! Trois faits ont précédé ce culte et y ont conduit: la séparation résolue de tout le mal, la recherche de la présence de Dieu, la ruine profondément sentie et reconnue. Câest là quâils offrent des holocaustes et des sacrifices de prospérités: là que le cÅur comprend ce quâest le sacrifice de Christ pour Dieu, et la part que Dieu nous y donne avec lui.
Toutes ces bénédictions retrouvées sur le chemin de lâhumiliation, sont le point de départ du jugement de Jabès de Galaad. Ce dernier nâétait pas monté vers lâÃternel dans la congrégation à Mitspa. Câétait à la fois lâindifférence au jugement du mal qui avait déshonoré Dieu au milieu dâIsraël, et le mépris de lâunité du peuple établie de Dieu, et que lâattitude des onze tribus humiliées avait affirmée dâune manière éclatante. Les gens de Jabès disaient, sans doute: Cela ne nous regarde pas. Que de fois nous avons entendu ces paroles de nos jours! Leur état était pire que celui du méchant lui-même. Pour un pareil refus, il nây a pas de merci; mais avant dâexécuter le jugement, câest la miséricorde quâIsraël se plaît à méditer. «Et les fils dâIsraël se repentirent à lâégard de Benjamin, leur frère, et ils dirent: Une tribu a été aujourdâhui retranchée dâIsraël.
Que ferons-nous pour ceux qui restent, pour quâils aient des femmes, vu que nous avons juré par lâÃternel de ne pas leur donner de nos filles?» (v. 6-7). Bien plus, le jugement ne sert quâà exercer cette miséricorde, car le retranchement de Jabès a pour but la restauration de Benjamin. Voilà ce quâIsraël avait retiré de ce long et douloureux conflit. Bienheureux celui qui y apprend de telles choses et qui sait concilier la «parfaite haine» pour le mal, avec un amour sans mélange pour ses frères. Les 400 vierges de Jabès sont données pour femmes au pauvre résidu de Benjamin.
Cela ne suffit pas encore; il faut que la plaie soit entièrement bandée. Lâamour est ingénieux pour la guérir. Il suggère à Israël un moyen dâaider ses frères, sans renier ses obligations envers Dieu et sans abaisser le niveau de la séparation du mal. Israël se laisse piller par Benjamin à Silo (v. 17-21), pour ainsi dire sous le regard de lâÃternel. Abandonnant le rôle de vainqueur et consentant à être le vaincu, il laisse le dernier mot à son frère si cruellement éprouvé par la discipline.
«Et sâil arrive», disent-ils, «que leurs pères ou leurs frères viennent nous quereller, nous leur dirons: Usez de grâce envers nous à leur sujet, car nous nâavons pas reçu chacun sa femme par la guerre» (v. 22). Israël ne dit pas: Ils nâont pas reçu, mais «nous nâavons pas reçu». Cette parole qui dénote leur délicatesse et leur tendresse pour Benjamin, comme elle diffère de cette autre parole: «Quel est ce mal qui est arrivé au milieu de vous?» (20:12). Israël ne sépare plus sa cause de celle de ses frères. Cette unité du peuple, formée par Dieu lui-même, a retrouvé toute son importance aux yeux des fidèles en ces jours fâcheux du déclin.
Puisse-t-il en être de même pour nous, mes frères! Si les hommes, si des chrétiens même, estiment peu la divine unité de lâÃglise, ou, quand ils doivent en avouer la perte extérieure, cherchent à lui substituer de pauvres replâtrages, et se contentent dâapparences dâunité qui ne trompent pas même ceux qui les recommandent; si les hommes, en un mot, établissent des alliances entre leurs sectes diverses, alliances par lesquelles ils justifient la ruine en la constatant; détournons-nous de semblables choses; humilions-nous de la ruine de lâÃglise, sans nous y conformer; proclamons hautement quâil «y a un seul corps et un seul Esprit»; appliquons-nous «à garder lâunité de lâEsprit par le lien de la paix» (Ãph. 4:3-4); refusons toute communion avec le mal moral et religieux du jour; et par-dessus toutes ces choses, revêtons-nous «de lâamour, qui est le lien de la perfection» (Col. 3:14).
Tel est lâenseignement de ce livre des Juges. Il se termine par la répétition solennelle de ce qui caractérise les «mauvais jours». «En ces jours-là , il nây avait pas de roi en Israël; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux» (v. 25). Dieu ne change pas cet état déplorable; il le constate; mais il détourne les siens des clartés confuses dâune conscience qui, tout en les jugeant, ne les a jamais guidés, et il les ramène à la lumière éclatante de sa Parole infaillible, capable de les conduire, de les édifier et de leur donner un héritage avec tous les sanctifiés. (Conf. Actes 20:32). «à la loi et au témoignage,», telle est notre sauvegarde en un temps de ruine! (Ãs. 8:19).