à la suite du crime de Guibha, de lâextrême nord à lâextrême sud, toutes les tribus se rassemblent «comme un seul homme, vers lâÃternel, à Mitspa» (v. 1). Il semble manquer bien peu à cette unanime protestation contre le mal. Nous trouvons du zèle pour sâen enquérir et sâen purifier, et le sentiment de la solidarité dâIsraël qui, plus tard, sous Debora, Gédéon et Jephthé, fera défaut. La réunion, lâaction et les sentiments des onze tribus offrent surtout une belle apparence dâunité (v. 1, 8, 11), car la plus petite tribu, et bien plus une tribu coupable, seule manquait. Le centre de lâunité du peuple était reconnu, car câest «vers lâÃternel» quâils se rassemblent à Mitspa, «devant lâÃternel» quâils montent à Béthel. Que manquait-il donc à Israël? Une chose, «le premier amour». Le premier amour sâadresse à la fois à Dieu et aux frères. Envers Dieu, cet amour sâétait refroidi. Israël écoute, délibère, décide, puis consulte Dieu (v. 18). Au lieu de commencer par la parole de Dieu, il finit par elle. Elle nâest pas absente, mais nâoccupe plus la première place. Câest une marque de lâabandon du premier amour. «Celui qui a mes commandements et qui les garde, câest celui-là qui mâaime». «Si quelquâun mâaime, il gardera ma parole» (Jean 14:21, 23). «Câest ici lâamour de Dieu, que nous gardions ses commandements» (1 Jean 5:3). Une autre marque, câest que la honte infligée à Israël (v. 6, 10, 13) touche plus les cÅurs que le déshonneur fait à Dieu. Combien souvent, dans toute discipline dâassemblée, une telle tendance se fait jour! Câest que Dieu nâa plus, dans nos cÅurs, la place quâil devrait occuper.
Lâabandon du premier amour se montre aussi dans notre manière dâagir envers nos frères. Les rapports avec Dieu et avec les frères sont, du reste, intimement liés. «Celui qui aime Dieu, aime aussi son frère» (1 Jean 4:21). Israël voit en Benjamin un ennemi, et, malgré la belle apparence dâunité, ne considère pas le péché dâune tribu comme celui de tout le peuple. Ils disent: «Quel est ce mal qui est arrivé au milieu de vous?» (v. 12,) non pas de nous. Quelle différence entre cet amour et celui qui nous est décrit en 1 Cor. 13:4-7! Le zèle ne manquait pas, mais ne remédie jamais à lâabandon du premier amour. «Tu ne peux supporter les méchants» dâApoc. 2:2, se retrouve ici, mais comme plus tard à Ãphèse, le Seigneur pouvait dire à son peuple: «Jâai quelque chose contre toi». Ils ajoutent: «Que nous ôtions le mal du milieu dâIsraël» (v. 13), mais où étaient les affections fraternelles? Câest toujours, du reste, en tout temps, le danger de la discipline, aussi les Corinthiens sont-ils exhortés à ratifier leur amour envers celui qui était tombé, après que la discipline avait eu son cours. Si le peuple, sâadressant à Benjamin, dit «vous» au lieu de «nous», le «nous» dâautre part usurpe la place: «Livrez-nous ces hommes... afin que nous les fassions mourir et que nous ôtions le mal du milieu dâIsraël» (v. 13). Lâabandon du premier amour ouvre la porte à lâimportance personnelle.
Que dirons-nous de Benjamin? Il avait gravement péché en supportant le mal dans son sein. La remontrance dâIsraël, au lieu de lâhumilier, le pousse à un acte des plus graves: Il sort «en guerre contre les fils dâIsraël» (v. 14), puis à un acte plus grave encore: il sâallie avec le mal. Benjamin se rassemble à Guibha, dénombre Guibha, se range en bataille devant Guibha, sort de Guibha (v. 14, 15, 20, 21). Son manque dâhumiliation a une terrible conséquence; non seulement il ne juge pas le mal, mais arrive nécessairement, fatalement, à lâexcuser, en prenant parti avec le méchant contre le peuple de Dieu. Il se donne bien, il est vrai, lâapparence dâêtre «sans les hommes de Guibha» (v. 15), mais il les dénombre et profite de leurs 700 guerriers dâélite. Dans cette armée, les «gauchers» sont aussi nombreux que lâélite de Guibha, faiblesse qui devient force au service de lâÃternel, quand câest un Ãhud qui combat. Ici, les gauchers sont habiles contre lâÃternel; leur main qui devrait être apte à la défense, se trouve forte à lâattaque et trompe ceux qui leur font face.
Tous les préliminaires épuisés, Israël interroge Dieu (v. 18). Que Juda monte le premier, répond Celui qui veut discipliner Israël. Vingt-deux mille hommes de Juda mordent la poussière. Quelle grâce de Dieu dans cette défaite! Israël doit apprendre quâil ne peut y avoir de vainqueur, ni de vaincu, dans les combats entre frères, mais que tous doivent être vaincus pour que lâÃternel triomphe à la fin. Dieu se sert aussi de la défaite pour restaurer son peuple bien-aimé. Israël sort fortifié dâun combat qui lui a coûté ses forces vives, car il en sort jugé à fond par Dieu lui-même. Lorsque leurs vingt-deux mille sont tombés, les fils dâIsraël se fortifient (v. 22). Voyez quels fruits porte pour eux le châtiment: 1° Il les fait rechercher la présence de lâÃternel à Béthel. 2° Au lieu de lâindignation humaine, les voici maintenant affligés dâune affliction selon Dieu, et leurs pleurs en sont la preuve. 3° Lâaffliction nâest point passagère, car ils pleurent jusquâau soir. 4° Ils apprennent à dépendre plus réellement de la parole de Dieu, et ne disent plus: «Qui de nous montera le premier?» mais: «Mâapprocherai-je de nouveau?» 5° Enfin lâaffection renaît pour le frère en chute, car ils disent: «les fils de Benjamin, mon frère» (v. 23). Résultat digne de Dieu! Ce nâest pas la victoire, câest la défaite qui produit ces choses, fruits bénis de la discipline, et cependant dâautres fruits restent encore à produire. «Montez contre lui», dit lâÃternel.
Une seconde défaite étend morts 18.000 hommes dâIsraël. Alors 1° «Tous les fils dâIsraël et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel». Aucun ne manque: ils sont unanimes pour chercher lâÃternel. 2° Au lieu de pleurer jusquâau soir, «ils pleurèrent et demeurèrent là devant lâÃternel». Lâaffliction sâapprofondit et sâexprime dâune manière plus durable devant Dieu. 3° Et ils «jeûnèrent ce jour-là jusquâau soir». Câest plus que lâaffliction; câest lâhumiliation, le jugement de la chair et la repentance. 4° «Et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prospérités devant lâÃternel». Ils retrouvent ces deux choses dâune valeur infinie, lâappréciation du sacrifice et la communion. La dépendance de la parole de Dieu et la réalisation de sa présence acquièrent, sous la discipline de Dieu, une tout autre valeur. Le peuple a conscience de se trouver devant Dieu lui-même assis sur lâarche entre les chérubins, et sâapproche de lui par un sacrificateur vivant qui intercède pour Israël. 6° Enfin la volonté propre est complètement brisée: «Sortirai-je... ou cesserai-je?» (v. 26-28). Quelle restauration! Et ce qui lâa amenée, câest un mal horrible; non pas que Dieu abaisse le niveau du mal, mais lâintérêt quâil porte à son peuple se sert même du mal pour le bénir. Désormais, Dieu peut bénir et promettre la victoire.
Alors a lieu la bataille où Israël restauré, faisant encore lâexpérience de sa faiblesse et de son incapacité, remporte la victoire, mais perd une tribu presque entière. Benjamin est défait par le peuple humilié qui se montre plus faible que lui. Câest le principe de toute discipline dans lâassemblée. Sans amour, sans dépendance de Dieu et de sa Parole, sans jugement de soi-même, la discipline sera toujours fautive. Ce nâest quâà de telles conditions que lâassemblée pourra se purifier du vieux levain.
versets 1-48
Brèche et relèvement
à la suite du crime de Guibha, de lâextrême nord à lâextrême sud, toutes les tribus se rassemblent «comme un seul homme, vers lâÃternel, à Mitspa» (v. 1). Il semble manquer bien peu à cette unanime protestation contre le mal. Nous trouvons du zèle pour sâen enquérir et sâen purifier, et le sentiment de la solidarité dâIsraël qui, plus tard, sous Debora, Gédéon et Jephthé, fera défaut. La réunion, lâaction et les sentiments des onze tribus offrent surtout une belle apparence dâunité (v. 1, 8, 11), car la plus petite tribu, et bien plus une tribu coupable, seule manquait. Le centre de lâunité du peuple était reconnu, car câest «vers lâÃternel» quâils se rassemblent à Mitspa, «devant lâÃternel» quâils montent à Béthel. Que manquait-il donc à Israël? Une chose, «le premier amour». Le premier amour sâadresse à la fois à Dieu et aux frères. Envers Dieu, cet amour sâétait refroidi. Israël écoute, délibère, décide, puis consulte Dieu (v. 18). Au lieu de commencer par la parole de Dieu, il finit par elle. Elle nâest pas absente, mais nâoccupe plus la première place. Câest une marque de lâabandon du premier amour. «Celui qui a mes commandements et qui les garde, câest celui-là qui mâaime». «Si quelquâun mâaime, il gardera ma parole» (Jean 14:21, 23). «Câest ici lâamour de Dieu, que nous gardions ses commandements» (1 Jean 5:3). Une autre marque, câest que la honte infligée à Israël (v. 6, 10, 13) touche plus les cÅurs que le déshonneur fait à Dieu. Combien souvent, dans toute discipline dâassemblée, une telle tendance se fait jour! Câest que Dieu nâa plus, dans nos cÅurs, la place quâil devrait occuper.
Lâabandon du premier amour se montre aussi dans notre manière dâagir envers nos frères. Les rapports avec Dieu et avec les frères sont, du reste, intimement liés. «Celui qui aime Dieu, aime aussi son frère» (1 Jean 4:21). Israël voit en Benjamin un ennemi, et, malgré la belle apparence dâunité, ne considère pas le péché dâune tribu comme celui de tout le peuple. Ils disent: «Quel est ce mal qui est arrivé au milieu de vous?» (v. 12,) non pas de nous. Quelle différence entre cet amour et celui qui nous est décrit en 1 Cor. 13:4-7! Le zèle ne manquait pas, mais ne remédie jamais à lâabandon du premier amour. «Tu ne peux supporter les méchants» dâApoc. 2:2, se retrouve ici, mais comme plus tard à Ãphèse, le Seigneur pouvait dire à son peuple: «Jâai quelque chose contre toi». Ils ajoutent: «Que nous ôtions le mal du milieu dâIsraël» (v. 13), mais où étaient les affections fraternelles? Câest toujours, du reste, en tout temps, le danger de la discipline, aussi les Corinthiens sont-ils exhortés à ratifier leur amour envers celui qui était tombé, après que la discipline avait eu son cours. Si le peuple, sâadressant à Benjamin, dit «vous» au lieu de «nous», le «nous» dâautre part usurpe la place: «Livrez-nous ces hommes... afin que nous les fassions mourir et que nous ôtions le mal du milieu dâIsraël» (v. 13). Lâabandon du premier amour ouvre la porte à lâimportance personnelle.
Que dirons-nous de Benjamin? Il avait gravement péché en supportant le mal dans son sein. La remontrance dâIsraël, au lieu de lâhumilier, le pousse à un acte des plus graves: Il sort «en guerre contre les fils dâIsraël» (v. 14), puis à un acte plus grave encore: il sâallie avec le mal. Benjamin se rassemble à Guibha, dénombre Guibha, se range en bataille devant Guibha, sort de Guibha (v. 14, 15, 20, 21). Son manque dâhumiliation a une terrible conséquence; non seulement il ne juge pas le mal, mais arrive nécessairement, fatalement, à lâexcuser, en prenant parti avec le méchant contre le peuple de Dieu. Il se donne bien, il est vrai, lâapparence dâêtre «sans les hommes de Guibha» (v. 15), mais il les dénombre et profite de leurs 700 guerriers dâélite. Dans cette armée, les «gauchers» sont aussi nombreux que lâélite de Guibha, faiblesse qui devient force au service de lâÃternel, quand câest un Ãhud qui combat. Ici, les gauchers sont habiles contre lâÃternel; leur main qui devrait être apte à la défense, se trouve forte à lâattaque et trompe ceux qui leur font face.
Tous les préliminaires épuisés, Israël interroge Dieu (v. 18). Que Juda monte le premier, répond Celui qui veut discipliner Israël. Vingt-deux mille hommes de Juda mordent la poussière. Quelle grâce de Dieu dans cette défaite! Israël doit apprendre quâil ne peut y avoir de vainqueur, ni de vaincu, dans les combats entre frères, mais que tous doivent être vaincus pour que lâÃternel triomphe à la fin. Dieu se sert aussi de la défaite pour restaurer son peuple bien-aimé. Israël sort fortifié dâun combat qui lui a coûté ses forces vives, car il en sort jugé à fond par Dieu lui-même. Lorsque leurs vingt-deux mille sont tombés, les fils dâIsraël se fortifient (v. 22). Voyez quels fruits porte pour eux le châtiment: 1° Il les fait rechercher la présence de lâÃternel à Béthel. 2° Au lieu de lâindignation humaine, les voici maintenant affligés dâune affliction selon Dieu, et leurs pleurs en sont la preuve. 3° Lâaffliction nâest point passagère, car ils pleurent jusquâau soir. 4° Ils apprennent à dépendre plus réellement de la parole de Dieu, et ne disent plus: «Qui de nous montera le premier?» mais: «Mâapprocherai-je de nouveau?» 5° Enfin lâaffection renaît pour le frère en chute, car ils disent: «les fils de Benjamin, mon frère» (v. 23). Résultat digne de Dieu! Ce nâest pas la victoire, câest la défaite qui produit ces choses, fruits bénis de la discipline, et cependant dâautres fruits restent encore à produire. «Montez contre lui», dit lâÃternel.
Une seconde défaite étend morts 18.000 hommes dâIsraël. Alors 1° «Tous les fils dâIsraël et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel». Aucun ne manque: ils sont unanimes pour chercher lâÃternel. 2° Au lieu de pleurer jusquâau soir, «ils pleurèrent et demeurèrent là devant lâÃternel». Lâaffliction sâapprofondit et sâexprime dâune manière plus durable devant Dieu. 3° Et ils «jeûnèrent ce jour-là jusquâau soir». Câest plus que lâaffliction; câest lâhumiliation, le jugement de la chair et la repentance. 4° «Et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prospérités devant lâÃternel». Ils retrouvent ces deux choses dâune valeur infinie, lâappréciation du sacrifice et la communion. La dépendance de la parole de Dieu et la réalisation de sa présence acquièrent, sous la discipline de Dieu, une tout autre valeur. Le peuple a conscience de se trouver devant Dieu lui-même assis sur lâarche entre les chérubins, et sâapproche de lui par un sacrificateur vivant qui intercède pour Israël. 6° Enfin la volonté propre est complètement brisée: «Sortirai-je... ou cesserai-je?» (v. 26-28). Quelle restauration! Et ce qui lâa amenée, câest un mal horrible; non pas que Dieu abaisse le niveau du mal, mais lâintérêt quâil porte à son peuple se sert même du mal pour le bénir. Désormais, Dieu peut bénir et promettre la victoire.
Alors a lieu la bataille où Israël restauré, faisant encore lâexpérience de sa faiblesse et de son incapacité, remporte la victoire, mais perd une tribu presque entière. Benjamin est défait par le peuple humilié qui se montre plus faible que lui. Câest le principe de toute discipline dans lâassemblée. Sans amour, sans dépendance de Dieu et de sa Parole, sans jugement de soi-même, la discipline sera toujours fautive. Ce nâest quâà de telles conditions que lâassemblée pourra se purifier du vieux levain.