Les fils de Dan vont leur chemin, frappent Laïs, sâemparent de la ville, et «lâappellent du nom de Dan, dâaprès le nom de Dan, leur père». (v. 29). Le nom de Dan a plus dâimportance pour eux que le nom de lâÃternel. Tel est, en quelques mots, le sombre tableau de lâhistoire religieuse dâIsraël.
versets 1-31
Dan et le Lévite de Juda
Ce chapitre nous présente les rapports de lâune des tribus avec le système religieux dont nous avons vu lâétablissement au chap. 17. Dan sâétait montré la plus faible des tribus dâIsraël. Repoussé dans la montagne par les Amoréens (1:34), et manquant de foi pour sâemparer de son héritage, il envoie cinq hommes en reconnaissance pour lui chercher la part qui lui manquait encore. Laïs, ville tranquille et prospère, était située à lâextrémité nord de Canaan, éloignée des Sidoniens auxquels elle se rattachait, et sans commerce avec personne. Cette ville offre à Dan une conquête sans gloire, mais lui présente en outre tout ce que le cÅur naturel peut désirer. «Câest un lieu», disent les envoyés, «où rien ne manque de tout ce qui est sur la terre» (v. 10). à part la perversité, Laïs, comme Sodome avant sa destruction, ressemblait à un jardin de lâÃternel; conquête digne dâun Lot et non dâun Abraham, qui tente la tribu de Dan affaiblie et relâchée. Dan avait un combat à livrer, une victoire à gagner dans ses propres limites, sur lâAmoréen de la vallée; ce combat lui coûte trop cher; il lui préfère une conquête sans péril, remportée au bout de la terre, loin des yeux des témoins de lâÃternel, et de lâendroit où se trouve lâennemi réel, laissé, sans mot dire, en possession du vrai héritage de Dan.
En route, ces cinq hommes rencontrent le lévite dans la maison de Michée et lui demandent: «Qui tâa amené ici, et que fais-tu par ici, et quâas-tu ici?» (v. 3). Ces questions auraient dû ouvrir les yeux du lévite, si des questions en étaient capables. Que pouvait-il répondre, en effet? Sa volonté lâavait amené, car il cherchait à sâétablir; il faisait ce que Michée lui avait dit de faire; il avait de lâargent, une paye. Autant de caractères du clergé, qui peut subsister entièrement sans Dieu, dépendre des hommes et travailler en vue dâun salaire.
«Et ils lui dirent: Nous te prions, interroge Dieu, afin que nous sachions si notre chemin par lequel nous allons prospérera» (v. 5). Câest auprès dâun tel homme que les hommes cherchent une direction pour leur marche, aussi reçoivent-ils la réponse quâils désirent: «Allez en paix, le chemin où vous marchez est devant lâÃternel». (v. 6). à cette fausse prétention dâêtre lâoracle du peuple, il faut mêler le nom de lâÃternel, sous peine de nâêtre pas le clergé.
Plus tard, la tribu de Dan revenant en armes, son premier soin est de sâemparer en passant des dieux de Michée et dâaccaparer son sacrificateur. Ils font miroiter devant ses yeux lâavancement quâil aura: «Vaut-il mieux pour toi dâêtre sacrificateur de la maison dâun homme seul, ou dâêtre sacrificateur dâune tribu et dâune famille en Israël?» (v. 19). Il est appelé à une position plus influente et plus lucrative. La volonté de Dieu nâentre pour rien dans les pensées du sacrificateur. Son cÅur se réjouit dâêtre appelé à un nouveau poste (v. 20); prenant «lâéphod, et les théraphim, et lâimage taillée, il sâen alla au milieu du peuple» (v. 20). Il emporte avec lui ses idoles, et câest avec celui que les hommes appellent «leur sacrificateur», que lâidolâtrie prend au milieu de Dan un caractère officiel.
Michée court après les ravisseurs: «Vous avez pris», leur dit-il, «mes dieux que jâai faits, et le sacrificateur, et vous vous en êtes allés; et que me reste-t-il?» (v. 24). Quelle parole! On lui avait pris sa religion et son clergé, et il ne lui restait rien! Un homme de foi nâaurait pu ressentir la perte de ces choses; il lui serait resté Dieu lui-même, sa Parole, la sacrificature de Dieu, et la maison de Dieu à Silo.
Les fils de Dan vont leur chemin, frappent Laïs, sâemparent de la ville, et «lâappellent du nom de Dan, dâaprès le nom de Dan, leur père». (v. 29). Le nom de Dan a plus dâimportance pour eux que le nom de lâÃternel. Tel est, en quelques mots, le sombre tableau de lâhistoire religieuse dâIsraël.