Le commencement de ce chapitre nous présente brièvement lâhistoire de deux juges dâIsraël, Thola et Jaïr. Tous deux étaient des hommes éminents. Le premier par sa race, car la Genèse fait mention de ses ancêtres parmi les fils dâIsraël qui descendirent en Ãgypte, et nomme Thola et Pua entre les fils dâIssacar (cf. 1 Chron. 7:1). Le second brillait par ses richesses, le nombre de ses fils, sa prospérité (cf. 5:10), ses villes. Mais, chose remarquable, rien dâautre nâest ajouté. Leur règne a une durée peu commune; Dieu les emploie, qualifiant même Thola de sauveur dâIsraël, mais il ne se glorifie pas par eux dâune manière spéciale. Cela nous rappelle un passage en 1 Cor. 1: «Pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles... Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont; en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu». Dieu emploie de préférence des vases faibles, et câest pourquoi tant de juges portent, dâune manière ou de lâautre, un cachet de faiblesse. Dâautre part, toute la valeur des instruments de Dieu consiste à présenter le caractère de Christ. Un homme puissant, noble ou riche, reproduit difficilement les traits de Celui qui fut ici-bas faible, humilié et pauvre, pour nous apporter la grâce de Dieu. Ils nâétaient ni des Thola, ni des Jaïr, ces juges qui les précédèrent, exemples dâhumilité et dâoubli de soi, estimant les autres supérieurs à eux-mêmes, eux qui, nâayant rien à perdre, firent preuve dâune énergie spirituelle que rien ne put arrêter, et dont la faiblesse remporta la victoire.
Les temps paisibles de Thola et de Jaïr nâempêchent pas le peuple de tomber de plus en plus bas. Le déclin grandit, le mal sâaccentue. «Les fils dâIsraël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel, et ils servirent les Baals, et les Ashtoreths, et les dieux de Syrie, et les dieux de Sidon, et les dieux de Moab, et les dieux des fils dâAmmon, et les dieux des Philistins; et ils abandonnèrent lâÃternel et ne le servirent pas» (v. 6). Jamais on ne vit autant de faux dieux réunis en Israël. Lâidolâtrie la plus complète caractérise le peuple. Ammon est suscité comme verge de lâÃternel et écrase Galaad pendant dix-huit ans. Lâennemi passe le Jourdain pour en faire autant à Juda et à Benjamin. Alors, sous la pression des circonstances, la grâce opère une Åuvre dans la conscience du peuple. Fait remarquable, à mesure que lâapostasie sâélève à son développement final, les réveils vont sâapprofondissant, dans les consciences. Je ne dis pas sâélargissant. Rappelons-nous seulement le cantique de Debora, qui remet en pleine lumière tous les privilèges du peuple de Dieu. Mais alors Israël sentait peu sa responsabilité, la conscience du peuple était moins atteinte, le jugement de soi-même moins marqué. Nous trouvons ici, pour la première fois, la lumière divine pénétrant dans la conscience du peuple, pour lâamener à se juger profondément (cf. 6:7-10). «Nous avons péché contre toi», disent-ils, «car nous avons abandonné notre Dieu, et nous avons servi les Baals». (v. 10). Alors Dieu leur rappelle ses grâces et ses délivrances dâautrefois, et de la main de combien de nations il les avait sauvés, puis il ajoute: «Mais vous, vous mâavez abandonné, et vous avez servi dâautres dieux». Enfonçant comme une flèche dans leur conscience la parole que leur détresse leur avait fait prononcer, il termine par ces mots: «Câest pourquoi, je ne vous sauverai plus». (v. 13). Israël ne peut être restauré comme ensemble. Câest aussi lâhistoire de lâÃglise.
à lâouïe de ces paroles, les fils dâIsraël font un nouveau pas dans le chemin salutaire où lâEsprit de Dieu les conduit. «Nous avons péché; fais-nous selon tout ce qui sera bon à tes yeux». Confessant leur péché, passant condamnation sur eux-mêmes, et reconnaissant la justice du jugement de Dieu, ils ajoutent: «Seulement, nous te prions, délivre-nous ce jour-ci» (v. 16). Ils font appel à la grâce. Restera-t-elle sourde à leur cri? Impossible! La repentance les conduit à connaître lâÃternel mieux quâils ne lâavaient jamais connu.
Cette restauration ne serait pas réelle, si elle ne portait des fruits. «Et ils ôtèrent du milieu dâeux les dieux étrangers et servirent lâÃternel» (v. 16); se tournant des idoles vers Dieu, ils servent le Dieu vivant et vrai. Alors lâÃternel leur ouvre les trésors de pitié de son cÅur.
Dieu veuille que, dans nos tristes jours, ce soit le caractère du réveil. Il est bon que les âmes connaissent leurs privilèges et leur position céleste, mais il est nécessaire quâun travail profond de conscience accompagne le réveil, pour que les chrétiens portent des fruits de sainteté réelle, dâhumble dévouement, de consécration complète et sans bruit, qui ne se mette pas en avant pour parler dâelle-même, mais abandonne ses idoles pour servir le Seigneur.
Quelque béni que soit ce jour de réveil, une chose lui manque cruellement, la connaissance des vérités fondamentales que Dieu avait confiées à son peuple. «Et le peuple, les princes de Galaad, se dirent lâun à lâautre: Quel est lâhomme qui commencera à faire la guerre contre les fils dâAmmon? Il sera chef de tous les habitants de Galaad» (v. 18). La conscience de lâunité du peuple est absente; Galaad fait bande à part. Lâautorité et la direction de lâEsprit de Dieu sont peu connus, car ils disent: «Quel est lâhomme?» Ils nâont quâun pas à faire pour le choisir eux-mêmes; ce pas, ils le font aux v. 4-11 du chapitre suivant. Ce nâest pas que Jephthé nâait été suscité de Dieu, mais Galaad joue un rôle dans ce choix. Quâil y a loin de là à lâappel de Gédéon, et combien cette immixtion de lâhomme est tristement caractéristique des derniers temps du déclin!
versets 1-18
Thola et Jaïr (v. 1-5)
Le commencement de ce chapitre nous présente brièvement lâhistoire de deux juges dâIsraël, Thola et Jaïr. Tous deux étaient des hommes éminents. Le premier par sa race, car la Genèse fait mention de ses ancêtres parmi les fils dâIsraël qui descendirent en Ãgypte, et nomme Thola et Pua entre les fils dâIssacar (cf. 1 Chron. 7:1). Le second brillait par ses richesses, le nombre de ses fils, sa prospérité (cf. 5:10), ses villes. Mais, chose remarquable, rien dâautre nâest ajouté. Leur règne a une durée peu commune; Dieu les emploie, qualifiant même Thola de sauveur dâIsraël, mais il ne se glorifie pas par eux dâune manière spéciale. Cela nous rappelle un passage en 1 Cor. 1: «Pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles... Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont; en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu». Dieu emploie de préférence des vases faibles, et câest pourquoi tant de juges portent, dâune manière ou de lâautre, un cachet de faiblesse. Dâautre part, toute la valeur des instruments de Dieu consiste à présenter le caractère de Christ. Un homme puissant, noble ou riche, reproduit difficilement les traits de Celui qui fut ici-bas faible, humilié et pauvre, pour nous apporter la grâce de Dieu. Ils nâétaient ni des Thola, ni des Jaïr, ces juges qui les précédèrent, exemples dâhumilité et dâoubli de soi, estimant les autres supérieurs à eux-mêmes, eux qui, nâayant rien à perdre, firent preuve dâune énergie spirituelle que rien ne put arrêter, et dont la faiblesse remporta la victoire.
Nouveau réveil dâIsraël (v. 6-18)
Les temps paisibles de Thola et de Jaïr nâempêchent pas le peuple de tomber de plus en plus bas. Le déclin grandit, le mal sâaccentue. «Les fils dâIsraël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel, et ils servirent les Baals, et les Ashtoreths, et les dieux de Syrie, et les dieux de Sidon, et les dieux de Moab, et les dieux des fils dâAmmon, et les dieux des Philistins; et ils abandonnèrent lâÃternel et ne le servirent pas» (v. 6). Jamais on ne vit autant de faux dieux réunis en Israël. Lâidolâtrie la plus complète caractérise le peuple. Ammon est suscité comme verge de lâÃternel et écrase Galaad pendant dix-huit ans. Lâennemi passe le Jourdain pour en faire autant à Juda et à Benjamin. Alors, sous la pression des circonstances, la grâce opère une Åuvre dans la conscience du peuple. Fait remarquable, à mesure que lâapostasie sâélève à son développement final, les réveils vont sâapprofondissant, dans les consciences. Je ne dis pas sâélargissant. Rappelons-nous seulement le cantique de Debora, qui remet en pleine lumière tous les privilèges du peuple de Dieu. Mais alors Israël sentait peu sa responsabilité, la conscience du peuple était moins atteinte, le jugement de soi-même moins marqué. Nous trouvons ici, pour la première fois, la lumière divine pénétrant dans la conscience du peuple, pour lâamener à se juger profondément (cf. 6:7-10). «Nous avons péché contre toi», disent-ils, «car nous avons abandonné notre Dieu, et nous avons servi les Baals». (v. 10). Alors Dieu leur rappelle ses grâces et ses délivrances dâautrefois, et de la main de combien de nations il les avait sauvés, puis il ajoute: «Mais vous, vous mâavez abandonné, et vous avez servi dâautres dieux». Enfonçant comme une flèche dans leur conscience la parole que leur détresse leur avait fait prononcer, il termine par ces mots: «Câest pourquoi, je ne vous sauverai plus». (v. 13). Israël ne peut être restauré comme ensemble. Câest aussi lâhistoire de lâÃglise.
à lâouïe de ces paroles, les fils dâIsraël font un nouveau pas dans le chemin salutaire où lâEsprit de Dieu les conduit. «Nous avons péché; fais-nous selon tout ce qui sera bon à tes yeux». Confessant leur péché, passant condamnation sur eux-mêmes, et reconnaissant la justice du jugement de Dieu, ils ajoutent: «Seulement, nous te prions, délivre-nous ce jour-ci» (v. 16). Ils font appel à la grâce. Restera-t-elle sourde à leur cri? Impossible! La repentance les conduit à connaître lâÃternel mieux quâils ne lâavaient jamais connu.
Cette restauration ne serait pas réelle, si elle ne portait des fruits. «Et ils ôtèrent du milieu dâeux les dieux étrangers et servirent lâÃternel» (v. 16); se tournant des idoles vers Dieu, ils servent le Dieu vivant et vrai. Alors lâÃternel leur ouvre les trésors de pitié de son cÅur.
Dieu veuille que, dans nos tristes jours, ce soit le caractère du réveil. Il est bon que les âmes connaissent leurs privilèges et leur position céleste, mais il est nécessaire quâun travail profond de conscience accompagne le réveil, pour que les chrétiens portent des fruits de sainteté réelle, dâhumble dévouement, de consécration complète et sans bruit, qui ne se mette pas en avant pour parler dâelle-même, mais abandonne ses idoles pour servir le Seigneur.
Quelque béni que soit ce jour de réveil, une chose lui manque cruellement, la connaissance des vérités fondamentales que Dieu avait confiées à son peuple. «Et le peuple, les princes de Galaad, se dirent lâun à lâautre: Quel est lâhomme qui commencera à faire la guerre contre les fils dâAmmon? Il sera chef de tous les habitants de Galaad» (v. 18). La conscience de lâunité du peuple est absente; Galaad fait bande à part. Lâautorité et la direction de lâEsprit de Dieu sont peu connus, car ils disent: «Quel est lâhomme?» Ils nâont quâun pas à faire pour le choisir eux-mêmes; ce pas, ils le font aux v. 4-11 du chapitre suivant. Ce nâest pas que Jephthé nâait été suscité de Dieu, mais Galaad joue un rôle dans ce choix. Quâil y a loin de là à lâappel de Gédéon, et combien cette immixtion de lâhomme est tristement caractéristique des derniers temps du déclin!