Nous avons trouvé, au chap. 1, les principes moraux requis pour prendre possession de Canaan; nous avons vu au chap. 2 que, lorsquâil sâagit des lieux célestes, Dieu sort des limites dâIsraël et quâon y entre sur le principe de la foi. Les chap. 3 et 4 nous ont présenté le secret pour y entrer. Au chapitre 5, nous apprenons un autre secret, celui de la victoire. Aussi ce chapitre commence-t-il (v. 1) par les ennemis. Tous les rois des Cananéens et des Amoréens défilent, pour ainsi dire, sous nos yeux, mais la puissance quâils tiennent de Satan a déjà été brisée au Jourdain, à la mort, dans la personne de leur prince. Malgré cela, ils sont trop forts pour le pauvre peuple dâIsraël. Mais Dieu va le mettre en état de remporter la victoire sur les ennemis. Comment cela? Il dépouille son peuple de toutes les armes et ressources que celui-ci trouverait en lui-même. La chair ne peut entrer dans le combat, Dieu la juge, la met de côté; câest ce que signifie la circoncision. La circoncision, câest «le dépouillement du corps de la chair» en Christ. Câest un fait accompli pour tout croyant, aussi bien que le Jourdain est une chose accomplie pour chacun de nous, que nous en réalisions ou non la portée.
Lâenseignement de Col. 2:9-15, sur ce point, est très clair et de toute beauté: «En lui, dit lâapôtre, habite toute la plénitude de la déité corporellement». Tout est en Christ, rien ne lui manque. Mais, au v. 10, câest nous qui avons tout en lui; rien ne nous manque: «Vous êtes accomplis en lui»; on ne peut donc aller chercher quelque chose hors de lui pour nous lâajouter. Vient maintenant la circoncision: «En qui aussi vous avez été circoncis dâune circoncision qui nâa pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision du Christ». Non seulement, dit lâapôtre, il nây a rien à ajouter, mais il ne reste rien à retrancher à ceux qui sont en Lui. Le corps de la chair est jugé, vous en êtes dépouillés; câest un fait accompli, câest la circoncision du Christ. Au v. 12, nous trouvons que cette fin du vieil homme qui a lieu pour nous dans la mort de Christ, devient personnelle chez le chrétien: «Ãtant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en lâopération de Dieu qui lâa ressuscité dâentre les morts». Ce passage embrasse la chose dans son étendue, et correspond aux deux vérités représentées par le Jourdain. Câest la mort et la résurrection avec Christ. Voici donc deux grandes vérités établies: nous sommes accomplis devant Dieu en Christ, et parfaitement délivrés de tout ce que nous sommes en nous-mêmes1.
1 Aux vers. 13-15, nous remontons à la Pâque et à la mer Rouge; nous sommes délivrés de tout ce qui peut être invoqué ou suscité contre nous.
Lâépître aux Philippiens (chap. 3:3) établit le contraste entre la circoncision faite de main, et la vraie circoncision, celle du Christ. «Nous sommes la circoncision», dit lâapôtre, «nous qui rendons culte par lâEsprit de Dieu». Jamais la circoncision charnelle sous la loi nâavait fait cela. Il fallait en avoir fini avec la chair pour rendre culte par lâEsprit. Puis il ajoute: «Et qui nous glorifions dans le Christ Jésus». La chair, même religieuse, ne se glorifie jamais quâen elle-même1. Enfin lâapôtre conclut en disant: «Et qui nâavons aucune confiance en la chair». Voilà ce quâest la vraie circoncision. Câest la mise de côté par le jugement, dans la croix de Christ, de ce que la Parole appelle «la chair», en sorte que désormais nous ne puissions plus avoir aucune confiance en elle. Vérité de toute importance à connaître! Lorsquâil sâagit du combat, comme pour le peuple dâIsraël, il faut que le stigmate de la mort de la chair soit sur nous. Remarquez-le, chers lecteurs, il ne sâagit pas ici dâessayer dâen finir avec nous-mêmes, ni de chercher à nous dépouiller: câest un dépouillement accompli à la croix, «le péché dans la chair» condamné, un fait que la foi saisit, et qui devient une réalité pratique en ce que la conscience éprouve et reçoit ce jugement. Il fallait que le charbon brûlant touchât les lèvres dâÃsaïe, et quand même le feu judiciaire de lâautel avait épuisé sur la victime jusquâau dernier atome de son pouvoir, et quâil ne lui restait en son lieu que la puissance purificatrice, la douleur étant passée, cependant le prophète devait être mis en contact avec lui, symbole de lâexpérience faite par notre conscience du jugement divin.
1 Vous en trouvez la preuve en Col. 2:21-23. Les ordonnances, commandements et enseignements des hommes, peuvent bien avoir une apparence de sagesse... en ce quâelles nâépargnent pas le corps, mais elles sont pour la satisfaction de la chair.
«Et lâÃternel dit à Josué: Aujourdâhui, jâai roulé de dessus vous lâopprobre de lâÃgypte». à la mer Rouge, ils avaient été délivrés de lâesclavage de Satan et du péché; ici, pour la première fois, ils en avaient fini, par le jugement, avec lâesclavage de la chair. Mais lâesprit de Dieu ajoute: «Et on appela le nom de ce lieu-là Guilgal jusquâà ce jour». Câest ici que se place une seconde grande vérité. Jâai dit que la circoncision, le jugement, le retranchement de la chair, est un fait accompli en Christ; mais elle se présente en outre sous une face essentiellement pratique. Elle ne peut être considérée purement comme doctrine. Lâendroit de la circoncision, câétait Guilgal. Si ce lieu était le point de départ de lâarmée de lâÃternel, avant quâelle eût remporté aucune victoire, il devenait le lieu de rassemblement après la victoire (10:15), et le point de départ pour aller en remporter de nouvelles. Le jugement de la chair était à demeure. Le peuple devait sây appliquer sans cesse; autrement la chair travaillerait à ressaisir ce quâelle avait perdu, et jamais la première victoire ne serait suivie dâune seconde. En plus dâune occasion, nous retrouverons Guilgal dans le courant de ce livre: quâil nous suffise de retenir maintenant que, si la circoncision signifie le dépouillement du «corps de la chair», Guilgal est la «mortification de nos membres qui sont sur la terre». Câest ce que nous enseigne Col. 3:5-8, en contraste avec 2:11. Bien-aimés, ceci est une réalité journalière. Chaque victoire nous ouvre de nouveaux horizons sur le pays de la promesse. Sans combat, il nây a pas moyen de mettre la main sur aucune de nos bénédictions, mais sans Guilgal il nây a aucune victoire! Quâest-ce qui nous est le plus précieux? Canaan avec ses combats, ou bien nos membres sur la terre? Préférons-nous la satisfaction passagère des convoitises de la chair à la pénible tâche de retourner à Guilgal? Ah! dans ce cas, lâhumiliation, le châtiment, viendront nous apprendre à retrouver ce chemin, si du moins nous nâavons pas perdu à tout jamais le secret de la force dans les amertumes, les larmes, et la ruine irrémédiable de la défaite!
Le dépouillement de la chair par le jugement opéré à la croix, et la réalisation de ce jugement dans la pratique, sont les premières conditions indispensables pour la bataille. Ni le casque de Saül, ni sa cuirasse, ni son épée, ne pouvaient être dâaucune utilité à David pour marcher au combat contre le Philistin; il fallait quâil les «ôtât de dessus soi» (1 Sam. 17:39).
Mais il est une autre ressource. Avant de se lever pour combattre, Israël doit sâasseoir à la table de Dieu. Il faut être nourri pour résister aux fatigues de la guerre; la force positive est là . Nourri de quoi? De Christ. Il est la source de la force. Si le peuple manque dâaliments, il ne marchera pas à la victoire. Quelle chose bénie que dâentrer dans le combat avec des cÅurs nourris de Christ! Si câest avec un cÅur vide de Lui quâon avance contre lâennemi, on peut certainement sâattendre à être vaincu. Dans le cas inverse, comme nous le verrons au chapitre suivant, le combat nâa rien dâeffrayant. Que Dieu nous donne à chacun de faire cette expérience. Nâattendons pas à demain; nous pourrions être appelés à combattre ce soir même. Nourrissons-nous de Christ aujourdâhui, demain, à chaque instant, pour être prêts, au premier signal, à nous lever pour marcher à la victoire.
Oui, bien-aimés, notre nourriture, câest une personne, câest Christ; ce ne sont ni des vérités, ni des privilèges; câest lui-même. Il nous est présenté ici comme notre aliment, sous trois aspects différents: la Pâque, le blé du pays, la manne.
Cette Pâque de Canaan est la même fête que le peuple avait célébrée en Ãgypte, et cependant combien elles différaient lâune de lâautre. Là , câétait un peuple ayant conscience de sa culpabilité, hâté de fuir, protégé par le sang de lâagneau pascal au milieu des ténèbres et du jugement; ici, câest un peuple arrivé au but, entré en Canaan, délivré des dernières traces de lâopprobre dâÃgypte, un peuple ressuscité qui a traversé la mort, mais qui revient sâasseoir en pleine paix, au point de départ, au fondement même de toutes ses bénédictions, autour du mémorial dâun Christ mourant sur la croix pour nous. La Pâque en Canaan correspond à ce que la Cène représente pour les chrétiens; et, remarquez-le, elle est une nourriture permanente. Notre Cène ne cessera pas dans la gloire, seulement elle nây sera plus le souvenir de la mort du Seigneur célébré en son absence; et nous nâaurons pas non plus besoin dâune image matérielle pour nous le rappeler; nous verrons, au milieu du trône, lâAgneau lui-même comme immolé, Lui, centre visible de la nouvelle création fondée sur la croix, point dâappui et pivot des bénédictions éternelles, objet que les myriades de myriades contemplent et adorent dans un culte universel!
Mais il est un autre mets, pour ainsi dire, du repas céleste. «Dès le lendemain de la Pâque, ils mangèrent du vieux blé du pays, des pains sans levain et du grain rôti en ce même jour-là » (v. 11). Dieu leur donnait une nourriture quâils nâavaient point connue en Ãgypte; le vieux blé du pays de Canaan, un Christ céleste, glorieux, mais un Christ homme, qui avait traversé ce monde souillé par le péché, dans une humanité sans tache, comme le pain était sans levain; qui, dans cette même humanité, avait traversé le feu du jugement, comme le grain rôti; et qui était entré en résurrection dans la gloire, pour sâasseoir comme homme à la droite de Dieu. Or cet homme est là pour nous. Il nâest pas seulement notre avocat devant le Père, mais, dans sa personne, il a introduit lâhomme dans la gloire. La place est préparée pour lâhomme dans le troisième ciel. Lâhomme, en Christ, est entré dans la pleine jouissance des béatitudes célestes. Je considère cet homme, et je dis: Voilà ma place! Je suis en lui, un homme en Christ, ayant déjà la même vie que lui, la vie éternelle, la vie de lâhomme ressuscité dâentre les morts; â je suis uni à lui, assis en lui dans les lieux célestes, jouissant de cette infinie bénédiction par le Saint Esprit, la puissance même qui mây fait entrer. Adorable Sauveur! Pour moi tu es descendu; tu as été pour moi sur la croix; tu es entré dans la gloire, et tu mây as introduit dans ta personne, avant de mây introduire semblable à toi, avec toi, pour lâéternité! Contempler un tel Christ, quelle joie glorieuse et quelle puissance! «Nous tous, contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit» (2 Cor. 3:18). Vous trouvez dans ce passage le résultat du fait que lâon se nourrit du blé du pays. Lââme formée sur lui, sur un Christ céleste, est capable de reproduire les traits de cet objet béni. Telle est notre part, telle fut la part dâEtienne, le fidèle martyr. Nous voyons en lui un homme sur la terre, plein de lâEsprit Saint comme fruit de lâÅuvre parfaite de Christ, un croyant dans son caractère normal, au milieu des choses les plus faites pour lui faire perdre ce caractère, répondant parfaitement au but pour lequel Dieu lâa placé ici-bas. LâEsprit en lui, sans entraves, lâattache à un objet dans le ciel (son cÅur nâayant aucun objet sur la terre, et lâEsprit nâétant pas obligé de combattre en lui pour le placer à la hauteur dâun Christ céleste), afin de le former ici-bas sur ce modèle. Les traits de lâhomme glorieux dans le ciel deviennent en lui ceux de lâhomme parfait sur la terre: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit»; «Seigneur, ne leur impute point ce péché». Voilà un exemple qui nous montre ce que câest «dâêtre transformés à la même image de gloire en gloire». Ce nâest pas une chose mystique, ou un produit vague de lâimagination humaine; câest dans notre vie journalière, dans nos actes, dans nos paroles, par lâamour, lâintercession, la patience, la dépendance, que nous reproduisons en grâce les traits du Christ glorieux que nous contemplons. En est-il ainsi pour nous, chrétiens, dans ces jours-ci? Nos cÅurs sont-ils tellement nourris de lui, que les hommes puissent le remarquer dans notre vie? Ceux qui nous entourent peuvent-ils voir, comme pour Etienne ou pour Moïse, les rayons de la gloire de Christ sur nos visages? Ce nâest pas à nous de le savoir. En ce cas, nous aurions déjà perdu de vue lâobjet céleste pour porter les yeux sur nous-mêmes. Moïse était le seul dans le camp dâIsraël à ignorer que son visage resplendît.
«Et la manne cessa dès le lendemain» (v. 12). Israël nâen mangea plus; la manne était la nourriture du désert, un Christ descendu du ciel au milieu de nos circonstances, pour nous encourager dans les difficultés de la route. Au contraire dâIsraël, nous, chrétiens, nous avons le privilège dâavoir en même temps (non pas au même moment peut-être) Christ comme nourriture à tous égards. Mais la manne nâest pas une nourriture permanente; elle sâapplique au voyage. Sans doute, elle est indispensable et si précieuse, que le souvenir en reste toujours devant Dieu dans la cruche dâor, et restera toujours devant nous quand nous aurons la manne cachée; seulement, comme nourriture, elle est transitoire; le voyage aura son terme. Mais le blé du pays sera, comme la Pâque, notre nourriture permanente et éternelle non plus pour que nous soyons, comme ici-bas, transformés par degrés à son image; mais alors que nous lui serons conformes (Phil. 3:21); que «nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est» (1 Jean 3:2).
Le combat va commencer, et le général dâarmée nâa pas encore paru. Il se révèle au dernier moment, mais juste au moment nécessaire, «comme Josué était près de Jéricho». La foi peut compter sur lui pour lâinstant du besoin; les préparatifs pour combattre sont, comme nous lâavons vu, Guilgal et le repas céleste; la puissance, le plan, lâordre, le moment de la bataille, tout cela, et plus encore, est de la responsabilité du chef de lâarmée. Celui qui nâa pas été à Guilgal ne peut comprendre une pareille manière de combattre. Il introduit dans la bataille ses propres combinaisons, engage le combat ou trop tôt ou trop tard, se jette en avant sans le chef de lâarmée de lâÃternel, combat dans une fausse direction; il tombe, il est vaincu, ne peut enregistrer que des défaites. Notez comment ce représentant de lâÃternel, cet ange de Jéhovah, dont lâAncien Testament nous parle si souvent; â lâÃternel lui-même sous ce caractère mystérieux, car il est dit de lui (Ex. 23:21): «Mon nom est en lui»; notez avec quelle merveilleuse grâce il se prête aux circonstances de son peuple. Dâautres lâont fait remarquer: il se montre avec Israël comme libérateur à la mer Rouge, comme voyageur dans le désert, comme Chef dâarmée en Canaan, puis plus tard, quand le royaume est établi, il demeure en paix au milieu dâeux. Admirable condescendance que la sienne, mais aussi quelle assurance elle donne à nos âmes! Ici, nous le voyons avec son «épée nue dans sa main». Câest cette épée qui portera les coups. Il nâen faut pas dâautre à Israël.
Trois fois lâange de lâÃternel, ayant lâépée nue en sa main, intervient dans lâhistoire du peuple. La première fois, câest pour le préserver des dangers qui le menacent, quand Balaam, en chemin pour maudire Israël, rencontre ce messager qui lui fait obstacle (Nomb. 22:23); la seconde fois, dans notre chapitre, câest pour combattre avec Israël et lui donner la victoire; la troisième, hélas! câest pour juger le peuple qui avait péché dans la personne de son roi (1 Chron. 21:16).
Nous aussi, bien-aimés, nous pouvons avoir affaire à lâange de ces trois manières. Que de fois, sans même que nous nous en doutions, il fait face à lâennemi qui cherche à nous accuser et à nous maudire; que de fois il nous associe, en grâce, au combat contre les puissances des ténèbres qui sont dans les lieux célestes; que de fois aussi, enfin, il se révèle à nous comme à David, ayant son épée nue, tournée contre la ville de Dieu, câest-à -dire comme Celui qui est pour les siens un feu consumant, qui les châtie et les humilie, mais pour remettre ensuite son épée dans le fourreau et les restaurer à la fin.
Cela même est consolant, malgré tout; mais une chose terrible pour lâhomme, câest dâêtre rencontré, comme Balaam, par lâange avec lâépée nue, parce quâil vendait au diable, lâaccusateur des saints, pour une récompense, le don quâil avait reçu de Dieu. Un tel chemin est celui dâun réprouvé qui ne connaît pas Dieu; mais combien de vrais chrétiens, hélas! dans nos jours de ruine, sâassocient en quelque manière au chemin de Balaam, à une hostilité contre le peuple de Dieu, vêtue de la robe du prophète, et qui se met au service du monde pour faire lâÅuvre de lâEnnemi!
«Et Josué alla vers lui et lui dit: Es-tu pour nous ou pour nos ennemis?» Il est impossible de rester neutre dans le combat. Nous devrions tous le comprendre, comme Josué. «Celui qui nâest pas contre nous est pour nous» (Marc 9:40). «Et le chef de lâarmée de lâÃternel dit à Josué: Ãte ta sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi». Celui qui se révèle à Josué comme chef de lâarmée, revendique aussi son caractère de sainteté. Impossible, quand on est appelé à combattre sous ce Conducteur divin, de rester associé, personnellement, ou comme peuple de Dieu, avec le mal ou la souillure dans la marche. Câest en partie pour avoir méconnu ce principe, que le peuple fut vaincu devant Aï. Garder un mal non jugé dans notre cÅur, nous expose au jugement de Dieu, et nous livre sans défense aux mains de lâennemi; il en est de même pour le mal dans lâassemblée. Si Dieu est saint en rédemption, comme il le montra à Moïse au buisson (Ex. 3:5), â et où a-t-il montré sa sainteté dâune manière plus éclatante, â souvenons-nous quâil nâest pas moins saint dans le combat, et que nous ne pouvons y entrer quâaprès avoir délié nos souliers de nos pieds.
versets 1-15
La circoncision
Nous avons trouvé, au chap. 1, les principes moraux requis pour prendre possession de Canaan; nous avons vu au chap. 2 que, lorsquâil sâagit des lieux célestes, Dieu sort des limites dâIsraël et quâon y entre sur le principe de la foi. Les chap. 3 et 4 nous ont présenté le secret pour y entrer. Au chapitre 5, nous apprenons un autre secret, celui de la victoire. Aussi ce chapitre commence-t-il (v. 1) par les ennemis. Tous les rois des Cananéens et des Amoréens défilent, pour ainsi dire, sous nos yeux, mais la puissance quâils tiennent de Satan a déjà été brisée au Jourdain, à la mort, dans la personne de leur prince. Malgré cela, ils sont trop forts pour le pauvre peuple dâIsraël. Mais Dieu va le mettre en état de remporter la victoire sur les ennemis. Comment cela? Il dépouille son peuple de toutes les armes et ressources que celui-ci trouverait en lui-même. La chair ne peut entrer dans le combat, Dieu la juge, la met de côté; câest ce que signifie la circoncision. La circoncision, câest «le dépouillement du corps de la chair» en Christ. Câest un fait accompli pour tout croyant, aussi bien que le Jourdain est une chose accomplie pour chacun de nous, que nous en réalisions ou non la portée.
Lâenseignement de Col. 2:9-15, sur ce point, est très clair et de toute beauté: «En lui, dit lâapôtre, habite toute la plénitude de la déité corporellement». Tout est en Christ, rien ne lui manque. Mais, au v. 10, câest nous qui avons tout en lui; rien ne nous manque: «Vous êtes accomplis en lui»; on ne peut donc aller chercher quelque chose hors de lui pour nous lâajouter. Vient maintenant la circoncision: «En qui aussi vous avez été circoncis dâune circoncision qui nâa pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision du Christ». Non seulement, dit lâapôtre, il nây a rien à ajouter, mais il ne reste rien à retrancher à ceux qui sont en Lui. Le corps de la chair est jugé, vous en êtes dépouillés; câest un fait accompli, câest la circoncision du Christ. Au v. 12, nous trouvons que cette fin du vieil homme qui a lieu pour nous dans la mort de Christ, devient personnelle chez le chrétien: «Ãtant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en lâopération de Dieu qui lâa ressuscité dâentre les morts». Ce passage embrasse la chose dans son étendue, et correspond aux deux vérités représentées par le Jourdain. Câest la mort et la résurrection avec Christ. Voici donc deux grandes vérités établies: nous sommes accomplis devant Dieu en Christ, et parfaitement délivrés de tout ce que nous sommes en nous-mêmes1.
1 Aux vers. 13-15, nous remontons à la Pâque et à la mer Rouge; nous sommes délivrés de tout ce qui peut être invoqué ou suscité contre nous.
Lâépître aux Philippiens (chap. 3:3) établit le contraste entre la circoncision faite de main, et la vraie circoncision, celle du Christ. «Nous sommes la circoncision», dit lâapôtre, «nous qui rendons culte par lâEsprit de Dieu». Jamais la circoncision charnelle sous la loi nâavait fait cela. Il fallait en avoir fini avec la chair pour rendre culte par lâEsprit. Puis il ajoute: «Et qui nous glorifions dans le Christ Jésus». La chair, même religieuse, ne se glorifie jamais quâen elle-même1. Enfin lâapôtre conclut en disant: «Et qui nâavons aucune confiance en la chair». Voilà ce quâest la vraie circoncision. Câest la mise de côté par le jugement, dans la croix de Christ, de ce que la Parole appelle «la chair», en sorte que désormais nous ne puissions plus avoir aucune confiance en elle. Vérité de toute importance à connaître! Lorsquâil sâagit du combat, comme pour le peuple dâIsraël, il faut que le stigmate de la mort de la chair soit sur nous. Remarquez-le, chers lecteurs, il ne sâagit pas ici dâessayer dâen finir avec nous-mêmes, ni de chercher à nous dépouiller: câest un dépouillement accompli à la croix, «le péché dans la chair» condamné, un fait que la foi saisit, et qui devient une réalité pratique en ce que la conscience éprouve et reçoit ce jugement. Il fallait que le charbon brûlant touchât les lèvres dâÃsaïe, et quand même le feu judiciaire de lâautel avait épuisé sur la victime jusquâau dernier atome de son pouvoir, et quâil ne lui restait en son lieu que la puissance purificatrice, la douleur étant passée, cependant le prophète devait être mis en contact avec lui, symbole de lâexpérience faite par notre conscience du jugement divin.
1 Vous en trouvez la preuve en Col. 2:21-23. Les ordonnances, commandements et enseignements des hommes, peuvent bien avoir une apparence de sagesse... en ce quâelles nâépargnent pas le corps, mais elles sont pour la satisfaction de la chair.
Guilgal
«Et lâÃternel dit à Josué: Aujourdâhui, jâai roulé de dessus vous lâopprobre de lâÃgypte». à la mer Rouge, ils avaient été délivrés de lâesclavage de Satan et du péché; ici, pour la première fois, ils en avaient fini, par le jugement, avec lâesclavage de la chair. Mais lâesprit de Dieu ajoute: «Et on appela le nom de ce lieu-là Guilgal jusquâà ce jour». Câest ici que se place une seconde grande vérité. Jâai dit que la circoncision, le jugement, le retranchement de la chair, est un fait accompli en Christ; mais elle se présente en outre sous une face essentiellement pratique. Elle ne peut être considérée purement comme doctrine. Lâendroit de la circoncision, câétait Guilgal. Si ce lieu était le point de départ de lâarmée de lâÃternel, avant quâelle eût remporté aucune victoire, il devenait le lieu de rassemblement après la victoire (10:15), et le point de départ pour aller en remporter de nouvelles. Le jugement de la chair était à demeure. Le peuple devait sây appliquer sans cesse; autrement la chair travaillerait à ressaisir ce quâelle avait perdu, et jamais la première victoire ne serait suivie dâune seconde. En plus dâune occasion, nous retrouverons Guilgal dans le courant de ce livre: quâil nous suffise de retenir maintenant que, si la circoncision signifie le dépouillement du «corps de la chair», Guilgal est la «mortification de nos membres qui sont sur la terre». Câest ce que nous enseigne Col. 3:5-8, en contraste avec 2:11. Bien-aimés, ceci est une réalité journalière. Chaque victoire nous ouvre de nouveaux horizons sur le pays de la promesse. Sans combat, il nây a pas moyen de mettre la main sur aucune de nos bénédictions, mais sans Guilgal il nây a aucune victoire! Quâest-ce qui nous est le plus précieux? Canaan avec ses combats, ou bien nos membres sur la terre? Préférons-nous la satisfaction passagère des convoitises de la chair à la pénible tâche de retourner à Guilgal? Ah! dans ce cas, lâhumiliation, le châtiment, viendront nous apprendre à retrouver ce chemin, si du moins nous nâavons pas perdu à tout jamais le secret de la force dans les amertumes, les larmes, et la ruine irrémédiable de la défaite!
La nourriture de Canaan
Le dépouillement de la chair par le jugement opéré à la croix, et la réalisation de ce jugement dans la pratique, sont les premières conditions indispensables pour la bataille. Ni le casque de Saül, ni sa cuirasse, ni son épée, ne pouvaient être dâaucune utilité à David pour marcher au combat contre le Philistin; il fallait quâil les «ôtât de dessus soi» (1 Sam. 17:39).
Mais il est une autre ressource. Avant de se lever pour combattre, Israël doit sâasseoir à la table de Dieu. Il faut être nourri pour résister aux fatigues de la guerre; la force positive est là . Nourri de quoi? De Christ. Il est la source de la force. Si le peuple manque dâaliments, il ne marchera pas à la victoire. Quelle chose bénie que dâentrer dans le combat avec des cÅurs nourris de Christ! Si câest avec un cÅur vide de Lui quâon avance contre lâennemi, on peut certainement sâattendre à être vaincu. Dans le cas inverse, comme nous le verrons au chapitre suivant, le combat nâa rien dâeffrayant. Que Dieu nous donne à chacun de faire cette expérience. Nâattendons pas à demain; nous pourrions être appelés à combattre ce soir même. Nourrissons-nous de Christ aujourdâhui, demain, à chaque instant, pour être prêts, au premier signal, à nous lever pour marcher à la victoire.
Oui, bien-aimés, notre nourriture, câest une personne, câest Christ; ce ne sont ni des vérités, ni des privilèges; câest lui-même. Il nous est présenté ici comme notre aliment, sous trois aspects différents: la Pâque, le blé du pays, la manne.
Cette Pâque de Canaan est la même fête que le peuple avait célébrée en Ãgypte, et cependant combien elles différaient lâune de lâautre. Là , câétait un peuple ayant conscience de sa culpabilité, hâté de fuir, protégé par le sang de lâagneau pascal au milieu des ténèbres et du jugement; ici, câest un peuple arrivé au but, entré en Canaan, délivré des dernières traces de lâopprobre dâÃgypte, un peuple ressuscité qui a traversé la mort, mais qui revient sâasseoir en pleine paix, au point de départ, au fondement même de toutes ses bénédictions, autour du mémorial dâun Christ mourant sur la croix pour nous. La Pâque en Canaan correspond à ce que la Cène représente pour les chrétiens; et, remarquez-le, elle est une nourriture permanente. Notre Cène ne cessera pas dans la gloire, seulement elle nây sera plus le souvenir de la mort du Seigneur célébré en son absence; et nous nâaurons pas non plus besoin dâune image matérielle pour nous le rappeler; nous verrons, au milieu du trône, lâAgneau lui-même comme immolé, Lui, centre visible de la nouvelle création fondée sur la croix, point dâappui et pivot des bénédictions éternelles, objet que les myriades de myriades contemplent et adorent dans un culte universel!
Mais il est un autre mets, pour ainsi dire, du repas céleste. «Dès le lendemain de la Pâque, ils mangèrent du vieux blé du pays, des pains sans levain et du grain rôti en ce même jour-là » (v. 11). Dieu leur donnait une nourriture quâils nâavaient point connue en Ãgypte; le vieux blé du pays de Canaan, un Christ céleste, glorieux, mais un Christ homme, qui avait traversé ce monde souillé par le péché, dans une humanité sans tache, comme le pain était sans levain; qui, dans cette même humanité, avait traversé le feu du jugement, comme le grain rôti; et qui était entré en résurrection dans la gloire, pour sâasseoir comme homme à la droite de Dieu. Or cet homme est là pour nous. Il nâest pas seulement notre avocat devant le Père, mais, dans sa personne, il a introduit lâhomme dans la gloire. La place est préparée pour lâhomme dans le troisième ciel. Lâhomme, en Christ, est entré dans la pleine jouissance des béatitudes célestes. Je considère cet homme, et je dis: Voilà ma place! Je suis en lui, un homme en Christ, ayant déjà la même vie que lui, la vie éternelle, la vie de lâhomme ressuscité dâentre les morts; â je suis uni à lui, assis en lui dans les lieux célestes, jouissant de cette infinie bénédiction par le Saint Esprit, la puissance même qui mây fait entrer. Adorable Sauveur! Pour moi tu es descendu; tu as été pour moi sur la croix; tu es entré dans la gloire, et tu mây as introduit dans ta personne, avant de mây introduire semblable à toi, avec toi, pour lâéternité! Contempler un tel Christ, quelle joie glorieuse et quelle puissance! «Nous tous, contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit» (2 Cor. 3:18). Vous trouvez dans ce passage le résultat du fait que lâon se nourrit du blé du pays. Lââme formée sur lui, sur un Christ céleste, est capable de reproduire les traits de cet objet béni. Telle est notre part, telle fut la part dâEtienne, le fidèle martyr. Nous voyons en lui un homme sur la terre, plein de lâEsprit Saint comme fruit de lâÅuvre parfaite de Christ, un croyant dans son caractère normal, au milieu des choses les plus faites pour lui faire perdre ce caractère, répondant parfaitement au but pour lequel Dieu lâa placé ici-bas. LâEsprit en lui, sans entraves, lâattache à un objet dans le ciel (son cÅur nâayant aucun objet sur la terre, et lâEsprit nâétant pas obligé de combattre en lui pour le placer à la hauteur dâun Christ céleste), afin de le former ici-bas sur ce modèle. Les traits de lâhomme glorieux dans le ciel deviennent en lui ceux de lâhomme parfait sur la terre: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit»; «Seigneur, ne leur impute point ce péché». Voilà un exemple qui nous montre ce que câest «dâêtre transformés à la même image de gloire en gloire». Ce nâest pas une chose mystique, ou un produit vague de lâimagination humaine; câest dans notre vie journalière, dans nos actes, dans nos paroles, par lâamour, lâintercession, la patience, la dépendance, que nous reproduisons en grâce les traits du Christ glorieux que nous contemplons. En est-il ainsi pour nous, chrétiens, dans ces jours-ci? Nos cÅurs sont-ils tellement nourris de lui, que les hommes puissent le remarquer dans notre vie? Ceux qui nous entourent peuvent-ils voir, comme pour Etienne ou pour Moïse, les rayons de la gloire de Christ sur nos visages? Ce nâest pas à nous de le savoir. En ce cas, nous aurions déjà perdu de vue lâobjet céleste pour porter les yeux sur nous-mêmes. Moïse était le seul dans le camp dâIsraël à ignorer que son visage resplendît.
«Et la manne cessa dès le lendemain» (v. 12). Israël nâen mangea plus; la manne était la nourriture du désert, un Christ descendu du ciel au milieu de nos circonstances, pour nous encourager dans les difficultés de la route. Au contraire dâIsraël, nous, chrétiens, nous avons le privilège dâavoir en même temps (non pas au même moment peut-être) Christ comme nourriture à tous égards. Mais la manne nâest pas une nourriture permanente; elle sâapplique au voyage. Sans doute, elle est indispensable et si précieuse, que le souvenir en reste toujours devant Dieu dans la cruche dâor, et restera toujours devant nous quand nous aurons la manne cachée; seulement, comme nourriture, elle est transitoire; le voyage aura son terme. Mais le blé du pays sera, comme la Pâque, notre nourriture permanente et éternelle non plus pour que nous soyons, comme ici-bas, transformés par degrés à son image; mais alors que nous lui serons conformes (Phil. 3:21); que «nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est» (1 Jean 3:2).
Le chef de lâarmée de lâÃternel
Le combat va commencer, et le général dâarmée nâa pas encore paru. Il se révèle au dernier moment, mais juste au moment nécessaire, «comme Josué était près de Jéricho». La foi peut compter sur lui pour lâinstant du besoin; les préparatifs pour combattre sont, comme nous lâavons vu, Guilgal et le repas céleste; la puissance, le plan, lâordre, le moment de la bataille, tout cela, et plus encore, est de la responsabilité du chef de lâarmée. Celui qui nâa pas été à Guilgal ne peut comprendre une pareille manière de combattre. Il introduit dans la bataille ses propres combinaisons, engage le combat ou trop tôt ou trop tard, se jette en avant sans le chef de lâarmée de lâÃternel, combat dans une fausse direction; il tombe, il est vaincu, ne peut enregistrer que des défaites. Notez comment ce représentant de lâÃternel, cet ange de Jéhovah, dont lâAncien Testament nous parle si souvent; â lâÃternel lui-même sous ce caractère mystérieux, car il est dit de lui (Ex. 23:21): «Mon nom est en lui»; notez avec quelle merveilleuse grâce il se prête aux circonstances de son peuple. Dâautres lâont fait remarquer: il se montre avec Israël comme libérateur à la mer Rouge, comme voyageur dans le désert, comme Chef dâarmée en Canaan, puis plus tard, quand le royaume est établi, il demeure en paix au milieu dâeux. Admirable condescendance que la sienne, mais aussi quelle assurance elle donne à nos âmes! Ici, nous le voyons avec son «épée nue dans sa main». Câest cette épée qui portera les coups. Il nâen faut pas dâautre à Israël.
Trois fois lâange de lâÃternel, ayant lâépée nue en sa main, intervient dans lâhistoire du peuple. La première fois, câest pour le préserver des dangers qui le menacent, quand Balaam, en chemin pour maudire Israël, rencontre ce messager qui lui fait obstacle (Nomb. 22:23); la seconde fois, dans notre chapitre, câest pour combattre avec Israël et lui donner la victoire; la troisième, hélas! câest pour juger le peuple qui avait péché dans la personne de son roi (1 Chron. 21:16).
Nous aussi, bien-aimés, nous pouvons avoir affaire à lâange de ces trois manières. Que de fois, sans même que nous nous en doutions, il fait face à lâennemi qui cherche à nous accuser et à nous maudire; que de fois il nous associe, en grâce, au combat contre les puissances des ténèbres qui sont dans les lieux célestes; que de fois aussi, enfin, il se révèle à nous comme à David, ayant son épée nue, tournée contre la ville de Dieu, câest-à -dire comme Celui qui est pour les siens un feu consumant, qui les châtie et les humilie, mais pour remettre ensuite son épée dans le fourreau et les restaurer à la fin.
Cela même est consolant, malgré tout; mais une chose terrible pour lâhomme, câest dâêtre rencontré, comme Balaam, par lâange avec lâépée nue, parce quâil vendait au diable, lâaccusateur des saints, pour une récompense, le don quâil avait reçu de Dieu. Un tel chemin est celui dâun réprouvé qui ne connaît pas Dieu; mais combien de vrais chrétiens, hélas! dans nos jours de ruine, sâassocient en quelque manière au chemin de Balaam, à une hostilité contre le peuple de Dieu, vêtue de la robe du prophète, et qui se met au service du monde pour faire lâÅuvre de lâEnnemi!
«Et Josué alla vers lui et lui dit: Es-tu pour nous ou pour nos ennemis?» Il est impossible de rester neutre dans le combat. Nous devrions tous le comprendre, comme Josué. «Celui qui nâest pas contre nous est pour nous» (Marc 9:40). «Et le chef de lâarmée de lâÃternel dit à Josué: Ãte ta sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi». Celui qui se révèle à Josué comme chef de lâarmée, revendique aussi son caractère de sainteté. Impossible, quand on est appelé à combattre sous ce Conducteur divin, de rester associé, personnellement, ou comme peuple de Dieu, avec le mal ou la souillure dans la marche. Câest en partie pour avoir méconnu ce principe, que le peuple fut vaincu devant Aï. Garder un mal non jugé dans notre cÅur, nous expose au jugement de Dieu, et nous livre sans défense aux mains de lâennemi; il en est de même pour le mal dans lâassemblée. Si Dieu est saint en rédemption, comme il le montra à Moïse au buisson (Ex. 3:5), â et où a-t-il montré sa sainteté dâune manière plus éclatante, â souvenons-nous quâil nâest pas moins saint dans le combat, et que nous ne pouvons y entrer quâaprès avoir délié nos souliers de nos pieds.