Avant dâentrer dans ce nouveau sujet, je désire faire une ou deux remarques incidentes. Plus je repasse ces premiers chapitres de Josué, plus je suis frappé du rôle que Satan y joue. Il a des combinaisons de circonstances pour atteindre son but; par elles, il mène les hommes sans quâils sâen doutent; il leur souffle des résolutions quâils croient prises par leur libre arbitre, et, trop souvent hélas! il arrive à son but, en employant même des enfants de Dieu qui ont eu la folie de lâécouter. Au milieu de toute cette formidable activité, il se cache, et aucun symptôme extraordinaire ne laisse même soupçonner sa présence; si peu apparente, en somme, que le monde nie même lâexistence de Satan. Quâa-t-il à faire, dit-on, avec des circonstances si naturelles, avec les ambitions, les disputes, les combats de deux peuples?
Puis, après tout, qui a raison dans cette lutte? De quel côté est le bon droit? Quel est lâagresseur? Où trouve-t-on lâesprit de cruauté, dâextermination et les embûches? Pesons les faits, soyons équitables, décidons... Jâécoute, je pèse et me décide pour les Cananéens contre Israël, pour Satan contre Dieu. Lâennemi a réussi, par les faits eux-mêmes, à me cacher Dieu. Mais la Parole fait exactement le contraire; elle me révèle Dieu, me le fait connaître dans sa plénitude en Christ. Il apporte dans sa personne la bonté, la vérité, la lumière, la justice, la sainteté parfaites; aussitôt Satan est mis à nu; ses desseins, ses ruses sont exposés au grand jour; lââme, connaissant Dieu, nâa plus de difficultés pour juger du bien et du mal dans ce monde; la lumière manifeste toutes choses.
Mais Satan ne se tient pas pour battu. Il sâattaque pour tromper les âmes à ceux mêmes qui mettent Dieu en avant et sont les porteurs de son témoignage. Après avoir fait chez eux son Åuvre corruptrice, il dit: Ces gens sont-ils donc meilleurs que les autres? Ils parlent de séparation: voyez Acan, les Gabaonites; dâhumilité: voyez leur confiance en eux-mêmes, leur orgueil spirituel. Ces arguments trouvent accès dans les âmes, à qui lâennemi réussit à faire rejeter Dieu.
Une autre remarque se rattache à celle-ci. Satan a deux grands moyens pour corrompre les enfants de Dieu. Le premier, câest lâinterdit, le monde introduit dans le cÅur. Mais ce mal étant jugé, et le cÅur humilié, lâennemi ne se tient pas pour battu. Son second moyen, câest lâalliance avec Gabaon, le monde introduit dans la marche. Dans toute notre carrière chrétienne, nous avons à nous garder de ces deux embûches, et toujours de nouveau cette double question se pose: le Seigneur suffit-il à mon cÅur, ou chercherai-je lâattraction des choses que le monde me propose? Y a-t-il moyen pour nous de rester chrétiens, rien que chrétiens dans notre marche, dâêtre complètement séparés du monde, même du monde religieux, de ne pas lui donner la main, de nâentrer dans aucune association quelconque avec lui? Avec ces deux pièges, Satan a parfaitement réussi à entraîner les rachetés et y réussit encore chaque jour. LâÃglise a commencé par lâinterdit; lâhistoire dâAnanias et de Sapphira est celle de sa première chute â ensuite, elle est entrée en alliance avec le monde. Pour ne parler que des principes de cette alliance, ils se montraient déjà du vivant de lâapôtre. Ce dernier les dénonce dans la première épître aux Corinthiens. Ils auraient aimé à attirer les sages pour faire triompher le christianisme; leurs motifs étaient les motifs du monde; ils étaient charnels. Tels sont les principes de Gabaon au milieu de lâassemblée de Dieu
Israël a reconnu sa faute de Gabaon, lâa confessée par ses actes; il en porte lâhumiliation permanente, et, comme nous lâavons vu, il est approuvé de Dieu en cela. Mais Satan nâest pas au bout de ses artifices. Une nouvelle confédération de rois sâorganise, dirigée cette fois contre Gabaon et non pas contre Israël. Les Gabaonites envoient vers Josué à Guilgal, en disant: «Ne retire pas tes mains de tes serviteurs». Israël montera-t-il? Quoiquâil fasse, il est environné de dangers. Ne pas monter, laisser exterminer Gabaon par dâautres, câest un excellent moyen de se débarrasser des conséquences de sa faute; mais que devient lâhumiliation? Où serait la droiture envers Dieu et envers les hommes? Monter, câest avoir lâair dâaccepter définitivement lâalliance avec le monde. Satan est coutumier de pareils dilemmes. Que de fois il les a mis en travers du chemin de lâhomme par excellence qui fut parfait en toutes choses! Comment nous tirer de la difficulté? Par la simple dépendance de Dieu réalisée à lâécole de Guilgal. La leçon du piège de Gabaon est apprise, Satan est déjoué.
Toutefois, nous en avons déjà parlé au courant de ces chapitres, le fait seul dâêtre à Guilgal ne préserve pas Israël. Les Gabaonites avaient trouvé Josué et les hommes dâIsraël au camp de Guilgal (9:6), lorsquâils étaient montés pour leur tendre le piège dont nous avons vu le résultat. Ce qui manque souvent, câest lâapplication pratique de la croix de Christ à tous les détails de notre vie dans la chair. «Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre». Il faut, non seulement se tenir à Guilgal (v. 6), mais monter de Guilgal (v. 7) et retourner à Guilgal (v. 15). La circoncision et Guilgal sont deux choses inséparables. La première ne suffit pas à elle seule pour nous garantir de chutes; Guilgal, sans la circoncision, ne serait bon quâà faire des moines, car lâhomme naturel lui-même peut sây complaire pour sâen glorifier (Col. 2:20-23).
Mais, comme nous lâavons dit, ce jugement de soi produit la dépendance qui se montre dans dâheureuses communications avec Dieu, lesquelles lââme nâavait jamais connues auparavant à ce degré. LâÃternel parle à Josué (v. 8); Josué parle à lâÃternel (v. 12), et lâÃternel lui répond (v. 14). Lâencouragement, la puissance et la victoire, sont les fruits bénis de cette dépendance qui tient notre âme en relation habituelle avec Lui. Ah! maintenant, lâÃternel nâétait plus obligé de prendre parti contre eux, comme à Aï, et pouvait combattre pour eux (v. 11-14). Aussi les voyons-nous remporter la victoire la plus signalée que la Parole ait jamais enregistrée. «Il nây a point eu de jour comme celui-là , ni avant ni après» (v. 14), un jour qui dura vingt-quatre heures, afin de permettre au peuple de glaner jusquâau dernier fruit de sa victoire. Le Dieu de la terre et du ciel, le Dieu de toute la création, déclare hautement ainsi, quâIsraël est lâobjet de sa faveur spéciale: ce peuple battu devant Aï, trompé par Gabaon, et duquel la conduite aurait pu lasser la patience même de Dieu, mais un peuple jugé, humilié, ayant des cÅurs brisés, que «Dieu ne méprise point». Et ce Dieu «écoute la voix dâun homme!» Chers lecteurs, nous sommes tous dans cette même condition. Si faible quâon soit, on peut sâadresser à lui par lâEsprit de Christ et monter jusquâaux suprêmes demandes. Rien nâétait trop élevé pour Josué; il connaissait le cÅur de lâÃternel et savait quelle place y tenait son peuple; il pouvait demander quâil mit les cieux, le soleil et la lune, au service de ses bien-aimés!
Dès lors Israël marche de victoire en victoire; point dâarrêt (v. 19); il faut défaire les ennemis jusquâau dernier. Les cinq rois sont pris et pendus à cinq arbres; une expérience précédente aide Josué à discerner son chemin, parce quâelle a été faite avec Dieu. Josué a lâhabitude de ce qui convient à la sainteté de Dieu (v. 26, 27). Rempli de courage par la parole de Dieu (v. 8), il encourage lui-même le peuple (v. 25); Makkéda, Libna, Lakis, Guézer, Ãglon, Hébron, Debir, sont leurs étapes victorieuses; ils prennent possession de leur héritage, et puis «ils sâen retournent au camp de Guilgal» (v. 43).
versets 1-43
La victoire de Gabaon
Avant dâentrer dans ce nouveau sujet, je désire faire une ou deux remarques incidentes. Plus je repasse ces premiers chapitres de Josué, plus je suis frappé du rôle que Satan y joue. Il a des combinaisons de circonstances pour atteindre son but; par elles, il mène les hommes sans quâils sâen doutent; il leur souffle des résolutions quâils croient prises par leur libre arbitre, et, trop souvent hélas! il arrive à son but, en employant même des enfants de Dieu qui ont eu la folie de lâécouter. Au milieu de toute cette formidable activité, il se cache, et aucun symptôme extraordinaire ne laisse même soupçonner sa présence; si peu apparente, en somme, que le monde nie même lâexistence de Satan. Quâa-t-il à faire, dit-on, avec des circonstances si naturelles, avec les ambitions, les disputes, les combats de deux peuples?
Puis, après tout, qui a raison dans cette lutte? De quel côté est le bon droit? Quel est lâagresseur? Où trouve-t-on lâesprit de cruauté, dâextermination et les embûches? Pesons les faits, soyons équitables, décidons... Jâécoute, je pèse et me décide pour les Cananéens contre Israël, pour Satan contre Dieu. Lâennemi a réussi, par les faits eux-mêmes, à me cacher Dieu. Mais la Parole fait exactement le contraire; elle me révèle Dieu, me le fait connaître dans sa plénitude en Christ. Il apporte dans sa personne la bonté, la vérité, la lumière, la justice, la sainteté parfaites; aussitôt Satan est mis à nu; ses desseins, ses ruses sont exposés au grand jour; lââme, connaissant Dieu, nâa plus de difficultés pour juger du bien et du mal dans ce monde; la lumière manifeste toutes choses.
Mais Satan ne se tient pas pour battu. Il sâattaque pour tromper les âmes à ceux mêmes qui mettent Dieu en avant et sont les porteurs de son témoignage. Après avoir fait chez eux son Åuvre corruptrice, il dit: Ces gens sont-ils donc meilleurs que les autres? Ils parlent de séparation: voyez Acan, les Gabaonites; dâhumilité: voyez leur confiance en eux-mêmes, leur orgueil spirituel. Ces arguments trouvent accès dans les âmes, à qui lâennemi réussit à faire rejeter Dieu.
Une autre remarque se rattache à celle-ci. Satan a deux grands moyens pour corrompre les enfants de Dieu. Le premier, câest lâinterdit, le monde introduit dans le cÅur. Mais ce mal étant jugé, et le cÅur humilié, lâennemi ne se tient pas pour battu. Son second moyen, câest lâalliance avec Gabaon, le monde introduit dans la marche. Dans toute notre carrière chrétienne, nous avons à nous garder de ces deux embûches, et toujours de nouveau cette double question se pose: le Seigneur suffit-il à mon cÅur, ou chercherai-je lâattraction des choses que le monde me propose? Y a-t-il moyen pour nous de rester chrétiens, rien que chrétiens dans notre marche, dâêtre complètement séparés du monde, même du monde religieux, de ne pas lui donner la main, de nâentrer dans aucune association quelconque avec lui? Avec ces deux pièges, Satan a parfaitement réussi à entraîner les rachetés et y réussit encore chaque jour. LâÃglise a commencé par lâinterdit; lâhistoire dâAnanias et de Sapphira est celle de sa première chute â ensuite, elle est entrée en alliance avec le monde. Pour ne parler que des principes de cette alliance, ils se montraient déjà du vivant de lâapôtre. Ce dernier les dénonce dans la première épître aux Corinthiens. Ils auraient aimé à attirer les sages pour faire triompher le christianisme; leurs motifs étaient les motifs du monde; ils étaient charnels. Tels sont les principes de Gabaon au milieu de lâassemblée de Dieu
Israël a reconnu sa faute de Gabaon, lâa confessée par ses actes; il en porte lâhumiliation permanente, et, comme nous lâavons vu, il est approuvé de Dieu en cela. Mais Satan nâest pas au bout de ses artifices. Une nouvelle confédération de rois sâorganise, dirigée cette fois contre Gabaon et non pas contre Israël. Les Gabaonites envoient vers Josué à Guilgal, en disant: «Ne retire pas tes mains de tes serviteurs». Israël montera-t-il? Quoiquâil fasse, il est environné de dangers. Ne pas monter, laisser exterminer Gabaon par dâautres, câest un excellent moyen de se débarrasser des conséquences de sa faute; mais que devient lâhumiliation? Où serait la droiture envers Dieu et envers les hommes? Monter, câest avoir lâair dâaccepter définitivement lâalliance avec le monde. Satan est coutumier de pareils dilemmes. Que de fois il les a mis en travers du chemin de lâhomme par excellence qui fut parfait en toutes choses! Comment nous tirer de la difficulté? Par la simple dépendance de Dieu réalisée à lâécole de Guilgal. La leçon du piège de Gabaon est apprise, Satan est déjoué.
Toutefois, nous en avons déjà parlé au courant de ces chapitres, le fait seul dâêtre à Guilgal ne préserve pas Israël. Les Gabaonites avaient trouvé Josué et les hommes dâIsraël au camp de Guilgal (9:6), lorsquâils étaient montés pour leur tendre le piège dont nous avons vu le résultat. Ce qui manque souvent, câest lâapplication pratique de la croix de Christ à tous les détails de notre vie dans la chair. «Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre». Il faut, non seulement se tenir à Guilgal (v. 6), mais monter de Guilgal (v. 7) et retourner à Guilgal (v. 15). La circoncision et Guilgal sont deux choses inséparables. La première ne suffit pas à elle seule pour nous garantir de chutes; Guilgal, sans la circoncision, ne serait bon quâà faire des moines, car lâhomme naturel lui-même peut sây complaire pour sâen glorifier (Col. 2:20-23).
Mais, comme nous lâavons dit, ce jugement de soi produit la dépendance qui se montre dans dâheureuses communications avec Dieu, lesquelles lââme nâavait jamais connues auparavant à ce degré. LâÃternel parle à Josué (v. 8); Josué parle à lâÃternel (v. 12), et lâÃternel lui répond (v. 14). Lâencouragement, la puissance et la victoire, sont les fruits bénis de cette dépendance qui tient notre âme en relation habituelle avec Lui. Ah! maintenant, lâÃternel nâétait plus obligé de prendre parti contre eux, comme à Aï, et pouvait combattre pour eux (v. 11-14). Aussi les voyons-nous remporter la victoire la plus signalée que la Parole ait jamais enregistrée. «Il nây a point eu de jour comme celui-là , ni avant ni après» (v. 14), un jour qui dura vingt-quatre heures, afin de permettre au peuple de glaner jusquâau dernier fruit de sa victoire. Le Dieu de la terre et du ciel, le Dieu de toute la création, déclare hautement ainsi, quâIsraël est lâobjet de sa faveur spéciale: ce peuple battu devant Aï, trompé par Gabaon, et duquel la conduite aurait pu lasser la patience même de Dieu, mais un peuple jugé, humilié, ayant des cÅurs brisés, que «Dieu ne méprise point». Et ce Dieu «écoute la voix dâun homme!» Chers lecteurs, nous sommes tous dans cette même condition. Si faible quâon soit, on peut sâadresser à lui par lâEsprit de Christ et monter jusquâaux suprêmes demandes. Rien nâétait trop élevé pour Josué; il connaissait le cÅur de lâÃternel et savait quelle place y tenait son peuple; il pouvait demander quâil mit les cieux, le soleil et la lune, au service de ses bien-aimés!
Dès lors Israël marche de victoire en victoire; point dâarrêt (v. 19); il faut défaire les ennemis jusquâau dernier. Les cinq rois sont pris et pendus à cinq arbres; une expérience précédente aide Josué à discerner son chemin, parce quâelle a été faite avec Dieu. Josué a lâhabitude de ce qui convient à la sainteté de Dieu (v. 26, 27). Rempli de courage par la parole de Dieu (v. 8), il encourage lui-même le peuple (v. 25); Makkéda, Libna, Lakis, Guézer, Ãglon, Hébron, Debir, sont leurs étapes victorieuses; ils prennent possession de leur héritage, et puis «ils sâen retournent au camp de Guilgal» (v. 43).