«Et lâÃternel répondit à Job du milieu du tourbillon et dit: Qui est celui-ci qui obscurcit le conseil par des discours sans connaissance? Ceins tes reins comme un homme, et je tâinterrogerai et tu mâinstruiras». Il avait demandé de se trouver dans la présence de Dieu, le sommant pour ainsi dire de se rendre à son désir, et Dieu lui répond: «Ceins tes reins comme un homme». Le mot «homme» employé ici nâest pas le même que dans les passages où Job dit: «Quâest-ce que lâhomme mortel?» et: «Quâest-ce que lâhomme que tu fasses grand cas de lui?» (chap. 7:17). Dans ces derniers passages, le mot implique la faiblesse et la mortalité. Mais Dieu emploie un terme tout différent, et lâon pourrait traduire: «Ceins tes reins comme un héros», sens que ce mot peut avoir. Il signifie un homme fort. Job avait réclamé cette rencontre avec Dieu pour un examen judiciaire de ses voies en Sa présence et Dieu lâavait exaucé: «Où étais-tu quand jâai fondé la terre? Déclare-le moi, si tu as de lâintelligence». Nulle part. «Qui lui a établi sa mesure, â si tu le sais? Ou qui a étendu le cordeau sur elle?» Job garde toujours le silence. Il nâavait pas une parole à dire. En outre, considérons le fait que la révélation qui nous est donnée ici date du commencement de lâhistoire du monde, pas très longtemps après le déluge et après que les hommes commencèrent à se multiplier de nouveau sur la terre. Puisque lâhomme se glorifie abondamment de ses progrès et de son habileté, ainsi que des lumières, de la science et de la civilisation quâil a acquises depuis lors, pourquoi ne peut-il répondre maintenant aux questions que Dieu adresse à Job? Les plus sages sont ceux qui sont les plus disposés à confesser leur incompétence et leur ignorance. Ils savent du moins une chose, câest quâils ne sont pas capables de répondre à Dieu. Je ne doute pas quâil y ait des hommes assez prétentieux pour sâimaginer le contraire. Câest précisément en cela que se trahit lâignorance. Un homme sans instruction ne pourra peut-être pas se flatter quâil lui soit possible de le faire, mais ne connaissant pas les limites de la puissance et du savoir humains, il sâimagine quâil y en a dâautres à ses côtés qui sont assez instruits pour répondre à tout. Plusieurs ne doutent nullement que ce doive être une tâche facile, en face des progrès actuels de lâintelligence et par-dessus tout des sciences naturelles, pour ceux qui sont plus avancés quâeux dans ce domaine, de répondre à des questions relatives à la création posées il y a trois ou quatre mille ans.
à la vérité, Dieu apparaît donc ici sur la scène dans le but précis dâannuler les prétentions de lâhomme. Dans le langage le plus magnifique qui ait jamais à ma connaissance été employé pour décrire de tels sujets, langage digne de Celui dont il nous est dit émaner, lâÃternel se manifeste pour mettre Job à sa vraie place, dans la poussière et dans la cendre, câest-à -dire dans la mort moralement, afin que le moi soit anéanti devant Lui. Qui était Job et quâétait-il pour parler et murmurer contre Dieu? LâÃternel ne fait que toucher aux bords de sa puissance et au domaine extérieur de sa gloire, et pourtant quâest-ce que lâhomme peut en dire? Que pouvait répliquer Job? Pas une parole. Telle paraît être la force ou la substance de cet exposé. Or celui qui ne pouvait pas expliquer les plus petites manifestations de la puissance de Dieu, était-il à même de juger des parties les plus profondes de ses voies et de ses desseins? Y a-t-il, en effet, quoi que ce soit de plus insondable que ce qui a trait à ses conseils, à ses affections et à ses voies relativement aux saints quâIl aime, et cela en dépit de leur faiblesse et de lâinimitié dâun adversaire puissant et rusé?
Vous connaissez peut-être une pensée qui a été exprimée par un homme de bien et qui nâest pas indigne de lui: «De tous les corps ensemble on ne saurait tirer la moindre pensée⦠ni un mouvement de vraie charité1». Dieu agissait ici selon le même principe, en exposant devant Job une petite partie seulement de sa sagesse et de sa puissance dans le monde extérieur, et cela précisément parce que ces manifestations ne sont quâune chose insignifiante comparée aux voies de sa grâce. Elles ne sont, pour ainsi dire, que ce que ses doigts ont formé. Si je considère les cieux, le firmament annonce lâouvrage de ses mains, comme David le dit au Ps. 19. Pensez-vous que ses voies envers nous ne soient que le fruit de la même sagesse? Elles proclament quelque chose dâinfiniment plus grand. Elles manifestent son cÅur, ses pensées, son plan dâamour et de bonté. Tout ce que Dieu est a été donné à connaître dans la bénédiction de ses saints, parce quâIl est apparu lui-même en leur faveur en Christ, en Celui qui est non seulement la seule vraie, mais la complète expression de ce que Dieu est en lui-même et envers nous.
1 «Pensées» de Pascal.
Naturellement, nous ne trouvons pas ici, même par lâanticipation la plus éloignée, ce qui devait être développé dans le Nouveau Testament. Dieu fait allusion, comme nous lâavons dit, aux manifestations extérieures de sa puissance et de sa gloire. «Où étais-tu quand jâai fondé la terre? Déclare-le-moi, si tu as de lâintelligence⦠Sur quoi ses bases sont-elles assises, ou qui a placé sa pierre angulaire, quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu éclataient de joie? Et qui a renfermé la mer dans des portes, quand elle rompit les bornes et sortit de la matrice?» Peu importait que Dieu dirigeât les regards de Job vers les cieux ou vers les profondeurs de la mer: dans toutes les parties de la création, lâignorance et lâimpuissance de lâhomme sont évidentes. Aucune réponse ne pouvait être donnée à une seule question de lâÃternel. «Quand je fis de la nuée son vêtement, et de lâobscurité ses langes; quand je lui découpai ses limites et lui mis des barres et des portes, et que je dis: Tu viendras jusquâici et tu nâiras pas plus loin, et ici sâarrêtera lâorgueil de tes flots?» (v. 4-11).
Ainsi il est évident que Dieu réduit à néant tous les discours orgueilleux de Job. Mais Il ne se contente pas de démontrer la petitesse de lâhomme en parlant de ce qui est grand. Il envisage aussi des choses que nous pourrions considérer comme étant comparativement petites. Après avoir traversé les cieux immenses et la mer indomptée et sondé les trésors de la neige et de la grêle, de lâéclair et des eaux, Il examine en détail divers corps célestes, puis, vers la fin du chapitre, Il sâarrête, en terminant, devant les petites choses de la nature, en présence desquelles lâhomme est également réduit au silence. Ainsi: soit que nous considérions les plus grandes ou les plus petites des Åuvres de Dieu, partout nous rencontrons ce qui dépasse lâintelligence de lâhomme. «Qui a compté les nuages dans sa sagesse? et qui verse les outres des cieux, quand la poussière coule comme du métal en fusion et que les mottes se soudent entre elles? Est-ce toi qui chasses la proie pour la lionne, et qui rassasies lâappétit des lionceaux, quand ils sont couchés dans leurs tanières et se tiennent aux aguets dans leur fourré? Qui prépare au corbeau sa pâture quand ses petits crient à Dieu et quâils errent sans nourriture?» Quâest-ce qui pouvait mieux que de telles paroles démontrer la folie de lâhomme qui veut traduire Dieu à la barre de son tribunal? Job avait même émis la prétention de juger les profondeurs morales de Dieu, tandis quâil ne pouvait pas même sonder ce quâIl est dans la moindre partie de son univers, ni sâen faire une idée quelque peu complète.
Au chap. 39, lâÃternel continue à faire appel à Job, en plaçant devant lui, dâune manière plus complète, la nature animée. Que savait-il relativement aux bouquetins des rochers et aux biches? Quel contrôle exerçait-il sur les ânes sauvages et les buffles? Puis, quâil veuille bien méditer la souveraineté de Dieu manifestée dans la création de lâautruche, du cheval de guerre, de lâépervier et de lâaigle. Nous ne pouvons nous étendre davantage sur ce sujet, quelque intéressants quâen soient les détails.
Je voudrais encore attirer lâattention sur la question pressante que Dieu adresse au chap. 39 à Job lui-même: «Et lâÃternel répondit à Job et dit: Celui qui conteste avec le Tout-Puissant lâinstruira-t-il?» Il devrait en être capable, puisquâil juge Dieu. Câest précisément ce qui remplit Job de confusion. Il avait contesté avec le Tout-Puissant. «Celui qui reprend Dieu, quâil réponde à cela». Maintenant Job répond. Ces paroles sont importantes, car elles se lient au dénouement de tout le débat à la fin du livre. Job fut complètement humilié dans sa propre estime et rendu honteux dâavoir murmuré contre Dieu et ses voies, sans comprendre celles-ci en aucune manière. Ayant accepté cette vérité et sâétant soumis entièrement à Dieu, et possédant dans son âme lâassurance que Dieu devait avoir un but des plus bénis et digne de lui-même dans toutes les épreuves quâIl lui avait dispensées, Job ouvre maintenant la bouche. Câest un pas important. Il ne garde plus le silence comme ses amis. «Et Job répondit à lâÃternel et dit: Voici, je suis une créature de rien, que te répliquerai-je? Je mettrai ma main sur ma bouche». Pas un mot de plus au sujet de lâÃternel. «Jâai parlé une fois, et je ne répondrai plus; et deux fois, et je nâajouterai rien».
Câest ainsi que Job a été réduit à néant devant Dieu et amené à cette humiliation quant à lui-même, avec une entière confiance dans le Seigneur. à lui seul, lâécrasement de lâhomme conduirait presque au désespoir, à moins que le cÅur ne puisse se tourner vers Dieu et se reposer sur lui. Câest un point dâune grande importance dans notre marche pratique. Prenez, par exemple, le principe de la séparation, sans laquelle il nây a pas de vraie sainteté. Mais, frères, quelle en est la valeur si elle ne découle pas de la communion avec Dieu? Soyons assurés quâil y a un grand danger dans lâhabitude quâont certaines personnes dâinsister sur la séparation, sans sâattacher à ce qui en fait lâunique puissance divine; car, séparée de ce ressort et de ce motif que donne la grâce, elle devient non seulement vide de sens, mais réellement repoussante. Ceux qui sont formés par un principe sans vie sont de simples pharisiens, au lieu de rendre témoignage à Christ, le Saint et le Véritable (Apoc. 3). Il est donc dâune grande importance que nous nâayons pas seulement la manifestation extérieure de la mise à part pour Dieu, mais que nous en possédions le fondement qui seul lui donne la sève et la moelle divines.
Ainsi donc, dans le cas de Job, nous avons la réalisation de ces deux vérités: dâune part sa propre indignité, de lâautre sa confiance en Dieu, et câest cette dernière, nous pouvons en être assurés, qui lui fit sentir et confesser quâil était un homme vil. La grâce est la puissance nécessaire. La dernière chose à laquelle un homme arrive est de penser mal de lui-même.
versets 1-41
Chapitres 38 et 39
«Et lâÃternel répondit à Job du milieu du tourbillon et dit: Qui est celui-ci qui obscurcit le conseil par des discours sans connaissance? Ceins tes reins comme un homme, et je tâinterrogerai et tu mâinstruiras». Il avait demandé de se trouver dans la présence de Dieu, le sommant pour ainsi dire de se rendre à son désir, et Dieu lui répond: «Ceins tes reins comme un homme». Le mot «homme» employé ici nâest pas le même que dans les passages où Job dit: «Quâest-ce que lâhomme mortel?» et: «Quâest-ce que lâhomme que tu fasses grand cas de lui?» (chap. 7:17). Dans ces derniers passages, le mot implique la faiblesse et la mortalité. Mais Dieu emploie un terme tout différent, et lâon pourrait traduire: «Ceins tes reins comme un héros», sens que ce mot peut avoir. Il signifie un homme fort. Job avait réclamé cette rencontre avec Dieu pour un examen judiciaire de ses voies en Sa présence et Dieu lâavait exaucé: «Où étais-tu quand jâai fondé la terre? Déclare-le moi, si tu as de lâintelligence». Nulle part. «Qui lui a établi sa mesure, â si tu le sais? Ou qui a étendu le cordeau sur elle?» Job garde toujours le silence. Il nâavait pas une parole à dire. En outre, considérons le fait que la révélation qui nous est donnée ici date du commencement de lâhistoire du monde, pas très longtemps après le déluge et après que les hommes commencèrent à se multiplier de nouveau sur la terre. Puisque lâhomme se glorifie abondamment de ses progrès et de son habileté, ainsi que des lumières, de la science et de la civilisation quâil a acquises depuis lors, pourquoi ne peut-il répondre maintenant aux questions que Dieu adresse à Job? Les plus sages sont ceux qui sont les plus disposés à confesser leur incompétence et leur ignorance. Ils savent du moins une chose, câest quâils ne sont pas capables de répondre à Dieu. Je ne doute pas quâil y ait des hommes assez prétentieux pour sâimaginer le contraire. Câest précisément en cela que se trahit lâignorance. Un homme sans instruction ne pourra peut-être pas se flatter quâil lui soit possible de le faire, mais ne connaissant pas les limites de la puissance et du savoir humains, il sâimagine quâil y en a dâautres à ses côtés qui sont assez instruits pour répondre à tout. Plusieurs ne doutent nullement que ce doive être une tâche facile, en face des progrès actuels de lâintelligence et par-dessus tout des sciences naturelles, pour ceux qui sont plus avancés quâeux dans ce domaine, de répondre à des questions relatives à la création posées il y a trois ou quatre mille ans.
à la vérité, Dieu apparaît donc ici sur la scène dans le but précis dâannuler les prétentions de lâhomme. Dans le langage le plus magnifique qui ait jamais à ma connaissance été employé pour décrire de tels sujets, langage digne de Celui dont il nous est dit émaner, lâÃternel se manifeste pour mettre Job à sa vraie place, dans la poussière et dans la cendre, câest-à -dire dans la mort moralement, afin que le moi soit anéanti devant Lui. Qui était Job et quâétait-il pour parler et murmurer contre Dieu? LâÃternel ne fait que toucher aux bords de sa puissance et au domaine extérieur de sa gloire, et pourtant quâest-ce que lâhomme peut en dire? Que pouvait répliquer Job? Pas une parole. Telle paraît être la force ou la substance de cet exposé. Or celui qui ne pouvait pas expliquer les plus petites manifestations de la puissance de Dieu, était-il à même de juger des parties les plus profondes de ses voies et de ses desseins? Y a-t-il, en effet, quoi que ce soit de plus insondable que ce qui a trait à ses conseils, à ses affections et à ses voies relativement aux saints quâIl aime, et cela en dépit de leur faiblesse et de lâinimitié dâun adversaire puissant et rusé?
Vous connaissez peut-être une pensée qui a été exprimée par un homme de bien et qui nâest pas indigne de lui: «De tous les corps ensemble on ne saurait tirer la moindre pensée⦠ni un mouvement de vraie charité1». Dieu agissait ici selon le même principe, en exposant devant Job une petite partie seulement de sa sagesse et de sa puissance dans le monde extérieur, et cela précisément parce que ces manifestations ne sont quâune chose insignifiante comparée aux voies de sa grâce. Elles ne sont, pour ainsi dire, que ce que ses doigts ont formé. Si je considère les cieux, le firmament annonce lâouvrage de ses mains, comme David le dit au Ps. 19. Pensez-vous que ses voies envers nous ne soient que le fruit de la même sagesse? Elles proclament quelque chose dâinfiniment plus grand. Elles manifestent son cÅur, ses pensées, son plan dâamour et de bonté. Tout ce que Dieu est a été donné à connaître dans la bénédiction de ses saints, parce quâIl est apparu lui-même en leur faveur en Christ, en Celui qui est non seulement la seule vraie, mais la complète expression de ce que Dieu est en lui-même et envers nous.
1 «Pensées» de Pascal.
Naturellement, nous ne trouvons pas ici, même par lâanticipation la plus éloignée, ce qui devait être développé dans le Nouveau Testament. Dieu fait allusion, comme nous lâavons dit, aux manifestations extérieures de sa puissance et de sa gloire. «Où étais-tu quand jâai fondé la terre? Déclare-le-moi, si tu as de lâintelligence⦠Sur quoi ses bases sont-elles assises, ou qui a placé sa pierre angulaire, quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu éclataient de joie? Et qui a renfermé la mer dans des portes, quand elle rompit les bornes et sortit de la matrice?» Peu importait que Dieu dirigeât les regards de Job vers les cieux ou vers les profondeurs de la mer: dans toutes les parties de la création, lâignorance et lâimpuissance de lâhomme sont évidentes. Aucune réponse ne pouvait être donnée à une seule question de lâÃternel. «Quand je fis de la nuée son vêtement, et de lâobscurité ses langes; quand je lui découpai ses limites et lui mis des barres et des portes, et que je dis: Tu viendras jusquâici et tu nâiras pas plus loin, et ici sâarrêtera lâorgueil de tes flots?» (v. 4-11).
Ainsi il est évident que Dieu réduit à néant tous les discours orgueilleux de Job. Mais Il ne se contente pas de démontrer la petitesse de lâhomme en parlant de ce qui est grand. Il envisage aussi des choses que nous pourrions considérer comme étant comparativement petites. Après avoir traversé les cieux immenses et la mer indomptée et sondé les trésors de la neige et de la grêle, de lâéclair et des eaux, Il examine en détail divers corps célestes, puis, vers la fin du chapitre, Il sâarrête, en terminant, devant les petites choses de la nature, en présence desquelles lâhomme est également réduit au silence. Ainsi: soit que nous considérions les plus grandes ou les plus petites des Åuvres de Dieu, partout nous rencontrons ce qui dépasse lâintelligence de lâhomme. «Qui a compté les nuages dans sa sagesse? et qui verse les outres des cieux, quand la poussière coule comme du métal en fusion et que les mottes se soudent entre elles? Est-ce toi qui chasses la proie pour la lionne, et qui rassasies lâappétit des lionceaux, quand ils sont couchés dans leurs tanières et se tiennent aux aguets dans leur fourré? Qui prépare au corbeau sa pâture quand ses petits crient à Dieu et quâils errent sans nourriture?» Quâest-ce qui pouvait mieux que de telles paroles démontrer la folie de lâhomme qui veut traduire Dieu à la barre de son tribunal? Job avait même émis la prétention de juger les profondeurs morales de Dieu, tandis quâil ne pouvait pas même sonder ce quâIl est dans la moindre partie de son univers, ni sâen faire une idée quelque peu complète.
Au chap. 39, lâÃternel continue à faire appel à Job, en plaçant devant lui, dâune manière plus complète, la nature animée. Que savait-il relativement aux bouquetins des rochers et aux biches? Quel contrôle exerçait-il sur les ânes sauvages et les buffles? Puis, quâil veuille bien méditer la souveraineté de Dieu manifestée dans la création de lâautruche, du cheval de guerre, de lâépervier et de lâaigle. Nous ne pouvons nous étendre davantage sur ce sujet, quelque intéressants quâen soient les détails.
Je voudrais encore attirer lâattention sur la question pressante que Dieu adresse au chap. 39 à Job lui-même: «Et lâÃternel répondit à Job et dit: Celui qui conteste avec le Tout-Puissant lâinstruira-t-il?» Il devrait en être capable, puisquâil juge Dieu. Câest précisément ce qui remplit Job de confusion. Il avait contesté avec le Tout-Puissant. «Celui qui reprend Dieu, quâil réponde à cela». Maintenant Job répond. Ces paroles sont importantes, car elles se lient au dénouement de tout le débat à la fin du livre. Job fut complètement humilié dans sa propre estime et rendu honteux dâavoir murmuré contre Dieu et ses voies, sans comprendre celles-ci en aucune manière. Ayant accepté cette vérité et sâétant soumis entièrement à Dieu, et possédant dans son âme lâassurance que Dieu devait avoir un but des plus bénis et digne de lui-même dans toutes les épreuves quâIl lui avait dispensées, Job ouvre maintenant la bouche. Câest un pas important. Il ne garde plus le silence comme ses amis. «Et Job répondit à lâÃternel et dit: Voici, je suis une créature de rien, que te répliquerai-je? Je mettrai ma main sur ma bouche». Pas un mot de plus au sujet de lâÃternel. «Jâai parlé une fois, et je ne répondrai plus; et deux fois, et je nâajouterai rien».
Câest ainsi que Job a été réduit à néant devant Dieu et amené à cette humiliation quant à lui-même, avec une entière confiance dans le Seigneur. à lui seul, lâécrasement de lâhomme conduirait presque au désespoir, à moins que le cÅur ne puisse se tourner vers Dieu et se reposer sur lui. Câest un point dâune grande importance dans notre marche pratique. Prenez, par exemple, le principe de la séparation, sans laquelle il nây a pas de vraie sainteté. Mais, frères, quelle en est la valeur si elle ne découle pas de la communion avec Dieu? Soyons assurés quâil y a un grand danger dans lâhabitude quâont certaines personnes dâinsister sur la séparation, sans sâattacher à ce qui en fait lâunique puissance divine; car, séparée de ce ressort et de ce motif que donne la grâce, elle devient non seulement vide de sens, mais réellement repoussante. Ceux qui sont formés par un principe sans vie sont de simples pharisiens, au lieu de rendre témoignage à Christ, le Saint et le Véritable (Apoc. 3). Il est donc dâune grande importance que nous nâayons pas seulement la manifestation extérieure de la mise à part pour Dieu, mais que nous en possédions le fondement qui seul lui donne la sève et la moelle divines.
Ainsi donc, dans le cas de Job, nous avons la réalisation de ces deux vérités: dâune part sa propre indignité, de lâautre sa confiance en Dieu, et câest cette dernière, nous pouvons en être assurés, qui lui fit sentir et confesser quâil était un homme vil. La grâce est la puissance nécessaire. La dernière chose à laquelle un homme arrive est de penser mal de lui-même.