Le livre dâAggée contient quatre révélations. Celle-ci est la suite du réveil produit par la première. Dieu encourage ses témoins en un temps de ruine par la communication des ressources qui leur restent et par lâespérance glorieuse dont il veut remplir leurs cÅurs. Ces versets offrent une ressemblance frappante avec la seconde épître à Timothée. Comme le résidu dâIsraël, Timothée avait été sur le point de perdre courage et de se laisser intimider par le mal qui croissait autour de lui. Lâapôtre lâexhorte à «ranimer le don de grâce de Dieu» qui était en lui. Il ne fallait pas que ses mains fussent languissantes pour lâédification de la maison de Dieu, quel que fût lâaspect de cette dernière. «Dieu, ajoute lâapôtre, ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et dâamour, et de conseil» (2 Tim. 1:7). Et plus loin: «Toi... mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus» (2:1). Il en est de même ici: «Mais maintenant, sois fort, Zorobabel, dit lâÃternel, et sois fort, Joshua, fils de Jotsadak, grand sacrificateur, et soyez forts, vous, tout le peuple du pays... et travaillez... ne craignez pas» (2:4, 5). Pour encourager son peuple, Dieu nâatténue en rien le fait de la ruine, pas plus ici quâen 2 Timothée. Il la constate, au contraire, dans toute sa réalité: «Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant? Nâest-elle pas comme rien à vos yeux?» (2:3). En effet, que pouvaient-ils penser de lâétat actuel de cette maison comparé avec son premier état? Que restait-il à ce pauvre résidu? Où était lâarche avec les tables de la loi, et le propitiatoire, et le trône de Dieu entre les chérubins? Où étaient les Urim et les Thummim pour consulter lâÃternel? Quâétait devenue la royauté qui reliait le peuple avec Dieu? Zorobabel, fils de David, ne pouvait même porter le titre de roi. Quâétait devenue la sacrificature? Joshua avait des vêtements sales, au lieu de ses vêtements de gloire et de beauté (Zach. 3:3). Où chercher la présence de Dieu au milieu de son peuple? Où trouver la gloire? Icabod1 avait été prononcé de nouveau. Quel contraste humiliant entre lâétat actuel de cette maison et sa première gloire; mais aussi, quel contraste entre lâétat actuel de lâÃglise et son aspect au moment de son institution! Devons-nous donc perdre courage? Au contraire, travaillez à cette Åuvre, nous dit le Seigneur. à ceux qui ont bien considéré leurs voies sous sa discipline, qui ont été réveillés par son appel, il répétera cette parole consolante: «Car je suis avec vous» (2:4). Le Seigneur ne venait-il pas prendre place au baptême de Jean avec le résidu réveillé à la parole du prophète? Ne lâa-t-il pas fait au temps dâAggée? Ne le fera-t-il pas de nos jours? Il sâassocie aux deux ou trois que sa Parole a réveillés. Si la force nous manque, Lui lâa gardée en son entier. Nâa-t-il pas les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles? «Va avec cette force que tu as» (il lâavait dans cette parole même), dit-il à Gédéon en un temps de ruine, aussi bien quâen un temps de prospérité il disait à Josué: «Fortifie-toi».
1 Privé de gloire.
Oui, nous avons cette force en lui pour le travail de sa maison, pour y introduire ceux qui doivent en faire partie selon Dieu. Combien de chrétiens ignorent complètement cela? Ont-ils à cÅur dâédifier lâassemblée sur Christ, le seul fondement divin, ou dâacquérir des prosélytes à leurs sectes diverses? Et quand on leur en fait la remarque, ils échappent à leur responsabilité en prétendant que la seule mission des chrétiens est lâévangélisation. Ils ne veulent pas entendre parler dâautre chose! Certes, lâévangélisation est une grande tâche, mais elle nâest pas la seule du serviteur de Dieu. Demandez à lâapôtre Paul, ce grand ministre de lâÃvangile, sâil estimait ce ministère supérieur à celui de lâassemblée, ou plutôt, si tous deux nâavaient pas une égale valeur pour lui? (Col. 1:23-25). Non certes, lâévangélisation nâest pas tout, ni pour le Seigneur, ni pour ses témoins. Il a aimé lâÃglise et sâest donné lui-même pour elle. Comment lui deviendrait-elle indifférente? Dieu est honoré par le travail, tout faible soit-il, qui édifie sa maison, son Ãglise ici-bas, et celui qui nâen tient pas compte méprise ce qui glorifie Dieu et se prive des bénédictions dont nous allons parler.
Lâapprobation de Dieu apporte au résidu obéissant des grâces nouvelles. Ce sont les mêmes grâces que nous trouvons aussi mentionnées en 2 Timothée. «La parole selon laquelle jâai fait alliance avec vous, lorsque vous sortîtes dâÃgypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous; ne craignez pas» (v. 5). Lâintelligence de la Parole, la réalisation de la présence du Saint Esprit, ne peuvent se trouver là où sa maison est méprisée, ou bien là où lâon cesse dây travailler.
Dieu ne se contente pas dâaccorder ses bénédictions au pauvre résidu réveillé par sa Parole. Il lui présente une espérance glorieuse et prochaine. Il en est de même aujourdâhui. Lâespérance actuelle de la venue du Seigneur a repris vie au milieu de ceux qui reconnaissent lâAssemblée de Christ. «Encore une fois, ce sera dans peu de temps, et jâébranlerai les cieux et la terre, et la mer et la terre sèche; et jâébranlerai toutes les nations. Et lâobjet du désir de toutes les nations viendra, et je remplirai cette maison de gloire, dit lâÃternel des armées. Lâargent est à moi, et lâor est à moi, dit lâÃternel des armées: la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première, dit lâÃternel des armées, et dans ce lieu, je donnerai la paix, dit lâÃternel des armées» (v. 6-9).
Lâespérance terrestre juive est remplacée pour nous, chrétiens, par lâespérance céleste. Quand il reviendra, il remplira de gloire cette maison à la bâtisse de laquelle il nous avait conviés; maison, par notre faute, méprisée aujourdâhui, quoiquâil y soit avec les siens â et cela doit leur suffire â mais quand, en gloire, il habitera dans lâÃglise, le prix quâil attache pour lâéternité à sa maison éclatera à tous les yeux. «Voici, lâhabitation de Dieu est avec les hommes!» (Apoc. 21:3). La dernière gloire de cette maison sera certes plus grande que la première! Alors nous aurons dit adieu pour toujours au travail et à la lutte, car dans ce lieu le Seigneur donnera la paix.
Quelle assurance toutes ces promesses donnent à notre foi! Quelle récompense de la fidélité Dieu place devant nous! Considérons donc bien nos voies; demandons-nous dâoù vient lâarrêt de notre travail. Cessons de préférer nos intérêts à ceux de la maison de Dieu; réveillons-nous de ce sommeil qui nous paralyse. Nous trouverons avec nous Dieu lui-même, et son Esprit et sa Parole, et nous serons encouragés par la venue du Seigneur qui nous promet une gloire sans nuages avec lui!
La révélation du chapitre 1er destinée à atteindre la conscience du résidu nâest pas la seule. Ce passage en contient une autre1. Puissions-nous, comme le résidu, avoir entendu la première. Hélas! le temps devait venir où ce résidu dégénéré crucifierait lâObjet du désir des nations et son propre Messie, lui qui avait été ramené exprès à Jérusalem pour le recevoir. Aussi le chandelier dâIsraël fut-il ôté de sa place et le peuple lui-même transporté au-delà de Babylone. Il en est ainsi de tout témoignage devenu infidèle. Dieu nâa pas besoin de nous pour son témoignage. Si nous le méprisons, il le place en dâautres mains. Nâa-t-il pas dit au sujet dâIsraël «Il donnera sa vigne à dâautres»?
1 Comme nous lâavons déjà dit, le livre dâAggée contient quatre révélations. La première et la troisième sont des répréhensions, la seconde et la quatrième, des encouragements prophétiques.
La première révélation parle de lâégoïsme, la seconde de la sainteté.
Nous possédons une sainteté inaltérable devant Dieu en Christ, de même que nous avons une justice intangible, étant faits justice de Dieu en lui. Mais cette justice et cette sainteté de position, nous sommes appelés à les réaliser ici-bas par la pratique. Séparation réelle de tout mal et communion vivante avec le bien, avec Dieu, le Père et le Fils, telle est la sainteté pratique. Cette sainteté avait fait défaut au résidu; bien des années ensuite, elle lui fit défaut dâune manière plus lamentable encore. Ils se souillèrent en prenant pour femmes les filles des Cananéens (Esdras 9), en violant le sabbat et en profanant la sacrificature (Néh. 13). à ce sujet, le prophète interrogea les sacrificateurs en leur disant: «Si un homme porte de la chair sainte dans le pan de sa robe, et quâil touche avec le pan de sa robe du pain, ou quelque mets, ou du vin, ou de lâhuile, ou quoi que ce soit quâon mange, ce quâil a touché sera-t-il sanctifié? Et les sacrificateurs répondirent et dirent: Non» (2:12). Le cas quâil leur propose est celui dâun homme auquel la chair sainte quâil porte dans son manteau donne un caractère de sainteté extérieure. Est-ce que le fruit de son travail (le pain, lâhuile, le vin, produit de lâactivité de lâhomme) en sera sanctifié? Nullement. Il faut que le travail soit le fruit même de la sainteté pour être agréé. Dieu ne reconnaît comme accompli pour lui que ce qui découle de cette source. Aucune position de sainteté extérieure, aucune profession ne rend notre travail agréable à Dieu. Chose sérieuse et digne dâêtre méditée de nos jours, où les chrétiens professants vivent dans lâillusion que Dieu reconnaît leurs «Åuvres charitables», comme étant faites pour lui.
Le prophète ajoute: «Si un homme qui est impur par un corps mort touche quelquâune de toutes ces choses, est-elle devenue impure? Et les sacrificateurs répondirent et dirent: Elle est impure» (v. 13).
Un corps mort était en Israël le type le plus complet de la terrible conséquence et des fruits ultimes du péché. Si la séparation du mal, du péché, nâest pas une réalité pour nous, comment lâÅuvre de nos mains serait-elle pure et pourrait-elle être agréée de Dieu? Elle est souillée, impure. Voilà ce quâil sâagissait de graver sur la conscience du résidu, ce quâil faut imprimer sur la nôtre. Il peut y avoir beaucoup dâactivité pour moudre le grain, pour presser le jus du raisin ou lâhuile de lâolive, afin de les faire servir à notre usage. Quâest-ce pour Dieu que cela? Le fruit du péché. Ce qui demeure, câest ce qui lui est offert dâun cÅur pur, ce qui est fait pour lui seul; câest le parfum de Marie. Remplir ses celliers nâest pas lâÅuvre dâun témoin, mais bien remplir les greniers et les celliers de Dieu. «Et Aggée répondit et dit: Ainsi est-ce peuple, et ainsi est cette nation devant moi, dit lâÃternel, et ainsi est toute lâÅuvre de leurs mains, et ce quâils présentent là est impur» (v. 14).
Voilà ce qui, de nos jours, frappe notre Åuvre dâune incapacité relative; comme il est dit: «Si lâon venait à un tas de vingt boisseaux, il y en avait dix; si lâon venait à la cuve pour puiser cinquante mesures, il y en avait vingt» (v. 16). Nous disons «relative», parce que, si Dieu est obligé de nous châtier, il le fait avec mesure. Il est patient, miséricordieux, plein dâune infinie bonté. Que rapporte aujourdâhui le travail de nos mains? Ce quâil devrait rapporter, nous lâavons appris par le prophète: des matériaux pour la maison de Dieu, des âmes non seulement sauvées, mais ajoutées à lâAssemblée. En est-il ainsi? Hélas non! Les enfants de Dieu se rassemblent avec peine. La lumière est si faible, quâelle nâa pas le pouvoir dâattirer à elle ceux qui habitent les ténèbres, alors même que, la haïssant, ils seraient, comme des papillons de nuit, contraints de venir sây brûler les ailes et dây recevoir ainsi leur propre condamnation. à peine cette lumière réussit-elle à pénétrer, comme une lueur vague, à travers les paupières fermées de lââme, pour la réveiller.
Mais le châtiment était allé plus loin. «Je vous ai frappés par la brûlure et la rouille et la grêle, dans toute lâÅuvre de vos mains» (v. 17). Dieu avait condamné les sources mêmes de leur travail. La porte de la bénédiction était fermée.
Le résidu sâétait-il au moins repenti? «Aucun de vous nâest revenu à moi, dit lâÃternel!»
Mais maintenant, «considérez bien... ce qui va arriver... considérez-le bien, je vous prie», nous dit avec instance la parole de Dieu: «Dès ce jour et dorénavant, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois, depuis le jour où le temple de lâÃternel a été fondé; considérez-le bien... Dès ce jour-ci, je bénirai» (v. 18,19). Si en ce jour, considérant et jugeant vos voies, vous vous mettez à lâÅuvre pour bâtir cette maison que votre égoïsme et votre mondanité vous ont fait abandonner, après en avoir posé les fondements; dès ce jour-là , je bénirai!
Frères, faisons de même; écoutons cet appel. Nous pouvons retrouver la bénédiction. Un peu dâénergie de foi, dâabandon de nos aises et de nos intérêts, de séparation du monde, des cÅurs affectionnés à Christ, zélés pour lâédification de la maison de Dieu, et à lâheure même nous retrouverons la bénédiction perdue!
Et maintenant, voici, dans une quatrième révélation, lâencouragement adressé au pauvre résidu dont la conscience sâétait réveillée, et qui, de fait, quatre ans plus tard, eut achevé lâédification de la maison de Dieu. Cet encouragement est une promesse (Héb. 12:26). «Jâébranlerai les cieux et la terre, je renverserai le trône des royaumes, et je détruirai la puissance des royaumes des nations, et je renverserai les chars et ceux qui les montent; et les chevaux seront abattus, et ceux qui les montent, chacun par lâépée de son frère» (v. 21, 22; conf. 1:6; Héb. 12:26). Tout serait ébranlé, et pourquoi? Afin que les choses «immuables demeurent» (Héb. 12:27). Or ces choses immuables, câétait, au chap. 2, lâintroduction du Messie dans son temple glorieux. Mais ici, quel étonnement nous saisit, quand nous apprenons quâil sâagit dâétablir et de sceller à toujours le faible Zorobabel! «En ce jour-là , dit lâÃternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Shealthiel, mon serviteur, dit lâÃternel, et je te mettrai comme un cachet; car je tâai choisi, dit lâÃternel des armées» (v. 23).
Sans doute, Zorobabel, le prince, était dans une faible mesure un type de Christ, mais avant tout il était le représentant du résidu devant Dieu, comme Joshua, le sacrificateur, lâest, au chap. 3 de Zacharie. Eh bien! toutes choses seront ébranlées, afin dâétablir ce résidu à toujours. Il en est de même pour nous. «Câest pourquoi, recevant un royaume inébranlable», est-il dit des chrétiens, en citant la prophétie dâAggée (Héb. 12:28). LâÃternel a déjà établi le Seigneur à sa droite et nous en lui, mais bientôt il nous établira sur le trône avec lui.
«Et je te mettrai comme un cachet.» Le faible Zorobabel, comme la faible assemblée de Christ, sera le sceau de toutes les voies dâancienneté de lâÃternel. En lui, comme en elle, tous les yeux verront ce que lâÃternel a voulu faire et ce quâil a accompli. «Selon ce temps il sera dit de Jacob et dâIsraël: Quâest-ce que Dieu a fait?» (Nomb. 23:23). En ce temps, le Seigneur sera «glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru» (2 Thess. 1:10).
Câest la récompense de la fidélité et du dévouement à son service, mais câest bien plus encore: il faut que la grâce de Dieu triomphe à la fin, quâelle se montre supérieure à toutes nos faiblesses, à toutes nos infidélités: «Car je tâai choisi, dit lâÃternel des armées» (v. 23). Il faut que la grâce de lâélection resplendisse à tous les yeux. Elle est la seule cause, la cause initiale et finale de la bénédiction éternelle des rachetés!
Fondés sur notre espérance qui est Christ, et sur la certitude du salut de Dieu, appliquons-nous donc, dans un continuel jugement de nous-mêmes, à accomplir lâÅuvre de la maison de Dieu, en réunissant les âmes autour de Christ, seul centre de leur rassemblement et de leur bénédiction.
versets 1-23
V. 1-9
Le livre dâAggée contient quatre révélations. Celle-ci est la suite du réveil produit par la première. Dieu encourage ses témoins en un temps de ruine par la communication des ressources qui leur restent et par lâespérance glorieuse dont il veut remplir leurs cÅurs. Ces versets offrent une ressemblance frappante avec la seconde épître à Timothée. Comme le résidu dâIsraël, Timothée avait été sur le point de perdre courage et de se laisser intimider par le mal qui croissait autour de lui. Lâapôtre lâexhorte à «ranimer le don de grâce de Dieu» qui était en lui. Il ne fallait pas que ses mains fussent languissantes pour lâédification de la maison de Dieu, quel que fût lâaspect de cette dernière. «Dieu, ajoute lâapôtre, ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et dâamour, et de conseil» (2 Tim. 1:7). Et plus loin: «Toi... mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus» (2:1). Il en est de même ici: «Mais maintenant, sois fort, Zorobabel, dit lâÃternel, et sois fort, Joshua, fils de Jotsadak, grand sacrificateur, et soyez forts, vous, tout le peuple du pays... et travaillez... ne craignez pas» (2:4, 5). Pour encourager son peuple, Dieu nâatténue en rien le fait de la ruine, pas plus ici quâen 2 Timothée. Il la constate, au contraire, dans toute sa réalité: «Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant? Nâest-elle pas comme rien à vos yeux?» (2:3). En effet, que pouvaient-ils penser de lâétat actuel de cette maison comparé avec son premier état? Que restait-il à ce pauvre résidu? Où était lâarche avec les tables de la loi, et le propitiatoire, et le trône de Dieu entre les chérubins? Où étaient les Urim et les Thummim pour consulter lâÃternel? Quâétait devenue la royauté qui reliait le peuple avec Dieu? Zorobabel, fils de David, ne pouvait même porter le titre de roi. Quâétait devenue la sacrificature? Joshua avait des vêtements sales, au lieu de ses vêtements de gloire et de beauté (Zach. 3:3). Où chercher la présence de Dieu au milieu de son peuple? Où trouver la gloire? Icabod1 avait été prononcé de nouveau. Quel contraste humiliant entre lâétat actuel de cette maison et sa première gloire; mais aussi, quel contraste entre lâétat actuel de lâÃglise et son aspect au moment de son institution! Devons-nous donc perdre courage? Au contraire, travaillez à cette Åuvre, nous dit le Seigneur. à ceux qui ont bien considéré leurs voies sous sa discipline, qui ont été réveillés par son appel, il répétera cette parole consolante: «Car je suis avec vous» (2:4). Le Seigneur ne venait-il pas prendre place au baptême de Jean avec le résidu réveillé à la parole du prophète? Ne lâa-t-il pas fait au temps dâAggée? Ne le fera-t-il pas de nos jours? Il sâassocie aux deux ou trois que sa Parole a réveillés. Si la force nous manque, Lui lâa gardée en son entier. Nâa-t-il pas les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles? «Va avec cette force que tu as» (il lâavait dans cette parole même), dit-il à Gédéon en un temps de ruine, aussi bien quâen un temps de prospérité il disait à Josué: «Fortifie-toi».
1 Privé de gloire.
Oui, nous avons cette force en lui pour le travail de sa maison, pour y introduire ceux qui doivent en faire partie selon Dieu. Combien de chrétiens ignorent complètement cela? Ont-ils à cÅur dâédifier lâassemblée sur Christ, le seul fondement divin, ou dâacquérir des prosélytes à leurs sectes diverses? Et quand on leur en fait la remarque, ils échappent à leur responsabilité en prétendant que la seule mission des chrétiens est lâévangélisation. Ils ne veulent pas entendre parler dâautre chose! Certes, lâévangélisation est une grande tâche, mais elle nâest pas la seule du serviteur de Dieu. Demandez à lâapôtre Paul, ce grand ministre de lâÃvangile, sâil estimait ce ministère supérieur à celui de lâassemblée, ou plutôt, si tous deux nâavaient pas une égale valeur pour lui? (Col. 1:23-25). Non certes, lâévangélisation nâest pas tout, ni pour le Seigneur, ni pour ses témoins. Il a aimé lâÃglise et sâest donné lui-même pour elle. Comment lui deviendrait-elle indifférente? Dieu est honoré par le travail, tout faible soit-il, qui édifie sa maison, son Ãglise ici-bas, et celui qui nâen tient pas compte méprise ce qui glorifie Dieu et se prive des bénédictions dont nous allons parler.
Lâapprobation de Dieu apporte au résidu obéissant des grâces nouvelles. Ce sont les mêmes grâces que nous trouvons aussi mentionnées en 2 Timothée. «La parole selon laquelle jâai fait alliance avec vous, lorsque vous sortîtes dâÃgypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous; ne craignez pas» (v. 5). Lâintelligence de la Parole, la réalisation de la présence du Saint Esprit, ne peuvent se trouver là où sa maison est méprisée, ou bien là où lâon cesse dây travailler.
Dieu ne se contente pas dâaccorder ses bénédictions au pauvre résidu réveillé par sa Parole. Il lui présente une espérance glorieuse et prochaine. Il en est de même aujourdâhui. Lâespérance actuelle de la venue du Seigneur a repris vie au milieu de ceux qui reconnaissent lâAssemblée de Christ. «Encore une fois, ce sera dans peu de temps, et jâébranlerai les cieux et la terre, et la mer et la terre sèche; et jâébranlerai toutes les nations. Et lâobjet du désir de toutes les nations viendra, et je remplirai cette maison de gloire, dit lâÃternel des armées. Lâargent est à moi, et lâor est à moi, dit lâÃternel des armées: la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première, dit lâÃternel des armées, et dans ce lieu, je donnerai la paix, dit lâÃternel des armées» (v. 6-9).
Lâespérance terrestre juive est remplacée pour nous, chrétiens, par lâespérance céleste. Quand il reviendra, il remplira de gloire cette maison à la bâtisse de laquelle il nous avait conviés; maison, par notre faute, méprisée aujourdâhui, quoiquâil y soit avec les siens â et cela doit leur suffire â mais quand, en gloire, il habitera dans lâÃglise, le prix quâil attache pour lâéternité à sa maison éclatera à tous les yeux. «Voici, lâhabitation de Dieu est avec les hommes!» (Apoc. 21:3). La dernière gloire de cette maison sera certes plus grande que la première! Alors nous aurons dit adieu pour toujours au travail et à la lutte, car dans ce lieu le Seigneur donnera la paix.
Quelle assurance toutes ces promesses donnent à notre foi! Quelle récompense de la fidélité Dieu place devant nous! Considérons donc bien nos voies; demandons-nous dâoù vient lâarrêt de notre travail. Cessons de préférer nos intérêts à ceux de la maison de Dieu; réveillons-nous de ce sommeil qui nous paralyse. Nous trouverons avec nous Dieu lui-même, et son Esprit et sa Parole, et nous serons encouragés par la venue du Seigneur qui nous promet une gloire sans nuages avec lui!
V. 10-19
La révélation du chapitre 1er destinée à atteindre la conscience du résidu nâest pas la seule. Ce passage en contient une autre1. Puissions-nous, comme le résidu, avoir entendu la première. Hélas! le temps devait venir où ce résidu dégénéré crucifierait lâObjet du désir des nations et son propre Messie, lui qui avait été ramené exprès à Jérusalem pour le recevoir. Aussi le chandelier dâIsraël fut-il ôté de sa place et le peuple lui-même transporté au-delà de Babylone. Il en est ainsi de tout témoignage devenu infidèle. Dieu nâa pas besoin de nous pour son témoignage. Si nous le méprisons, il le place en dâautres mains. Nâa-t-il pas dit au sujet dâIsraël «Il donnera sa vigne à dâautres»?
1 Comme nous lâavons déjà dit, le livre dâAggée contient quatre révélations. La première et la troisième sont des répréhensions, la seconde et la quatrième, des encouragements prophétiques.
La première révélation parle de lâégoïsme, la seconde de la sainteté.
Nous possédons une sainteté inaltérable devant Dieu en Christ, de même que nous avons une justice intangible, étant faits justice de Dieu en lui. Mais cette justice et cette sainteté de position, nous sommes appelés à les réaliser ici-bas par la pratique. Séparation réelle de tout mal et communion vivante avec le bien, avec Dieu, le Père et le Fils, telle est la sainteté pratique. Cette sainteté avait fait défaut au résidu; bien des années ensuite, elle lui fit défaut dâune manière plus lamentable encore. Ils se souillèrent en prenant pour femmes les filles des Cananéens (Esdras 9), en violant le sabbat et en profanant la sacrificature (Néh. 13). à ce sujet, le prophète interrogea les sacrificateurs en leur disant: «Si un homme porte de la chair sainte dans le pan de sa robe, et quâil touche avec le pan de sa robe du pain, ou quelque mets, ou du vin, ou de lâhuile, ou quoi que ce soit quâon mange, ce quâil a touché sera-t-il sanctifié? Et les sacrificateurs répondirent et dirent: Non» (2:12). Le cas quâil leur propose est celui dâun homme auquel la chair sainte quâil porte dans son manteau donne un caractère de sainteté extérieure. Est-ce que le fruit de son travail (le pain, lâhuile, le vin, produit de lâactivité de lâhomme) en sera sanctifié? Nullement. Il faut que le travail soit le fruit même de la sainteté pour être agréé. Dieu ne reconnaît comme accompli pour lui que ce qui découle de cette source. Aucune position de sainteté extérieure, aucune profession ne rend notre travail agréable à Dieu. Chose sérieuse et digne dâêtre méditée de nos jours, où les chrétiens professants vivent dans lâillusion que Dieu reconnaît leurs «Åuvres charitables», comme étant faites pour lui.
Le prophète ajoute: «Si un homme qui est impur par un corps mort touche quelquâune de toutes ces choses, est-elle devenue impure? Et les sacrificateurs répondirent et dirent: Elle est impure» (v. 13).
Un corps mort était en Israël le type le plus complet de la terrible conséquence et des fruits ultimes du péché. Si la séparation du mal, du péché, nâest pas une réalité pour nous, comment lâÅuvre de nos mains serait-elle pure et pourrait-elle être agréée de Dieu? Elle est souillée, impure. Voilà ce quâil sâagissait de graver sur la conscience du résidu, ce quâil faut imprimer sur la nôtre. Il peut y avoir beaucoup dâactivité pour moudre le grain, pour presser le jus du raisin ou lâhuile de lâolive, afin de les faire servir à notre usage. Quâest-ce pour Dieu que cela? Le fruit du péché. Ce qui demeure, câest ce qui lui est offert dâun cÅur pur, ce qui est fait pour lui seul; câest le parfum de Marie. Remplir ses celliers nâest pas lâÅuvre dâun témoin, mais bien remplir les greniers et les celliers de Dieu. «Et Aggée répondit et dit: Ainsi est-ce peuple, et ainsi est cette nation devant moi, dit lâÃternel, et ainsi est toute lâÅuvre de leurs mains, et ce quâils présentent là est impur» (v. 14).
Voilà ce qui, de nos jours, frappe notre Åuvre dâune incapacité relative; comme il est dit: «Si lâon venait à un tas de vingt boisseaux, il y en avait dix; si lâon venait à la cuve pour puiser cinquante mesures, il y en avait vingt» (v. 16). Nous disons «relative», parce que, si Dieu est obligé de nous châtier, il le fait avec mesure. Il est patient, miséricordieux, plein dâune infinie bonté. Que rapporte aujourdâhui le travail de nos mains? Ce quâil devrait rapporter, nous lâavons appris par le prophète: des matériaux pour la maison de Dieu, des âmes non seulement sauvées, mais ajoutées à lâAssemblée. En est-il ainsi? Hélas non! Les enfants de Dieu se rassemblent avec peine. La lumière est si faible, quâelle nâa pas le pouvoir dâattirer à elle ceux qui habitent les ténèbres, alors même que, la haïssant, ils seraient, comme des papillons de nuit, contraints de venir sây brûler les ailes et dây recevoir ainsi leur propre condamnation. à peine cette lumière réussit-elle à pénétrer, comme une lueur vague, à travers les paupières fermées de lââme, pour la réveiller.
Mais le châtiment était allé plus loin. «Je vous ai frappés par la brûlure et la rouille et la grêle, dans toute lâÅuvre de vos mains» (v. 17). Dieu avait condamné les sources mêmes de leur travail. La porte de la bénédiction était fermée.
Le résidu sâétait-il au moins repenti? «Aucun de vous nâest revenu à moi, dit lâÃternel!»
Mais maintenant, «considérez bien... ce qui va arriver... considérez-le bien, je vous prie», nous dit avec instance la parole de Dieu: «Dès ce jour et dorénavant, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois, depuis le jour où le temple de lâÃternel a été fondé; considérez-le bien... Dès ce jour-ci, je bénirai» (v. 18,19). Si en ce jour, considérant et jugeant vos voies, vous vous mettez à lâÅuvre pour bâtir cette maison que votre égoïsme et votre mondanité vous ont fait abandonner, après en avoir posé les fondements; dès ce jour-là , je bénirai!
Frères, faisons de même; écoutons cet appel. Nous pouvons retrouver la bénédiction. Un peu dâénergie de foi, dâabandon de nos aises et de nos intérêts, de séparation du monde, des cÅurs affectionnés à Christ, zélés pour lâédification de la maison de Dieu, et à lâheure même nous retrouverons la bénédiction perdue!
V. 20-23
Et maintenant, voici, dans une quatrième révélation, lâencouragement adressé au pauvre résidu dont la conscience sâétait réveillée, et qui, de fait, quatre ans plus tard, eut achevé lâédification de la maison de Dieu. Cet encouragement est une promesse (Héb. 12:26). «Jâébranlerai les cieux et la terre, je renverserai le trône des royaumes, et je détruirai la puissance des royaumes des nations, et je renverserai les chars et ceux qui les montent; et les chevaux seront abattus, et ceux qui les montent, chacun par lâépée de son frère» (v. 21, 22; conf. 1:6; Héb. 12:26). Tout serait ébranlé, et pourquoi? Afin que les choses «immuables demeurent» (Héb. 12:27). Or ces choses immuables, câétait, au chap. 2, lâintroduction du Messie dans son temple glorieux. Mais ici, quel étonnement nous saisit, quand nous apprenons quâil sâagit dâétablir et de sceller à toujours le faible Zorobabel! «En ce jour-là , dit lâÃternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Shealthiel, mon serviteur, dit lâÃternel, et je te mettrai comme un cachet; car je tâai choisi, dit lâÃternel des armées» (v. 23).
Sans doute, Zorobabel, le prince, était dans une faible mesure un type de Christ, mais avant tout il était le représentant du résidu devant Dieu, comme Joshua, le sacrificateur, lâest, au chap. 3 de Zacharie. Eh bien! toutes choses seront ébranlées, afin dâétablir ce résidu à toujours. Il en est de même pour nous. «Câest pourquoi, recevant un royaume inébranlable», est-il dit des chrétiens, en citant la prophétie dâAggée (Héb. 12:28). LâÃternel a déjà établi le Seigneur à sa droite et nous en lui, mais bientôt il nous établira sur le trône avec lui.
«Et je te mettrai comme un cachet.» Le faible Zorobabel, comme la faible assemblée de Christ, sera le sceau de toutes les voies dâancienneté de lâÃternel. En lui, comme en elle, tous les yeux verront ce que lâÃternel a voulu faire et ce quâil a accompli. «Selon ce temps il sera dit de Jacob et dâIsraël: Quâest-ce que Dieu a fait?» (Nomb. 23:23). En ce temps, le Seigneur sera «glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru» (2 Thess. 1:10).
Câest la récompense de la fidélité et du dévouement à son service, mais câest bien plus encore: il faut que la grâce de Dieu triomphe à la fin, quâelle se montre supérieure à toutes nos faiblesses, à toutes nos infidélités: «Car je tâai choisi, dit lâÃternel des armées» (v. 23). Il faut que la grâce de lâélection resplendisse à tous les yeux. Elle est la seule cause, la cause initiale et finale de la bénédiction éternelle des rachetés!
Fondés sur notre espérance qui est Christ, et sur la certitude du salut de Dieu, appliquons-nous donc, dans un continuel jugement de nous-mêmes, à accomplir lâÅuvre de la maison de Dieu, en réunissant les âmes autour de Christ, seul centre de leur rassemblement et de leur bénédiction.