Ce chapitre nous offre un tableau vivant et frappant du commerce de Tyr.
«Et la parole de lâÃternel vint à moi, disant: Et toi, fils dâhomme, élève une complainte sur Tyr, et dis à Tyr: Toi qui demeures aux avenues de la mer, qui trafiques avec les peuples dans beaucoup dâîles, ainsi dit le Seigneur, lâÃternel: Tyr, tu as dit: Je suis parfaite en beauté» (27:1-3). Cette complainte se transforme bientôt en allégorie, et elle sâadresse à Tyr personnellement. Sa position est exposée de façon pittoresque, tout comme son autosatisfaction.
Depuis le verset 4 lâallégorie compare Tyr à un navire, ce qui est en harmonie de manière frappante avec le caractère particulier de cette ville. «Tes frontières sont au cÅur des mers; ceux qui tâont bâtie ont rendu ta beauté parfaite. Avec le cyprès de Senir [le sud de lâAnti-Liban] ils construisaient tous tes doubles bordages; ils prenaient le cèdre du Liban pour faire ta mâture; avec les chênes de Basan ils faisaient tes rames, etc.». On a ensuite la description des ponts du navire en ivoire des îles de Kittim, des voiles en fin lin brodé ou en coton dâÃgypte, du bleu et de la pourpre des côtes dâÃlisha â tels étaient les ornements du navire.
Les versets 8-11 nous montrent lâéquipage, les pilotes, les marchands, les matelots, les soldats. «Les habitants de Sidon et dâArvad étaient tes rameurs. Tes sages, ô Tyr, qui étaient en toi, étaient tes pilotes. Les anciens de Guebal et ses sages étaient en toi, réparant tes fissures; tous les navires de la mer et leurs marins étaient chez toi, pour faire trafic avec toi. La Perse, et Lud, et Puth, étaient dans ton armée tes hommes de guerre; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque, ils faisaient ta splendeur. Les fils dâArvad et ton armée étaient tout autour sur tes murailles, et tes guerriers étaient dans tes tours; ils suspendaient leurs boucliers à tes murailles tout autour, ils rendaient parfaite ta beauté» (27:8-11). Ses voisins sont supposés être les marins et les pilotes, avec des mercenaires de Perse à lâOrient, de Lud et de Puth à lâoccident. Tyr les mettait tous à contribution et aimait à rassembler les plus lointains sous sa bannière.
Avec le verset 12, nous entrons dans son commerce avec lâétranger, en commençant par la ville même de Tarsis, et en finissant au v. 25 par ses navires. Dans ces temps anciens, Tarsis semble avoir donné son nom aux vaisseaux qui naviguaient partout, ou ceux des voyages au long cours, un peu comme les «Indiamen» qui étaient les navires faisant le service des Indes Orientales pour lâAngleterre du 19° siècle. «Tarsis commerçait avec toi pour lâabondance de tous biens; dâargent, de fer, dâétain, et de plomb, ils fournissaient tes marchés» (27:12). Puis au verset 13 vient une toute autre catégorie de marchandises: «Javan, Tubal et Méshec étaient tes marchands; ils fournissaient à ton trafic des âmes dâhommes et des ustensiles dâairain» (27:13). Nous passons ici de lâouest à lâextrême orient. Puis au v. 14, nous avons lâArménie du Nord: «De la maison de Togarma ils fournissaient tes marchés en chevaux, et en cavaliers, et en mulets» (27:14). Puis on passe au Sud: «Les fils de Dedan étaient tes marchands; de nombreuses îles étaient en relation de commerce avec toi; elles te donnaient en retour des dents dâivoire et de lâébène» (27:15). Enfin on arrive à la Syrie (si câest bien là la leçon, car 15 manuscrits lisent Ãdom) qui fournissait les marchés de Tyr avec les émeraudes (ou: escarboucles), la pourpre, la broderie, le fin lin (ou: coton), le corail et le rubis (27:16).
Tyr avait aussi des relations avec Juda et le pays dâIsraël: «Juda et le pays dâIsraël étaient tes marchands; ils fournissaient à ton trafic du froment de Minnith, et de la pâtisserie, et du miel, et de lâhuile, et du baume» (27:17) Il semble que Damas achetait les marchandises Tyriennes et lui donnait en échange du vin dâAlep (ou: Helbon) et de la laine blanche.
Le v. 19 semble mettre particulièrement ensemble Dan et Javan dâUzal (la version autorisée du roi Jacques traduit Uzal par «allant et venant»). Il semble contraire à lâanalogie que la conjonction de coordination commence le verset. Câest pourquoi certains, au lieu de traduire «Dan aussi», disent «Dedan et Javan» [JND dit «Vedan et Javan»]. Dâautres se sont décidé pour «Aden». Il semble que des localités dâArabie soient visées ici, comme aussi peut-être le second Dedan du v. 20. LâArabie et tous les princes de Kédar faisaient le commerce dâagneaux, de béliers et de boucs, et les marchands de Sheba et de Rhama fournissaient les marchés de Tyr avec les aromates excellents, toutes les pierres précieuses et lâor. Puis viennent les négociants de toute la Mésopotamie. De ces sources orientales, ils tiraient leurs objets de luxe, la pourpre, les tissus damassés et brodés, le tout mis en caisse dans les navires de Tarsis, le grand moyen de transport de lâancien monde. Au lieu de lâexpression singulière de la version autorisée du roi Jacques «les navires de Tarsis te chantaient dans tes marchés», il y a de bonnes autorités pour comprendre «les navires de Tarsis étaient tes murs, ton commerce» [JND donne: «Les navires de Tarsis étaient tes caravanes, pour ton trafic»]
Mais aucune surabondance du dehors, aucune gloire, fusse-t-elle au cÅur des mers, ne peut résister à la parole de lâÃternel. Le jour de Tyr était venu. «Tes rameurs tâont amenée dans de grandes eaux; le vent dâorient tâa brisée au cÅur des mers» (27:26). à partir de ce v. 26 commence la description de la ruine de Tyr par le prophète. Nous retrouvons là lâallégorie du début. Tyr est un navire qui sâeffondre en mer, et Nebucadnetsar est le vent dâOrient qui la bouleverse. «Tes richesses et tes échanges, ton trafic, tes marins et tes pilotes, ceux qui réparent tes fissures, et ceux qui font trafic avec toi, et tous tes hommes de guerre qui sont en toi, et toute ta multitude qui est au milieu de toi, tomberont au cÅur des mers, au jour de ta chute» (27:27).
Tyr avait eu une croissance lente et progressive jusquâà ce degré de commerce immense et concentré, mais combien elle est vite tombée en ruine sous les coups de Nebucadnetsar, puis dâune manière irrémédiable sous ceux dâAlexandre-le-Grand! «Les lieux ouverts trembleront au bruit du cri de tes pilotes. Et tous ceux qui manient la rame, les marins, tous les pilotes de la mer, descendront de leur navires; ils se tiendront sur la terre, et feront entendre leur voix sur toi, et crieront amèrement; et ils jetteront de la poussière sur leurs têtes, ils se rouleront dans la cendre; et ils se rendront chauves à cause de toi, et se ceindront de sacs, et pleureront sur toi avec amertume dââme, avec un deuil amer. Et dans leur gémissement ils élèveront sur toi une complainte, ils se lamenteront sur toi: Qui fut comme Tyr, comme celle qui est détruite au milieu de la mer? Par les débouchés de tes marchés au-delà des mers, tu as rassasié beaucoup de peuples; par lâabondance de tes richesses et de ton trafic, tu as enrichi les rois de la terre. Au temps où tu as été brisée par les mers dans les profondeurs des eaux, ton trafic et toute ta multitude au milieu de toi sont tombés. Tous les habitants des îles sont dans la stupeur à cause de toi, et leurs rois frémiront dâhorreur, leurs visages sont agités. Les marchands parmi les peuples ont sifflé sur toi; tu es devenue une terreur, et tu ne seras plus, à jamais» (27:28-36). Le deuil amer et universel sur cette ruine rappelle celui décrit en Apocalypse (ch. 18) au sujet dâune autre ville bien plus corrompue, car elle est la corruption de ce qui était incomparablement plus excellent au temps du Nouveau Testament; son jugement est encore suspendu, mais viendra certainement, car le Seigneur Dieu qui la juge est puissant.
versets 1-36
Ce chapitre nous offre un tableau vivant et frappant du commerce de Tyr.
«Et la parole de lâÃternel vint à moi, disant: Et toi, fils dâhomme, élève une complainte sur Tyr, et dis à Tyr: Toi qui demeures aux avenues de la mer, qui trafiques avec les peuples dans beaucoup dâîles, ainsi dit le Seigneur, lâÃternel: Tyr, tu as dit: Je suis parfaite en beauté» (27:1-3). Cette complainte se transforme bientôt en allégorie, et elle sâadresse à Tyr personnellement. Sa position est exposée de façon pittoresque, tout comme son autosatisfaction.
Depuis le verset 4 lâallégorie compare Tyr à un navire, ce qui est en harmonie de manière frappante avec le caractère particulier de cette ville. «Tes frontières sont au cÅur des mers; ceux qui tâont bâtie ont rendu ta beauté parfaite. Avec le cyprès de Senir [le sud de lâAnti-Liban] ils construisaient tous tes doubles bordages; ils prenaient le cèdre du Liban pour faire ta mâture; avec les chênes de Basan ils faisaient tes rames, etc.». On a ensuite la description des ponts du navire en ivoire des îles de Kittim, des voiles en fin lin brodé ou en coton dâÃgypte, du bleu et de la pourpre des côtes dâÃlisha â tels étaient les ornements du navire.
Les versets 8-11 nous montrent lâéquipage, les pilotes, les marchands, les matelots, les soldats. «Les habitants de Sidon et dâArvad étaient tes rameurs. Tes sages, ô Tyr, qui étaient en toi, étaient tes pilotes. Les anciens de Guebal et ses sages étaient en toi, réparant tes fissures; tous les navires de la mer et leurs marins étaient chez toi, pour faire trafic avec toi. La Perse, et Lud, et Puth, étaient dans ton armée tes hommes de guerre; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque, ils faisaient ta splendeur. Les fils dâArvad et ton armée étaient tout autour sur tes murailles, et tes guerriers étaient dans tes tours; ils suspendaient leurs boucliers à tes murailles tout autour, ils rendaient parfaite ta beauté» (27:8-11). Ses voisins sont supposés être les marins et les pilotes, avec des mercenaires de Perse à lâOrient, de Lud et de Puth à lâoccident. Tyr les mettait tous à contribution et aimait à rassembler les plus lointains sous sa bannière.
Avec le verset 12, nous entrons dans son commerce avec lâétranger, en commençant par la ville même de Tarsis, et en finissant au v. 25 par ses navires. Dans ces temps anciens, Tarsis semble avoir donné son nom aux vaisseaux qui naviguaient partout, ou ceux des voyages au long cours, un peu comme les «Indiamen» qui étaient les navires faisant le service des Indes Orientales pour lâAngleterre du 19° siècle. «Tarsis commerçait avec toi pour lâabondance de tous biens; dâargent, de fer, dâétain, et de plomb, ils fournissaient tes marchés» (27:12). Puis au verset 13 vient une toute autre catégorie de marchandises: «Javan, Tubal et Méshec étaient tes marchands; ils fournissaient à ton trafic des âmes dâhommes et des ustensiles dâairain» (27:13). Nous passons ici de lâouest à lâextrême orient. Puis au v. 14, nous avons lâArménie du Nord: «De la maison de Togarma ils fournissaient tes marchés en chevaux, et en cavaliers, et en mulets» (27:14). Puis on passe au Sud: «Les fils de Dedan étaient tes marchands; de nombreuses îles étaient en relation de commerce avec toi; elles te donnaient en retour des dents dâivoire et de lâébène» (27:15). Enfin on arrive à la Syrie (si câest bien là la leçon, car 15 manuscrits lisent Ãdom) qui fournissait les marchés de Tyr avec les émeraudes (ou: escarboucles), la pourpre, la broderie, le fin lin (ou: coton), le corail et le rubis (27:16).
Tyr avait aussi des relations avec Juda et le pays dâIsraël: «Juda et le pays dâIsraël étaient tes marchands; ils fournissaient à ton trafic du froment de Minnith, et de la pâtisserie, et du miel, et de lâhuile, et du baume» (27:17) Il semble que Damas achetait les marchandises Tyriennes et lui donnait en échange du vin dâAlep (ou: Helbon) et de la laine blanche.
Le v. 19 semble mettre particulièrement ensemble Dan et Javan dâUzal (la version autorisée du roi Jacques traduit Uzal par «allant et venant»). Il semble contraire à lâanalogie que la conjonction de coordination commence le verset. Câest pourquoi certains, au lieu de traduire «Dan aussi», disent «Dedan et Javan» [JND dit «Vedan et Javan»]. Dâautres se sont décidé pour «Aden». Il semble que des localités dâArabie soient visées ici, comme aussi peut-être le second Dedan du v. 20. LâArabie et tous les princes de Kédar faisaient le commerce dâagneaux, de béliers et de boucs, et les marchands de Sheba et de Rhama fournissaient les marchés de Tyr avec les aromates excellents, toutes les pierres précieuses et lâor. Puis viennent les négociants de toute la Mésopotamie. De ces sources orientales, ils tiraient leurs objets de luxe, la pourpre, les tissus damassés et brodés, le tout mis en caisse dans les navires de Tarsis, le grand moyen de transport de lâancien monde. Au lieu de lâexpression singulière de la version autorisée du roi Jacques «les navires de Tarsis te chantaient dans tes marchés», il y a de bonnes autorités pour comprendre «les navires de Tarsis étaient tes murs, ton commerce» [JND donne: «Les navires de Tarsis étaient tes caravanes, pour ton trafic»]
Mais aucune surabondance du dehors, aucune gloire, fusse-t-elle au cÅur des mers, ne peut résister à la parole de lâÃternel. Le jour de Tyr était venu. «Tes rameurs tâont amenée dans de grandes eaux; le vent dâorient tâa brisée au cÅur des mers» (27:26). à partir de ce v. 26 commence la description de la ruine de Tyr par le prophète. Nous retrouvons là lâallégorie du début. Tyr est un navire qui sâeffondre en mer, et Nebucadnetsar est le vent dâOrient qui la bouleverse. «Tes richesses et tes échanges, ton trafic, tes marins et tes pilotes, ceux qui réparent tes fissures, et ceux qui font trafic avec toi, et tous tes hommes de guerre qui sont en toi, et toute ta multitude qui est au milieu de toi, tomberont au cÅur des mers, au jour de ta chute» (27:27).
Tyr avait eu une croissance lente et progressive jusquâà ce degré de commerce immense et concentré, mais combien elle est vite tombée en ruine sous les coups de Nebucadnetsar, puis dâune manière irrémédiable sous ceux dâAlexandre-le-Grand! «Les lieux ouverts trembleront au bruit du cri de tes pilotes. Et tous ceux qui manient la rame, les marins, tous les pilotes de la mer, descendront de leur navires; ils se tiendront sur la terre, et feront entendre leur voix sur toi, et crieront amèrement; et ils jetteront de la poussière sur leurs têtes, ils se rouleront dans la cendre; et ils se rendront chauves à cause de toi, et se ceindront de sacs, et pleureront sur toi avec amertume dââme, avec un deuil amer. Et dans leur gémissement ils élèveront sur toi une complainte, ils se lamenteront sur toi: Qui fut comme Tyr, comme celle qui est détruite au milieu de la mer? Par les débouchés de tes marchés au-delà des mers, tu as rassasié beaucoup de peuples; par lâabondance de tes richesses et de ton trafic, tu as enrichi les rois de la terre. Au temps où tu as été brisée par les mers dans les profondeurs des eaux, ton trafic et toute ta multitude au milieu de toi sont tombés. Tous les habitants des îles sont dans la stupeur à cause de toi, et leurs rois frémiront dâhorreur, leurs visages sont agités. Les marchands parmi les peuples ont sifflé sur toi; tu es devenue une terreur, et tu ne seras plus, à jamais» (27:28-36). Le deuil amer et universel sur cette ruine rappelle celui décrit en Apocalypse (ch. 18) au sujet dâune autre ville bien plus corrompue, car elle est la corruption de ce qui était incomparablement plus excellent au temps du Nouveau Testament; son jugement est encore suspendu, mais viendra certainement, car le Seigneur Dieu qui la juge est puissant.