David passe le peuple en revue et le range sous Joab, Abishaï, et Itthaï, le Guitthien, seul jugé digne par le roi de conduire lâarmée au même rang que les chefs accrédités depuis longtemps. Cependant Itthaï «était venu dâhier», un étranger sans liens avec le peuple de Dieu. Quel motif, dans ce moment critique, lâa fait élever à un poste dâune telle importance? Son attachement sans réserve pour David. De même, le Seigneur nous confie un service en vue, selon la mesure de notre amour pour Lui.
David voudrait sortir avec son peuple pour la bataille. Tous répondent: «Tu ne sortiras point». De part et dâautre ces sentiments sont selon Dieu. Au lieu de sortir jadis avec le peuple, David était resté à Jérusalem (11:1) et avait dû en porter les conséquences; il comprend maintenant que sa place est avec lâarmée; mais le peuple a aussi raison, car il apprécie la valeur de David: «Tu es comme dix mille dâentre nous» (v. 3). Ce que la haine dâAkhitophel comprenait bien: «Je frapperai le roi seul... Lâhomme que tu cherches est autant que le retour de tous» (17:2, 3); lâamour du peuple le comprend bien mieux encore. Il y a des deux côtés la conviction que tout dépend de David; seulement, chez le peuple, câest la foi, pour laquelle David, absent du champ de bataille, est tout autant que David présent. «Il est bon», disent-ils, «que, de la ville, tu nous sois en secours». David cède à leur prière: «Je ferai ce qui est bon à vos yeux» (v. 3, 4). Câest ainsi que le Seigneur Jésus agit envers nous. Comme jadis pour le centurion et la Syrophénicienne, il cède à la foi, se laisse faire violence, car il ne peut autrement que répondre à ce que sa propre grâce a produit dans le cÅur.
Le peuple défile devant le roi. En présence de tous, David recommande aux chefs «dâuser de douceur envers le jeune homme, Absalom» (v. 5). Quelle tendresse pour ce fils rebelle! â mêlée de faiblesse peut-être, mais qui nous fait penser à lâamour sans réserve du Seigneur pour ses ennemis. Ah! sâils pouvaient revenir, se repentir à la onzième heure! Sa patience envers eux nâatteint-elle pas jusquâaux dernières limites? Ce nâest que lorsquâelle est absolument épuisée que Dieu verse sa colère dans la coupe où il ne reste plus rien de la miséricorde.
Ce qui suit nâa pas besoin de commentaires. Le fils impie est suspendu au bois pour sa malédiction et sa honte. La chevelure dont il se glorifiait est lâinstrument de sa ruine. Cet homme qui, dès sa jeunesse, avant quâil eût des fils (v. 18, conf. 14:27), avait érigé un monument «pour rappeler la mémoire de son nom», est enterré sous un tas de pierres inconnu dans la forêt dâÃphraïm, tandis que son monument, demeuré jusquâà ce jour, rappelle son humiliation et son terrible jugement. Il en sera de même de lâAntichrist et de la Bête qui sâélèveront contre le Seigneur. Leur chute sera dâautant plus terrible quâils se seront exaltés jusquâà Dieu (Ãs. 14:12-20).
On voit la main de Dieu dans ce désastre, mais, chose effrayante, on y voit aussi la main meurtrière de Joab. Toujours il fait le mal. Il donne ici la mesure de son respect pour la volonté et la personne du roi. Son intérêt le porte à supprimer Absalom qui jadis humilia son orgueil (14:32, 33) et pourrait lui nuire un jour en le remplaçant par Amasa. Il tuera Amasa lui-même quand le meurtre dâAbsalom nâaura pas produit les résultats désirés. Un homme du peuple avait plus de respect pour la volonté du roi, que le chef même de son armée (v. 12, 13).
La déroute est complète, Israël sâenfuit devant Juda victorieux. Akhimaats voudrait être le premier à porter la bonne nouvelle à David. Lui qui avait exposé sa vie pour lâavertir dâun danger menaçant, ne veut maintenant laisser à personne le privilège de lui annoncer son triomphe. Joab, toujours politique et sachant les sentiments du roi pour Absalom, cherche à lâen dissuader, mais en vain. Que cela lui nuise personnellement ou entrave sa carrière, peu importe à Akhimaats; la politique de Joab nâest pas la sienne. Quoi quâil arrive, il veut, prosterné devant le roi, reconnaître le premier la dignité qui lui est rendue. Câest là que tend toute son énergie, car tout son cÅur appartient à David. Peut-être a-t-il aussi la pensée dâamortir et dâadoucir le coup que la mort dâAbsalom va porter au cÅur de son maître bien-aimé; ce qui est certain, câest quâil nâa en vue que sa gloire. Il devance le coureur envoyé avant lui. Puissions-nous courir comme Akhimaats! courir, pour nous trouver les premiers aux pieds de notre Sauveur victorieux, sans nous laisser devancer par personne!
Lorsque Cush annonce la fatale nouvelle, le cÅur de David est brisé dâune douleur inconsolable: «Mon fils Absalom! mon fils! mon fils Absalom! Fussé-je mort à ta place! Absalom, mon fils, mon fils!» (v. 33).
«Fussé-je mort à ta place!» David ne le pouvait pas. Cela était réservé à un seul qui mourut pour des impies, le seul qui fut compté parmi les transgresseurs et qui porta les péchés de plusieurs (Ãs. 53:12). Mais David pouvait donner essor à sa douleur au sujet de la perte définitive de celui dont il avait si ardemment désiré le salut.
à tout ce deuil se mêlaient sans doute des sentiments humains, câest pourquoi David dut avoir le cÅur brisé. Tout en étant beaucoup, lâesprit brisé (Ps. 51:19) ne suffit pas. Avec un esprit brisé, la volonté propre ne peut agir. Avant dâavoir lâesprit brisé, David avait suivi sa volonté, qui lâavait conduit à lâadultère et au meurtre dâUrie. Un esprit brisé fait lâabandon de sa volonté pour dépendre de Dieu (15:25, 26; 16:10-12; 18:4). Il nâétait pas nécessaire que lâesprit de Jésus fût brisé. Ne dit-il pas, en entrant dans le monde: «Me voici, pour faire, ô Dieu, ta volonté»?
Mais il faut tôt ou tard que notre cÅur soit brisé, aussi bien que notre esprit. Dieu commence tantôt par lâun, tantôt par lâautre. Pierre, quand il pleura amèrement, avait réellement le cÅur brisé et humilié, car le brisement de cÅur ne va pas sans lâhumiliation (Ps. 51:19). Pierre nâa lâesprit brisé que plus tard: «Quand tu étais jeune», lui dit Jésus, «tu te ceignais, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne veux pas» (Jean 21:18).
Souvent le cÅur ne se brise pas en une fois; celui de David le fut en trois occasions: à la cour dâAkish, quand il vit quâil avait déshonoré le Seigneur et que lui-même était dans la poussière (Ps. 34:19); après la perte de son enfant (Ps. 51:17); enfin, dans notre chapitre. Ici lâhumiliation était déjà complète, et cependant il fallait encore que les affections naturelles fussent consumées et réduites en cendres, pour que des affections divines occupassent seules le cÅur de David. Dieu nâobtient ce résultat que par ce moyen. Ce nâest que dans un cÅur brisé que le Seigneur peut occuper toute la place.
Le cÅur de Christ fut aussi brisé, mais dâune manière toute différente du nôtre. Son amour méconnu, voilà ce qui lui brisait le cÅur. Plus cet amour se montrait, plus la haine sâélevait contre lui. «Lâopprobre mâa brisé le cÅur» (Ps. 69:21). Il nâavait pas besoin, comme nous, de ce brisement pour être dépouillé. Il était lâamour même, mais son cÅur humain était brisé par lâimpossibilité de montrer cet amour en face de la haine de lâhomme, dont la seule réponse à tant de grâce était lâopprobre et lâignominie de la croix. Et malgré cela, le cÅur brisé du Sauveur a supporté la malédiction et tout le poids du jugement de Dieu, afin de sauver ceux qui lâinjuriaient et lui crachaient au visage. .
Mais nâoublions pas que pour nous un brisement continuel est nécessaire. Chaque fois que Dieu veut montrer en nous quelque nouveau caractère de Christ, il brise notre cÅur pour le faire apparaître. Il en fut ainsi de lâapôtre Paul. La lumière et la vie de Jésus, sortant dâun vase brisé, réchauffaient et vivifiaient lââme de ses frères.
Désormais Dieu nâa plus besoin de briser David. Le soleil enfin se lève radieux; son cÅur est rempli dâune grâce qui sort de sa cruelle épreuve, et il va devenir pour dâautres le dispensateur de cette grâce divine.
versets 1-33
La mort dâAbsalom et le cÅur brisé de David
David passe le peuple en revue et le range sous Joab, Abishaï, et Itthaï, le Guitthien, seul jugé digne par le roi de conduire lâarmée au même rang que les chefs accrédités depuis longtemps. Cependant Itthaï «était venu dâhier», un étranger sans liens avec le peuple de Dieu. Quel motif, dans ce moment critique, lâa fait élever à un poste dâune telle importance? Son attachement sans réserve pour David. De même, le Seigneur nous confie un service en vue, selon la mesure de notre amour pour Lui.
David voudrait sortir avec son peuple pour la bataille. Tous répondent: «Tu ne sortiras point». De part et dâautre ces sentiments sont selon Dieu. Au lieu de sortir jadis avec le peuple, David était resté à Jérusalem (11:1) et avait dû en porter les conséquences; il comprend maintenant que sa place est avec lâarmée; mais le peuple a aussi raison, car il apprécie la valeur de David: «Tu es comme dix mille dâentre nous» (v. 3). Ce que la haine dâAkhitophel comprenait bien: «Je frapperai le roi seul... Lâhomme que tu cherches est autant que le retour de tous» (17:2, 3); lâamour du peuple le comprend bien mieux encore. Il y a des deux côtés la conviction que tout dépend de David; seulement, chez le peuple, câest la foi, pour laquelle David, absent du champ de bataille, est tout autant que David présent. «Il est bon», disent-ils, «que, de la ville, tu nous sois en secours». David cède à leur prière: «Je ferai ce qui est bon à vos yeux» (v. 3, 4). Câest ainsi que le Seigneur Jésus agit envers nous. Comme jadis pour le centurion et la Syrophénicienne, il cède à la foi, se laisse faire violence, car il ne peut autrement que répondre à ce que sa propre grâce a produit dans le cÅur.
Le peuple défile devant le roi. En présence de tous, David recommande aux chefs «dâuser de douceur envers le jeune homme, Absalom» (v. 5). Quelle tendresse pour ce fils rebelle! â mêlée de faiblesse peut-être, mais qui nous fait penser à lâamour sans réserve du Seigneur pour ses ennemis. Ah! sâils pouvaient revenir, se repentir à la onzième heure! Sa patience envers eux nâatteint-elle pas jusquâaux dernières limites? Ce nâest que lorsquâelle est absolument épuisée que Dieu verse sa colère dans la coupe où il ne reste plus rien de la miséricorde.
Ce qui suit nâa pas besoin de commentaires. Le fils impie est suspendu au bois pour sa malédiction et sa honte. La chevelure dont il se glorifiait est lâinstrument de sa ruine. Cet homme qui, dès sa jeunesse, avant quâil eût des fils (v. 18, conf. 14:27), avait érigé un monument «pour rappeler la mémoire de son nom», est enterré sous un tas de pierres inconnu dans la forêt dâÃphraïm, tandis que son monument, demeuré jusquâà ce jour, rappelle son humiliation et son terrible jugement. Il en sera de même de lâAntichrist et de la Bête qui sâélèveront contre le Seigneur. Leur chute sera dâautant plus terrible quâils se seront exaltés jusquâà Dieu (Ãs. 14:12-20).
On voit la main de Dieu dans ce désastre, mais, chose effrayante, on y voit aussi la main meurtrière de Joab. Toujours il fait le mal. Il donne ici la mesure de son respect pour la volonté et la personne du roi. Son intérêt le porte à supprimer Absalom qui jadis humilia son orgueil (14:32, 33) et pourrait lui nuire un jour en le remplaçant par Amasa. Il tuera Amasa lui-même quand le meurtre dâAbsalom nâaura pas produit les résultats désirés. Un homme du peuple avait plus de respect pour la volonté du roi, que le chef même de son armée (v. 12, 13).
La déroute est complète, Israël sâenfuit devant Juda victorieux. Akhimaats voudrait être le premier à porter la bonne nouvelle à David. Lui qui avait exposé sa vie pour lâavertir dâun danger menaçant, ne veut maintenant laisser à personne le privilège de lui annoncer son triomphe. Joab, toujours politique et sachant les sentiments du roi pour Absalom, cherche à lâen dissuader, mais en vain. Que cela lui nuise personnellement ou entrave sa carrière, peu importe à Akhimaats; la politique de Joab nâest pas la sienne. Quoi quâil arrive, il veut, prosterné devant le roi, reconnaître le premier la dignité qui lui est rendue. Câest là que tend toute son énergie, car tout son cÅur appartient à David. Peut-être a-t-il aussi la pensée dâamortir et dâadoucir le coup que la mort dâAbsalom va porter au cÅur de son maître bien-aimé; ce qui est certain, câest quâil nâa en vue que sa gloire. Il devance le coureur envoyé avant lui. Puissions-nous courir comme Akhimaats! courir, pour nous trouver les premiers aux pieds de notre Sauveur victorieux, sans nous laisser devancer par personne!
Lorsque Cush annonce la fatale nouvelle, le cÅur de David est brisé dâune douleur inconsolable: «Mon fils Absalom! mon fils! mon fils Absalom! Fussé-je mort à ta place! Absalom, mon fils, mon fils!» (v. 33).
«Fussé-je mort à ta place!» David ne le pouvait pas. Cela était réservé à un seul qui mourut pour des impies, le seul qui fut compté parmi les transgresseurs et qui porta les péchés de plusieurs (Ãs. 53:12). Mais David pouvait donner essor à sa douleur au sujet de la perte définitive de celui dont il avait si ardemment désiré le salut.
à tout ce deuil se mêlaient sans doute des sentiments humains, câest pourquoi David dut avoir le cÅur brisé. Tout en étant beaucoup, lâesprit brisé (Ps. 51:19) ne suffit pas. Avec un esprit brisé, la volonté propre ne peut agir. Avant dâavoir lâesprit brisé, David avait suivi sa volonté, qui lâavait conduit à lâadultère et au meurtre dâUrie. Un esprit brisé fait lâabandon de sa volonté pour dépendre de Dieu (15:25, 26; 16:10-12; 18:4). Il nâétait pas nécessaire que lâesprit de Jésus fût brisé. Ne dit-il pas, en entrant dans le monde: «Me voici, pour faire, ô Dieu, ta volonté»?
Mais il faut tôt ou tard que notre cÅur soit brisé, aussi bien que notre esprit. Dieu commence tantôt par lâun, tantôt par lâautre. Pierre, quand il pleura amèrement, avait réellement le cÅur brisé et humilié, car le brisement de cÅur ne va pas sans lâhumiliation (Ps. 51:19). Pierre nâa lâesprit brisé que plus tard: «Quand tu étais jeune», lui dit Jésus, «tu te ceignais, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne veux pas» (Jean 21:18).
Souvent le cÅur ne se brise pas en une fois; celui de David le fut en trois occasions: à la cour dâAkish, quand il vit quâil avait déshonoré le Seigneur et que lui-même était dans la poussière (Ps. 34:19); après la perte de son enfant (Ps. 51:17); enfin, dans notre chapitre. Ici lâhumiliation était déjà complète, et cependant il fallait encore que les affections naturelles fussent consumées et réduites en cendres, pour que des affections divines occupassent seules le cÅur de David. Dieu nâobtient ce résultat que par ce moyen. Ce nâest que dans un cÅur brisé que le Seigneur peut occuper toute la place.
Le cÅur de Christ fut aussi brisé, mais dâune manière toute différente du nôtre. Son amour méconnu, voilà ce qui lui brisait le cÅur. Plus cet amour se montrait, plus la haine sâélevait contre lui. «Lâopprobre mâa brisé le cÅur» (Ps. 69:21). Il nâavait pas besoin, comme nous, de ce brisement pour être dépouillé. Il était lâamour même, mais son cÅur humain était brisé par lâimpossibilité de montrer cet amour en face de la haine de lâhomme, dont la seule réponse à tant de grâce était lâopprobre et lâignominie de la croix. Et malgré cela, le cÅur brisé du Sauveur a supporté la malédiction et tout le poids du jugement de Dieu, afin de sauver ceux qui lâinjuriaient et lui crachaient au visage. .
Mais nâoublions pas que pour nous un brisement continuel est nécessaire. Chaque fois que Dieu veut montrer en nous quelque nouveau caractère de Christ, il brise notre cÅur pour le faire apparaître. Il en fut ainsi de lâapôtre Paul. La lumière et la vie de Jésus, sortant dâun vase brisé, réchauffaient et vivifiaient lââme de ses frères.
Désormais Dieu nâa plus besoin de briser David. Le soleil enfin se lève radieux; son cÅur est rempli dâune grâce qui sort de sa cruelle épreuve, et il va devenir pour dâautres le dispensateur de cette grâce divine.