Le jour arrive â David ne peut échapper à cette conjoncture â où les Philistins rassemblent de nouveau leurs armées pour faire la guerre à Israël. La fausse position de David au milieu dâeux est mise ainsi en évidence. Pauvre David! Que faire? Comment reculer après avoir trompé lâennemi sur ses entreprises et ses sympathies? Souvenons-nous quâil est plus aisé de sâengager dans une mauvaise voie que dâen sortir. Nous verrons que Dieu nâabandonne pas David et le sauve malgré lui du danger de combattre le peuple de Dieu, mais nous verrons aussi combien sera sévère la discipline quâil devra endurer.
Est-il étonnant quâAkish, trompé par David, compte sur lui? Cette preuve de confiance devrait couvrir de honte lâhomme de Dieu: «Sache bien que tu sortiras avec moi pour aller au camp, toi et tes hommes» (v. 1). Une mauvaise marche nâest pas seulement déplorable pour nous-mêmes, elle entraîne encore dans le mal, à notre suite, ceux que nous sommes appelés à guider. La réponse de David est ambiguë, comme toute sa conduite: «Aussi tu sauras ce que ton serviteur fera» (v. 2). Plus tard elle sera, hélas! trop claire, quand il sâagira de se disculper devant le roi et les principaux (29:8). Akish, trompé, répond: «Aussi je tâétablirai, pour toujours, gardien de ma personne» (v. 2). Voici donc le «bien-aimé» appelé à soutenir lâennemi héréditaire dâIsraël! Câest sa récompense; il avance en dignité. Lui, le vrai roi dâIsraël, devient garde du corps dâAkish. Quel avancement, quel honneur! Sâil nâest rien à ses propres yeux, un chrétien est un roi aux yeux de Dieu; il est appelé à marcher dans cette dignité. Sâil reçoit les honneurs du monde, il perd sa royauté, car il devient esclave et nâa part aux bienfaits de son maître que dans la mesure de son asservissement.
Au v. 3, la parole de Dieu revient sur la mort de Samuel. Comme nous lâavons vu, cette mort laissait désemparés Saül et son peuple. Mais la présence de Samuel et la profession que faisait Saül de servir lâÃternel, avaient eu pour conséquence un acte de purification accompli par Saül lui-même: «Saül avait ôté du pays les évocateurs dâesprits et les diseurs de bonne aventure».
Lâennemi sâassemble: «Saül... eut peur, et son cÅur trembla très fort. Et Saül interrogea lâÃternel, et lâÃternel ne lui répondit pas, ni par les songes, ni par lâurim, ni par les prophètes» (v. 5, 6). Position plus misérable que lorsque Israël suivait les enchantements et les dieux étrangers! Au moins ceux-ci lui donnaient-ils une apparence de réponse, illusion sans doute, mais qui, pour un moment, relevait son courage défaillant. Maintenant, rien que le silence. La maison balayée est sans statue, et sans éphod ni théraphim (Osée 3:4). Que faire? Qui consulter? Sur qui sâappuyer? Voyez quelle incertitude pour Saül! Le jugement est à la porte, comment lâéviter! Ah! dans ces ténèbres où il se débat, si même un faible rayon de lumière pouvait lui faire découvrir une issue! Rien de plus misérable que son état. Il a conscience dâun sort inévitable et, dans sa grande angoisse, cherche un moyen de lui échapper. Câest maintenant que Saül se rend compte de lâhorreur de sa condition. Mieux vaudrait la mort, mais la mort ne met pas à lâabri du jugement quâil voit de loin sâavancer dâun pas sûr et quâil sait impitoyable.
«Cherchez-moi une femme qui évoque les esprits, et jâirai vers elle, et je la consulterai» (v. 7). Il nâen est pas autrement de la chrétienté de nos jours, à la veille dâêtre «vomie de la bouche» du Seigneur. Elle évoque les esprits, se repaît dâillusions sataniques, car il y a à la fois une effrayante réalité et une honteuse illusion dans ces pratiques. La réalité, câest quâun démon se met à la disposition de la pythonisse, lâillusion, câest que les morts puissent être évoqués par elle. Le démon nâen revêt que la vaine apparence, car Jésus tient les clefs de la mort et du hadès, et aucune puissance que la sienne nâa le pouvoir dâen ouvrir les portes. Satan même ne peut évoquer les morts. Ceux qui nâont pas cru et qui meurent, sont et restent «les esprits en prison». Il nây a que Dieu qui puisse, en faisant une exception, permettre que Samuel sorte du lieu invisible pour apparaître.
«La femme vit Samuel, et elle poussa un grand cri» (v. 12). Ce nâétait point ce quâelle attendait par ses sortilèges. Lâesprit quâelle connaissait nâétait pas là pour revêtir une forme illusoire comme celles dont elle rendait témoins ses sectateurs. Avant même quâelle puisse faire son évocation, soudain surgit devant elle un personnage qui lâeffraye extrêmement. Ce nâest plus une apparence, câest une réalité divine, «un dieu qui monte de la terre» (v. 13), un personnage sur lequel ses enchantements nâont aucune prise. Câest Samuel lui-même, reconnu par le roi devant lequel il a marché si longtemps. La femme, elle, reconnaît non pas Samuel, mais Saül. Lui seul, le chef dâIsraël, pouvait avoir assez dâimportance pour recevoir une aussi extraordinaire vision. Quant à Saül, il ne peut se méprendre sur la personne, encore moins sur les paroles de Samuel. Dieu, qui ne répondait plus par les prophètes, répond une dernière fois dâoutre-tombe par Samuel, mais uniquement pour ratifier le jugement déjà prononcé.
Saül met à nu sa détresse, son abandon, son isolement, lâangoisse de son âme (v. 15). Il est trop tard; la mesure est comble; Dieu nâa rien oublié, il est devenu lâennemi de Saül (v. 16), qui a maintenant contre lui Dieu et les Philistins. Et pourquoi? Saül nâavait «pas écouté la voix de lâÃternel» et nâavait pas «exécuté lâardeur de sa colère contre Amalek» (v. 18). Et puis, outre quâil nâavait pas «gardé la parole de lâÃternel», il avait «interrogé une femme qui évoquait les esprits pour les consulter; et il ne consulta point lâÃternel» (1 Chron. 10:13). La désobéissance et lâindépendance caractérisent lâhomme sans Dieu, et malgré toutes les apparences, Saül était de ceux-là . à cause de ces choses, la mort de Saül et de ses fils était décrétée, ainsi que la défaite dâIsraël (v. 19).
Mais une autre décision est annoncée à Saül, et cela pour la troisième fois: «LâÃternel a déchiré le royaume dâentre tes mains et lâa donné à ton prochain, à David» (v. 17). Il lâavait déjà entendu deux fois de la bouche de Samuel (13:14; 15:28), mais sans que le nom de David eût été prononcé. Il apprend aujourdâhui de la bouche de Dieu, ce que sa haine avait deviné depuis longtemps (24:21), câest que «son prochain» était ce David méprisé, haï, rejeté, poursuivi par lui, et que ce David est lâélu, lâoint, le bien-aimé, qui aura la place dâhonneur et auquel appartient la royauté! Tout ce que Saül avait craint se lève maintenant contre lui. Plus de pitié, plus de pardon. David, le roi de grâce lui-même, qui tant de fois lâavait épargné, soulagé tant de fois, qui lui avait rendu, sans se lasser, le bien pour le mal, ne pouvait plus désormais se montrer à lui que comme un juge.
Saül «tomba à terre de toute sa hauteur, et il fut extrêmement effrayé des paroles de Samuel» (v. 20). Ce nâest que quand lâhomme se trouve devant son sort inévitable quâil en apprécie réellement toute la portée. Jusque-là , il y a toujours place pour quelque illusion qui nous cache lâhorreur de notre avenir. Le roi nâa aucune force; il meurt de faim et ne veut pas manger; il reçoit enfin quelque secours matériel de la main dâune réprouvée comme lui (v. 20-25).
Quel tableau solennel de la fin de lâhomme et du roi selon la chair! Tous les principes de son activité sont remis en mémoire devant lui et, pesés à la balance du sanctuaire, sont trouvés nâêtre que désobéissance, indépendance, inimitié contre Dieu et contre son oint. Rien, absolument rien de ce qui a dirigé Saül ne subsiste devant Dieu. Tous ses motifs, toutes ses voies, deviennent autant dâobjets de jugement.
versets 1-25
Le jour arrive â David ne peut échapper à cette conjoncture â où les Philistins rassemblent de nouveau leurs armées pour faire la guerre à Israël. La fausse position de David au milieu dâeux est mise ainsi en évidence. Pauvre David! Que faire? Comment reculer après avoir trompé lâennemi sur ses entreprises et ses sympathies? Souvenons-nous quâil est plus aisé de sâengager dans une mauvaise voie que dâen sortir. Nous verrons que Dieu nâabandonne pas David et le sauve malgré lui du danger de combattre le peuple de Dieu, mais nous verrons aussi combien sera sévère la discipline quâil devra endurer.
Est-il étonnant quâAkish, trompé par David, compte sur lui? Cette preuve de confiance devrait couvrir de honte lâhomme de Dieu: «Sache bien que tu sortiras avec moi pour aller au camp, toi et tes hommes» (v. 1). Une mauvaise marche nâest pas seulement déplorable pour nous-mêmes, elle entraîne encore dans le mal, à notre suite, ceux que nous sommes appelés à guider. La réponse de David est ambiguë, comme toute sa conduite: «Aussi tu sauras ce que ton serviteur fera» (v. 2). Plus tard elle sera, hélas! trop claire, quand il sâagira de se disculper devant le roi et les principaux (29:8). Akish, trompé, répond: «Aussi je tâétablirai, pour toujours, gardien de ma personne» (v. 2). Voici donc le «bien-aimé» appelé à soutenir lâennemi héréditaire dâIsraël! Câest sa récompense; il avance en dignité. Lui, le vrai roi dâIsraël, devient garde du corps dâAkish. Quel avancement, quel honneur! Sâil nâest rien à ses propres yeux, un chrétien est un roi aux yeux de Dieu; il est appelé à marcher dans cette dignité. Sâil reçoit les honneurs du monde, il perd sa royauté, car il devient esclave et nâa part aux bienfaits de son maître que dans la mesure de son asservissement.
Au v. 3, la parole de Dieu revient sur la mort de Samuel. Comme nous lâavons vu, cette mort laissait désemparés Saül et son peuple. Mais la présence de Samuel et la profession que faisait Saül de servir lâÃternel, avaient eu pour conséquence un acte de purification accompli par Saül lui-même: «Saül avait ôté du pays les évocateurs dâesprits et les diseurs de bonne aventure».
Lâennemi sâassemble: «Saül... eut peur, et son cÅur trembla très fort. Et Saül interrogea lâÃternel, et lâÃternel ne lui répondit pas, ni par les songes, ni par lâurim, ni par les prophètes» (v. 5, 6). Position plus misérable que lorsque Israël suivait les enchantements et les dieux étrangers! Au moins ceux-ci lui donnaient-ils une apparence de réponse, illusion sans doute, mais qui, pour un moment, relevait son courage défaillant. Maintenant, rien que le silence. La maison balayée est sans statue, et sans éphod ni théraphim (Osée 3:4). Que faire? Qui consulter? Sur qui sâappuyer? Voyez quelle incertitude pour Saül! Le jugement est à la porte, comment lâéviter! Ah! dans ces ténèbres où il se débat, si même un faible rayon de lumière pouvait lui faire découvrir une issue! Rien de plus misérable que son état. Il a conscience dâun sort inévitable et, dans sa grande angoisse, cherche un moyen de lui échapper. Câest maintenant que Saül se rend compte de lâhorreur de sa condition. Mieux vaudrait la mort, mais la mort ne met pas à lâabri du jugement quâil voit de loin sâavancer dâun pas sûr et quâil sait impitoyable.
«Cherchez-moi une femme qui évoque les esprits, et jâirai vers elle, et je la consulterai» (v. 7). Il nâen est pas autrement de la chrétienté de nos jours, à la veille dâêtre «vomie de la bouche» du Seigneur. Elle évoque les esprits, se repaît dâillusions sataniques, car il y a à la fois une effrayante réalité et une honteuse illusion dans ces pratiques. La réalité, câest quâun démon se met à la disposition de la pythonisse, lâillusion, câest que les morts puissent être évoqués par elle. Le démon nâen revêt que la vaine apparence, car Jésus tient les clefs de la mort et du hadès, et aucune puissance que la sienne nâa le pouvoir dâen ouvrir les portes. Satan même ne peut évoquer les morts. Ceux qui nâont pas cru et qui meurent, sont et restent «les esprits en prison». Il nây a que Dieu qui puisse, en faisant une exception, permettre que Samuel sorte du lieu invisible pour apparaître.
«La femme vit Samuel, et elle poussa un grand cri» (v. 12). Ce nâétait point ce quâelle attendait par ses sortilèges. Lâesprit quâelle connaissait nâétait pas là pour revêtir une forme illusoire comme celles dont elle rendait témoins ses sectateurs. Avant même quâelle puisse faire son évocation, soudain surgit devant elle un personnage qui lâeffraye extrêmement. Ce nâest plus une apparence, câest une réalité divine, «un dieu qui monte de la terre» (v. 13), un personnage sur lequel ses enchantements nâont aucune prise. Câest Samuel lui-même, reconnu par le roi devant lequel il a marché si longtemps. La femme, elle, reconnaît non pas Samuel, mais Saül. Lui seul, le chef dâIsraël, pouvait avoir assez dâimportance pour recevoir une aussi extraordinaire vision. Quant à Saül, il ne peut se méprendre sur la personne, encore moins sur les paroles de Samuel. Dieu, qui ne répondait plus par les prophètes, répond une dernière fois dâoutre-tombe par Samuel, mais uniquement pour ratifier le jugement déjà prononcé.
Saül met à nu sa détresse, son abandon, son isolement, lâangoisse de son âme (v. 15). Il est trop tard; la mesure est comble; Dieu nâa rien oublié, il est devenu lâennemi de Saül (v. 16), qui a maintenant contre lui Dieu et les Philistins. Et pourquoi? Saül nâavait «pas écouté la voix de lâÃternel» et nâavait pas «exécuté lâardeur de sa colère contre Amalek» (v. 18). Et puis, outre quâil nâavait pas «gardé la parole de lâÃternel», il avait «interrogé une femme qui évoquait les esprits pour les consulter; et il ne consulta point lâÃternel» (1 Chron. 10:13). La désobéissance et lâindépendance caractérisent lâhomme sans Dieu, et malgré toutes les apparences, Saül était de ceux-là . à cause de ces choses, la mort de Saül et de ses fils était décrétée, ainsi que la défaite dâIsraël (v. 19).
Mais une autre décision est annoncée à Saül, et cela pour la troisième fois: «LâÃternel a déchiré le royaume dâentre tes mains et lâa donné à ton prochain, à David» (v. 17). Il lâavait déjà entendu deux fois de la bouche de Samuel (13:14; 15:28), mais sans que le nom de David eût été prononcé. Il apprend aujourdâhui de la bouche de Dieu, ce que sa haine avait deviné depuis longtemps (24:21), câest que «son prochain» était ce David méprisé, haï, rejeté, poursuivi par lui, et que ce David est lâélu, lâoint, le bien-aimé, qui aura la place dâhonneur et auquel appartient la royauté! Tout ce que Saül avait craint se lève maintenant contre lui. Plus de pitié, plus de pardon. David, le roi de grâce lui-même, qui tant de fois lâavait épargné, soulagé tant de fois, qui lui avait rendu, sans se lasser, le bien pour le mal, ne pouvait plus désormais se montrer à lui que comme un juge.
Saül «tomba à terre de toute sa hauteur, et il fut extrêmement effrayé des paroles de Samuel» (v. 20). Ce nâest que quand lâhomme se trouve devant son sort inévitable quâil en apprécie réellement toute la portée. Jusque-là , il y a toujours place pour quelque illusion qui nous cache lâhorreur de notre avenir. Le roi nâa aucune force; il meurt de faim et ne veut pas manger; il reçoit enfin quelque secours matériel de la main dâune réprouvée comme lui (v. 20-25).
Quel tableau solennel de la fin de lâhomme et du roi selon la chair! Tous les principes de son activité sont remis en mémoire devant lui et, pesés à la balance du sanctuaire, sont trouvés nâêtre que désobéissance, indépendance, inimitié contre Dieu et contre son oint. Rien, absolument rien de ce qui a dirigé Saül ne subsiste devant Dieu. Tous ses motifs, toutes ses voies, deviennent autant dâobjets de jugement.