Les Philistins font la guerre à Kéhila. David aurait pu ne pas intervenir et laisser à Saül le soin de les secourir, mais une telle abstention est loin des pensées de lâhomme de foi. David rejeté devient ici un Sauveur pour Israël. Il se met à la brèche, mais non sans avoir consulté lâÃternel. Abiathar nâétant pas encore descendu avec lâéphod, ce moyen ordonné de Dieu pour le consulter manquait encore à David. Les ressources extérieures peuvent être hors de portée, mais jamais lâaccès vers Dieu ne le sera, car il est libre et largement ouvert pour tous. David parle avec Dieu comme avec un ami. Plein de condescendance, lâÃternel répond et, chose frappante, dâune manière plus intime et plus détaillée que lorsque David le consulte avec lâéphod. Il remplit de confiance et dâassurance le cÅur de son bien-aimé. Quoi que disent ses compagnons (v. 3), David, fondé sur la parole de Dieu, ne sâarrête pas à leurs craintes et combat pour le peuple dâIsraël, bien que ce dernier soit lâinstrument de son pire ennemi. Il en est ainsi du salut par Christ, accompli pour nous, dans notre condition dâinimitié contre Lui.
Nous trouvons encore ici cette vérité, déjà aperçue dans lâhistoire de Jonathan, que le combat de la foi se livre en dehors du système religieux des hommes, qui ne pourrait que lâentraver. Saül, dans les rares occasions où il consulte lâÃternel, ne reçoit pas de réponse ou en reçoit une par le sort qui prononce un jugement sur toute sa conduite (14:40). David, sans le secours extérieur des ordonnances divines, sâentretient directement avec son Dieu.
Dès lors nous voyons David traqué, poursuivi, trahi, se cachant dans les cavernes, dans les forêts, en danger dans les villes, se réfugiant dans les lieux forts, errant sur les montagnes, sur les collines, habitant les déserts de Juda, de Ziph, de Maon, de Paran, nâayant pas un lieu où reposer sa tête.
Il entre à Kéhila. Saül, dans son atroce aveuglement, peut dire: «Dieu lâa rejeté et livré en ma main», lui qui avait entendu la solennelle parole de Samuel: «LâÃternel tâa rejeté comme roi!» (15:23). Quel endurcissement de cÅur! Le persécuteur du «Bien-aimé» croit connaître Dieu et lâavoir de son côté, et il ne connaît pas mieux le Dieu dâIsraël quâil ne se connaît lui-même. Aussi, comme il est dit au Ps. 2:4. «Celui qui habite dans les cieux» sâest ri de lui, le Seigneur sâen est moqué; la Parole répond ici avec une ironie méritée: «Dieu ne le livra pas en sa main» (v. 14).
Quand lâéphod est apporté (v. 6), Dieu répond par lâéphod et David reçoit une direction suffisante. Il est beau de lui voir prendre ici le caractère de serviteur. Lui, auquel la royauté appartient, revendique devant Dieu la condition la plus humble. «Ãternel, Dieu dâIsraël! ton serviteur a apprisâ¦Â» «Saül descendra-t-il comme ton serviteur lâa entendu dire!» «Ãternel, Dieu dâIsraël! déclare-le, je te prie, à ton serviteur» (v. 10, 11). Nâest-il pas en cela un beau type de Christ qui, sachant que le Père lui avait mis toutes choses entre les mains, est venu, non pour être servi, mais pour servir Dieu et les siens!
Au désert de Ziph, David reçoit la visite de Jonathan (v. 16-18). En mainte occasion ce dernier avait prouvé, comme nous lâavons vu, combien David lui était cher. Il lâavait averti du danger quâil courait (19:2), avait parlé de lui en bien à Saül (19:4), avait fait alliance avec lui, reconnaissant ses droits au royaume (20:12-17), avait porté ses outrages et souffert pour lui (20:34); que lui restait-il donc à faire? Une visite à David, pour lui renouveler lâassurance de son affection? Non. Il arrive toujours dans la vie dâun homme de foi un moment critique, où il est obligé de rompre ses liens avec lâancien système selon la chair qui, de fait, est entre les mains de lâennemi de Dieu. Dieu va juger ce système politique et religieux, et il en est aujourdâhui de la chrétienté comme jadis du monde de Saül. Ce qui est allié avec le système tombera avec lui et sera impliqué, ne fût-ce quâextérieurement, dans sa perte. Bien quâaimant David, Jonathan marchait dans cet ordre de choses vieilli, établi autour du roi selon la chair et qui allait disparaître. Quây avait-il à faire, sinon de le quitter, quand il faisait une opposition haineuse et directe à lâoint de lâÃternel! Il lui fallait rompre avec la cour de son père, prendre place auprès de David, avec les banqueroutiers dâAdullam, position humiliante pour un fils de roi; il lui fallait rester à Ziph avec David, prenant en pensée, non pas la seconde place après lui (v. 17), mais, comme Abigaïl, celle de serviteur des serviteurs de son seigneur. Hélas! Jonathan avait une position à garder et, tandis que David retourne dans les bois, Jonathan sâen va à sa maison! (v. 18).
Et cependant Dieu lui accorde le beau privilège dâencourager David dans son chemin. Jonathan, est-il dit, «fortifia sa main en Dieu» (v. 16). Et de plus, il est pour David un porteur de la parole prophétique: «Ne crains pas, car la main de Saül, mon père, ne te trouvera pas; et tu régneras sur Israël...», mais il ajoute: «Et moi, je serai le second après toi». Quand il sâagit de lui-même, il perd complètement la vue prophétique et cela correspond bien à la condition mixte de son âme.
Kéhila aurait trahi David; Ziph le trahit positivement et fait part à Saül de ses mauvais desseins. Même endurcissement chez le roi, se servant du nom de lâÃternel pour couvrir son iniquité. «Bénis soyez-vous de par lâÃternel, de ce que vous avez eu pitié de moi!» (v. 21). Et, parlant de David: «On mâa dit quâil est très rusé» (v. 22). Rusé! quand lâÃternel quâil consultait le mettait en garde contre les embûches de son ennemi! Ce mot «très rusé» était un outrage direct à lâÃternel, sans que Saül sâen rendît compte!
Câest ici que se place le Ps. 54, composé «lorsque les Ziphiens vinrent, et dirent à Saül: David ne se tient-il pas caché auprès de nous?» En contraste avec Saül qui invoque le nom de lâÃternel, David rejeté du sein du peuple, sans lien apparent avec Jéhovah, fait appel au nom de Dieu: «à Dieu! sauve-moi par ton nom, et fais-moi justice par ta puissance» (v. 1). Ce que Dieu est comme tel est la ressource de son âme. «Des étrangers», les Ziphiens, sâétaient élevés contre lui, «des hommes violents», Saül et ses bandes, cherchaient sa vie; et tout en invoquant le nom de lâÃternel, nâavaient «pas mis Dieu devant eux» (v. 3). Mais ce Dieu quâils ne connaissaient pas était le secours de David (v. 4), et quand ses ennemis seront détruits et que lui sera délivré de toute détresse, ce sera lui qui pourra célébrer le nom de lâÃternel, du Dieu dâIsraël dont les relations avec son peuple seront ainsi rétablies.
Au désert de Maon, David est à lâextrémité, mais lâextrémité de lâhomme est lâopportunité de Dieu. Il dirige les événements et compte les heures, les minutes, les secondes. Tous nos temps sont en Sa main. Au dernier moment un messager vient annoncer à Saül lâattaque des Philistins (v. 27), et le roi abandonne sa poursuite. Câest ainsi que notre Dieu se montre supérieur aux difficultés qui semblent devoir nous engloutir.
Le Ps. 63 est un magnifique exemple des expériences intimes que fait lââme de David «quand il était dans le désert de Juda». Il lâestime un lieu désolé, parce quâil se souvient du sanctuaire où il a contemplé Dieu; mais sâil y a soif, câest de Dieu, et il désire que la force et la gloire du lieu saint lâaccompagnent dans le désert et se manifestent dans sa vie ici-bas. Le désert le pousse vers Dieu et lui fait désirer que Dieu montre Son caractère dans les circonstances difficiles quâil traverse. Dieu répond à sa demande en lui montrant sa bonté. Sa bonté, câest sa gloire, David la trouve plus précieuse que sa vie, préservée par la puissance de Dieu des embûches de Saül. Mais cette puissance le soutiendra encore: «Ta droite me soutient».
Le résultat de cette connaissance de Dieu dans le désert, câest que lââme de David «sâattache à Lui pour le suivre». Ainsi son cÅur est lié plus intimement, plus pratiquement à son Dieu, par les expériences du lieu désolé. Quant à Saül, il sera «livré à la puissance de lâépée», tandis que le roi, lâoint de lâÃternel, a devant lui la joie en Dieu au jour où toute bouche sera fermée, joie quâil goûte déjà dans le désert (v. 5, 7), en sorte que son âme est rassasiée.
versets 1-29
Les Philistins font la guerre à Kéhila. David aurait pu ne pas intervenir et laisser à Saül le soin de les secourir, mais une telle abstention est loin des pensées de lâhomme de foi. David rejeté devient ici un Sauveur pour Israël. Il se met à la brèche, mais non sans avoir consulté lâÃternel. Abiathar nâétant pas encore descendu avec lâéphod, ce moyen ordonné de Dieu pour le consulter manquait encore à David. Les ressources extérieures peuvent être hors de portée, mais jamais lâaccès vers Dieu ne le sera, car il est libre et largement ouvert pour tous. David parle avec Dieu comme avec un ami. Plein de condescendance, lâÃternel répond et, chose frappante, dâune manière plus intime et plus détaillée que lorsque David le consulte avec lâéphod. Il remplit de confiance et dâassurance le cÅur de son bien-aimé. Quoi que disent ses compagnons (v. 3), David, fondé sur la parole de Dieu, ne sâarrête pas à leurs craintes et combat pour le peuple dâIsraël, bien que ce dernier soit lâinstrument de son pire ennemi. Il en est ainsi du salut par Christ, accompli pour nous, dans notre condition dâinimitié contre Lui.
Nous trouvons encore ici cette vérité, déjà aperçue dans lâhistoire de Jonathan, que le combat de la foi se livre en dehors du système religieux des hommes, qui ne pourrait que lâentraver. Saül, dans les rares occasions où il consulte lâÃternel, ne reçoit pas de réponse ou en reçoit une par le sort qui prononce un jugement sur toute sa conduite (14:40). David, sans le secours extérieur des ordonnances divines, sâentretient directement avec son Dieu.
Dès lors nous voyons David traqué, poursuivi, trahi, se cachant dans les cavernes, dans les forêts, en danger dans les villes, se réfugiant dans les lieux forts, errant sur les montagnes, sur les collines, habitant les déserts de Juda, de Ziph, de Maon, de Paran, nâayant pas un lieu où reposer sa tête.
Il entre à Kéhila. Saül, dans son atroce aveuglement, peut dire: «Dieu lâa rejeté et livré en ma main», lui qui avait entendu la solennelle parole de Samuel: «LâÃternel tâa rejeté comme roi!» (15:23). Quel endurcissement de cÅur! Le persécuteur du «Bien-aimé» croit connaître Dieu et lâavoir de son côté, et il ne connaît pas mieux le Dieu dâIsraël quâil ne se connaît lui-même. Aussi, comme il est dit au Ps. 2:4. «Celui qui habite dans les cieux» sâest ri de lui, le Seigneur sâen est moqué; la Parole répond ici avec une ironie méritée: «Dieu ne le livra pas en sa main» (v. 14).
Quand lâéphod est apporté (v. 6), Dieu répond par lâéphod et David reçoit une direction suffisante. Il est beau de lui voir prendre ici le caractère de serviteur. Lui, auquel la royauté appartient, revendique devant Dieu la condition la plus humble. «Ãternel, Dieu dâIsraël! ton serviteur a apprisâ¦Â» «Saül descendra-t-il comme ton serviteur lâa entendu dire!» «Ãternel, Dieu dâIsraël! déclare-le, je te prie, à ton serviteur» (v. 10, 11). Nâest-il pas en cela un beau type de Christ qui, sachant que le Père lui avait mis toutes choses entre les mains, est venu, non pour être servi, mais pour servir Dieu et les siens!
Au désert de Ziph, David reçoit la visite de Jonathan (v. 16-18). En mainte occasion ce dernier avait prouvé, comme nous lâavons vu, combien David lui était cher. Il lâavait averti du danger quâil courait (19:2), avait parlé de lui en bien à Saül (19:4), avait fait alliance avec lui, reconnaissant ses droits au royaume (20:12-17), avait porté ses outrages et souffert pour lui (20:34); que lui restait-il donc à faire? Une visite à David, pour lui renouveler lâassurance de son affection? Non. Il arrive toujours dans la vie dâun homme de foi un moment critique, où il est obligé de rompre ses liens avec lâancien système selon la chair qui, de fait, est entre les mains de lâennemi de Dieu. Dieu va juger ce système politique et religieux, et il en est aujourdâhui de la chrétienté comme jadis du monde de Saül. Ce qui est allié avec le système tombera avec lui et sera impliqué, ne fût-ce quâextérieurement, dans sa perte. Bien quâaimant David, Jonathan marchait dans cet ordre de choses vieilli, établi autour du roi selon la chair et qui allait disparaître. Quây avait-il à faire, sinon de le quitter, quand il faisait une opposition haineuse et directe à lâoint de lâÃternel! Il lui fallait rompre avec la cour de son père, prendre place auprès de David, avec les banqueroutiers dâAdullam, position humiliante pour un fils de roi; il lui fallait rester à Ziph avec David, prenant en pensée, non pas la seconde place après lui (v. 17), mais, comme Abigaïl, celle de serviteur des serviteurs de son seigneur. Hélas! Jonathan avait une position à garder et, tandis que David retourne dans les bois, Jonathan sâen va à sa maison! (v. 18).
Et cependant Dieu lui accorde le beau privilège dâencourager David dans son chemin. Jonathan, est-il dit, «fortifia sa main en Dieu» (v. 16). Et de plus, il est pour David un porteur de la parole prophétique: «Ne crains pas, car la main de Saül, mon père, ne te trouvera pas; et tu régneras sur Israël...», mais il ajoute: «Et moi, je serai le second après toi». Quand il sâagit de lui-même, il perd complètement la vue prophétique et cela correspond bien à la condition mixte de son âme.
Kéhila aurait trahi David; Ziph le trahit positivement et fait part à Saül de ses mauvais desseins. Même endurcissement chez le roi, se servant du nom de lâÃternel pour couvrir son iniquité. «Bénis soyez-vous de par lâÃternel, de ce que vous avez eu pitié de moi!» (v. 21). Et, parlant de David: «On mâa dit quâil est très rusé» (v. 22). Rusé! quand lâÃternel quâil consultait le mettait en garde contre les embûches de son ennemi! Ce mot «très rusé» était un outrage direct à lâÃternel, sans que Saül sâen rendît compte!
Câest ici que se place le Ps. 54, composé «lorsque les Ziphiens vinrent, et dirent à Saül: David ne se tient-il pas caché auprès de nous?» En contraste avec Saül qui invoque le nom de lâÃternel, David rejeté du sein du peuple, sans lien apparent avec Jéhovah, fait appel au nom de Dieu: «à Dieu! sauve-moi par ton nom, et fais-moi justice par ta puissance» (v. 1). Ce que Dieu est comme tel est la ressource de son âme. «Des étrangers», les Ziphiens, sâétaient élevés contre lui, «des hommes violents», Saül et ses bandes, cherchaient sa vie; et tout en invoquant le nom de lâÃternel, nâavaient «pas mis Dieu devant eux» (v. 3). Mais ce Dieu quâils ne connaissaient pas était le secours de David (v. 4), et quand ses ennemis seront détruits et que lui sera délivré de toute détresse, ce sera lui qui pourra célébrer le nom de lâÃternel, du Dieu dâIsraël dont les relations avec son peuple seront ainsi rétablies.
Au désert de Maon, David est à lâextrémité, mais lâextrémité de lâhomme est lâopportunité de Dieu. Il dirige les événements et compte les heures, les minutes, les secondes. Tous nos temps sont en Sa main. Au dernier moment un messager vient annoncer à Saül lâattaque des Philistins (v. 27), et le roi abandonne sa poursuite. Câest ainsi que notre Dieu se montre supérieur aux difficultés qui semblent devoir nous engloutir.
Le Ps. 63 est un magnifique exemple des expériences intimes que fait lââme de David «quand il était dans le désert de Juda». Il lâestime un lieu désolé, parce quâil se souvient du sanctuaire où il a contemplé Dieu; mais sâil y a soif, câest de Dieu, et il désire que la force et la gloire du lieu saint lâaccompagnent dans le désert et se manifestent dans sa vie ici-bas. Le désert le pousse vers Dieu et lui fait désirer que Dieu montre Son caractère dans les circonstances difficiles quâil traverse. Dieu répond à sa demande en lui montrant sa bonté. Sa bonté, câest sa gloire, David la trouve plus précieuse que sa vie, préservée par la puissance de Dieu des embûches de Saül. Mais cette puissance le soutiendra encore: «Ta droite me soutient».
Le résultat de cette connaissance de Dieu dans le désert, câest que lââme de David «sâattache à Lui pour le suivre». Ainsi son cÅur est lié plus intimement, plus pratiquement à son Dieu, par les expériences du lieu désolé. Quant à Saül, il sera «livré à la puissance de lâépée», tandis que le roi, lâoint de lâÃternel, a devant lui la joie en Dieu au jour où toute bouche sera fermée, joie quâil goûte déjà dans le désert (v. 5, 7), en sorte que son âme est rassasiée.