Comme David encore, il a «lâintelligence des choses» (v. 18), car «Dieu lâa oint de lâEsprit Saint et de puissance» (Actes 10:38), et «lâEsprit de lâÃternel repose sur lui, lâesprit de sagesse et dâintelligence, lâesprit de conseil et de force, lâesprit de connaissance et de crainte de lâÃternel» (Ãs. 11:2).
versets 1-23
Chapitres 16 à 31 â David ou le roi selon la grâce
Ici commence lâhistoire du vrai roi selon Dieu, celle du roi selon la chair étant virtuellement terminée par son rejet définitif.
Ce chapitre, comme nous allons le voir, nous donne une idée générale de la position de David avant de sâasseoir sur le trône. Mais auparavant nous considérerons certains détails, très importants pour nous, du caractère de Samuel.
Quand il sâagit des pensées humaines même dâun juge et prophète, nous trouvons quâelles ne sont pas meilleures que chez tout autre homme, et la Parole nous en offre bien des exemples. Ce nâest pas quâil sâagisse ici de manquements positifs, mais Samuel trahit, par sa manière de penser, un état qui nâest pas celui dâune vraie communion avec Dieu. Saül ayant été rejeté, Samuel continue à mener deuil sur lui, au point que Dieu doit le reprendre: «Jusques à quand mèneras-tu deuil sur Saül?» (v. 1). Puis, au lieu de se réjouir de ce que Dieu a trouvé «un roi pour Lui», il répond: «Comment irai-je? Dès que Saül lâentendra, il me tuera» (v. 2). Comment irai-je? quand Dieu lui dit dâaller! Nâen avait-il pas été de même pour son serviteur Moïse (Ex. 4) qui, devant les ordres de lâÃternel, soulevait des objections basées en apparence sur lâhumilité (Ex. 3:11), sur la défiance des hommes (4:1) et de soi-même (4:10), mais qui, sous des dehors estimables, cachaient en somme lâincrédulité et la défiance du cÅur naturel!
Enfin, au v. 6, voyant Ãliab, le premier-né dâIsaï, il dit: «Certainement lâoint de lâÃternel est devant lui» (v. 6). Même cet homme de Dieu juge selon lâapparence, et Dieu est obligé de le reprendre en disant: «LâÃternel ne regarde pas à ce à quoi lâhomme regarde, car lâhomme regarde à lâapparence extérieure, et lâÃternel regarde au cÅur» (v. 7). Samuel jugeait donc ici comme un homme, et son discernement sâarrêtait aux mêmes qualités extérieures que Saül avait possédées. Dieu condescend, avec une grâce touchante, à reprendre et à instruire son serviteur sur tous ces points.
Aussi la foi finit-elle par avoir le dessus: «Samuel fit ce que lâÃternel avait dit», et sâen vint comptant sur la parole de Dieu pour le diriger. Dès quâil eut appris que lâÃternel regarde au cÅur, il se montra fidèle et sa communion avec Dieu se fit jour, car il jugea immédiatement que «lâÃternel nâavait pas choisi» les autres fils quâIsaï, leur père, fit passer devant le prophète. Enfin il oignit le seul dâentre eux que lâÃternel eût choisi. Une fois dans le chemin de Dieu, Samuel ne craint plus. Tandis que les anciens de Bethléhem viennent «tremblants à sa rencontre», lui, qui tremblait auparavant, les rassure.
David paraît sur la scène. Son caractère est remarquable dès le début de sa carrière. Oublié de son père, qui ne se souvient de lui quâà la demande pressante de Samuel, méprisé de ses frères, dont lâaîné le taxe même «dâorgueil et de méchanceté de cÅur» lorsque lâEsprit de Dieu le fait agir (17:28); enfin, inconnu de Saül, auquel ses qualités ont été révélées (v. 18), qui lâaime beaucoup (v. 21) pour sa bonté et les soins dont il lâentoure, mais oublie si bien son origine, quâil demandera plus tard à Abner de qui ce jeune homme est fils (17:55); tel est le caractère de David quant à ses relations. Voici maintenant son apparence extérieure: «Or il avait le teint rosé, avec de beaux yeux, et était beau de visage» (v. 12).
Ce monde présente différents genres de beauté. Saül était «homme dâélite et beau, et il nây avait aucun des fils dâIsraël qui fût plus beau que lui»1. Ãliab aussi, avait une belle apparence qui captivait les regards, de Samuel, mais cette beauté seule nâa de valeur quâaux yeux des hommes. Il est un autre genre de beauté qui peut sâallier chez les hommes de foi avec la beauté extérieure, mais que Dieu estime comme étant le reflet de son caractère, la beauté dâune âme pure ou dâune foi simple, le rayonnement dâun cÅur dont le mal et le péché sont exclus, dâun cÅur qui nâa pas de fraude. Câest la beauté du petit enfant Moïse, dont la Parole dit: «Il était divinement beau», câest-à -dire «beau pour Dieu» (Actes 7:20). Câest la beauté de Joseph, «beau de taille et beau de visage», mais nazaréen entre ses frères (Gen. 39:6); câest la beauté de Daniel (Dan. 1:4), humblement attaché à Dieu pour se garder des souillures du monde; câest enfin la beauté de David se développant dans le désert, auprès des parcs de brebis où il faisait en secret lâexpérience de la force et de la gloire de son Dieu.
1 Absalom était beau et «dans tout Israël il nây avait pas dâhomme beau comme lui, et si fort à louer pour sa beauté» (2 Sam. 14:25).
Mais cette beauté morale ajoutée à la beauté physique et cependant toujours incomplète, quâest-elle en présence de la beauté de Christ? Il était sans apparence extérieure, plus défait de visage quâaucun fils des hommes, mais toute la gloire morale qui le remplissait, rayonnait sur sa face et faisait la lumière tout autour de Lui. La grâce était répandue sur ses lèvres, aussi est-il dit de Lui: «Tu es plus beau que les fils des hommes;... câest pourquoi Dieu tâa béni à toujours» (Ps. 45:3).
Dans tous ces hommes de foi, comme dans leur parfait modèle, la vraie beauté nâest en effet pas autre chose que le resplendissement de la grâce. David est le roi selon la grâce et son nom signifie «Bien-aimé». Ce caractère fait nécessairement de lui lâhomme souffrant, lâhomme affligé ici-bas, vrai type du Sauveur.
Mais celui qui connaît Jésus trouve en Lui, non seulement la perfection de lâhomme humble et de lâhomme de douleurs, mais aussi dâautres caractères, et tout dâabord la beauté de la force. Comme David, «homme fort et vaillant» pour ses amis (16:18), le Seigneur est pour les siens Celui qui calme la mer et la tempête, devant la majesté duquel ses ennemis reculent et tombent en arrière, qui dit: «Je veux» et la chose est faite, qui lie lâhomme fort et par ses miracles le dépouille de ses biens.
Comme David, il est «un homme de guerre» et sâil est vrai quâil viendra à Sion, humble comme jadis et monté sur un âne et sur un poulain, le petit dâune ânesse (Zach. 9:9), il est tout aussi vrai quâil ceindra son épée sur son côté, homme vaillant, dans sa majesté et sa magnificence, et que sa droite lui enseignera des choses terribles (Ps. 45:3, 4), quâil sera assis en vainqueur sur le cheval blanc, suivi des armées du ciel et frappant les nations avec lâépée à deux tranchants qui sort de sa bouche (Apoc. 19:11-16).
Comme David encore, il a «lâintelligence des choses» (v. 18), car «Dieu lâa oint de lâEsprit Saint et de puissance» (Actes 10:38), et «lâEsprit de lâÃternel repose sur lui, lâesprit de sagesse et dâintelligence, lâesprit de conseil et de force, lâesprit de connaissance et de crainte de lâÃternel» (Ãs. 11:2).
Enfin, comme «lâÃternel était avec David», à bien plus forte raison est-il avec Christ. Oui, «Dieu était avec lui» (Actes 10:38).
La providence de Dieu amène David à la cour du roi, mais il faudra, avant quâil règne, que sa foi soit mise à lâépreuve par toutes sortes de souffrances. Il lui faudra être lâhomme dépendant, lâhomme humilié, méprisé, haï, persécuté; il fera au milieu de cette vie de renoncements et de combats, lâexpérience que son Dieu suffit à tout. Lâoint de lâÃternel sera ainsi éprouvé pendant de longues années, pour manifester aux yeux du peuple toutes les qualités de la grâce qui constituent, selon Dieu, les droits de David au trône dâIsraël et à la gloire. Cette grâce triomphe dans ses sentiments à lâégard de Saül, son ennemi acharné.
à peine David est-il appelé au trône que lâétat moral de Saül change entièrement. Jusquâà ce jour, lâEsprit de Dieu était avec le roi selon la chair et cela explique chacun des succès de Saül contre les ennemis dâIsraël. Maintenant lâEsprit de lâÃternel saisit David (v. 13) et se retire dâavec Saül, laissé en la puissance dâun «mauvais esprit envoyé par lâÃternel» (v. 14). Câest un jugement de Dieu, un châtiment sur le roi qui devient dès lors dans cette histoire, ce quâil nâétait pas auparavant, le type de lâAntichrist. Dieu montre en même temps, que son Esprit seul est capable de conjurer et de chasser le mauvais esprit, lorsque David prend la harpe pour jouer de sa main devant Saül.