Lâévangile selon Marc a un caractère qui diffère, à certains égards, de tous les autres. Chaque évangile, nous lâavons vu, a son caractère particulier; chacun dâeux sâoccupe de la personne du Seigneur à un point de vue différent : comme une personne divine, le Fils de Dieu [(Jean)]; comme le Fils de lâhomme [(Luc)], comme le Fils de David, Messie, présenté aux Juifs, Emmanuel [(Matthieu)]. Mais Marc ne sâoccupe dâaucun de ces titres. Câest le Serviteur, que nous trouvons ici â et en particulier son service pour porter la Parole â le service actif du Christ dans lâÃvangile. La gloire de sa personne divine se montre, il est vrai, dâune manière toute particulière à travers son service, et comme malgré Lui; de sorte quâil en évite les conséquences. Toutefois le service est le sujet du livre. Sans doute, nous verrons se développer le caractère de lâenseignement du Seigneur (et par conséquent la vérité sâaffranchir des formes judaïques sous lesquelles elle était tenue), aussi bien que le récit de sa mort, de laquelle tout dépendait pour lâétablissement de la foi. Mais ce qui distingue cet évangile, câest le caractère de service et de Serviteur qui est attaché à la vie de Jésus â lâÅuvre quâil est venu faire personnellement dans sa vie sur la terre. Câest pourquoi lâhistoire de sa naissance ne se trouve pas dans cet évangile. [1:1] Marc commence son récit avec le début de la prédication de lâÃvangile. [1:4] Jean le Baptiseur est le héraut, le précurseur de Celui qui a apporté ces bonnes nouvelles aux hommes.
Serviteur,
[1:4] Le message est nouveau â du moins dans le caractère absolu et complet quâil prend et dans son application directe et immédiate. Il ne sâagissait pas des privilèges juifs qui sâobtenaient par la repentance et le retour à lâÃternel. [1:2] Le Seigneur allait venir, selon sa promesse. [1:3] Jean, pour préparer son chemin devant Lui, [1:4] prêchait la repentance en rémission des péchés. Câétait cela dont on avait besoin : la rémission des péchés à ceux qui se repentaient était la grande chose, le but formel de la mission de Jean.
[1:4] La repentance et la rémission des péchés se rapportent clairement à la responsabilité de lâhomme; ici, câest à celle dâIsraël, dans sa position nationale devant Dieu; et, mettant cette responsabilité au clair quant à lâétat de lâhomme relativement à Dieu, dans sa condition morale et responsable, elles le qualifient pour la réception de la bénédiction que Dieu avait en vue â moralement, en ce quâil juge les péchés en principe, comme Dieu le fait; et dâune manière responsable, en ce que Dieu les pardonne tous. Aussi la rémission est-elle nécessairement une chose présente et actuelle. Il y a un pardon gouvernemental, aussi bien quâun pardon justifiant, mais le principe est le même, et le dernier est la base du premier. Seulement, où il est gouvernemental, il peut sâaccompagner des voies variées de Dieu, mais le péché nâest plus compté quant à la relation présente avec Dieu; quant au pardon justifiant, câest une chose éternellement vraie. Le pardon justifiant â comme en Rom. 4 [(v. 7-8)], qui montre, par la citation du Ps. 32, le caractère commun de non-imputation â est fondé sur lâÅuvre de Christ; câest pourquoi il est absolu et immuable. Le péché nâest pas compté, et ne peut jamais lâêtre, parce que lâÅuvre qui lâôte de devant les yeux de Dieu est faite et finie : cette Åuvre â éternelle, absolue et immuable en elle-même â est la base de toutes les relations de Dieu avec lâhomme en grâce. La grâce règne par la justice [(Rom. 5:21)]. Les chapitres 9 et 10 des Hébreux le montrent quand il sâagit de la conscience, de la venue à Dieu et cela dans les lieux saints. On trouve de même, en Rom. 3-5, où la question est judiciaire, un sujet de jugement, de colère et de justification. Câest le fondement des bénédictions, quelque grand quâil soit en lui-même, non la fin, câest-à -dire la paix avec Dieu et la réconciliation. Ici, câétait le terrain de toutes les bénédictions quâIsraël aura par la nouvelle alliance (fondée sur la mort de Christ), mais étant rejetés, ceux qui croyaient, entraient dans des bénédictions meilleures et célestes. En Exode 32:14-34, nous avons le pardon gouvernemental, non la justification. Dans le cas du grand péché de David, le péché était pardonné lorsquâil était reconnu, lâiniquité en était ôtée, mais il en résultait un châtiment sévère, parce que David avait donné occasion aux ennemis de lâÃternel de blasphémer. La gloire de Dieu en justice devait être maintenue devant le monde (2 Sam. 12:13, 14).
Ici, il y avait lâoffre faite à Israël dâun pardon actuel, qui sera accompli aux derniers jours; et alors, comme le long rejet se terminera dans le pardon gouvernemental, ils seront aussi â du moins le résidu â par la mort et lâeffusion du sang de Christ, pardonnés et glorifiés pour la jouissance des promesses sous la nouvelle alliance (comparez Actes 3 [v. 19-21]).
Les prophètes avaient bien annoncé le pardon si le peuple retournait à lâÃternel; [1:4] mais ici, le pardon était le but actuel de la prédication. [1:5] Le peuple sort en masse pour en profiter. La conscience au moins était remuée; et quel que fût lâorgueil des chefs, lâétat dâIsraël était senti, aussitôt que quelque chose en dehors de la routine religieuse, agissait réellement sur le cÅur et sur la conscience â câest-à -dire quand Dieu parlait. Ils confessent leurs péchés (v. 4-5). Peut-être chez quelques-uns nây avait-il que la conscience naturelle; câest-à -dire quâil nây avait pas réellement une Åuvre vivifiante; mais cette conscience tout au moins était mise en activité par le témoignage de Dieu.
[1:6] Mais Jean (v. 6-8) rigidement séparé de tout le peuple, et vivant en dehors de la société humaine, [1:7] annonce quelquâun de plus puissant que lui et dont il nâest pas digne de délier la courroie des sandales : [1:8] Celui-là ne prêchera pas seulement la repentance à laquelle on se soumettait par le baptême dâeau; il conférera le Saint Esprit, la puissance, à ceux qui recevront son témoignage. Ici notre évangile en vient rapidement au service de Celui que Jean a ainsi signalé. Il montre seulement et sommairement ce qui lâintroduisait dans ce service.
Celui-lÃ
[1:9] Le Seigneur prend place au milieu des repentants de son peuple, et en se soumettant au baptême de Jean, [1:10] il voit le ciel qui lui est ouvert, et le Saint Esprit qui descend sur lui comme une colombe. [1:11] Le Père le reconnaît, sur la terre, pour son Fils en qui il trouve son plaisir. [1:12] Puis Jésus est conduit par le Saint Esprit dans le désert, [1:13] et là il subit la tentation de Satan. Pendant quarante jours, il est avec les bêtes sauvages, et les anges exercent leur ministère envers Lui (v. 9-13). Ici, nous voyons toute sa position â le caractère que prend le Seigneur sur la terre â tous les traits de ce caractère et ses rapports avec ce qui lâentourait sont rassemblés dans ces deux ou trois versets. Il en a été question en détail dans Matthieu.
Ensuite (v. 14) Jean disparaît de la scène pour faire place au ministère public de Christ, dont il nâétait que le héraut; [1:15] et Christ lui-même se présente dans la position de témoignage, en déclarant que le temps était accompli; quâil ne sâagissait ni des prophéties, ni des temps à venir; que Dieu allait établir son royaume, et quâon devait se repentir et recevoir la Bonne Nouvelle qui leur était annoncée dans ce moment même.
Notre évangéliste passe rapidement1 à toutes les parties du service de Christ. [1:15] Ayant présenté le Sauveur comme entreprenant le ministère public qui appelait les âmes à recevoir la Bonne Nouvelle comme une chose présente (le temps de lâaccomplissement des voies de Dieu étant arrivé), [1:17] il nous fait voir Jésus comme appelant des autres à accomplir en le suivant cette même Åuvre en son nom. [1:18, 20] Sa parole ne manque pas son effet : ceux quâil appelle quittent tout, et le suivent2. Le jour du sabbat, il entre dans la ville pour enseigner (v. 21-22). [1:22] Sa parole ne consiste pas en des raisonnements qui montrent lâincertitude de lâhomme, mais elle vient avec lâautorité de quelquâun qui connaît la vérité quâil annonce â autorité qui était vraiment celle de Dieu qui peut communiquer la vérité. Il parle comme quelquâun qui possède cette autorité, et il en donne les preuves. [1:27] La Parole qui se présente ainsi aux hommes, a puissance sur les démons. [1:23] Un homme possédé dâun démon était là (v. 23-26). [1:24] Lâesprit immonde rendait malgré lui témoignage à Celui qui parlait et duquel il ne pouvait supporter la présence; [1:25] mais la Parole qui réveillait le démon était puissante pour le chasser. Jésus le reprend â lui ordonne de se taire et de sortir de lâhomme; [1:26] et lâesprit immonde, après avoir manifesté la réalité de sa présence et sa malice, se soumet et sort de lâhomme. Telle était la puissance de la parole de Christ.
1 Cette rapidité caractérise Marc, comme aussi le mot « aussitôt » (eùthéôs).
2 Câest le fait en lui-même qui est présenté ici, comme aussi en Matthieu. Le récit de Luc donnera lâoccasion dâentrer dans plus de détails sur lâappel des disciples. Depuis les jours de Jean le Baptiseur, ils avaient été plus ou moins associés au Seigneur â du moins, ceux-ci lâavaient été.
[1:28] Il nâest pas étonnant que le bruit de ce miracle se soit répandu par tout le pays (v. 28); [1:31] mais le Seigneur poursuit lâÅuvre de son service partout où elle se présente (v. 29 et suiv.). [1:29] Il entre dans la maison de Pierre, [1:30] dont la belle-mère avait la fièvre. [1:31] Il la guérit aussitôt; [1:32] puis, le sabbat étant passé, on lui amène tous les malades. [1:34] Lui, toujours prêt à servir (précieux Seigneur !) les guérit tous.
Mais ce nâétait pas pour sâentourer dâune foule que le Seigneur travaillait; [1:35] et le matin, longtemps avant le jour, il se rend au désert pour prier. Tel était le caractère de son service â accompli en communion avec son Dieu et Père, et sous sa dépendance. Il sâen va seul dans un lieu désert. [1:37] Les disciples lây trouvent et lâinforment que tous le cherchent; [1:38] mais son cÅur est à son Åuvre. Lâattente générale ne le ramène pas. Il poursuit son chemin pour accomplir lâÅuvre qui lui avait été donnée à faire â annonçant la vérité au milieu du peuple; car câétait là le service auquel il se vouait.
Or, quel que fût le dévouement de Jésus à ce service, son cÅur nâétait pas raidi par la préoccupation; il était toujours lui-même avec Dieu. [1:40] Un pauvre lépreux se présente à Lui en reconnaissant sa puissance, mais incertain à lâégard de sa volonté, à lâégard de son amour qui exerçait cette puissance (v. 40 et suiv.). Or cette affreuse maladie non seulement isolait lâhomme lui-même, mais souillait tous ceux qui lâauraient touché seulement. [1:41] Mais rien nâarrête Jésus dans le service auquel lâappelle son amour. Le lépreux était un malheureux, renvoyé de la société de ses semblables et exclu de la maison de Jéhovah. Mais la puissance de Dieu était là . Le lépreux devait être rassuré à lâégard de la bienveillance sur laquelle son cÅur abattu ne savait pas compter. Qui sâoccupait dâun misérable comme lui ? [1:40] Il avait foi à la puissance qui était en Christ; mais ses pensées à lâégard de lui-même lui cachaient lâétendue de lâamour qui lâavait visité. [1:41] Jésus avance sa main et le touche.
[1:41] Le plus abaissé des hommes sâapproche du péché et de ce qui en était le signe, et le chasse; lâhomme qui, dans la puissance de son amour, touchait le lépreux sans se souiller, était le Dieu seul capable de chasser la lèpre qui rendait misérable et proscrit celui qui en était affligé.
[1:41] Le Seigneur parle avec une autorité qui découvre tout de suite son amour et sa divinité : « Je veux, sois net » (v. 41). Je veux â câétait lâamour dont le lépreux doutait, lâautorité de Dieu, qui, seul, a le droit de dire : JE VEUX. Lâeffet suit lâexpression de sa volonté. Il en est ainsi quand Dieu parle. Et qui guérissait la lèpre, sinon Jéhovah seul ? Ãtait-il le seul qui fût descendu assez bas pour toucher cet être souillé, qui souillait quiconque communiquait avec lui ? Oui, il était le Seul; mais câétait Dieu qui était descendu, lâamour qui était parvenu si bas, et qui en le faisant, se montrait puissant pour sauver chacun qui sây confiait. Câétait lâincorruptible pureté en puissance, qui pouvait par conséquent agir en amour à lâégard du plus vil et trouvait son plaisir à le faire. Il est venu à lâhomme souillé, non pour être souillé par le contact, mais pour enlever la souillure. Il touchait le lépreux en grâce, et la lèpre était ôtée.
Je veux â
toucher
[1:45] Jésus se retire loin des acclamations des hommes [1:44] et engage celui qui avait été guéri dâaller se présenter aux sacrificateurs, conformément à la loi de Moïse. Mais cette soumission à la loi, de fait, rendait témoignage quâil était Jéhovah, car Jéhovah seul sous la loi purifiait souverainement le lépreux. Le sacrificateur était seulement le témoin que cela avait été fait. [1:45] La guérison du lépreux ébruitée partout, en attirant la foule, renvoie Jésus au désert.
versets 1-45
Chapitre 1er
Caractère particulier de lâévangile : Jésus le Serviteur dans Sa vie ici-bas
Lâévangile selon Marc a un caractère qui diffère, à certains égards, de tous les autres. Chaque évangile, nous lâavons vu, a son caractère particulier; chacun dâeux sâoccupe de la personne du Seigneur à un point de vue différent : comme une personne divine, le Fils de Dieu [(Jean)]; comme le Fils de lâhomme [(Luc)], comme le Fils de David, Messie, présenté aux Juifs, Emmanuel [(Matthieu)]. Mais Marc ne sâoccupe dâaucun de ces titres. Câest le
que nous trouvons ici â et en particulier son service pour porter la Parole â le service actif du Christ dans lâÃvangile. La gloire de sa personne divine se montre, il est vrai, dâune manière toute particulière à travers son service, et comme malgré Lui; de sorte quâil en évite les conséquences. Toutefois le service est le sujet du livre. Sans doute, nous verrons se développer le caractère de lâenseignement du Seigneur (et par conséquent la vérité sâaffranchir des formes judaïques sous lesquelles elle était tenue), aussi bien que le récit de sa mort, de laquelle tout dépendait pour lâétablissement de la foi. Mais ce qui distingue cet évangile, câest le caractère de service et de Serviteur qui est attaché à la vie de Jésus â lâÅuvre quâil est venu faire personnellement dans sa vie sur la terre. Câest pourquoi lâhistoire de sa naissance ne se trouve pas dans cet évangile. [1:1] Marc commence son récit avec le début de la prédication de lâÃvangile. [1:4] Jean le Baptiseur est le héraut, le précurseur de Celui qui a apporté ces bonnes nouvelles aux hommes.Ch. 1 v. 1-8 â Jean le Baptiseur, précurseur de Jésus
But de la mission de Jean : la rémission des péchés pour les repentants
[1:4] Le message est nouveau â du moins dans le caractère absolu et complet quâil prend et dans son application directe et immédiate. Il ne sâagissait pas des privilèges juifs qui sâobtenaient par la repentance et le retour à lâÃternel. [1:2] Le Seigneur allait venir, selon sa promesse. [1:3] Jean, pour préparer son chemin devant Lui, [1:4] prêchait la repentance en rémission des péchés. Câétait cela dont on avait besoin : la rémission des péchés à ceux qui se repentaient était la grande chose, le but formel de la mission de Jean.
Caractère du pardon annoncé par Jean, en rapport avec la responsabilité du peuple
Pardon justifiant et pardon gouvernemental, lié aux voies de Dieu
[1:4] La repentance et la rémission des péchés se rapportent clairement à la responsabilité de lâhomme; ici, câest à celle dâIsraël, dans sa position nationale devant Dieu; et, mettant cette responsabilité au clair quant à lâétat de lâhomme relativement à Dieu, dans sa condition morale et responsable, elles le qualifient pour la réception de la bénédiction que Dieu avait en vue â moralement, en ce quâil juge les péchés en principe, comme Dieu le fait; et dâune manière responsable, en ce que Dieu les pardonne tous. Aussi la rémission est-elle nécessairement une chose présente et actuelle. Il y a un pardon gouvernemental, aussi bien quâun pardon justifiant, mais le principe est le même, et le dernier est la base du premier. Seulement, où il est gouvernemental, il peut sâaccompagner des voies variées de Dieu, mais le péché nâest plus compté quant à la relation présente avec Dieu; quant au pardon justifiant, câest une chose éternellement vraie. Le pardon justifiant â comme en Rom. 4 [(v. 7-8)], qui montre, par la citation du Ps. 32, le caractère commun de non-imputation â est fondé sur lâÅuvre de Christ; câest pourquoi il est absolu et immuable. Le péché nâest pas compté, et ne peut jamais lâêtre, parce que lâÅuvre qui lâôte de devant les yeux de Dieu est faite et finie : cette Åuvre â éternelle, absolue et immuable en elle-même â est la base de toutes les relations de Dieu avec lâhomme en grâce. La grâce règne par la justice [(Rom. 5:21)]. Les chapitres 9 et 10 des Hébreux le montrent quand il sâagit de la conscience, de la venue à Dieu et cela dans les lieux saints. On trouve de même, en Rom. 3-5, où la question est judiciaire, un sujet de jugement, de colère et de justification. Câest le fondement des bénédictions, quelque grand quâil soit en lui-même, non la fin, câest-à -dire la paix avec Dieu et la réconciliation. Ici, câétait le terrain de toutes les bénédictions quâIsraël aura par la nouvelle alliance (fondée sur la mort de Christ), mais étant rejetés, ceux qui croyaient, entraient dans des bénédictions meilleures et célestes. En Exode 32:14-34, nous avons le pardon gouvernemental, non la justification. Dans le cas du grand péché de David, le péché était pardonné lorsquâil était reconnu, lâiniquité en était ôtée, mais il en résultait un châtiment sévère, parce que David avait donné occasion aux ennemis de lâÃternel de blasphémer. La gloire de Dieu en justice devait être maintenue devant le monde (2 Sam. 12:13, 14).
Pardon actuel offert à Israël, accompli à la fin sous la nouvelle alliance
Ici, il y avait lâoffre faite à Israël dâun pardon actuel, qui sera accompli aux derniers jours; et alors, comme le long rejet se terminera dans le pardon gouvernemental, ils seront aussi â du moins le résidu â par la mort et lâeffusion du sang de Christ, pardonnés et glorifiés pour la jouissance des promesses sous la nouvelle alliance (comparez Actes 3 [v. 19-21]).
Ch. 1 v. 4-5 â Conscience du peuple touchée par le témoignage de Dieu
Les prophètes avaient bien annoncé le pardon si le peuple retournait à lâÃternel; [1:4] mais ici, le pardon était le but actuel de la prédication. [1:5] Le peuple sort en masse pour en profiter. La conscience au moins était remuée; et quel que fût lâorgueil des chefs, lâétat dâIsraël était senti, aussitôt que quelque chose en dehors de la routine religieuse, agissait réellement sur le cÅur et sur la conscience â câest-à -dire quand Dieu parlait. Ils confessent leurs péchés (v. 4-5). Peut-être chez quelques-uns nây avait-il que la conscience naturelle; câest-à -dire quâil nây avait pas réellement une Åuvre vivifiante; mais cette conscience tout au moins était mise en activité par le témoignage de Dieu.
Ch. 6-8 â Annonce de lâintroduction de Jésus et de Son service en puissance
[1:6] Mais Jean (v. 6-8) rigidement séparé de tout le peuple, et vivant en dehors de la société humaine, [1:7] annonce quelquâun de plus puissant que lui et dont il nâest pas digne de délier la courroie des sandales : [1:8]
ne prêchera pas seulement la repentance à laquelle on se soumettait par le baptême dâeau; il conférera le Saint Esprit, la puissance, à ceux qui recevront son témoignage. Ici notre évangile en vient rapidement au service de Celui que Jean a ainsi signalé. Il montre seulement et sommairement ce qui lâintroduisait dans ce service.Ch. 9-15 â Le Seigneur entre dans Son ministère
Ch. 1 v. 9-13 â Position et caractère pris par le Seigneur ici-bas
[1:9] Le Seigneur prend place au milieu des repentants de son peuple, et en se soumettant au baptême de Jean, [1:10] il voit le ciel qui lui est ouvert, et le Saint Esprit qui descend sur lui comme une colombe. [1:11] Le Père le reconnaît, sur la terre, pour son Fils en qui il trouve son plaisir. [1:12] Puis Jésus est conduit par le Saint Esprit dans le désert, [1:13] et là il subit la tentation de Satan. Pendant quarante jours, il est avec les bêtes sauvages, et les anges exercent leur ministère envers Lui (v. 9-13). Ici, nous voyons toute sa position â le caractère que prend le Seigneur sur la terre â tous les traits de ce caractère et ses rapports avec ce qui lâentourait sont rassemblés dans ces deux ou trois versets. Il en a été question en détail dans Matthieu.
Ch. 1 v. 14-15 â Christ entre dans Son ministère comme témoin
Ensuite (v. 14) Jean disparaît de la scène pour faire place au ministère public de Christ, dont il nâétait que le héraut; [1:15] et Christ lui-même se présente dans la position de témoignage, en déclarant que le temps était accompli; quâil ne sâagissait ni des prophéties, ni des temps à venir; que Dieu allait établir son royaume, et quâon devait se repentir et recevoir la Bonne Nouvelle qui leur était annoncée dans ce moment même.
Ch. 1 v. 16-45 â Différents aspects du ministère de Christ
Ch. 1 v. 16-27 â Autorité pour appeler, enseigner et chasser les démons
Notre évangéliste passe rapidement1 à toutes les parties du service de Christ. [1:15] Ayant présenté le Sauveur comme entreprenant le ministère public qui appelait les âmes à recevoir la Bonne Nouvelle comme une chose présente (le temps de lâaccomplissement des voies de Dieu étant arrivé), [1:17] il nous fait voir Jésus comme appelant des autres à accomplir en le suivant cette même Åuvre en son nom. [1:18, 20] Sa parole ne manque pas son effet : ceux quâil appelle quittent tout, et le suivent2. Le jour du sabbat, il entre dans la ville pour enseigner (v. 21-22). [1:22] Sa parole ne consiste pas en des raisonnements qui montrent lâincertitude de lâhomme, mais elle vient avec lâautorité de quelquâun qui connaît la vérité quâil annonce â autorité qui était vraiment celle de Dieu qui peut communiquer la vérité. Il parle comme quelquâun qui possède cette autorité, et il en donne les preuves. [1:27] La Parole qui se présente ainsi aux hommes, a puissance sur les démons. [1:23] Un homme possédé dâun démon était là (v. 23-26). [1:24] Lâesprit immonde rendait malgré lui témoignage à Celui qui parlait et duquel il ne pouvait supporter la présence; [1:25] mais la Parole qui réveillait le démon était puissante pour le chasser. Jésus le reprend â lui ordonne de se taire et de sortir de lâhomme; [1:26] et lâesprit immonde, après avoir manifesté la réalité de sa présence et sa malice, se soumet et sort de lâhomme. Telle était la puissance de la parole de Christ.
1 Cette rapidité caractérise Marc, comme aussi le mot « aussitôt » (eùthéôs).
2 Câest le fait en lui-même qui est présenté ici, comme aussi en Matthieu. Le récit de Luc donnera lâoccasion dâentrer dans plus de détails sur lâappel des disciples. Depuis les jours de Jean le Baptiseur, ils avaient été plus ou moins associés au Seigneur â du moins, ceux-ci lâavaient été.
Ch. 1 v. 28-34 â Service du Seigneur pour guérir les malades
[1:28] Il nâest pas étonnant que le bruit de ce miracle se soit répandu par tout le pays (v. 28); [1:31] mais le Seigneur poursuit lâÅuvre de son service partout où elle se présente (v. 29 et suiv.). [1:29] Il entre dans la maison de Pierre, [1:30] dont la belle-mère avait la fièvre. [1:31] Il la guérit aussitôt; [1:32] puis, le sabbat étant passé, on lui amène tous les malades. [1:34] Lui, toujours prêt à servir (précieux Seigneur !) les guérit tous.
Ch. 1 v. 35-39 â Service en communion et sous la dépendance de Dieu
Mais ce nâétait pas pour sâentourer dâune foule que le Seigneur travaillait; [1:35] et le matin, longtemps avant le jour, il se rend au désert pour prier. Tel était le caractère de son service â accompli en communion avec son Dieu et Père, et sous sa dépendance. Il sâen va seul dans un lieu désert. [1:37] Les disciples lây trouvent et lâinforment que tous le cherchent; [1:38] mais son cÅur est à son Åuvre. Lâattente générale ne le ramène pas. Il poursuit son chemin pour accomplir lâÅuvre qui lui avait été donnée à faire â annonçant la vérité au milieu du peuple; car câétait là le service auquel il se vouait.
Ch. 1 v. 40-45 â Puissance et amour pour guérir le lépreux
Jésus guérit le lépreux misérable qui a foi en Sa puissance
Or, quel que fût le dévouement de Jésus à ce service, son cÅur nâétait pas raidi par la préoccupation; il était toujours lui-même avec Dieu. [1:40] Un pauvre lépreux se présente à Lui en reconnaissant sa puissance, mais incertain à lâégard de sa volonté, à lâégard de son amour qui exerçait cette puissance (v. 40 et suiv.). Or cette affreuse maladie non seulement isolait lâhomme lui-même, mais souillait tous ceux qui lâauraient touché seulement. [1:41] Mais rien nâarrête Jésus dans le service auquel lâappelle son amour. Le lépreux était un malheureux, renvoyé de la société de ses semblables et exclu de la maison de Jéhovah. Mais la puissance de Dieu était là . Le lépreux devait être rassuré à lâégard de la bienveillance sur laquelle son cÅur abattu ne savait pas compter. Qui sâoccupait dâun misérable comme lui ? [1:40] Il avait foi à la puissance qui était en Christ; mais ses pensées à lâégard de lui-même lui cachaient lâétendue de lâamour qui lâavait visité. [1:41] Jésus avance sa main et le touche.
Dieu seul peut chasser la lèpre, image du péché, sans être souillé
[1:41] Le plus abaissé des hommes sâapproche du péché et de ce qui en était le signe, et le chasse; lâhomme qui, dans la puissance de son amour, touchait le lépreux sans se souiller, était le Dieu seul capable de chasser la lèpre qui rendait misérable et proscrit celui qui en était affligé.
Amour du Seigneur, descendu jusquâà lâhomme souillé pour le sauver
[1:41] Le Seigneur parle avec une autorité qui découvre tout de suite son amour et sa divinité : « Je veux, sois net » (v. 41).
câétait lâamour dont le lépreux doutait, lâautorité de Dieu, qui, seul, a le droit de dire : JE VEUX. Lâeffet suit lâexpression de sa volonté. Il en est ainsi quand Dieu parle. Et qui guérissait la lèpre, sinon Jéhovah seul ? Ãtait-il le seul qui fût descendu assez bas pour cet être souillé, qui souillait quiconque communiquait avec lui ? Oui, il était le Seul; mais câétait Dieu qui était descendu, lâamour qui était parvenu si bas, et qui en le faisant, se montrait puissant pour sauver chacun qui sây confiait. Câétait lâincorruptible pureté en puissance, qui pouvait par conséquent agir en amour à lâégard du plus vil et trouvait son plaisir à le faire. Il est venu à lâhomme souillé, non pour être souillé par le contact, mais pour enlever la souillure. Il touchait le lépreux en grâce, et la lèpre était ôtée.Ch. 1 v. 43-45 â Témoignage par la soumission à la loi, loin de la foule
[1:45] Jésus se retire loin des acclamations des hommes [1:44] et engage celui qui avait été guéri dâaller se présenter aux sacrificateurs, conformément à la loi de Moïse. Mais cette soumission à la loi, de fait, rendait témoignage quâil était Jéhovah, car Jéhovah seul sous la loi purifiait souverainement le lépreux. Le sacrificateur était seulement le témoin que cela avait été fait. [1:45] La guérison du lépreux ébruitée partout, en attirant la foule, renvoie Jésus au désert.