[1:2] Ce chapitre nous montre Josué employé à lâÅuvre par lâÃternel, qui lui ordonne de passer le Jourdain pour entrer au pays quâIl a donné aux enfants dâIsraël.
Arrêtons-nous un instant sur cette commission directe de lâÃternel. Moïse tient ici la place, non du médiateur vivant, mais de la Parole écrite. Tout ce quâil a commandé, lâayant été de la part de Dieu, était, il est évident, la parole de Dieu pour Israël. Josué est lâénergie qui lui fait posséder les promesses.
[1:3] Premièrement, nous avons le principe de la prise de possession. Ce nâest pas par le simple exercice de la puissance divine, comme cela aura lieu à la fin des temps, mais par lâénergie de lâEsprit et en rapport avec la responsabilité de lâhomme. [1:4] Les limites du pays de la promesse sont données, mais la connaissance des limites assignées de Dieu ne suffisait pas; Dieu les avait tracées très exactement, [1:3] mais la possession était attachée à une condition : « Je vous ai donné tout lieu que foulera la plante de votre pied ». Il fallait y aller, surmonter les obstacles avec le secours et par la puissance de Dieu, et en prendre possession de fait. Sans cela, ils ne le posséderaient pas; et, en effet, câest ce qui est arrivé. Ils nâont jamais pris possession de tout le pays donné de Dieu. [1:5] Cependant, pour la foi, la promesse était sûre. « Personne ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie ». La puissance de lâEsprit de Dieu, de Christ par son Esprit (vraie énergie du croyant), suffit à tout. Car elle est, en effet, la puissance de Christ lui-même, qui a toute puissance. En même temps la promesse de nâêtre jamais délaissé ni abandonné conservait toute sa force. Voilà , dans le service du Seigneur, sur quoi lâon peut compter : â sur une telle puissance de sa présence que nul ne subsistera devant son serviteur, puissance qui ne lâabandonne jamais. [1:6] Câest avec un tel encouragement, que celui qui marche par lâEsprit est appelé à se fortifier et à être ferme (v. 6).
foulera la plante de votre pied
y aller
Personne ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie
[1:7] Vient ensuite, au verset 7, lâexhortation de lâÃternel : « Seulement fortifie-toi et sois très ferme, pour prendre garde à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur (titre qui lui est toujours donné ici), tâa commandée » (voyez Deut. 31:6, 8). La force et lâénergie spirituelle, le courage de la foi sont nécessaires, pour que le cÅur ait assez de confiance pour obéir et soit libre des influences, des craintes et des motifs qui agissent sur lâhomme naturel et tendent à détourner le croyant du chemin de lâobéissance, et quâil puisse faire attention à la parole de Dieu.
faire attention à la parole de Dieu.
Rien de si déraisonnable, dans le monde, que la marche présentée dans la Parole; rien qui nous expose comme elle à la haine de son prince. Si donc Dieu nâest pas avec nous, rien de si insensé; sâil y est, rien de si sage. Si lâon nâa pas la force de sa présence, on nâose pas prendre garde à sa Parole, et dans ce cas il faut bien se garder de commencer la guerre. Mais, ayant le courage quâinspire la toute-puissance de Dieu par sa promesse, on peut retenir la bonne et précieuse Parole de notre Dieu; ses préceptes les plus sévères ne sont que la sagesse pour discerner la chair, et une direction pour la mortifier; de sorte que la chair ne nous aveugle ni ne nous entrave.
Le chemin le plus difficile, celui qui nous mène aux plus rudes combats, nâest que le chemin de la victoire et du repos, nous faisant avancer dans la connaissance de Dieu. Câest le chemin dans lequel on est en communion avec Dieu, Lui qui est la source de toute joie; ce sont les arrhes et lâavant-goût du bonheur éternel et infini.
[1:7] Si seulement cette parole du Dieu souverain se fait entendre : « Ne tâen écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu prospères partout où tu iras », quelle joie pour celui qui, par la grâce, se met en avant pour faire lâÅuvre de Dieu !
partout où tu iras
[1:8] Puis lâÃternel lâexhorte à lâétude assidue de ce Livre de la loi, « alors tu feras réussir les voies, et alors tu prospéreras ». Voilà donc les deux grands principes de la vie et de lâactivité spirituelles : â l° [1:5] La présence assurée de la toute-puissance de Dieu, de sorte que rien ne pourra subsister devant son serviteur; â 2° [1:7] la réception de sa Parole; la soumission à sa Parole; [1:8] lâétude assidue de sa Parole, la prenant pour guide absolu du chemin, ayant le courage de le faire à cause de la promesse et de lâexhortation de Dieu.
En un mot, lâEsprit et la Parole sont le tout de la vie spirituelle. Munie de cette force, la foi va en avant, fortifiée par la parole encourageante de notre Dieu. Dieu a un chemin dans le monde où Satan ne peut nous atteindre. Câest le chemin où Jésus a marché. Satan est le prince de ce monde, mais il y a un chemin divin pour le traverser et il nây en a pas dâautre. Câest là quâest la puissance de Dieu. La Parole en est la révélation. Ce fut ainsi que le Seigneur lia lâhomme fort [(Marc 3:27)]. Il agit par la puissance de lâEsprit et se servit de la Parole. On ne saurait séparer lâEsprit et la Parole, sans tomber dans le fanatisme dâun côté, ou dans le rationalisme de lâautre, sans se mettre hors de la dépendance et de la direction de Dieu. La raison sâemparerait des uns, lâimagination des autres.
Au reste, rien de plus imaginatif que la raison dépourvue dâun guide ! Comme résultat, lâennemi des âmes sâemparerait des uns et des autres. On aurait lâhomme sous lâinfluence de Satan, à la place de Dieu. Triste échange, dont lâincrédule se console en se flattant quâil nây a rien au-delà de sa portée, parce quâil réduit tout aux limites de sa propre intelligence. Jâavoue que rien ne me paraît plus mesquin que cette incrédulité qui prétend quâil nây a rien dans la sphère morale et intellectuelle au-delà des pensées de lâhomme, et qui refuse à lâhomme la capacité de recevoir des lumières dâune intelligence plus excellente, seule chose qui élève lâhomme au-dessus de lui-même tout en le rendant moralement excellent, en lui donnant de lâhumilité par le sentiment de la supériorité dâun autre.
lâhomme
Béni soit Dieu de ce quâil sâen est trouvé qui ont profité de la grâce qui a communiqué à lâhomme de sa sagesse parfaite ! Lors même que le vase imparfait qui lâa reçue en a altéré un peu les traits et la perfection, néanmoins ils en ont profité pour se mettre à leur place. Heureuse place devant la présence de Celui dont la connaissance est la joie infinie et éternelle !
[1:9] Il y a encore une règle pratique importante à reconnaître dans ces paroles, 1:9 : Ne tâai-je pas commandé ? Si lâon nâa pas la conscience de faire la volonté de Dieu; si, avant de commencer dâagir, on ne sâen est pas assuré auprès de Lui, jamais on nâaura de courage dans lâexécution. Peut-être bien que ce quâon fait est la volonté de Dieu; mais, nâen ayant pas la conscience, on agira avec hésitation, sans courage et sans joie; on reculera devant la moindre objection. Tandis que, lorsquâon est assuré dâêtre dans la volonté de Dieu, et quâIl a dit : Ne tâai-je pas commandé ? rien, par la grâce, ne saurait nous effrayer.
Ne tâai-je pas commandé
Ne tâai-je pas commandé ?
Jâajoute cependant un mot, ou plutôt jâattire lâattention du lecteur sur ce que Dieu dit. Car, bien que le commandement de Dieu inspire un courage quâon nâaurait pas eu sans cela, aucune révélation nâest par elle-même la force pour agir; [1:9] mais Dieu ajoute : « Ne te laisse point terrifier, et ne sois point effrayé; car lâÃternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras ». Nous avons dans le Nouveau Testament un exemple frappant du principe dont je viens de parler. Lâapôtre Paul monte dans le troisième ciel, où il entend des choses dont il nâest pas permis à lâhomme de parler [(2 Cor. 12:2, 4)]. Est-ce que cela a été sa force dans le combat ? Sans doute cela donnait à ses vues une portée intérieure qui réagissait sur toute son Åuvre, mais ce nâétait pas sa force dans lâÅuvre. Au contraire, cela tendait à alimenter la fausse confiance de la chair. Au moins la chair en aurait profité pour sâenorgueillir [(2 Cor. 12:7)].
est avec toi
[2 Cor. 12:7] De telles révélations rendaient lâhumiliation nécessaire, et amenaient de la part de Dieu, non de nouvelles grâces (quoique tout fût grâce), mais ce qui humiliait et rendait lâapôtre infirme et méprisable1 selon la chair [(2 Cor. 10:10)]. [2 Cor. 12:10] Alors, étant faible, la force lui est donnée autrement : non dans lâemploi, ni dans la conscience des révélations, cela lâaurait rendu faible en prêtant à lâélévation de la chair, mais dans la grâce et la force de Christ qui agissait dans cette infirmité. Là était sa seule force; [2 Cor. 12:9] et il se glorifie de cette infirmité dans laquelle la puissance de Christ sâaccomplissait en lui, qui était lâoccasion de la manifestation de cette puissance, et qui, en démontrant que Paul était faible, démontrait que Christ lui-même était dans lâÅuvre avec Paul. Il nous faut toujours une force immédiate de Christ, agissant de sa part, â force qui sâaccomplit dans lâinfirmité, pour faire son Åuvre â force constante; hors de lui nous ne pouvons rien faire. Souvenons-nous de cette vérité.
dans cette infirmité.
1 Une vaine curiosité cherche quelle pouvait être cette écharde. Peu nous importe ce que câétait. Il peut y avoir une écharde différente pour chaque cas où Dieu trouve bon dâen envoyer. Ce sera toujours quelque chose de propre à humilier celui qui en a besoin. Il suffit pour notre instruction spirituelle de savoir, par la Parole, que câétait, quant à Paul, une infirmité qui tendait à le faire mépriser dans sa prédication (voyez Gal. 4:14; 2 Cor. 10:10). Le but de Dieu dans une telle épreuve est trop évident à toute âme spirituelle, pour quâil soit nécessaire dây insister.
Je nâajoute quâun mot sur la fin du chapitre. [1:14] Il est des chrétiens (je ne puis dire approuvés de Dieu) qui sâarrangent en deçà du Jourdain (câest-à -dire en deçà de la puissance de la mort et de la résurrection appliquées à lââme par lâEsprit de Dieu). Le territoire où ils sâétablissent nâest pas lâÃgypte; il est au delà de la mer Rouge; il est dans les limites du pays dâIsraël; hors dâÃgypte et en deçà de lâEuphrate, fleuve babylonien. Mais ce nâest pas Canaan. Câest un pays quâils ont choisi pour leur bétail et pour leurs possessions; ils y établissent leurs enfants et leurs femmes. Ce nâest pas Josué qui a conquis ce pays-là ; ce nâest pas le lieu du témoignage de la puissance de lâEsprit de Dieu, ce Canaan qui est au-delà du Jourdain.
[1:14] Cependant, lors même quâon peut y placer ses enfants et les siens, il faut, bon gré malgré, que les hommes de guerre prennent part aux combats des enfants de Dieu, [1:15] qui ne veulent du repos que là où se trouve la puissance de Dieu, câest-à -dire en Canaan, dans les lieux célestes, tous les ennemis en ayant été chassés. Aussi, lorsque le péché dâIsraël, et la faiblesse qui en était la suite, ont exposé le peuple aux attaques triomphantes de leurs ennemis, des ennemis de Dieu, ce pays est tombé le premier en leur pouvoir. « Savez-vous que Ramoth de Galaad est à nous ? » (1 Rois 22:3) nâa pas porté bonheur au peuple mécontent de sa perte. [1:16-17] Pour le moment tout allait bien, câest-à -dire aussi longtemps que Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé demeuraient sous lâautorité de Josué, et que, par lui, la puissance de Dieu conduisait le peuple. [1:18] Eux aussi, disent à Josué ce que Dieu lui avait dit : « Fortifie-toi et sois ferme ».
Que de fois, au milieu des enfants de Dieu, il sâintroduit une marche ou un principe inférieur à lâexcellence de lâÅuvre qui se fait dans lâintention de Dieu; qui, aussi longtemps que la puissance de Dieu agit selon cette intention, ne se dégage pas, pour ainsi dire, de lâÅuvre, pour se mettre en relief et y produire de lâaffliction et du malaise ! Mais, lorsque le fleuve divin baisse à la suite de lâinfidélité de lâhomme, alors paraissent des fruits amers : des pertes spirituelles, de la faiblesse, de lâamertume de cÅur, de ces divisions qui résultent de lâimpossibilité de concilier ce qui est spirituel avec ce qui est charnel, et de conserver un témoignage spirituel en se conformant à la marche du monde [(chap. 23)]. Or, ce témoignage est au-delà du Jourdain. Que les deux tribus et demie suivent ce chemin, à la bonne heure [(22:19)]; mais on ne peut sortir de Canaan pour prendre place avec elles. Hélas ! ces belles prairies, propres à nourrir le bétail, nâont trouvé que trop de Lot et de tribus dâIsraël pour sây arrêter en pure perte. Les bas-fonds qui se rencontrent dans notre voyage chrétien se traversent sans danger peut-être à la marée haute; mais, lorsque la marée est basse, il faut des pilotes habiles pour les éviter et flotter toujours dans le plein courant de la grâce de Dieu, dans le lit quâelle sâest creusé elle-même, et pour elle-même; mais il en est un sûr et constant, et nous y sommes en sûreté si nous sommes contents de le suivre. Dieu nous a donné ce quâil faut pour cela. Peut-être faudra-t-il se contenter dâun petit canot â le pilote infaillible y sera.
Au premier moment, Moïse nâavait pas été satisfait de la proposition des deux tribus et demie [(Nomb. 32)]. La chose était permise sans doute. Mais, en général, les premières pensées de la foi sont les meilleures; elles nâenvisagent que les promesses, le plein effet des promesses et des pensées de Dieu. Les considérations qui viennent après ne se rapportent pas à cela.
versets 1-18
Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-6 â Ordre de lâÃternel à Josué pour faire entrer le peuple en Canaan
Ch. 1 v. 1-2 â Josué, employé par Dieu pour faire passer le Jourdain à Israël
[1:2] Ce chapitre nous montre Josué employé à lâÅuvre par lâÃternel, qui lui ordonne de passer le Jourdain pour entrer au pays quâIl a donné aux enfants dâIsraël.
Possession des promesses commandées par Moïse de la part de Dieu
Arrêtons-nous un instant sur cette commission directe de lâÃternel. Moïse tient ici la place, non du médiateur vivant, mais de la Parole écrite. Tout ce quâil a commandé, lâayant été de la part de Dieu, était, il est évident, la parole de Dieu pour Israël. Josué est lâénergie qui lui fait posséder les promesses.
Ch. 1 v. 3-6 â Prise de possession en usant de la puissance de Dieu par lâEsprit]
[1:3] Premièrement, nous avons le principe de la prise de possession. Ce nâest pas par le simple exercice de la puissance divine, comme cela aura lieu à la fin des temps, mais par lâénergie de lâEsprit et en rapport avec la responsabilité de lâhomme. [1:4] Les limites du pays de la promesse sont données, mais la connaissance des limites assignées de Dieu ne suffisait pas; Dieu les avait tracées très exactement, [1:3] mais la possession était attachée à une condition : « Je vous ai donné tout lieu que
». Il fallait , surmonter les obstacles avec le secours et par la puissance de Dieu, et en prendre possession de fait. Sans cela, ils ne le posséderaient pas; et, en effet, câest ce qui est arrivé. Ils nâont jamais pris possession de tout le pays donné de Dieu. [1:5] Cependant, pour la foi, la promesse était sûre. « ». La puissance de lâEsprit de Dieu, de Christ par son Esprit (vraie énergie du croyant), suffit à tout. Car elle est, en effet, la puissance de Christ lui-même, qui a toute puissance. En même temps la promesse de nâêtre jamais délaissé ni abandonné conservait toute sa force. Voilà , dans le service du Seigneur, sur quoi lâon peut compter : â sur une telle puissance de sa présence que nul ne subsistera devant son serviteur, puissance qui ne lâabandonne jamais. [1:6] Câest avec un tel encouragement, que celui qui marche par lâEsprit est appelé à se fortifier et à être ferme (v. 6).Ch. 1 v. 7-9 â Principes de la vie spirituelle, pour Josué
Ch. 1 v. 7 â Force spirituelle pour obéir selon la parole de Dieu
Nécessité du courage de la foi pour marcher selon Dieu et non selon lâhomme
[1:7] Vient ensuite, au verset 7, lâexhortation de lâÃternel : « Seulement fortifie-toi et sois très ferme, pour prendre garde à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur (titre qui lui est toujours donné ici), tâa commandée » (voyez Deut. 31:6, 8). La force et lâénergie spirituelle, le courage de la foi sont nécessaires, pour que le cÅur ait assez de confiance pour obéir et soit libre des influences, des craintes et des motifs qui agissent sur lâhomme naturel et tendent à détourner le croyant du chemin de lâobéissance, et quâil puisse
La force de la présence de Dieu est indispensable contre la chair
Rien de si déraisonnable, dans le monde, que la marche présentée dans la Parole; rien qui nous expose comme elle à la haine de son prince. Si donc Dieu nâest pas avec nous, rien de si insensé; sâil y est, rien de si sage. Si lâon nâa pas la force de sa présence, on nâose pas prendre garde à sa Parole, et dans ce cas il faut bien se garder de commencer la guerre. Mais, ayant le courage quâinspire la toute-puissance de Dieu par sa promesse, on peut retenir la bonne et précieuse Parole de notre Dieu; ses préceptes les plus sévères ne sont que la sagesse pour discerner la chair, et une direction pour la mortifier; de sorte que la chair ne nous aveugle ni ne nous entrave.
Le chemin de la communion avec Dieu est celui du combat, avant le bonheur éternel
Le chemin le plus difficile, celui qui nous mène aux plus rudes combats, nâest que le chemin de la victoire et du repos, nous faisant avancer dans la connaissance de Dieu. Câest le chemin dans lequel on est en communion avec Dieu, Lui qui est la source de toute joie; ce sont les arrhes et lâavant-goût du bonheur éternel et infini.
Avancer selon lâordre divin pour faire Son Åuvre, par grâce
[1:7] Si seulement cette parole du Dieu souverain se fait entendre : « Ne tâen écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu prospères
», quelle joie pour celui qui, par la grâce, se met en avant pour faire lâÅuvre de Dieu !Ch. 1 v. 8 â Ãtude de la Parole pour marcher selon Dieu
Principes de lâactivité spirituelle : puissance de Dieu et soumission à Sa Parole
[1:8] Puis lâÃternel lâexhorte à lâétude assidue de ce Livre de la loi, « alors tu feras réussir les voies, et alors tu prospéreras ». Voilà donc les deux grands principes de la vie et de lâactivité spirituelles : â l° [1:5] La présence assurée de la toute-puissance de Dieu, de sorte que rien ne pourra subsister devant son serviteur; â 2° [1:7] la réception de sa Parole; la soumission à sa Parole; [1:8] lâétude assidue de sa Parole, la prenant pour guide absolu du chemin, ayant le courage de le faire à cause de la promesse et de lâexhortation de Dieu.
LâEsprit et la Parole, indissociables pour suivre le chemin de Dieu
En un mot, lâEsprit et la Parole sont le tout de la vie spirituelle. Munie de cette force, la foi va en avant, fortifiée par la parole encourageante de notre Dieu. Dieu a un chemin dans le monde où Satan ne peut nous atteindre. Câest le chemin où Jésus a marché. Satan est le prince de ce monde, mais il y a un chemin divin pour le traverser et il nây en a pas dâautre. Câest là quâest la puissance de Dieu. La Parole en est la révélation. Ce fut ainsi que le Seigneur lia lâhomme fort [(Marc 3:27)]. Il agit par la puissance de lâEsprit et se servit de la Parole. On ne saurait séparer lâEsprit et la Parole, sans tomber dans le fanatisme dâun côté, ou dans le rationalisme de lâautre, sans se mettre hors de la dépendance et de la direction de Dieu. La raison sâemparerait des uns, lâimagination des autres.
La raison et lâintelligence de lâhomme le mettent sous lâinfluence de Satan
Au reste, rien de plus imaginatif que la raison dépourvue dâun guide ! Comme résultat, lâennemi des âmes sâemparerait des uns et des autres. On aurait
sous lâinfluence de Satan, à la place de Dieu. Triste échange, dont lâincrédule se console en se flattant quâil nây a rien au-delà de sa portée, parce quâil réduit tout aux limites de sa propre intelligence. Jâavoue que rien ne me paraît plus mesquin que cette incrédulité qui prétend quâil nây a rien dans la sphère morale et intellectuelle au-delà des pensées de lâhomme, et qui refuse à lâhomme la capacité de recevoir des lumières dâune intelligence plus excellente, seule chose qui élève lâhomme au-dessus de lui-même tout en le rendant moralement excellent, en lui donnant de lâhumilité par le sentiment de la supériorité dâun autre.Recevoir la sagesse de Dieu met lâhomme à sa vraie place
Béni soit Dieu de ce quâil sâen est trouvé qui ont profité de la grâce qui a communiqué à lâhomme de sa sagesse parfaite ! Lors même que le vase imparfait qui lâa reçue en a altéré un peu les traits et la perfection, néanmoins ils en ont profité pour se mettre à leur place. Heureuse place devant la présence de Celui dont la connaissance est la joie infinie et éternelle !
Ch. 1 v. 9 â Agir selon la volonté de Dieu et avec Lui
Courage dâagir en ayant le sentiment que câest le commandement de Dieu
[1:9] Il y a encore une règle pratique importante à reconnaître dans ces paroles, 1:9 :
? Si lâon nâa pas la conscience de faire la volonté de Dieu; si, avant de commencer dâagir, on ne sâen est pas assuré auprès de Lui, jamais on nâaura de courage dans lâexécution. Peut-être bien que ce quâon fait est la volonté de Dieu; mais, nâen ayant pas la conscience, on agira avec hésitation, sans courage et sans joie; on reculera devant la moindre objection. Tandis que, lorsquâon est assuré dâêtre dans la volonté de Dieu, et quâIl a dit : rien, par la grâce, ne saurait nous effrayer.La force dans lâÅuvre ne vient pas de la révélation, mais de la présence de Dieu
Jâajoute cependant un mot, ou plutôt jâattire lâattention du lecteur sur ce que Dieu dit. Car, bien que le commandement de Dieu inspire un courage quâon nâaurait pas eu sans cela, aucune révélation nâest par elle-même la force pour agir; [1:9] mais Dieu ajoute : « Ne te laisse point terrifier, et ne sois point effrayé; car lâÃternel, ton Dieu,
partout où tu iras ». Nous avons dans le Nouveau Testament un exemple frappant du principe dont je viens de parler. Lâapôtre Paul monte dans le troisième ciel, où il entend des choses dont il nâest pas permis à lâhomme de parler [(2 Cor. 12:2, 4)]. Est-ce que cela a été sa force dans le combat ? Sans doute cela donnait à ses vues une portée intérieure qui réagissait sur toute son Åuvre, mais ce nâétait pas sa force dans lâÅuvre. Au contraire, cela tendait à alimenter la fausse confiance de la chair. Au moins la chair en aurait profité pour sâenorgueillir [(2 Cor. 12:7)].Exemple de Paul en 2 Cor. 12:1-10 et nécessité de lâinfirmité de la chair
[2 Cor. 12:7] De telles révélations rendaient lâhumiliation nécessaire, et amenaient de la part de Dieu, non de nouvelles grâces (quoique tout fût grâce), mais ce qui humiliait et rendait lâapôtre infirme et méprisable1 selon la chair [(2 Cor. 10:10)]. [2 Cor. 12:10] Alors, étant faible, la force lui est donnée autrement : non dans lâemploi, ni dans la conscience des révélations, cela lâaurait rendu faible en prêtant à lâélévation de la chair, mais dans la grâce et la force de Christ qui agissait
Là était sa seule force; [2 Cor. 12:9] et il se glorifie de cette infirmité dans laquelle la puissance de Christ sâaccomplissait en lui, qui était lâoccasion de la manifestation de cette puissance, et qui, en démontrant que Paul était faible, démontrait que Christ lui-même était dans lâÅuvre avec Paul. Il nous faut toujours une force immédiate de Christ, agissant de sa part, â force qui sâaccomplit dans lâinfirmité, pour faire son Åuvre â force constante; hors de lui nous ne pouvons rien faire. Souvenons-nous de cette vérité.1 Une vaine curiosité cherche quelle pouvait être cette écharde. Peu nous importe ce que câétait. Il peut y avoir une écharde différente pour chaque cas où Dieu trouve bon dâen envoyer. Ce sera toujours quelque chose de propre à humilier celui qui en a besoin. Il suffit pour notre instruction spirituelle de savoir, par la Parole, que câétait, quant à Paul, une infirmité qui tendait à le faire mépriser dans sa prédication (voyez Gal. 4:14; 2 Cor. 10:10). Le but de Dieu dans une telle épreuve est trop évident à toute âme spirituelle, pour quâil soit nécessaire dây insister.
Ch. 1 v. 12-18 â Cas de ceux qui ont choisi leur héritage en deçà du Jourdain
Héritage choisi hors de Canaan, bien que dans les limites dâIsraël
Je nâajoute quâun mot sur la fin du chapitre. [1:14] Il est des chrétiens (je ne puis dire approuvés de Dieu) qui sâarrangent en deçà du Jourdain (câest-à -dire en deçà de la puissance de la mort et de la résurrection appliquées à lââme par lâEsprit de Dieu). Le territoire où ils sâétablissent nâest pas lâÃgypte; il est au delà de la mer Rouge; il est dans les limites du pays dâIsraël; hors dâÃgypte et en deçà de lâEuphrate, fleuve babylonien. Mais ce nâest pas Canaan. Câest un pays quâils ont choisi pour leur bétail et pour leurs possessions; ils y établissent leurs enfants et leurs femmes. Ce nâest pas Josué qui a conquis ce pays-là ; ce nâest pas le lieu du témoignage de la puissance de lâEsprit de Dieu, ce Canaan qui est au-delà du Jourdain.
Participation aux combats dâIsraël, et exposition première à lâennemi
[1:14] Cependant, lors même quâon peut y placer ses enfants et les siens, il faut, bon gré malgré, que les hommes de guerre prennent part aux combats des enfants de Dieu, [1:15] qui ne veulent du repos que là où se trouve la puissance de Dieu, câest-à -dire en Canaan, dans les lieux célestes, tous les ennemis en ayant été chassés. Aussi, lorsque le péché dâIsraël, et la faiblesse qui en était la suite, ont exposé le peuple aux attaques triomphantes de leurs ennemis, des ennemis de Dieu, ce pays est tombé le premier en leur pouvoir. « Savez-vous que Ramoth de Galaad est à nous ? » (1 Rois 22:3) nâa pas porté bonheur au peuple mécontent de sa perte. [1:16-17] Pour le moment tout allait bien, câest-à -dire aussi longtemps que Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé demeuraient sous lâautorité de Josué, et que, par lui, la puissance de Dieu conduisait le peuple. [1:18] Eux aussi, disent à Josué ce que Dieu lui avait dit : « Fortifie-toi et sois ferme ».
Tristes conséquences dâune marche dans un chemin inférieur à celui de Dieu
Que de fois, au milieu des enfants de Dieu, il sâintroduit une marche ou un principe inférieur à lâexcellence de lâÅuvre qui se fait dans lâintention de Dieu; qui, aussi longtemps que la puissance de Dieu agit selon cette intention, ne se dégage pas, pour ainsi dire, de lâÅuvre, pour se mettre en relief et y produire de lâaffliction et du malaise ! Mais, lorsque le fleuve divin baisse à la suite de lâinfidélité de lâhomme, alors paraissent des fruits amers : des pertes spirituelles, de la faiblesse, de lâamertume de cÅur, de ces divisions qui résultent de lâimpossibilité de concilier ce qui est spirituel avec ce qui est charnel, et de conserver un témoignage spirituel en se conformant à la marche du monde [(chap. 23)]. Or, ce témoignage est au-delà du Jourdain. Que les deux tribus et demie suivent ce chemin, à la bonne heure [(22:19)]; mais on ne peut sortir de Canaan pour prendre place avec elles. Hélas ! ces belles prairies, propres à nourrir le bétail, nâont trouvé que trop de Lot et de tribus dâIsraël pour sây arrêter en pure perte. Les bas-fonds qui se rencontrent dans notre voyage chrétien se traversent sans danger peut-être à la marée haute; mais, lorsque la marée est basse, il faut des pilotes habiles pour les éviter et flotter toujours dans le plein courant de la grâce de Dieu, dans le lit quâelle sâest creusé elle-même, et pour elle-même; mais il en est un sûr et constant, et nous y sommes en sûreté si nous sommes contents de le suivre. Dieu nous a donné ce quâil faut pour cela. Peut-être faudra-t-il se contenter dâun petit canot â le pilote infaillible y sera.
Les pensées de la foi ne regardent quâaux promesses, non aux considérations matérielles
Au premier moment, Moïse nâavait pas été satisfait de la proposition des deux tribus et demie [(Nomb. 32)]. La chose était permise sans doute. Mais, en général, les premières pensées de la foi sont les meilleures; elles nâenvisagent que les promesses, le plein effet des promesses et des pensées de Dieu. Les considérations qui viennent après ne se rapportent pas à cela.