Sous le rapport de la pratique, lâassemblée à Corinthe était dans un très pauvre état; et, étant endormie quant à la justice, lâennemi cherchait à lâégarer aussi quant à la foi. Cependant, comme corps, elle gardait les fondements de la vérité, et quant à la puissance spirituelle extérieure, elle brillait dâun grand éclat. Lâapôtre, dans son épître, sâétait occupé du désordre qui régnait parmi ces fidèles, et son esprit sâétait jusquâà un certain point soulagé en accomplissant envers eux ce devoir de fidélité, car après tout, ils étaient des chrétiens et une assemblée de Dieu. Dans le dernier chapitre, Paul parle aux Corinthiens avec ce sentiment, quoiquâil nâait pu se résoudre à aller à Corinthe, car il avait eu lâintention de les visiter en se rendant en Macédoine dâabord, et une seconde fois en revenant de cette contrée [(2 Cor. 1:15-16)]. [16:7]Il ne dit pas ici pourquoi il nâétait pas allé à Corinthe en se rendant en Macédoine, [16:6] et il parle avec incertitude à lâégard de son séjour à Corinthe quand il y serait arrivé à son retour de Macédoine : [16:7] si le Seigneur le permettait, dit-il, il passerait quelque temps avec les Corinthiens. [2 Cor. 1:23] La seconde épître nous expliquera tout cela. Dans lâétat où les Corinthiens se trouvaient, son coeur ne permettait pas à lâapôtre de les visiter; mais il les traite cependant avec tendresse, comme des chrétiens encore bien-aimés, leur donnant des directions qui convenaient aux circonstances du moment. [16:1] Ils devaient faire une collecte pour les saints pauvres de Jérusalem, ainsi quâil avait été convenu avec les apôtres quand Paul, reconnu apôtre des gentils, quittait Jérusalem. [16:2] Cette collecte, lâapôtre ne voulait pas quâelle se fît à la hâte lors de son arrivée; mais chacun devait mettre quelque chose de côté, chaque semaine, dans la mesure de sa prospérité : [16:3] puis Paul enverrait à Jérusalem les personnes que les Corinthiens choisiraient, [16:4] ou bien il les prendrait avec lui sâil devait aller lui-même à Jérusalem.
[16:8] Paul pensait rester jusquâà la Pentecôte à Ãphèse [16:9] où une grande porte lui avait été ouverte, et où il y avait beaucoup dâadversaires. Si ces deux choses : « la porte ouverte » et « lâopposition » vont ensemble, câest un motif pour rester là . La porte ouverte est, de la part de Dieu, un encouragement qui nous engage à agir; lâactivité des adversaires rend cela nécessaire par rapport à lâennemi. Une porte fermée est autre chose que lâopposition. Les hommes nâécoutent pas quand la porte est fermée. Dieu nâagit pas pour attirer lâattention. Si Dieu agit, lâactivité de lâennemi nâest quâune raison pour ne pas abandonner lâoeuvre. Paul, à ce quâil paraît, avait déjà beaucoup souffert à Ãphèse (voyez 15:32), mais néanmoins il continuait son travail. Dans lâétat où se trouvaient alors les Corinthiens, il ne pouvait pas épancher son coeur au sujet de ses souffrances; mais il le fait dans la seconde épître, lorsque la première a produit lâeffet quâil désirait. Plus tard, à la suite dâune émeute suscitée par des ouvriers, Paul a quitté Ãphèse (Actes 19). Les v. 21, 22 de ce chapitre des Actes nous donnent la date à laquelle lâapôtre a écrit la lettre qui nous occupe. Le danger quâil avait couru pour sa vie et dont il parle (2 Cor. 1 [v. 8]) avait précédé cette époque, mais Paul est resté à Ãphèse après cela : lâémeute lui a fermé la porte et lâa fait partir. On voit (Actes 19:22) quâil avait envoyé Timothée en Macédoine; [16:10] dans notre épître, il suppose que Timothée pourrait pousser jusquâà Corinthe, et il veut, dans le cas où il y irait, que les Corinthiens le reçoivent comme ils lâauraient reçu lui-même, Paul (v. 10, 11). [16:12] Il avait engagé Apollos, qui leur avait déjà été en bénédiction, à se rendre auprès dâeux, et il pensait quâil pourrait leur être encore utile : il ne craignait pas quâApollos le déplaçât dans le coeur des Corinthiens (v. 12). Mais Apollos partageait les sentiments de Paul; il nâétait pas disposé à reconnaître ou à avoir lâair de soutenir par sa présence ce qui empêchait lâapôtre de se rendre à Corinthe, et cela dâautant plus quâil y avait là des gens qui voulaient se servir de son nom pour en faire lâétendard dâun parti dans lâassemblée [(1:12)]. Libre dans ses mouvements, Apollos voulait agir dâaprès le jugement que le Seigneur lui donnerait de former.
[16:13] Après que lâapôtre a parlé dâApollos, son esprit se reporte de nouveau vers ses enfants dans la foi, enfants chers à son coeur, quelles que fussent dâailleurs leurs fautes. Les versets 13, 14, sont lâeffusion dâun coeur qui oubliait ces fautes dans le désir ardent dâune charité qui ne pensait quâà leur bénédiction selon lâEsprit. [16:17] Trois Corinthiens, Stéphanas, Fortunat et Achaïque, lui avaient apporté des secours (v. 17, 18); mais il ne paraît pas que ce fût de la part de lâassemblée, ni que ce fût quelque témoignage de lâamour des Corinthiens qui avait rafraîchi le coeur de lâapôtre. [16:18] Paul aurait voulu que les Corinthiens se réjouissent du soulagement quâil avait éprouvé par ce qui lui avait été apporté; il ne doutait pas quâils ne lâaimassent assez pour être rafraîchis quand il lâétait lui-même. [16:17] Leur charité nâavait pas pensé dâavance à un pareil témoignage; [16:18] mais lâapôtre exprime sa conviction quâils prendraient plaisir à la pensée que son coeur avait été rafraîchi. Il est touchant de voir ici la charité de lâapôtre suggérer ce que la grâce devait produire dâelle-même dans le coeur des Corinthiens; il leur communique ce que probablement ils nâauraient pas appris autrement de la charité active de trois frères de lâassemblée; et bien quâils nâeussent pas eu part à ce qui en avait été lâoccasion, il les joint en amour à sa joie. La flamme de la charité se communique en sâélevant au-dessus de la froideur; elle atteint le fond de la vie divine dans le coeur, et une fois quâelle est communiquée, lââme qui auparavant nâen était pas embrasée, brûle elle aussi du même feu.
Nous trouvons dans ce chapitre quatre canaux ou formes du ministère, pour ainsi dire. [16:7] Dâabord on a lâapôtre directement envoyé de la part du Seigneur et par le Saint Esprit; [16:3] secondement, des personnes associées à lâapôtre dans son oeuvre, et agissant à sa requête, [16:10-11] et, pour le cas de Timothée, un homme désigné par la prophétie; [16:12] en troisième lieu, un ouvrier indépendant, instruit en partie par dâautres (voyez Actes 18:26), mais agissant là où il le voyait convenable selon le Seigneur et selon le don qui lui avait été départi; [16:15] enfin une personne qui sâadonne au service des saints, ainsi que dâautres qui aidaient à lâapôtre et travaillaient. [16:16] Paul exhorte les fidèles à se soumettre à de telles personnes et à tous ceux qui coopéraient à lâoeuvre et travaillaient.
[16:18] Paul veut aussi que les Corinthiens reconnaissent ceux qui ont rafraîchi son coeur par leur service de dévouement. Ainsi nous trouvons le principe simple et important dâaprès lequel toutes les meilleures affections du coeur se développent, savoir le principe qui fait reconnaître chacun selon la manifestation de la grâce et de la puissance du Saint Esprit en lui. [16:16] Le chrétien se soumet à ceux qui sâadonnent au service des saints; [16:18] il reconnaît ceux qui manifestent la grâce dâune manière spéciale. Ce ne sont pas des personnes officiellement nommées et consacrées dont il est parlé ici; câest la conscience et lâaffection spirituelle des chrétiens qui les reconnaissent dâaprès leur travail : principe valable dans tous les temps, qui ne permet pas que lâon exige ce respect mais qui demande quâon le rende.
On peut remarquer aussi que, quoique cette épître entre dans tous les détails de la marche intérieure dâune assemblée, il nây est aucunement question dâanciens, ni de personnes ayant un office quelconque et formellement établies. Il est certain quâen général il y en avait; mais Dieu a pourvu dans la Parole à ce quâil fallait pour la marche dâune assemblée dans tous les temps; [16:16] et, ainsi que nous le voyons, il a donné les principes qui nous obligent à reconnaître ceux qui servent dans lâassemblée par un dévouement personnel sans être officiellement établis. Ni lâinfidélité générale, ni le manque de telles personnes, nâempêchera ceux qui obéissent à la Parole de la suivre dans tout ce qui est nécessaire pour le bon ordre chrétien.
[16:20] On voit de plus que, quel que fût le désordre à Corinthe, lâapôtre reconnaît cependant les membres de lâassemblée comme étant tous de vrais chrétiens : il les engage à se reconnaître lâun lâautre par le baiser dâamour, expression universelle de lâaffection fraternelle. [16:22] Cela est tellement vrai, quâil prononce un anathème solennel sur quiconque nâaimerait pas le Seigneur Jésus (v. 22). Il pouvait y en avoir de tels dans lâassemblée, mais lâapôtre ne veut nullement les reconnaître. Sâil y en avait, eh bien, quâils fussent anathème. Est-ce quâil y avait à Corinthe un mélange reconnu de chrétiens et de non croyants ? [16:24] Paul ne veut pas le croire et il les embrasse tous dans les liens de lâamour chrétien (v. 24).
Ce dernier point est important. Lâétat de lâassemblée de Corinthe pouvait donner lieu à quelque incertitude à lâégard du christianisme de certains membres de lâassemblée ou à lâégard de personnes en relation avec eux, quoique ne demeurant pas à Corinthe. Lâapôtre les avertit; mais de fait, dans les cas de péché les plus graves dont il soit parlé dans cette épître, dans les cas où la discipline de Dieu sâexerçait, où celle de lâhomme devait être appliquée, les coupables sont regardés comme chrétiens (voyez pour lâavertissement, le chap. 10 de cette épître; pour la discipline du Seigneur, le chap. 11:32; pour celle de lâhomme, le chap 5:5; et pour le fait que ce pécheur était chrétien, 2 Cor. 2:8). [16:22] En outre lâapôtre prononce lâanathème contre ceux qui nâaimaient pas le Seigneur Jésus. [5:13] La discipline sâexerce envers « le méchant » appelé « frère »; [16:22] celui qui se dit chrétien mais qui, en réalité, nâaime pas vraiment le Seigneur, car il se peut quâil y en ait de tels, est le sujet du plus terrible anathème.
Il est doux, après la fidèle correction de tous les abus, faite avec angoisse de coeur, de voir lâesprit de lâapôtre rentrer par la grâce dans les jouissances de la charité dans ses rapports avec les Corinthiens (v. 19, 20, 21, 23, 24). Le terrible v. 22 nâest nullement inconséquent avec la charité qui dictait les autres; il était dicté par le même esprit chez lâapôtre, car Christ était le seul ressort de sa charité.
[16:21] On peut remarquer, au v. 21, que Paul, ainsi que dâautres passages le montrent, se servait de quelquâun pour écrire ses épîtres; celle aux Galates fait exception [(Gal. 6:11)]. Il constatait lâexactitude des épîtres envoyées aux assemblées en écrivant, de sa propre main, la salutation à la fin; il montrait ainsi lâimportance quâil attachait à lâexactitude de leur contenu verbal, et confirmait le principe dâune exacte inspiration. [16:24] Son coeur sâépanche au v. 24, et il se console en ce quâil peut reconnaître tous les Corinthiens en amour.
versets 1-24
Ch. 16 v. 1-7 â Les visites de Paul aux Corinthiens â Les collectes
Sous le rapport de la pratique, lâassemblée à Corinthe était dans un très pauvre état; et, étant endormie quant à la justice, lâennemi cherchait à lâégarer aussi quant à la foi. Cependant, comme corps, elle gardait les fondements de la vérité, et quant à la puissance spirituelle extérieure, elle brillait dâun grand éclat. Lâapôtre, dans son épître, sâétait occupé du désordre qui régnait parmi ces fidèles, et son esprit sâétait jusquâà un certain point soulagé en accomplissant envers eux ce devoir de fidélité, car après tout, ils étaient des chrétiens et une assemblée de Dieu. Dans le dernier chapitre, Paul parle aux Corinthiens avec ce sentiment, quoiquâil nâait pu se résoudre à aller à Corinthe, car il avait eu lâintention de les visiter en se rendant en Macédoine dâabord, et une seconde fois en revenant de cette contrée [(2 Cor. 1:15-16)]. [16:7]Il ne dit pas ici pourquoi il nâétait pas allé à Corinthe en se rendant en Macédoine, [16:6] et il parle avec incertitude à lâégard de son séjour à Corinthe quand il y serait arrivé à son retour de Macédoine : [16:7] si le Seigneur le permettait, dit-il, il passerait quelque temps avec les Corinthiens. [2 Cor. 1:23] La seconde épître nous expliquera tout cela. Dans lâétat où les Corinthiens se trouvaient, son coeur ne permettait pas à lâapôtre de les visiter; mais il les traite cependant avec tendresse, comme des chrétiens encore bien-aimés, leur donnant des directions qui convenaient aux circonstances du moment. [16:1] Ils devaient faire une collecte pour les saints pauvres de Jérusalem, ainsi quâil avait été convenu avec les apôtres quand Paul, reconnu apôtre des gentils, quittait Jérusalem. [16:2] Cette collecte, lâapôtre ne voulait pas quâelle se fît à la hâte lors de son arrivée; mais chacun devait mettre quelque chose de côté, chaque semaine, dans la mesure de sa prospérité : [16:3] puis Paul enverrait à Jérusalem les personnes que les Corinthiens choisiraient, [16:4] ou bien il les prendrait avec lui sâil devait aller lui-même à Jérusalem.
Ch. 16 v. 8-12 â Le travail de Paul à Ãphèse â Les visites des serviteurs de Dieu à Corinthe
[16:8] Paul pensait rester jusquâà la Pentecôte à Ãphèse [16:9] où une grande porte lui avait été ouverte, et où il y avait beaucoup dâadversaires. Si ces deux choses : « la porte ouverte » et « lâopposition » vont ensemble, câest un motif pour rester là . La porte ouverte est, de la part de Dieu, un encouragement qui nous engage à agir; lâactivité des adversaires rend cela nécessaire par rapport à lâennemi. Une porte fermée est autre chose que lâopposition. Les hommes nâécoutent pas quand la porte est fermée. Dieu nâagit pas pour attirer lâattention. Si Dieu agit, lâactivité de lâennemi nâest quâune raison pour ne pas abandonner lâoeuvre. Paul, à ce quâil paraît, avait déjà beaucoup souffert à Ãphèse (voyez 15:32), mais néanmoins il continuait son travail. Dans lâétat où se trouvaient alors les Corinthiens, il ne pouvait pas épancher son coeur au sujet de ses souffrances; mais il le fait dans la seconde épître, lorsque la première a produit lâeffet quâil désirait. Plus tard, à la suite dâune émeute suscitée par des ouvriers, Paul a quitté Ãphèse (Actes 19). Les v. 21, 22 de ce chapitre des Actes nous donnent la date à laquelle lâapôtre a écrit la lettre qui nous occupe. Le danger quâil avait couru pour sa vie et dont il parle (2 Cor. 1 [v. 8]) avait précédé cette époque, mais Paul est resté à Ãphèse après cela : lâémeute lui a fermé la porte et lâa fait partir. On voit (Actes 19:22) quâil avait envoyé Timothée en Macédoine; [16:10] dans notre épître, il suppose que Timothée pourrait pousser jusquâà Corinthe, et il veut, dans le cas où il y irait, que les Corinthiens le reçoivent comme ils lâauraient reçu lui-même, Paul (v. 10, 11). [16:12] Il avait engagé Apollos, qui leur avait déjà été en bénédiction, à se rendre auprès dâeux, et il pensait quâil pourrait leur être encore utile : il ne craignait pas quâApollos le déplaçât dans le coeur des Corinthiens (v. 12). Mais Apollos partageait les sentiments de Paul; il nâétait pas disposé à reconnaître ou à avoir lâair de soutenir par sa présence ce qui empêchait lâapôtre de se rendre à Corinthe, et cela dâautant plus quâil y avait là des gens qui voulaient se servir de son nom pour en faire lâétendard dâun parti dans lâassemblée [(1:12)]. Libre dans ses mouvements, Apollos voulait agir dâaprès le jugement que le Seigneur lui donnerait de former.
Ch. 16 v. 13-18 â La charité de lâapôtre et la bénédiction des Corinthiens
[16:13] Après que lâapôtre a parlé dâApollos, son esprit se reporte de nouveau vers ses enfants dans la foi, enfants chers à son coeur, quelles que fussent dâailleurs leurs fautes. Les versets 13, 14, sont lâeffusion dâun coeur qui oubliait ces fautes dans le désir ardent dâune charité qui ne pensait quâà leur bénédiction selon lâEsprit. [16:17] Trois Corinthiens, Stéphanas, Fortunat et Achaïque, lui avaient apporté des secours (v. 17, 18); mais il ne paraît pas que ce fût de la part de lâassemblée, ni que ce fût quelque témoignage de lâamour des Corinthiens qui avait rafraîchi le coeur de lâapôtre. [16:18] Paul aurait voulu que les Corinthiens se réjouissent du soulagement quâil avait éprouvé par ce qui lui avait été apporté; il ne doutait pas quâils ne lâaimassent assez pour être rafraîchis quand il lâétait lui-même. [16:17] Leur charité nâavait pas pensé dâavance à un pareil témoignage; [16:18] mais lâapôtre exprime sa conviction quâils prendraient plaisir à la pensée que son coeur avait été rafraîchi. Il est touchant de voir ici la charité de lâapôtre suggérer ce que la grâce devait produire dâelle-même dans le coeur des Corinthiens; il leur communique ce que probablement ils nâauraient pas appris autrement de la charité active de trois frères de lâassemblée; et bien quâils nâeussent pas eu part à ce qui en avait été lâoccasion, il les joint en amour à sa joie. La flamme de la charité se communique en sâélevant au-dessus de la froideur; elle atteint le fond de la vie divine dans le coeur, et une fois quâelle est communiquée, lââme qui auparavant nâen était pas embrasée, brûle elle aussi du même feu.
Quatre canaux du ministère
Nous trouvons dans ce chapitre quatre canaux ou formes du ministère, pour ainsi dire. [16:7] Dâabord on a lâapôtre directement envoyé de la part du Seigneur et par le Saint Esprit; [16:3] secondement, des personnes associées à lâapôtre dans son oeuvre, et agissant à sa requête, [16:10-11] et, pour le cas de Timothée, un homme désigné par la prophétie; [16:12] en troisième lieu, un ouvrier indépendant, instruit en partie par dâautres (voyez Actes 18:26), mais agissant là où il le voyait convenable selon le Seigneur et selon le don qui lui avait été départi; [16:15] enfin une personne qui sâadonne au service des saints, ainsi que dâautres qui aidaient à lâapôtre et travaillaient. [16:16] Paul exhorte les fidèles à se soumettre à de telles personnes et à tous ceux qui coopéraient à lâoeuvre et travaillaient.
Reconnaître ceux qui servent fidèlement, sans office formel
[16:18] Paul veut aussi que les Corinthiens reconnaissent ceux qui ont rafraîchi son coeur par leur service de dévouement. Ainsi nous trouvons le principe simple et important dâaprès lequel toutes les meilleures affections du coeur se développent, savoir le principe qui fait reconnaître chacun selon la manifestation de la grâce et de la puissance du Saint Esprit en lui. [16:16] Le chrétien se soumet à ceux qui sâadonnent au service des saints; [16:18] il reconnaît ceux qui manifestent la grâce dâune manière spéciale. Ce ne sont pas des personnes officiellement nommées et consacrées dont il est parlé ici; câest la conscience et lâaffection spirituelle des chrétiens qui les reconnaissent dâaprès leur travail : principe valable dans tous les temps, qui ne permet pas que lâon exige ce respect mais qui demande quâon le rende.
On peut remarquer aussi que, quoique cette épître entre dans tous les détails de la marche intérieure dâune assemblée, il nây est aucunement question dâanciens, ni de personnes ayant un office quelconque et formellement établies. Il est certain quâen général il y en avait; mais Dieu a pourvu dans la Parole à ce quâil fallait pour la marche dâune assemblée dans tous les temps; [16:16] et, ainsi que nous le voyons, il a donné les principes qui nous obligent à reconnaître ceux qui servent dans lâassemblée par un dévouement personnel sans être officiellement établis. Ni lâinfidélité générale, ni le manque de telles personnes, nâempêchera ceux qui obéissent à la Parole de la suivre dans tout ce qui est nécessaire pour le bon ordre chrétien.
Ch. 16 v. 19-24 â Lâamour de lâapôtre manifesté pour tous les vrais chrétiens, malgré leur état
Lâamour de lâapôtre embrasse tous les vrais chrétiens
[16:20] On voit de plus que, quel que fût le désordre à Corinthe, lâapôtre reconnaît cependant les membres de lâassemblée comme étant tous de vrais chrétiens : il les engage à se reconnaître lâun lâautre par le baiser dâamour, expression universelle de lâaffection fraternelle. [16:22] Cela est tellement vrai, quâil prononce un anathème solennel sur quiconque nâaimerait pas le Seigneur Jésus (v. 22). Il pouvait y en avoir de tels dans lâassemblée, mais lâapôtre ne veut nullement les reconnaître. Sâil y en avait, eh bien, quâils fussent anathème. Est-ce quâil y avait à Corinthe un mélange reconnu de chrétiens et de non croyants ? [16:24] Paul ne veut pas le croire et il les embrasse tous dans les liens de lâamour chrétien (v. 24).
Le chrétien qui pèche et le chrétien de simple profession
Ce dernier point est important. Lâétat de lâassemblée de Corinthe pouvait donner lieu à quelque incertitude à lâégard du christianisme de certains membres de lâassemblée ou à lâégard de personnes en relation avec eux, quoique ne demeurant pas à Corinthe. Lâapôtre les avertit; mais de fait, dans les cas de péché les plus graves dont il soit parlé dans cette épître, dans les cas où la discipline de Dieu sâexerçait, où celle de lâhomme devait être appliquée, les coupables sont regardés comme chrétiens (voyez pour lâavertissement, le chap. 10 de cette épître; pour la discipline du Seigneur, le chap. 11:32; pour celle de lâhomme, le chap 5:5; et pour le fait que ce pécheur était chrétien, 2 Cor. 2:8). [16:22] En outre lâapôtre prononce lâanathème contre ceux qui nâaimaient pas le Seigneur Jésus. [5:13] La discipline sâexerce envers « le méchant » appelé « frère »; [16:22] celui qui se dit chrétien mais qui, en réalité, nâaime pas vraiment le Seigneur, car il se peut quâil y en ait de tels, est le sujet du plus terrible anathème.
La charité de Paul, selon lâesprit de Christ
Il est doux, après la fidèle correction de tous les abus, faite avec angoisse de coeur, de voir lâesprit de lâapôtre rentrer par la grâce dans les jouissances de la charité dans ses rapports avec les Corinthiens (v. 19, 20, 21, 23, 24). Le terrible v. 22 nâest nullement inconséquent avec la charité qui dictait les autres; il était dicté par le même esprit chez lâapôtre, car Christ était le seul ressort de sa charité.
La salutation écrite par Paul lui-même
[16:21] On peut remarquer, au v. 21, que Paul, ainsi que dâautres passages le montrent, se servait de quelquâun pour écrire ses épîtres; celle aux Galates fait exception [(Gal. 6:11)]. Il constatait lâexactitude des épîtres envoyées aux assemblées en écrivant, de sa propre main, la salutation à la fin; il montrait ainsi lâimportance quâil attachait à lâexactitude de leur contenu verbal, et confirmait le principe dâune exacte inspiration. [16:24] Son coeur sâépanche au v. 24, et il se console en ce quâil peut reconnaître tous les Corinthiens en amour.