Chanta⦠avec Barak. Il est naturel de supposer, surtout quand on pense aux mÅurs de lâOrient, que ce fut dans le jour de fête où lâon célébra cette victoire, que Débora et Barak chantèrent ce cantique devant le peuple assemblé pour cette solennité. Peut-être cette déclamation était-elle accompagnée de musique et même dâune représentation scénique, comme dans la célébration populaire récente de la bataille de Sempach. Cet hymne triomphal comprend trois tableaux, de dix versets chacun :
Câest Dieu qui est lâauteur de la délivrance. Après un long temps dâapathie et de lâche soumission, il a fait quâil sâest enfin trouvé des chefs pour appeler le peuple à la résistance, et le peuple leur a joyeusement répondu. Loué soit lâÃternel qui a fait cela !
LâÃternel vient de se montrer aussi puissant et secourable en faveur des siens quâaux jours dâautrefois.
Ãcoutez, rois ⦠: les rois et princes voisins, aux oreilles desquels parviendra lâécho de cette fête, ils apprendront les grandes choses quâa accomplies lâÃternel pour son peuple (Deutéronome 32:1; Ãsaïe 1:2-10).
Moi ⦠celle que lâÃternel a choisie pour donner le signal de ce relèvement, et à qui il appartient dâélever avant tout autre la voix pour le célébrer.
Lâintervention puissante de lâÃternel dans cette bataille a été comme une répétition de son apparition merveilleuse sur la montagne de Sinaï. Dans Deutéronome 33:2, cette apparition était décrite sous lâimage dâun lever de soleil qui a illuminé toutes les contrées dâalentour (Séir et Paran); ici elle est dépeinte sous celle dâun orage qui, venant de Séir, du côté du désert, sâest abattu sur Sinaï, lâa ébranlé jusquâen ses fondements et sâest déversé dans une pluie torrentielle; comparez Exode 19:18. Cette même scène vient de se répéter en faveur du peuple; et câest ainsi que lâennemi a été anéanti. Il est naturel de conclure de ce passage que la victoire dâIsraël sur Sisera avait été facilitée par un violent orage, accompagné dâaverses abondantes qui avaient détrempé le sol, rendu difficile la marche des chars et grossi le ruisseau du Kison au point dâen faire un torrent capable de rouler les cadavres des vaincus jusquâà la Méditerranée.
Ce Sinaï. Elle voit en pensée la sainte montagne du Sinaï ébranlée jusquâen ses bases par lâapproche de lâÃternel. Lâimage de la pluie nâa pas dâappui dans ce récit de lâExode; elle doit donc être inspirée par le fait récent dans lequel Débora voit une répétition du fait antique.
à la divine délivrance dont le peuple vient dâêtre lâobjet, Débora oppose les temps dâabandon et de détresse par où il avait passé. Câétait le temps de Samgar, dont la valeur (Juges 3:31) nâavait amené quâune humiliation passagère de lâennemi.
Aux jours de Jaël. Ce nom, qui ne peut désigner ici Jaël la Kénienne (chapitre 4) car le poète oppose précisément le temps actuel à celui de Jaël, doit sâappliquer à un juge pareil à Samgar, qui avait accompli un acte dâéclat, mais sans résultat durable pour le relèvement de la nation. La formule aux jours de est généralement appliquée à des hommes revêtus dâune charge publique (Juges 8:28; 1 Samuel 17:12; 2 Samuel 21:1).
Abandonnées; par crainte des bandes ennemies et des brigands qui infestaient le pays.
Le gouvernement manquait. Le sens de ces mots est douteux. On traduit aussi : les villages étaient délaissés.
Une mère en Israël : une protectrice qui sâélève spontanément pour la défense de son peuple, mue par un amour semblable à celui dâune mère pour ses enfants.
Lâidolâtrie prévalait, et bientôt lâennemi arrivait, poursuivant les habitants jusquâaux portes des villes où ils se réfugiaient.
Voyait-on ⦠? Pas un guerrier qui osât se porter en armes à la rencontre de lâennemi !
Chez quarante milliers en Israël : quarante, nombre rond employé pour désigner une quantité indéfinie.
Mon cÅur aux conducteurs⦠Mon cÅur sâélance vers eux, plein dâamour.
Débora invite les diverses classes du peuple à se joindre à ce chant de louange. La première, ce sont les gens de haute qualité qui ont pour monture lâanimal le plus estimé, les ânesses blanches; la seconde, les gens aisés qui, dans leurs maisons, reposent sur de moelleux tapis; la troisième, les plus pauvres, qui voyagent à pied. Tous doivent maintenant chanter, car ils nâont plus rien à craindre ni du dehors, ni au dedans.
Par la voix des archers. Que les combattants, réunis le soir auprès des abreuvoirs où le peuple amène ses troupeaux, lui racontent les exploits auxquels ils ont pris part, les péripéties de la victoire à laquelle ils ont assisté ! Ces exploits sont appelés les justices de lâÃternel; ce sont les vengeances que la justice de lâÃternel a tirées des idolâtres, en faveur de son peuple repentant et suppliant.
Alors le peuple ⦠à la suite de cette délivrance, le peuple, qui sâétait réfugié dans les cavernes des montagnes, en est redescendu pour reprendre possession de ses habitations.
Chaque auditeur ou lecteur assiste en quelque sorte à cet acte.
Réveille-toi ⦠Faut-il mettre cet appel il dans la bouche de lâEsprit de Dieu qui stimule Débora à consacrer lâarmée pour le combat qui va avoir lieu, par le chant dâun cantique propre à inaugurer ce grand acte ? Ou bien est-ce Barak, qui au jour de la fête invite Débora à reproduire avec toute la verve dramatique dont elle est douée, le tableau de la bataille dans son cantique ? Le second sens paraît plus simple. Débora se transporte ensuite au moment où lâarmée se disposait au combat. Elle appelle Barak et le presse de se lever, de fondre sur lâennemi et de faire une multitude de captifs.
Puis elle se tourne vers lâarmée et lâinvite à se précipiter du haut du Thabor sur lâennemi rangé dans la plaine; elle sâadresse à lâÃternel et le prie de descendre lui-même à son appel au milieu de cette armée de héros.
Débora passe en quelque sorte en revue lâarmée qui va se mettre en marche. Elle énumère dâabord les contingents qui ont concouru à former cette petite troupe de braves. Un certain nombre dâÃphraïm sont venus du district qui avait conservé le nom de ses anciens habitants amalékites (Juges 12:15); puis de Benjamin; quelques troupes sont aussi arrivées; Manassé, également, câest-à -dire la demi-tribu de ce nom établie à lâest du Jourdain, qui est désignée ici par le nom de Makir, fils de Manassé (Nombres 32:39), a fourni quelques chefs à la tête de leurs troupes. De Zabulon aussi se sont présentés un certain nombre de commandants et de soldats.
Des chefs : littéralement des écrivains, des secrétaires, capables dâécrire et de tenir à jour le catalogue des soldats enrôlés (Jérémie 52:25).
Mais le gros de lâarmée, ce sont les princes dâIssacar, qui se sont groupés en masse autour de Débora; ils sont aussi braves que Barak lui-même.
Elle contemple ensuite en esprit les tribus qui nâont pas fait leur devoir. Et dâabord, Ruben. Il est resté à délibérer dans son pays coupé de torrents, au-delà du Jourdain.
Là , Ruben écoute commodément le bêlement de ses troupeaux et la flûte de ses pâtres; cette vie champêtre lui plaît mieux que le bruit du clairon et le cliquetis des armes. Câest à cela quâont abouti toutes ses grandes consultations. Dans son pays, il nâavait pas à souffrir de lâoppression de Jabin; que lui importaient, ses frères ?
Galaad également, câest-à -dire Gad et la demi-tribu de Manassé situés à lâest du Jourdain. Il a écouté les conseils de lâégoïsme.
Dan, au bord de la mer, nâa pas non plus quitté ses bateaux. Ce qui a été dit Juges 1:34 nâempêche pas que Dan ne possédât quelques localités dans la plaine et sur le bord de la mer. Voir Josué 19:40-46.
Dans ses ports, littéralement : dans ses anses. Les ports manquent sur la côte de Palestine.
Il nâest pas étonnant que cette revue se termine par le nom des deux tribus qui avaient organisé, tout ce grand mouvement (Juges 4:6-10); le contraste entre elles et les tribus désignées immédiatement avant, ressort ainsi dâune manière plus frappante. Ce qui a lieu dâétonner davantage, câest que, tandis que Zabulon avait déià été nommé (verset 14), Nephthali ne lâa point encore été, et quâen échange Issacar soit nommé deux fois au verset 15. On a supposé, non sans raison, quâau verset 15, dans le second membre, le nom dâIssacar avait remplacé par erreur celui de Nephthali. Cette supposition est dâautant plus probable que par là Nephthali est étroitement uni à Barak, qui était originaire de cette tribu.
Les hauteurs des campagnes. Il sâagit sans doute des collines de la plaine dâEsdraélon où a eu lieu la bataille.
Des rois vinrent. Les rois vassaux de Jabin apparaissent à la tête de leurs troupes.
Des eaux de Méguiddo. De la colline sur laquelle est bâtie Méguiddo, descendent dans le Kison plusieurs cours dâeau. Méguiddo est à 12 km à lâest de Thaanac (Josué 12:21). Câest entre ces deux endroits quâeut lieu la rencontre des deux armées.
Ils ne remportèrent⦠Sarcasme faisant ressortir le contraste entre leurs espérances et la réalité.
Pas une piece dâargent, littéralement un morceau, car dans ce temps lâargent nâétait pas toujours monnayé et consistait souvent en lingots ou fragments de lingots.
Des cieux on combattit. Il se produisit un phénomène météorologique quelconque qui facilita la victoire des Israélites (Juges 4:15). Les étoiles représentent les puissances des cieux; ce nâest pas par sa force seule quâIsraël a vaincu.
Le torrent du Kison, les a charriés. En fuyant, les vaincus rencontrèrent le Kison grossi par lâorage et furent précipités dans le fleuve. Ceux, dit Harper, qui ont été témoins des effets dâun orage de grêle fondant sur les flancs du Thabor et du Carmel et vu comment le Kison, qui en temps ordinaire nâest quâun ruisseau, devient en une demi-heure une rivière mugissante et entraînant tout avec une force irrésistible, formant des marais et des sables mobiles dans lesquels les chevaux enfoncent jusquâaux genoux, peuvent réaliser lâépouvantable confusion qui se produisit lorsque les pesants chariots cananéens et leurs attelages effrayés sâenfoncèrent dans ces bas-fonds.
Torrent des temps anciens : qui a déjà été témoin de tant de choses dans lâhistoire des habitants du pays, mais qui nâa jamais rien vu de pareil.
Mon âme, avance hardiment ! Le poète se transporte en esprit au milieu de cette victoire et sâexcite lui-même à ne pas laisser échapper les fuyards.
Fuite de Sisera; malédiction de Méroz; éloge de Jaël.
Le mot de fuite est en hébreu un mot sonore qui est ici répété de manière à donner une idée du galop des chevaux.
Méroz : localité inconnue par laquelle devait passer dans sa fuite le gros de lâarmée vaincue et où elle aurait pu être arrêtée et détruite.
Lâange de lâÃternel : ce chef des armées dâen-haut assiste invisible à cette déroute, conformément à la prière du verset 13, et il maudit ceux qui, par leur lâcheté, ont empêché Israël de remporter tous les fruits de la victoire.
Au secours de lâÃternel : expression hardie qui fait sentir toute la responsabilité que Dieu accorde à lâhomme dans lâaccomplissement de son Åuvre.
Jaël femme de Héber, le Kénien : en opposition aux lâches habitants de Méroz, Israélites sans doute, apparaît la figure vaillante de la Kénienne Jaël.
Il demanda de lâeau⦠Sisera nâest pas nommé; chaque auditeur du cantique comprend quâil sâagit du principal fugitif. Comme le dit Reuss, le poète parle à un public qui connaît encore tous les détails de lâaffaire.
La coupe dâhonneur : dans laquelle on offrait, dans les jours de fête le vin dâhonneur.
Sâaffaisse⦠Ou bien il y a contradiction entre ce récit et Juges 4:21, ou bien il faut entendre ces expressions de la position gisante et inanimée du corps de Sisera sur la couche où lâavait tué Jaël; voir le sens du verbe hébreu naphal dans Juges 3:25; Juges 7:12; 1 Samuel 5:3.
Pour finir, un amer sarcasme féminin à lâadresse de la mère de Sisera. Pourquoi la mère et non la femme ? On sait que là où règne la polygamie, lâépouse principale elle-même est moins que la mère.
Quây a-t-il⦠? à mesure que le jour avance, de noirs pressentiments commencent à envahir le cÅur de cette mère. Elle regarde, elle écoute, rien ne vient.
Les dames dâhonneur cherchent à la tranquilliser.
Les plus avisées. Quelle ironie ! La fin du verset est une parenthèse qui exprime dâavance lâinsuccès de cette consolation : elle les laisse dire.
Câest ici lâexplication du retard donnée par les dames. Trois genres de personnes à qui le butin doit revenir :
Ãpilogue du cantique.
Quâainsi périssent⦠En terminant, le regard de Débora sâélève de cette victoire particulière à lâÅuvre de Dieu en général; elle demande que cette Åuvre sâaccomplisse tant par la destruction de ses ennemis, semblable à la mort de Sisera, que par la prospérité triomphante de ceux qui lâaiment. et dont la victoire que viennent de remporter les combattants israélites doit être le prélude.
Ãpilogue historique des chapitres 4 et 5. Voir une formule pareille Juges 3:11; Juges 3:30.
versets 1-31
Chanta⦠avec Barak. Il est naturel de supposer, surtout quand on pense aux mÅurs de lâOrient, que ce fut dans le jour de fête où lâon célébra cette victoire, que Débora et Barak chantèrent ce cantique devant le peuple assemblé pour cette solennité. Peut-être cette déclamation était-elle accompagnée de musique et même dâune représentation scénique, comme dans la célébration populaire récente de la bataille de Sempach. Cet hymne triomphal comprend trois tableaux, de dix versets chacun :
- celui de la sécurité et de la paix, fruit de la victoire : versets 2 à 11
- celui de la victoire elle-même : versets 12 à 21
- celui de la mort tragique du chef ennemi : versets 22 Ã 31.
On peut remarquer un certain rythme, rigoureusement observé dans les deux premières, dâaprès lequel chaque partie contient, à la suite du premier verset qui lui sert dâintroduction, trois strophes de trois versets chacune.2 à 11 Premier tableau. Invitation à louer Dieu pour lâétat de bien-être qui suit la victoire
Câest Dieu qui est lâauteur de la délivrance. Après un long temps dâapathie et de lâche soumission, il a fait quâil sâest enfin trouvé des chefs pour appeler le peuple à la résistance, et le peuple leur a joyeusement répondu. Loué soit lâÃternel qui a fait cela !
3 à 5 Première strophe
LâÃternel vient de se montrer aussi puissant et secourable en faveur des siens quâaux jours dâautrefois.
Ãcoutez, rois ⦠: les rois et princes voisins, aux oreilles desquels parviendra lâécho de cette fête, ils apprendront les grandes choses quâa accomplies lâÃternel pour son peuple (Deutéronome 32:1; Ãsaïe 1:2-10).
Moi ⦠celle que lâÃternel a choisie pour donner le signal de ce relèvement, et à qui il appartient dâélever avant tout autre la voix pour le célébrer.
Lâintervention puissante de lâÃternel dans cette bataille a été comme une répétition de son apparition merveilleuse sur la montagne de Sinaï. Dans Deutéronome 33:2, cette apparition était décrite sous lâimage dâun lever de soleil qui a illuminé toutes les contrées dâalentour (Séir et Paran); ici elle est dépeinte sous celle dâun orage qui, venant de Séir, du côté du désert, sâest abattu sur Sinaï, lâa ébranlé jusquâen ses fondements et sâest déversé dans une pluie torrentielle; comparez Exode 19:18. Cette même scène vient de se répéter en faveur du peuple; et câest ainsi que lâennemi a été anéanti. Il est naturel de conclure de ce passage que la victoire dâIsraël sur Sisera avait été facilitée par un violent orage, accompagné dâaverses abondantes qui avaient détrempé le sol, rendu difficile la marche des chars et grossi le ruisseau du Kison au point dâen faire un torrent capable de rouler les cadavres des vaincus jusquâà la Méditerranée.
Ce Sinaï. Elle voit en pensée la sainte montagne du Sinaï ébranlée jusquâen ses bases par lâapproche de lâÃternel. Lâimage de la pluie nâa pas dâappui dans ce récit de lâExode; elle doit donc être inspirée par le fait récent dans lequel Débora voit une répétition du fait antique.
6 à 8 Deuxième strophe
à la divine délivrance dont le peuple vient dâêtre lâobjet, Débora oppose les temps dâabandon et de détresse par où il avait passé. Câétait le temps de Samgar, dont la valeur (Juges 3:31) nâavait amené quâune humiliation passagère de lâennemi.
Aux jours de Jaël. Ce nom, qui ne peut désigner ici Jaël la Kénienne (chapitre 4) car le poète oppose précisément le temps actuel à celui de Jaël, doit sâappliquer à un juge pareil à Samgar, qui avait accompli un acte dâéclat, mais sans résultat durable pour le relèvement de la nation. La formule aux jours de est généralement appliquée à des hommes revêtus dâune charge publique (Juges 8:28; 1 Samuel 17:12; 2 Samuel 21:1).
Abandonnées; par crainte des bandes ennemies et des brigands qui infestaient le pays.
Le gouvernement manquait. Le sens de ces mots est douteux. On traduit aussi : les villages étaient délaissés.
Une mère en Israël : une protectrice qui sâélève spontanément pour la défense de son peuple, mue par un amour semblable à celui dâune mère pour ses enfants.
Lâidolâtrie prévalait, et bientôt lâennemi arrivait, poursuivant les habitants jusquâaux portes des villes où ils se réfugiaient.
Voyait-on ⦠? Pas un guerrier qui osât se porter en armes à la rencontre de lâennemi !
Chez quarante milliers en Israël : quarante, nombre rond employé pour désigner une quantité indéfinie.
9 à 11 Troisème strophe
Mon cÅur aux conducteurs⦠Mon cÅur sâélance vers eux, plein dâamour.
Débora invite les diverses classes du peuple à se joindre à ce chant de louange. La première, ce sont les gens de haute qualité qui ont pour monture lâanimal le plus estimé, les ânesses blanches; la seconde, les gens aisés qui, dans leurs maisons, reposent sur de moelleux tapis; la troisième, les plus pauvres, qui voyagent à pied. Tous doivent maintenant chanter, car ils nâont plus rien à craindre ni du dehors, ni au dedans.
Par la voix des archers. Que les combattants, réunis le soir auprès des abreuvoirs où le peuple amène ses troupeaux, lui racontent les exploits auxquels ils ont pris part, les péripéties de la victoire à laquelle ils ont assisté ! Ces exploits sont appelés les justices de lâÃternel; ce sont les vengeances que la justice de lâÃternel a tirées des idolâtres, en faveur de son peuple repentant et suppliant.
Alors le peuple ⦠à la suite de cette délivrance, le peuple, qui sâétait réfugié dans les cavernes des montagnes, en est redescendu pour reprendre possession de ses habitations.
12 Ã 21 Tableau dramatique de la bataille
Chaque auditeur ou lecteur assiste en quelque sorte à cet acte.
3>12 Introduction
Réveille-toi ⦠Faut-il mettre cet appel il dans la bouche de lâEsprit de Dieu qui stimule Débora à consacrer lâarmée pour le combat qui va avoir lieu, par le chant dâun cantique propre à inaugurer ce grand acte ? Ou bien est-ce Barak, qui au jour de la fête invite Débora à reproduire avec toute la verve dramatique dont elle est douée, le tableau de la bataille dans son cantique ? Le second sens paraît plus simple. Débora se transporte ensuite au moment où lâarmée se disposait au combat. Elle appelle Barak et le presse de se lever, de fondre sur lâennemi et de faire une multitude de captifs.
13 à 15 Première strophe
Puis elle se tourne vers lâarmée et lâinvite à se précipiter du haut du Thabor sur lâennemi rangé dans la plaine; elle sâadresse à lâÃternel et le prie de descendre lui-même à son appel au milieu de cette armée de héros.
Débora passe en quelque sorte en revue lâarmée qui va se mettre en marche. Elle énumère dâabord les contingents qui ont concouru à former cette petite troupe de braves. Un certain nombre dâÃphraïm sont venus du district qui avait conservé le nom de ses anciens habitants amalékites (Juges 12:15); puis de Benjamin; quelques troupes sont aussi arrivées; Manassé, également, câest-à -dire la demi-tribu de ce nom établie à lâest du Jourdain, qui est désignée ici par le nom de Makir, fils de Manassé (Nombres 32:39), a fourni quelques chefs à la tête de leurs troupes. De Zabulon aussi se sont présentés un certain nombre de commandants et de soldats.
Des chefs : littéralement des écrivains, des secrétaires, capables dâécrire et de tenir à jour le catalogue des soldats enrôlés (Jérémie 52:25).
Mais le gros de lâarmée, ce sont les princes dâIssacar, qui se sont groupés en masse autour de Débora; ils sont aussi braves que Barak lui-même.
Fin 15 à 18 dDeuxième strophe
Elle contemple ensuite en esprit les tribus qui nâont pas fait leur devoir. Et dâabord, Ruben. Il est resté à délibérer dans son pays coupé de torrents, au-delà du Jourdain.
Là , Ruben écoute commodément le bêlement de ses troupeaux et la flûte de ses pâtres; cette vie champêtre lui plaît mieux que le bruit du clairon et le cliquetis des armes. Câest à cela quâont abouti toutes ses grandes consultations. Dans son pays, il nâavait pas à souffrir de lâoppression de Jabin; que lui importaient, ses frères ?
Galaad également, câest-à -dire Gad et la demi-tribu de Manassé situés à lâest du Jourdain. Il a écouté les conseils de lâégoïsme.
Dan, au bord de la mer, nâa pas non plus quitté ses bateaux. Ce qui a été dit Juges 1:34 nâempêche pas que Dan ne possédât quelques localités dans la plaine et sur le bord de la mer. Voir Josué 19:40-46.
Dans ses ports, littéralement : dans ses anses. Les ports manquent sur la côte de Palestine.
Il nâest pas étonnant que cette revue se termine par le nom des deux tribus qui avaient organisé, tout ce grand mouvement (Juges 4:6-10); le contraste entre elles et les tribus désignées immédiatement avant, ressort ainsi dâune manière plus frappante. Ce qui a lieu dâétonner davantage, câest que, tandis que Zabulon avait déià été nommé (verset 14), Nephthali ne lâa point encore été, et quâen échange Issacar soit nommé deux fois au verset 15. On a supposé, non sans raison, quâau verset 15, dans le second membre, le nom dâIssacar avait remplacé par erreur celui de Nephthali. Cette supposition est dâautant plus probable que par là Nephthali est étroitement uni à Barak, qui était originaire de cette tribu.
Les hauteurs des campagnes. Il sâagit sans doute des collines de la plaine dâEsdraélon où a eu lieu la bataille.
19 à 21 troisième strophe, description de la bataille
Des rois vinrent. Les rois vassaux de Jabin apparaissent à la tête de leurs troupes.
Des eaux de Méguiddo. De la colline sur laquelle est bâtie Méguiddo, descendent dans le Kison plusieurs cours dâeau. Méguiddo est à 12 km à lâest de Thaanac (Josué 12:21). Câest entre ces deux endroits quâeut lieu la rencontre des deux armées.
Ils ne remportèrent⦠Sarcasme faisant ressortir le contraste entre leurs espérances et la réalité.
Pas une piece dâargent, littéralement un morceau, car dans ce temps lâargent nâétait pas toujours monnayé et consistait souvent en lingots ou fragments de lingots.
Des cieux on combattit. Il se produisit un phénomène météorologique quelconque qui facilita la victoire des Israélites (Juges 4:15). Les étoiles représentent les puissances des cieux; ce nâest pas par sa force seule quâIsraël a vaincu.
Le torrent du Kison, les a charriés. En fuyant, les vaincus rencontrèrent le Kison grossi par lâorage et furent précipités dans le fleuve. Ceux, dit Harper, qui ont été témoins des effets dâun orage de grêle fondant sur les flancs du Thabor et du Carmel et vu comment le Kison, qui en temps ordinaire nâest quâun ruisseau, devient en une demi-heure une rivière mugissante et entraînant tout avec une force irrésistible, formant des marais et des sables mobiles dans lesquels les chevaux enfoncent jusquâaux genoux, peuvent réaliser lâépouvantable confusion qui se produisit lorsque les pesants chariots cananéens et leurs attelages effrayés sâenfoncèrent dans ces bas-fonds.
Torrent des temps anciens : qui a déjà été témoin de tant de choses dans lâhistoire des habitants du pays, mais qui nâa jamais rien vu de pareil.
Mon âme, avance hardiment ! Le poète se transporte en esprit au milieu de cette victoire et sâexcite lui-même à ne pas laisser échapper les fuyards.
22 Ã 30 la fuite
3>22 à 24 première strophe
Fuite de Sisera; malédiction de Méroz; éloge de Jaël.
Le mot de fuite est en hébreu un mot sonore qui est ici répété de manière à donner une idée du galop des chevaux.
Méroz : localité inconnue par laquelle devait passer dans sa fuite le gros de lâarmée vaincue et où elle aurait pu être arrêtée et détruite.
Lâange de lâÃternel : ce chef des armées dâen-haut assiste invisible à cette déroute, conformément à la prière du verset 13, et il maudit ceux qui, par leur lâcheté, ont empêché Israël de remporter tous les fruits de la victoire.
Au secours de lâÃternel : expression hardie qui fait sentir toute la responsabilité que Dieu accorde à lâhomme dans lâaccomplissement de son Åuvre.
Jaël femme de Héber, le Kénien : en opposition aux lâches habitants de Méroz, Israélites sans doute, apparaît la figure vaillante de la Kénienne Jaël.
25 à 27 Deuxième strophe. Mort de Sisera
Il demanda de lâeau⦠Sisera nâest pas nommé; chaque auditeur du cantique comprend quâil sâagit du principal fugitif. Comme le dit Reuss, le poète parle à un public qui connaît encore tous les détails de lâaffaire.
La coupe dâhonneur : dans laquelle on offrait, dans les jours de fête le vin dâhonneur.
Sâaffaisse⦠Ou bien il y a contradiction entre ce récit et Juges 4:21, ou bien il faut entendre ces expressions de la position gisante et inanimée du corps de Sisera sur la couche où lâavait tué Jaël; voir le sens du verbe hébreu naphal dans Juges 3:25; Juges 7:12; 1 Samuel 5:3.
28 à 30 Troisième strophe. La mère de. Sisera
Pour finir, un amer sarcasme féminin à lâadresse de la mère de Sisera. Pourquoi la mère et non la femme ? On sait que là où règne la polygamie, lâépouse principale elle-même est moins que la mère.
Quây a-t-il⦠? à mesure que le jour avance, de noirs pressentiments commencent à envahir le cÅur de cette mère. Elle regarde, elle écoute, rien ne vient.
Les dames dâhonneur cherchent à la tranquilliser.
Les plus avisées. Quelle ironie ! La fin du verset est une parenthèse qui exprime dâavance lâinsuccès de cette consolation : elle les laisse dire.
Câest ici lâexplication du retard donnée par les dames. Trois genres de personnes à qui le butin doit revenir :
Ãpilogue du cantique.
Quâainsi périssent⦠En terminant, le regard de Débora sâélève de cette victoire particulière à lâÅuvre de Dieu en général; elle demande que cette Åuvre sâaccomplisse tant par la destruction de ses ennemis, semblable à la mort de Sisera, que par la prospérité triomphante de ceux qui lâaiment. et dont la victoire que viennent de remporter les combattants israélites doit être le prélude.
Ãpilogue historique des chapitres 4 et 5. Voir une formule pareille Juges 3:11; Juges 3:30.