Simon Pierre venait de traverser une crise morale dâoù il doit sortir complètement guéri.
Il est vrai que sa repentance profonde avait commencé son relèvement (Matthieu 26:75; Marc 14:72; Luc 22:62, note). Mais ses rapports avec le Sauveur, profondément troublés par son reniement, devaient être rétablis en leur entier.
Tel est le but de Jésus, dans cet entretien. Il fait subir à son disciple un examen de conscience et de cÅur que celui-ci nâoubliera jamais. Jésus ne lâinterroge pas sur sa foi, qui nâavait pas défailli, grâce à lâintercession du Sauveur (Luc 22:32); mais sur son amour, qui était devenu suspect par son infidélité.
Or, lâamour du Sauveur est lââme de la vie chrétienne et de tout apostolat véritable. Ce nâest donc pas sans intention que Jésus ne désigne pas son disciple par le nouveau nom quâil lui avait donné, celui de Pierre, ou de Céphas, Roc (Jean 1:43; Matthieu 16:18); mais par son ancien nom : Simon, fils de Jona (B, C, D, Itala portent : Jean), trois fois prononcé, et qui rappelait à son disciple son état dâhomme naturel et de pécheur.
Quelques exégètes ont prétendu que cette appellation répétée nâavait dâautre but que de donner plus de solennité à lâentretien; mais lâopinion que nous venons dâexprimer est également soutenue par des interprètes tels que R. Stier, Hengstenberg, MM. Luthardt et Godet.
Toutefois, si la question de Jésus pouvait être humiliante pour son disciple, elle prouve que Jésus nâavait point cessé de lâaimer; câest lâamour qui recherche lâamour. Et câétait là , en même temps, la manière la plus délicate dâassurer Pierre quâil lui pardonnait son coupable reniement.
Il y a, dans la question de Jésus, un mot quâil faut bien remarquer : Mâaimes-tu, plus que ne font ceux-ci ? câest-à -dire plus que tes condisciples présents à cet entretien.
Câétait là une allusion évidente et humiliante pour Pierre, à sa parole présomptueuse (Jean 13:37; Marc 14:29).
Puisquâil sây était ainsi engagé, Pierre devait lâaimer plus que tous les autres.
Pierre, sûr de sa sincérité, affirme résolument son amour pour son Maître. Mais on remarque, dans sa réponse, trois restrictions importantes.
Dâabord, instruit par sa triste expérience, se défiant de lui-même, il en appelle à Celui qui seul connaît son cÅur et peut juger de son amour : Tu sais que je tâaime.
Puis, tandis que Jésus en lui disant : Mâaimes-tu ? Se sert dâun verbe qui désigne lâamour profond et religieux de lââme, Pierre emploie un terme qui signifie lâaffection du cÅur, sentiment purement humain, nâosant pas affirmer plus que cela.
Enfin, il se garde bien de se comparer avantageusement à dâautres, et il ne relève pas ces mots : plus que ceux-ci. Sa chute et sa repentance ont produit lâhumilité.
Grec : Mes petits agneaux.
Il y a dans lâoriginal un gracieux diminutif qui trahit une grande tendresse, un cÅur ému en faveur de ceux que Jésus désigne ainsi. Et par là , il recommande avant tout aux soins de son disciple les petits et les faibles, ceux qui, comme lui, étaient exposés à tomber.
Par ces paroles et par celles qui vont suivre, il est évident que Jésus réintégrait son disciple dans ses rapports avec lui et dans son apostolat.
Quelques exégètes (M. Weiss, entre autres) nâadmettent pas quâil sâagisse de la réintégration de Pierre dans lâapostolat, attendu quâil avait déjà été réhabilité avec tous ses condisciples par la parole de Jésus (Jean 20:21), et que lâapostolat nâest jamais comparé à lâoffice dâun berger.
Le but de Jésus serait donc de replacer Pierre dans sa position de chef de la communauté chrétienne (Matthieu 16:18). Mais cette dernière pensée ne ressort point de notre récit, et il nous paraît évident que Pierre, profondément déchu par son reniement devait être personnellement relevé devant tous et à ses propres yeux, et rétabli dâune manière particulière dans sa dignité dâapôtre de Jésus-Christ.
Il lui dit (grec) de nouveau, une seconde fois.
Ce pléonasme est destiné à marquer fortement la répétition de cette question qui devait faire rentrer Pierre plus profondément en lui-même, pour lui permettre de sonder son cÅur et de sâassurer quâil aimait réellement le Sauveur; car câétait là , dâaprès tout lâentretien, la condition de sa réhabilitation.
Jésus, après la seconde et franche déclaration de son disciple, lui confie ce quâil a de plus précieux, ses brebis, les âmes quâil a rachetées au prix de son sang.
Et ici, le verbe que nous traduisons encore par paître exprime toute lâaction du berger qui nourrit, surveille et conduit son troupeau (Actes 20:28). Lâapôtre nâoublia pas la belle et sérieuse signification de cette parole (1 Pierre 5:2).
B, C portent : mes petites brebis, au lieu de mes brebis. Plusieurs éditeurs et exégètes adoptent ce diminutif qui exprimerait le tendre amour de Jésus pour ceux qui lui appartiennent.
Pierre dut sentir que cette troisième question renfermait une allusion évidente à son triple reniement qui devait être réparé par une triple déclaration de son amour pour Celui dont il avait dit : «â¯Je ne connais pas cet hommeâ¯Â» (Matthieu 26:72).
Et ici, Jésus emprunte à son disciple le verbe par lequel celui-ci avait, avec modestie, affirmé son attachement pour lui, comme sâil mettait en doute cette affection même (verset 16, seconde note.) La question, sous cette forme, dut pénétrer comme un trait jusquâau fond du cÅur de ce pauvre disciple et y atteindre les derniers restes de son ancienne présomption et de sa confiance en lui-même.
Elle était bien naturelle, cette tristesse du disciple ainsi examiné et sondé !
En effet, la troisième question de Jésus dans les termes où elle était formulée, ne lui rappelait pas seulement son péché, mais elle paraissait exprimer une certaine défiance, qui subsistait malgré toutes ses affirmations.
Aussi Pierre, humilié, mais pénétré dâun amour sincère pour son Maître, en appelle avec confiance à la connaissance parfaite que celui-ci avait du cÅur de son disciple : Seigneur, tu sais toutes choses, tu connais que je tâaime !
Pierre sort vainqueur de cette rude épreuve. Pour la troisième fois, le Seigneur lui confie le soin de son troupeau, le réintègre dans son apostolat et lui rend la consolante assurance dâune pleine réconciliation avec lui. Mais lui, de son côté, nâoubliera jamais que ce troupeau dont la conduite lui est confiée nâest pas à lui, mais appartient à son Maître, qui trois fois a dit clairement mes agneaux, mes brebis (1 Pierre 5:3).
Jésus continue lâentretien avec son disciple; et par cette déclaration solennelle, qui appartient exclusivement au quatrième Ãvangile : En vérité, en vérité, il lui annonce ce qui lui arrivera dans cette vocation où il vient de le réintégrer.
Câest au sein de grandes épreuves que Pierre sera appelé à témoigner à son Maître lâamour quâil lui a déclaré par trois fois.
Cette prédiction revêt la forme dâune image vivante : Pouvoir se ceindre soi-même, rattacher autour des reins, pour la marche ou le travail, le long costume oriental; aller on lâon veut, câest la marque de lâindépendance, de lâactivité de la force.
Tel était alors Pierre : quand tu étais plus jeune (ce comparatif et le verbe à lâimparfait montrent que Jésus se place au point de vue de cet avenir quâil va lui annoncer).
Pierre usait abondamment de cette liberté, selon la nature de son caractère ardent et prompt. En effet quand le Sauveur lui parlait ainsi il nâétait plus un jeune homme, puisquâil était marié (Matthieu 8:14).
Bien rapidement viendra la vieillesse qui le mettra dans la dépendance dâun autre, et le forcera à renoncer à sa volonté, à son activité propres. Pour un homme du caractère de Pierre, une telle abdication devait être déjà un pénible sacrifice.
Mais voici qui est plus grave encore : il sera réduit à étendre ses mains et à se livrer passivement à cet autre qui le ceindra, le liera et le mènera de force (grec portera) où il ne voudra pas, câest-à -dire à la mort (verset 19). Alors il prouvera, à lui-même et aux autres, quâil aime le Sauveur, auquel il saura faire le sacrifice de sa vie.
Tel est évidemment le sens de cette prédiction.
Mais les interprètes se divisent sur la signification de ces mots : tu étendras tes mains.
Les uns, depuis les Pères jusquâà de Wette, Tholuck, Hengstenberg, Ewald, prennent cette expression dans un sens littéral signifiant que Pierre souffrira le supplice de la croix. Nous aurions donc ici la prédiction précise du fait rapporté par Tertullien, Origène, Eusèbe (Histoire Ecclésiastique III, 1), que Pierre fut crucifié. Le verset verset 19 semble confirmer cette explication.
Dâautres exégètes (Meyer MM. Weiss, Luthardt, Godet) pensent que ces mots : tu étendras tes mains ne peuvent désigner lâattitude de lâhomme qui se laisse clouer sur la croix, car ils précèdent ceux qui dépeignent lâapôtre saisi et conduit au supplice, quâils appartiennent donc simplement à lâimage par laquelle Jésus représente la passivité qui nâoppose aucune résistance.
Ce verset est une remarque de lâévangéliste, par laquelle il explique lâimage qui précède.
Jésus disait cela, indiquant de quelle mort, câest-à -dire de quelle espèce de mort Pierre mourrait.
Câest ici la troisième fois que cette phrase se trouve, identique, dans notre évangile (Jean 12:33; Jean 18:32), et elle montre, pour le dire en passant, que notre chapitre en fait partie.
Les deux premières fois, elle sâapplique à la mort de Jésus et le contexte montre quâil sâagit de sa mort sur la croix.
Des interprètes en ont conclu que dans notre passage de même, elle désigne le crucifiement de Pierre.
Ceux au contraire qui ne trouvent pas cette idée dans lâimage du verset précédent pensent que lâévangéliste a voulu dire que Pierre glorifierait Dieu par la mort du martyre sans spécifier le genre du supplice.
Câest par cette mort que Pierre devait glorifier Dieu. Mourir au service de Dieu et pour la vérité divine câest bien la manière la plus éminente de contribuer à sa gloire dans ce monde (comparer Philippiens 1:20; 1 Pierre 4:16).
Aussi, parmi les chrétiens des premiers siècles, glorifier Dieu était devenu synonyme de souffrir le martyre.
Suis-moi dans cette voie où tu tâes engagé (versets 15-17), dont je viens de te prédire lâissue, et qui, pour toi comme pour moi, aboutira à la mort (comparer Jean 21:22; Jean 13:36; Matthieu 10:38; Matthieu 9:9).
On a donné de cet ordre si solennel, qui, au fond, concerne tous les chrétiens, des explications qui le rendent parfaitement insignifiant.
Ainsi, Jésus aurait voulu dire : «â¯Suis-moi, là où je vais te conduire pour mâentretenir seul avec toiâ¯Â».
Les interprètes modernes adoptent cette explication, parce que le même verbe suivre est employé au verset 20 pour désigner lâacte de Jean qui vient après Jésus et Pierre (grec qui suit).
Mais elle nâest admissible que si lâon ajoute, avec M. Godet :
Il ne résulte pourtant pas de là que le sens de lâordre : suis-moi, soit purement extérieur. Il est clair que par ce premier pas Pierre rentre dans cette voie de lâobéissance envers Jésus qui le conduira au terme tragique de son apostolat. Câest ainsi que le sens supérieur se lie naturellement à lâinférieur, aussi bien que Jean 1:44. Ce symbolisme fait le fond de lâÃvangile de Jean tout entier.
Il paraît que Jésus, pendant son entretien avec Pierre, sâétait mis en marche et que Jean les suivait, afin de ne pas rester séparé de son Maître.
Pierre sâétant retourné le voit et adresse à Jésus la question du verset 21.
On a vu que la manière dont Jean se désigne comme le disciple que Jésus aimait lui est très habituelle (Jean 13:23; Jean 19:26; Jean 20:2); et ici, il ajoute même avec émotion un souvenir récent (Jean 13:25) qui explique fort bien pourquoi il ne pensait pas être indiscret en suivant Jésus et Pierre pour prendre part à leur entretien.
Dâautres interprètes pensent que cette désignation si complète de Jean montre que ce nâest pas lui qui tient la plume (comparer verset 7, 1re note).
Pierre a compris ce que Jésus venait de lui annoncer sur son avenir (versets 18, 19) et, plein dâun sérieux et sympathique intérêt pour un condisciple quâil aimait, il demande : (grec) Seigneur, mais celui-ci, quoi ? que lui arrivera-t-il dans lâavenir ? Devra-t-il aussi te suivre jusquâà la mort ?
Question très naturelle pour un caractère tel que celui de Pierre, et il faut méconnaître étrangement les dispositions qui alors, remplissaient son cÅur (versets 15-17), pour attribuer ces paroles à une simple curiosité (de Wette) ou même à un sentiment de jalousie à lâégard de Jean (Meyer).
Il y a sûrement une légère désapprobation de la question de Pierre dans ces mots, que tâimporte ? et dans ceux-ci : toi, suis-moi ! (verset 19, seconde note).
Peut être Jésus trouvait-il que Pierre dans la vivacité de ses impressions, sâoubliait trop vite lui-même et les sérieuses paroles quâil venait dâentendre, pour sâoccuper de son condisciple. Et pourtant il donne à Pierre une réponse quâil lui expliqua sans doute, mais qui, pour nous, reste obscure.
Il nâest donc pas étonnant quâelle ait été lâobjet dâinterprétations très diverses. Nous signalerons ici les principales, afin de mettre le lecteur sur la voie de se former une conviction personnelle. Toute la difficulté gît dans ces mots : jusquâà ce que je vienne.
Codex Sinaiticus, Itala omettent : que tâimporte ?
Grec : «â¯Cette parole se répandit parmi les frères (les chrétiens), que ce disciple ne meurt pasâ¯Â».
Cette parole est celle de Jésus (verset 22) interprétée dans le sens que Jean ne mourrait pas.
Le verbe au présent ne meurt pas, montre que ce disciple, quoique très âgé, vivait encore. Mais si, dans un prochain avenir, il arrivait quâil mourût, il se trouverait que la parole de Jésus, ainsi comprise, ne se vérifierait pas, et ce serait là un sujet dâachoppement pour la foi des frères.
Câest pourquoi lâévangéliste a à cÅur de rectifier lâinterprétation quâon donnait de cette parole.
Pour cela, il rappelle dâabord simplement que Jésus nâa pas dit quâil ne mourrait pas; puis il cite textuellement le verset 22 en lui laissant son sens hypothétique : si je veux (Quelle autorité divine dans ce mot : si je veux !).
Il fallait donc que Jean lui-même nâadmit pas lâinterprétation quâil réfute comme une erreur, ou du moins quâil fût dans lâincertitude à cet égard. Cette rectification ne nous conduirait-elle pas au vrai sens du verset 22 ?
Jésus ne voulant pas répondre à la question de Pierre, lui imposerait le silence par une simple supposition : si je veux, ce nâest pas ton affaire, mais la mienne, toi, suis-moi !
Ce disciple est évidemment celui dont il est parlé dans les versets 20-23, Jean notre évangéliste, qui sâest si clairement désigné au verset 20.
Il faut remarquer le verbe au présent, rend témoignage (grec témoigne), faisant un contraste frappant avec cet autre verbe à lâaoriste : les a écrites.
Le premier montre que Jean vivait encore, le second certifie que, non seulement Jean 21, mais tout lâÃvangile a cet apôtre pour auteur : câest lui qui a écrit ces choses.
En effet, cette attestation est beaucoup trop solennelle pour ne sâappliquer quâaux quelques récits de lâappendice. Ainsi en jugent la plupart des exégètes.
On comprend dès lors de quel poids est cette solennelle déclaration de la vérité du témoignage que notre évangéliste a laissé à lâÃglise chrétienne pour tous les temps, en écrivant ce livre.
Mais on a soulevé, au sujet de ce verset, une question qui est résolue en deux sens divers : qui rend ce témoignage à la vérité de notre Ãvangile ? Plusieurs éminents interprètes (Tholuck, Brückner, Luthardt MM. Weiss, Godet) lâattribuent aux anciens de lâÃglise dâÃphèse qui entouraient lâapôtre et qui auraient été chargés par lui de publier et de répandre son évangile.
Cette opinion se fonde dâabord sur ce verbe au pluriel : nous savons, qui ne se retrouve pas ailleurs dans notre Ãvangile et qui indique une pluralité dans ceux qui rendent ce témoignage; elle se fonde, ensuite, sur une tradition très ancienne conservée par des Pères de lâÃglise et consignée dans le fragment de Muratori et selon laquelle Jean écrivit son Ãvangile à la demande de ces mêmes anciens, auxquels il confia ensuite le soin de le publier.
Nous aurions donc ici leur important témoignage, le plus ancien de tous ceux qui confirment lâauthenticité de notre évangile.
Dâautres interprètes, frappés de la ressemblance de cette attestation et de lâaffirmation Jean 19:35 (comparez 3 Jean 1:12), soutiennent quâelle est de Jean lui-même (Ainsi Hengstenberg, Lange, Meyer et dâautres).
Sâil en est ainsi, nous aurions dans ce verset la confirmation par lâévangéliste du témoignage consigné au Jean 19:35, et la conclusion de tout son livre, quâil aurait ajoutée après lâavoir achevé, à la conclusion précédente (Jean 20:30).
De ces deux suppositions la première nous paraît cependant la mieux fondée.
Ce verset est retranché par Tischendorf, sur lâautorité, il est vrai, du seul manuscrit du Sinaï. Dans ce document même il a été introduit, dâaprès Tischendorf, par un correcteur.
Dâaprès dâautres critiques, il faisait partie déjà du texte primitif de ce manuscrit.
Mais si on le considère en lui-même, on arrive facilement à la conviction quâil nâappartenait pas originairement à notre évangile.
En effet :
Lâaffirmation claire et ferme du verset 24 clôt tout le récit de Jean et, en particulier, lâadmirable Jean 21 dans lequel lâapôtre raconte la manifestation que Jésus ressuscité accorda à ses disciples : dâabord dans un acte de sa puissance qui symbolisait les immenses bénédictions dont leurs travaux seront couronnés; ensuite dans un acte de son insondable amour qui rétablit un disciple déchu dans sa relation avec son Sauveur et dans son apostolat; enfin par un acte de sa science divine, annonçant à ses deux principaux disciples leur destinée future.
Ainsi, comme lâobserve avec justesse M. Godet, ce dernier chapitre de notre Ãvangile nous ramène au premier.
Là (Jean 1:35 et suivants) Jean nous fait connaître les commencements de ces relations intimes et saintes de Jésus avec ses disciples; ici, il les confirme définitivement sur le fondement de la foi quâils ont acquise.
Désormais il ne leur restera plus quâà entrer dans une communion beaucoup plus intime encore avec leur Sauveur glorifié et invisible.
versets 1-25
Simon Pierre venait de traverser une crise morale dâoù il doit sortir complètement guéri.
Il est vrai que sa repentance profonde avait commencé son relèvement (Matthieu 26:75; Marc 14:72; Luc 22:62, note). Mais ses rapports avec le Sauveur, profondément troublés par son reniement, devaient être rétablis en leur entier.
Tel est le but de Jésus, dans cet entretien. Il fait subir à son disciple un examen de conscience et de cÅur que celui-ci nâoubliera jamais. Jésus ne lâinterroge pas sur sa foi, qui nâavait pas défailli, grâce à lâintercession du Sauveur (Luc 22:32); mais sur son amour, qui était devenu suspect par son infidélité.
Or, lâamour du Sauveur est lââme de la vie chrétienne et de tout apostolat véritable. Ce nâest donc pas sans intention que Jésus ne désigne pas son disciple par le nouveau nom quâil lui avait donné, celui de Pierre, ou de Céphas, Roc (Jean 1:43; Matthieu 16:18); mais par son ancien nom : Simon, fils de Jona (B, C, D, Itala portent : Jean), trois fois prononcé, et qui rappelait à son disciple son état dâhomme naturel et de pécheur.
Quelques exégètes ont prétendu que cette appellation répétée nâavait dâautre but que de donner plus de solennité à lâentretien; mais lâopinion que nous venons dâexprimer est également soutenue par des interprètes tels que R. Stier, Hengstenberg, MM. Luthardt et Godet.
Toutefois, si la question de Jésus pouvait être humiliante pour son disciple, elle prouve que Jésus nâavait point cessé de lâaimer; câest lâamour qui recherche lâamour. Et câétait là , en même temps, la manière la plus délicate dâassurer Pierre quâil lui pardonnait son coupable reniement.
Il y a, dans la question de Jésus, un mot quâil faut bien remarquer : Mâaimes-tu, plus que ne font ceux-ci ? câest-à -dire plus que tes condisciples présents à cet entretien.
Câétait là une allusion évidente et humiliante pour Pierre, à sa parole présomptueuse (Jean 13:37; Marc 14:29).
Puisquâil sây était ainsi engagé, Pierre devait lâaimer plus que tous les autres.
Pierre, sûr de sa sincérité, affirme résolument son amour pour son Maître. Mais on remarque, dans sa réponse, trois restrictions importantes.
Dâabord, instruit par sa triste expérience, se défiant de lui-même, il en appelle à Celui qui seul connaît son cÅur et peut juger de son amour : Tu sais que je tâaime.
Puis, tandis que Jésus en lui disant : Mâaimes-tu ? Se sert dâun verbe qui désigne lâamour profond et religieux de lââme, Pierre emploie un terme qui signifie lâaffection du cÅur, sentiment purement humain, nâosant pas affirmer plus que cela.
Enfin, il se garde bien de se comparer avantageusement à dâautres, et il ne relève pas ces mots : plus que ceux-ci. Sa chute et sa repentance ont produit lâhumilité.
Grec : Mes petits agneaux.
Il y a dans lâoriginal un gracieux diminutif qui trahit une grande tendresse, un cÅur ému en faveur de ceux que Jésus désigne ainsi. Et par là , il recommande avant tout aux soins de son disciple les petits et les faibles, ceux qui, comme lui, étaient exposés à tomber.
Par ces paroles et par celles qui vont suivre, il est évident que Jésus réintégrait son disciple dans ses rapports avec lui et dans son apostolat.
Quelques exégètes (M. Weiss, entre autres) nâadmettent pas quâil sâagisse de la réintégration de Pierre dans lâapostolat, attendu quâil avait déjà été réhabilité avec tous ses condisciples par la parole de Jésus (Jean 20:21), et que lâapostolat nâest jamais comparé à lâoffice dâun berger.
Le but de Jésus serait donc de replacer Pierre dans sa position de chef de la communauté chrétienne (Matthieu 16:18). Mais cette dernière pensée ne ressort point de notre récit, et il nous paraît évident que Pierre, profondément déchu par son reniement devait être personnellement relevé devant tous et à ses propres yeux, et rétabli dâune manière particulière dans sa dignité dâapôtre de Jésus-Christ.
Il lui dit (grec) de nouveau, une seconde fois.
Ce pléonasme est destiné à marquer fortement la répétition de cette question qui devait faire rentrer Pierre plus profondément en lui-même, pour lui permettre de sonder son cÅur et de sâassurer quâil aimait réellement le Sauveur; car câétait là , dâaprès tout lâentretien, la condition de sa réhabilitation.
Jésus, après la seconde et franche déclaration de son disciple, lui confie ce quâil a de plus précieux, ses brebis, les âmes quâil a rachetées au prix de son sang.
Et ici, le verbe que nous traduisons encore par paître exprime toute lâaction du berger qui nourrit, surveille et conduit son troupeau (Actes 20:28). Lâapôtre nâoublia pas la belle et sérieuse signification de cette parole (1 Pierre 5:2).
B, C portent : mes petites brebis, au lieu de mes brebis. Plusieurs éditeurs et exégètes adoptent ce diminutif qui exprimerait le tendre amour de Jésus pour ceux qui lui appartiennent.
Pierre dut sentir que cette troisième question renfermait une allusion évidente à son triple reniement qui devait être réparé par une triple déclaration de son amour pour Celui dont il avait dit : «â¯Je ne connais pas cet hommeâ¯Â» (Matthieu 26:72).
Et ici, Jésus emprunte à son disciple le verbe par lequel celui-ci avait, avec modestie, affirmé son attachement pour lui, comme sâil mettait en doute cette affection même (verset 16, seconde note.) La question, sous cette forme, dut pénétrer comme un trait jusquâau fond du cÅur de ce pauvre disciple et y atteindre les derniers restes de son ancienne présomption et de sa confiance en lui-même.
Elle était bien naturelle, cette tristesse du disciple ainsi examiné et sondé !
En effet, la troisième question de Jésus dans les termes où elle était formulée, ne lui rappelait pas seulement son péché, mais elle paraissait exprimer une certaine défiance, qui subsistait malgré toutes ses affirmations.
Aussi Pierre, humilié, mais pénétré dâun amour sincère pour son Maître, en appelle avec confiance à la connaissance parfaite que celui-ci avait du cÅur de son disciple : Seigneur, tu sais toutes choses, tu connais que je tâaime !
Pierre sort vainqueur de cette rude épreuve. Pour la troisième fois, le Seigneur lui confie le soin de son troupeau, le réintègre dans son apostolat et lui rend la consolante assurance dâune pleine réconciliation avec lui. Mais lui, de son côté, nâoubliera jamais que ce troupeau dont la conduite lui est confiée nâest pas à lui, mais appartient à son Maître, qui trois fois a dit clairement mes agneaux, mes brebis (1 Pierre 5:3).
Jésus continue lâentretien avec son disciple; et par cette déclaration solennelle, qui appartient exclusivement au quatrième Ãvangile : En vérité, en vérité, il lui annonce ce qui lui arrivera dans cette vocation où il vient de le réintégrer.
Câest au sein de grandes épreuves que Pierre sera appelé à témoigner à son Maître lâamour quâil lui a déclaré par trois fois.
Cette prédiction revêt la forme dâune image vivante : Pouvoir se ceindre soi-même, rattacher autour des reins, pour la marche ou le travail, le long costume oriental; aller on lâon veut, câest la marque de lâindépendance, de lâactivité de la force.
Tel était alors Pierre : quand tu étais plus jeune (ce comparatif et le verbe à lâimparfait montrent que Jésus se place au point de vue de cet avenir quâil va lui annoncer).
Pierre usait abondamment de cette liberté, selon la nature de son caractère ardent et prompt. En effet quand le Sauveur lui parlait ainsi il nâétait plus un jeune homme, puisquâil était marié (Matthieu 8:14).
Bien rapidement viendra la vieillesse qui le mettra dans la dépendance dâun autre, et le forcera à renoncer à sa volonté, à son activité propres. Pour un homme du caractère de Pierre, une telle abdication devait être déjà un pénible sacrifice.
Mais voici qui est plus grave encore : il sera réduit à étendre ses mains et à se livrer passivement à cet autre qui le ceindra, le liera et le mènera de force (grec portera) où il ne voudra pas, câest-à -dire à la mort (verset 19). Alors il prouvera, à lui-même et aux autres, quâil aime le Sauveur, auquel il saura faire le sacrifice de sa vie.
Tel est évidemment le sens de cette prédiction.
Mais les interprètes se divisent sur la signification de ces mots : tu étendras tes mains.
Les uns, depuis les Pères jusquâà de Wette, Tholuck, Hengstenberg, Ewald, prennent cette expression dans un sens littéral signifiant que Pierre souffrira le supplice de la croix. Nous aurions donc ici la prédiction précise du fait rapporté par Tertullien, Origène, Eusèbe (Histoire Ecclésiastique III, 1), que Pierre fut crucifié. Le verset verset 19 semble confirmer cette explication.
Dâautres exégètes (Meyer MM. Weiss, Luthardt, Godet) pensent que ces mots : tu étendras tes mains ne peuvent désigner lâattitude de lâhomme qui se laisse clouer sur la croix, car ils précèdent ceux qui dépeignent lâapôtre saisi et conduit au supplice, quâils appartiennent donc simplement à lâimage par laquelle Jésus représente la passivité qui nâoppose aucune résistance.
Ce verset est une remarque de lâévangéliste, par laquelle il explique lâimage qui précède.
Jésus disait cela, indiquant de quelle mort, câest-à -dire de quelle espèce de mort Pierre mourrait.
Câest ici la troisième fois que cette phrase se trouve, identique, dans notre évangile (Jean 12:33; Jean 18:32), et elle montre, pour le dire en passant, que notre chapitre en fait partie.
Les deux premières fois, elle sâapplique à la mort de Jésus et le contexte montre quâil sâagit de sa mort sur la croix.
Des interprètes en ont conclu que dans notre passage de même, elle désigne le crucifiement de Pierre.
Ceux au contraire qui ne trouvent pas cette idée dans lâimage du verset précédent pensent que lâévangéliste a voulu dire que Pierre glorifierait Dieu par la mort du martyre sans spécifier le genre du supplice.
Câest par cette mort que Pierre devait glorifier Dieu. Mourir au service de Dieu et pour la vérité divine câest bien la manière la plus éminente de contribuer à sa gloire dans ce monde (comparer Philippiens 1:20; 1 Pierre 4:16).
Aussi, parmi les chrétiens des premiers siècles, glorifier Dieu était devenu synonyme de souffrir le martyre.
Suis-moi dans cette voie où tu tâes engagé (versets 15-17), dont je viens de te prédire lâissue, et qui, pour toi comme pour moi, aboutira à la mort (comparer Jean 21:22; Jean 13:36; Matthieu 10:38; Matthieu 9:9).
On a donné de cet ordre si solennel, qui, au fond, concerne tous les chrétiens, des explications qui le rendent parfaitement insignifiant.
Ainsi, Jésus aurait voulu dire : «â¯Suis-moi, là où je vais te conduire pour mâentretenir seul avec toiâ¯Â».
Les interprètes modernes adoptent cette explication, parce que le même verbe suivre est employé au verset 20 pour désigner lâacte de Jean qui vient après Jésus et Pierre (grec qui suit).
Mais elle nâest admissible que si lâon ajoute, avec M. Godet :
Il paraît que Jésus, pendant son entretien avec Pierre, sâétait mis en marche et que Jean les suivait, afin de ne pas rester séparé de son Maître.
Pierre sâétant retourné le voit et adresse à Jésus la question du verset 21.
On a vu que la manière dont Jean se désigne comme le disciple que Jésus aimait lui est très habituelle (Jean 13:23; Jean 19:26; Jean 20:2); et ici, il ajoute même avec émotion un souvenir récent (Jean 13:25) qui explique fort bien pourquoi il ne pensait pas être indiscret en suivant Jésus et Pierre pour prendre part à leur entretien.
Dâautres interprètes pensent que cette désignation si complète de Jean montre que ce nâest pas lui qui tient la plume (comparer verset 7, 1re note).
Pierre a compris ce que Jésus venait de lui annoncer sur son avenir (versets 18, 19) et, plein dâun sérieux et sympathique intérêt pour un condisciple quâil aimait, il demande : (grec) Seigneur, mais celui-ci, quoi ? que lui arrivera-t-il dans lâavenir ? Devra-t-il aussi te suivre jusquâà la mort ?
Question très naturelle pour un caractère tel que celui de Pierre, et il faut méconnaître étrangement les dispositions qui alors, remplissaient son cÅur (versets 15-17), pour attribuer ces paroles à une simple curiosité (de Wette) ou même à un sentiment de jalousie à lâégard de Jean (Meyer).
Il y a sûrement une légère désapprobation de la question de Pierre dans ces mots, que tâimporte ? et dans ceux-ci : toi, suis-moi ! (verset 19, seconde note).
Peut être Jésus trouvait-il que Pierre dans la vivacité de ses impressions, sâoubliait trop vite lui-même et les sérieuses paroles quâil venait dâentendre, pour sâoccuper de son condisciple. Et pourtant il donne à Pierre une réponse quâil lui expliqua sans doute, mais qui, pour nous, reste obscure.
Il nâest donc pas étonnant quâelle ait été lâobjet dâinterprétations très diverses. Nous signalerons ici les principales, afin de mettre le lecteur sur la voie de se former une conviction personnelle. Toute la difficulté gît dans ces mots : jusquâà ce que je vienne.
Codex Sinaiticus, Itala omettent : que tâimporte ?
Grec : «â¯Cette parole se répandit parmi les frères (les chrétiens), que ce disciple ne meurt pasâ¯Â».
Cette parole est celle de Jésus (verset 22) interprétée dans le sens que Jean ne mourrait pas.
Le verbe au présent ne meurt pas, montre que ce disciple, quoique très âgé, vivait encore. Mais si, dans un prochain avenir, il arrivait quâil mourût, il se trouverait que la parole de Jésus, ainsi comprise, ne se vérifierait pas, et ce serait là un sujet dâachoppement pour la foi des frères.
Câest pourquoi lâévangéliste a à cÅur de rectifier lâinterprétation quâon donnait de cette parole.
Pour cela, il rappelle dâabord simplement que Jésus nâa pas dit quâil ne mourrait pas; puis il cite textuellement le verset 22 en lui laissant son sens hypothétique : si je veux (Quelle autorité divine dans ce mot : si je veux !).
Il fallait donc que Jean lui-même nâadmit pas lâinterprétation quâil réfute comme une erreur, ou du moins quâil fût dans lâincertitude à cet égard. Cette rectification ne nous conduirait-elle pas au vrai sens du verset 22 ?
Jésus ne voulant pas répondre à la question de Pierre, lui imposerait le silence par une simple supposition : si je veux, ce nâest pas ton affaire, mais la mienne, toi, suis-moi !
Ce disciple est évidemment celui dont il est parlé dans les versets 20-23, Jean notre évangéliste, qui sâest si clairement désigné au verset 20.
Il faut remarquer le verbe au présent, rend témoignage (grec témoigne), faisant un contraste frappant avec cet autre verbe à lâaoriste : les a écrites.
Le premier montre que Jean vivait encore, le second certifie que, non seulement Jean 21, mais tout lâÃvangile a cet apôtre pour auteur : câest lui qui a écrit ces choses.
En effet, cette attestation est beaucoup trop solennelle pour ne sâappliquer quâaux quelques récits de lâappendice. Ainsi en jugent la plupart des exégètes.
On comprend dès lors de quel poids est cette solennelle déclaration de la vérité du témoignage que notre évangéliste a laissé à lâÃglise chrétienne pour tous les temps, en écrivant ce livre.
Mais on a soulevé, au sujet de ce verset, une question qui est résolue en deux sens divers : qui rend ce témoignage à la vérité de notre Ãvangile ? Plusieurs éminents interprètes (Tholuck, Brückner, Luthardt MM. Weiss, Godet) lâattribuent aux anciens de lâÃglise dâÃphèse qui entouraient lâapôtre et qui auraient été chargés par lui de publier et de répandre son évangile.
Cette opinion se fonde dâabord sur ce verbe au pluriel : nous savons, qui ne se retrouve pas ailleurs dans notre Ãvangile et qui indique une pluralité dans ceux qui rendent ce témoignage; elle se fonde, ensuite, sur une tradition très ancienne conservée par des Pères de lâÃglise et consignée dans le fragment de Muratori et selon laquelle Jean écrivit son Ãvangile à la demande de ces mêmes anciens, auxquels il confia ensuite le soin de le publier.
Nous aurions donc ici leur important témoignage, le plus ancien de tous ceux qui confirment lâauthenticité de notre évangile.
Dâautres interprètes, frappés de la ressemblance de cette attestation et de lâaffirmation Jean 19:35 (comparez 3 Jean 1:12), soutiennent quâelle est de Jean lui-même (Ainsi Hengstenberg, Lange, Meyer et dâautres).
Sâil en est ainsi, nous aurions dans ce verset la confirmation par lâévangéliste du témoignage consigné au Jean 19:35, et la conclusion de tout son livre, quâil aurait ajoutée après lâavoir achevé, à la conclusion précédente (Jean 20:30).
De ces deux suppositions la première nous paraît cependant la mieux fondée.
Ce verset est retranché par Tischendorf, sur lâautorité, il est vrai, du seul manuscrit du Sinaï. Dans ce document même il a été introduit, dâaprès Tischendorf, par un correcteur.
Dâaprès dâautres critiques, il faisait partie déjà du texte primitif de ce manuscrit.
Mais si on le considère en lui-même, on arrive facilement à la conviction quâil nâappartenait pas originairement à notre évangile.
En effet :
Lâaffirmation claire et ferme du verset 24 clôt tout le récit de Jean et, en particulier, lâadmirable Jean 21 dans lequel lâapôtre raconte la manifestation que Jésus ressuscité accorda à ses disciples : dâabord dans un acte de sa puissance qui symbolisait les immenses bénédictions dont leurs travaux seront couronnés; ensuite dans un acte de son insondable amour qui rétablit un disciple déchu dans sa relation avec son Sauveur et dans son apostolat; enfin par un acte de sa science divine, annonçant à ses deux principaux disciples leur destinée future.
Ainsi, comme lâobserve avec justesse M. Godet, ce dernier chapitre de notre Ãvangile nous ramène au premier.
Là (Jean 1:35 et suivants) Jean nous fait connaître les commencements de ces relations intimes et saintes de Jésus avec ses disciples; ici, il les confirme définitivement sur le fondement de la foi quâils ont acquise.
Désormais il ne leur restera plus quâà entrer dans une communion beaucoup plus intime encore avec leur Sauveur glorifié et invisible.