Au lieu de la leçon du texte reçu : temps pendant lequel on offre, une variante de Codex Sinaiticus, B. A, D, admise par la plupart des critiques, porte : selon laquelle (parabole), selon que ce symbole le veut et lâordonne.
Notre version suppose admise la leçon de Codex Sinaiticus, B. A. D autres interprètes, en adoptant le même texte, traduisent : «â¯qui sâajoutent seulement en tant quâordonnances charnelles aux aliments, aux breuvages et aux diverses ablutionsâ¯Â».
versets 1-28
1 à 10 Le culte de lâancienne Alliance et son caractère symbolique
Il nây a ici dans le grec, selon les meilleures (majuscules, Hébreux 9), que ces mots : la première; le texte reçu porte : première tente (ou tabernacle) glose tirée de Hébreux 9:2, mais quâon ne saurait concilier avec le sens du passage. Il sâagit évidemment de la première alliance, mentionnée dans le verset qui précède immédiatement (Hébreux 8:13).
Lâauteur vient de montrer, en se fondant sur une déclaration de Dieu, que la première alliance est «â¯vieillie et prés de disparaîtreâ¯Â» (Hébreux 8:13). En conséquence de ce premier fait constaté (donc), il va présenter une autre circonstance qui est une nouvelle marque de lâinfériorité de lâancienne Alliance (Hébreux 9:6 et suivants). Auparavant toutefois (il est vrai), il a soin de reconnaître que son culte reposait aussi, non sur des institutions arbitraires, mais sur des ordonnances divines (comparer Hébreux 8:5, note). Seulement, ces ordonnances avaient alors fait leur temps et atteint leur but.
Aussi manque dans B. minusc., versions; plusieurs critiques et exégètes mettent en doute son authenticité. Le verbe est à lâimparfait (avait), non seulement parce que la pensée de lâauteur se reporte au moment où le culte du tabernacle fut institué, mais parce que, se plaçant au point de vue de la nouvelle Alliance, il considère lâancienne comme abolie (Hébreux 8:6-13).
Le sanctuaire (grec), un sanctuaire de ce monde, par opposition au sanctuaire céleste (Hébreux 8:2; Hébreux 8:5) «â¯qui nâa pas été fait par des mains, qui nâest pas de cette créationâ¯Â» (Hébreux 9:11).
Grec : Car un tabernacle fut construit, le premier dans lequel la lampe et la table et la proposition des pains, lequel est appelé lieux saints.
Le tabernacle ou «â¯tenteâ¯Â» dâassignation, qui fut construit par Moïse, était divisé en deux compartiments. Lâauteur désigne ceux-ci comme deux tabernacles : le premier (Hébreux 9:2), et un tabernacle (Hébreux 9:3).
Mais, dans sa pensée, ils formaient bien un seul édifice, puisquâil les présente comme séparés par un rideau, quâil appelle le second voile, par opposition à celui qui se trouvait à lâentrée même de la tente, et quâil fallait soulever pour pénétrer du parvis dans le lieu saint.
En y entrant. on trouvait. à main gauche (Exode 26:35), le chandelier dâor (Exode 25:31-39; Exode 37:17-24), à droite, la table portant les douze pains de proposition renouvelés chaque sabbat, grec la proposition (ou le dépôt) des pains (Exode 25:23-30; Exode 26:35; Exode 37:10-16; Lévitique 24:5-9).
Au delà du second voile (Exode 26:31) était le lieu très saint, ou le saint des saints, mystérieux et inaccessible séjour de la gloire de Dieu, dont lâhomme pécheur fut absolument exclu, jusquâà lâheure du sacrifice de Golgotha, où le voile, qui le cachait aux regards et en fermait lâaccès, se déchira de lui-même (Matthieu 27:51, comparez Hébreux 9:8, note). Là était lâarche de lâalliance, renfermant les tables de lâalliance (Hébreux 9:4), les dix paroles du Sinaï qui formulaient les conditions de lâalliance de Dieu avec son peuple.
Câest là que Dieu manifestait sa présence et sa majesté dans la nuée (Lévitique 16:2; 1 Rois 8:6-13). Une seule fois lâannée, au grand jour des expiations, le souverain sacrificateur entrait dans ce lieu très Saint, en y portant le sang des victimes, dont il faisait aspersion sur le propitiatoire (Hébreux 9:7).
Le mot que nous traduisons par autel dâor pour les parfums a offert aux exégètes une difficulté qui bien que sans importance pour la pensée, est appelée par Calmet «â¯la plus grande difficulté de toute lâépître !â¯Â»
Le mot grec signifie proprement ce qui sert à offrir le parfum, et peut désigner soit un encensoir soit un autel. Il est employé dans le premier sens par les Septante (2 Chroniques 26:19; Ãzéchiel 8:11), et par des auteurs classiques, dans le second sens, il se trouve également chez les écrivains profanes, puis dans Philon, dans Josèphe et dans les Pères de lâÃglise.
Dès les temps les plus anciens, les interprètes se sont divisés. La Peschito (second siècle) traduit par encensoir et lâauteur du manuscrit du Vatican (B) a introduit dans le texte une correction qui montre quâil donne au mot le sens dâautel des parfums. On lit, en effet, dans ce document à Hébreux 9:2, après proposition des pains, les mots et lâautel dâor pour les parfums, qui manquent, par contre, à Hébreux 9:4.
Ceux qui adoptent la signification dâencensoir sâappuient sur le fait que le souverain sacrificateur, au jour des expiations, devait brûler de lâencens dans le lieu très saint en présence du trône de Dieu (Lévitique 16:12; Lévitique 16:13; Exode 30:34-38). On suppose quâil y avait un encensoir exclusivement consacré à cet usage et appartenant au lieu très saint, où quâil fût conservé dâailleurs. Mais cette supposition est difficile à établir.
Un encensoir spécial nâest mentionné nulle part dans lâAncien Testament. Or, dans sa description du tabernacle, lâauteur ne nomme que les objets principaux, connus par les textes de la loi. Lâencensoir aurait-il été déposé habituellement dans le lieu très saint ? En ce cas le souverain sacrificateur aurait de y pénétrer une première fois pour chercher lâustensile. Cela est inadmissible, puisquâil devait brûler lâencens, précisément pour que la fumée lui dérobât la vue du propitiatoire (Lévitique 16:13).
Si lâon admettait, pour cette raison que lâencensoir était gardé ailleurs, il faudrait penser que le participe employé par lâauteur (un tabernacle ayant) voulait dire que cet encensoir était affecté au service du tabernacle. Mais comme lâarche de lâalliance, nommée aussitôt après, est également régime de ce participe, celui-ci doit être pris au sens local.
Ces difficultés sont grandes, et, de plus, lâomission de lâautel des parfums serait inexplicable, vu la place quâil tenait dans le culte et vu la signification de lâoffice que le sacrificateur y accomplissait : la fumée de lâencens, était le symbole des prières qui sâélevaient à Dieu, et en offrant lâencens, le sacrificateur exerçait cette fonction dâintercesseur, qui devait être lâun des principaux rôles du Christ (Hébreux 7:25).
Aussi la plupart des commentateurs et des traducteurs modernes adoptent-ils le sens dâautel des parfums.
Les uns admettent que lâauteur a commis une erreur en plaçant cet autel dans le lieu très saint. Il aurait été amené à cette erreur par des passages comme Exode 26:35, où, dans la description du lieu saint, lâautel des parfums est omis; Exode 30:6, où lâÃternel dit à Moïse : «â¯Tu placeras lâautel devant le voile qui est sur lâarche du témoignage, devant le propitiatoire qui est sur le témoignage (les tables de la loi), où je me trouverai avec toiâ¯Â».
Dâautres estiment quâune telle erreur est invraisemblable, puisque lâauteur ne pouvait ignorer que le sacrificateur offrait tous les jours le parfum sur cet autel (Luc 1:9; comparez Hébreux 9:6), et que, suivant ses propres indications (Hébreux 9:7), le lieu très saint nâétait accessible quâune fois par an au seul souverain sacrificateur. Ils supposent donc que lâauteur admettait pour le tabernacle une organisation différente de celle établie plus tard dans le temple ou bien, ce qui paraît plus probable, ils estiment quâon ne doit pas presser les termes employés.
Lâauteur aurait rattaché lâautel des parfums au lieu très saint, à lâentrée duquel il était placé, parce que la fumée de lâencens quâon y brûlait montait vers Dieu, dont le lieu très saint était la demeure, et aussi parce que cet autel tenait une place particulière dans les cérémonies du jour des expiations, auquel lâauteur pense dans ce chapitre (comparer Exode 30:10, où lâautel est lui-même appelé un saint des saints. Lévitique 16:18).
Lâarche de lâalliance était le signe de la présence de Jéhova au milieu de son peuple. Lâauteur la décrit comme entièrement (grec de tous côtés, câest-à -dire «â¯en dedans et en dehorsâ¯Â», Exode 25:11) recouverte dâor, puis il énumère les objets sacrés qui y étaient renfermés.
Mais ici encore on a trouvé une difficulté. Lâauteur place dans lâarche un vase dâor contenant la manne et la verge dâAaron qui avait fleuri. Il se fonde sur Exode 16:33; Exode 16:34 (où les Septante ajoutent que le vase était dâor), et sur Nombres 17:10. Dans ces passages, il est dit que ces deux objets furent déposés «â¯devant lâÃternelâ¯Â», «â¯devant le témoignageâ¯Â», par où lâauteur de lâExode voulait dire probablement : «â¯devant lâarcheâ¯Â». Mais lâinterprétation donnée par notre auteur peut se défendre aussi, car le mot de «â¯témoignageâ¯Â», employé seul, signifie les tables de la loi.
Placer ces deux objets «â¯devant le témoignageâ¯Â», câétait par conséquent les mettre à côté des tables de la loi dans lâarche. Quelle autre place dâailleurs aurait-on pu leur assigner, sâils devaient être religieusement conservés durant tout le temps où le tabernacle fut sans cesse transporté dâun lieu à lâautre à la suite dâIsraël ?
On oppose, il est vrai, à cette explication 1 Rois 8:9, où il est dit expressément «â¯quâil nây avait dans lâarche que les deux tables de pierreâ¯Â». Mais sâil en était ainsi au temps de Salomon, après que lâarche, longtemps entre les mains des Philistins, eut été dépouillée de tout ce qui avait pu tenter la cupidité de ces ennemis dâIsraël, cela ne veut pas dire quâil en ait été ainsi dès lâorigine. La remarque du livre des Rois, loin dâexclure cette hypothèse, la confirme : elle fait supposer que lâarche avait renfermé auparavant dâautres objets que les tables de la loi, sans cela il eut été oiseux dâattirer lâattention sur un fait connu de tout Israël.
Les tables de lâalliance, contenu principal de lâarche étaient le «â¯témoignageâ¯Â» à la fois de la sainteté de lâÃternel et du péché de lâhomme, le témoignage de Dieu qui dit à lâhomme. Je ne traiterai jamais dâalliance avec toi que : sur cette base : «â¯Soyez saints, car je suis saintâ¯Â». Si ces tables nâavaient été recouvertes par le propitiatoire où sâexerçait la miséricorde au moyen du sacrifice, elles nâauraient été autre chose que le témoignage de la condamnation des pécheurs.
Le propitiatoire était le couvercle de lâarche (en hébreu kaporeth), dâor pur, sur lequel le souverain sacrificateur faisait aspersion de sang au grand jour des expiations (comparer Hébreux 9:3, note, Lévitique 16:14 et suivants).
Le propitiatoire couvrait le «â¯témoignageâ¯Â» la loi accusatrice de lâhomme; de là le mot, si fréquemment employé dans lâAncien Testament, «â¯couvrir le péchéâ¯Â», pour dire le pardonner (Psaumes 32:1).
Câest au-dessus du propitiatoire que Dieu révélait sa présence, sa miséricorde (Luther traduit propitiatoire par «â¯trône de grâceâ¯Â») et sa gloire dans la nuée, toutes ses perfections réunies. «â¯Je me trouverai là , avec toiâ¯Â», avait-il dit à Moïse (Exode 25:22).
Aux deux bouts de lâarche, et penchés sur le propitiatoire, dans lâattitude de lâadoration, étaient deux chérubins, appelés ici chérubins de gloire, parce que la gloire divine se manifestait entre eux deux (Exode 25:18-22 et Ãzéchiel 10).
Pierre fait peut-être allusion aux chérubins en parlant de ces anges qui sâinclinent pour contempler de plus près le mystère de la rédemption (1 Pierre 1:12).
Grec : Des quelles choses je ne puis maintenant parler en détail. Les choses que lâauteur a en vue ne sont pas seulement les chérubins ou lâarche et son contenu, mais tous les objets du tabernacle, dont il vient de faire lâénumération. Il nâestime pas que ce soit le moment dâindiquer leur sens symbolique. La description quâil a faite du sanctuaire nâavait dâautre but que dâintroduire la grande pensée quâil énonce à Hébreux 9:8.
Au grand jour des expiations seulement (Lévitique 16). Afin dâaccomplir tous les actes de son service prescrits pour ce jour-là , le souverain sacrificateur entrait peut-être plus dâune fois au-delà du voile : (Lévitique 16:12; Lévitique 16:15) mais quoi quâil en soit, ce nâétait que ce seul jour de lâannée, et pour ce seul service : câest tout ce que veut dire lâauteur. Il fait expressément remarquer ici trois choses :
Grec : «â¯Pour lui-même et pour les ignorances du peupleâ¯Â». Ce mot est pris au sens moral (Hébreux 5:2 note).
Le premier tabernacle, câest, comme à Hébreux 9:2; Hébreux 9:6, la partie antérieure du sanctuaire, le lieu saint (Hébreux 9:1, 3e note) où les sacrificateurs entraient chaque jour.
Or tant quâil subsistait avec ses institutions temporaires, tant que le lieu très saint était inaccessible (Hébreux 9:7), le vrai lieu très saint, la demeure de Dieu, le ciel, restait fermé à lâhomme pécheur.
Le chemin, qui y conduit, nâa pas été manifesté (Romains 3:21) ou «â¯nâest pas ouvertâ¯Â». Et quelle est la conscience éclairée qui ne confirme ce jugement ?
Bien plus, lâauteur nâhésite pas à attribuer à lâEsprit-Saint cet enseignement, câest-à -dire quâil fait remonter à son action la pensée symbolisée dans cette disposition du sanctuaire, avec son lieu très saint inaccessible. Convaincre le peuple de cette humiliante et douloureuse vérité, câétait le seul moyen de préparer les âmes à lâéconomie nouvelle, à lâÅuvre du vrai souverain Sacrificateur, que lâauteur va exposer (Hébreux 9:11 et la suite).
Au lieu de rendre ainsi les premiers mots du verset : ce qui était une figure, par où il faudrait entendre le fait que le lieu très saint restait fermé (Hébreux 9:8), nous traduisons, plus littéralement : qui était une figure, le pronom se rapportant à premier tabernacle (Hébreux 9:8), celui-ci avec les institutions de son culte était une figure, une (grec) parabole, une leçon de choses, destinée à enseigner lâinsuffisance des conditions religieuses de lâancienne économie.
Le temps présent, pour lequel la parabole avait été donnée, est, suivant les uns, le temps de lâéconomie mosaïque : lâauteur se placerait au point de vue de ceux pour qui la loi fut promulguée, et considérerait la nouvelle Alliance comme appartenant au «â¯monde à venir;â¯Â» (Hébreux 2:5) suivant dâautres, cette expression désigne lâépoque de lâéconomie nouvelle, ce que lâauteur va appeler (Hébreux 9:10) «â¯le temps de la réformationâ¯Â». La parabole était pour ce temps-là , lâannonçait, le montrait de loin.
Au lieu de la leçon du texte reçu : temps pendant lequel on offre, une variante de Codex Sinaiticus, B. A, D, admise par la plupart des critiques, porte : selon laquelle (parabole), selon que ce symbole le veut et lâordonne.
La conclusion qui sâimposait aux lecteurs, câest quâen retournant au mosaïsme, ils préféraient lâombre à la réalité, ils sâattachaient à un culte incapable de répondre aux besoins de la conscience (Hébreux 9:10), qui ne pouvait (grec) consommer, conduire au but, à la perfection (comparez sur ce mot Hébreux 5:9, note) celui qui le célébrait; car les sacrifices lévitiques ne pouvaient purifier que des souillures légales (Hébreux 9:13; Hébreux 10:1-4 comparez avec Hébreux 9:22).
Notre version suppose admise la leçon de Codex Sinaiticus, B. A. D autres interprètes, en adoptant le même texte, traduisent : «â¯qui sâajoutent seulement en tant quâordonnances charnelles aux aliments, aux breuvages et aux diverses ablutionsâ¯Â».
Les dons et sacrifices sont appelés ordonnances (grec) de la chair, parce quâils conféraient a lâIsraélite une justice extérieure, selon lâhomme naturel, en faisant de lui un membre du peuple de lâalliance, mais quâils ne pouvaient le délivrer effectivement du péché qui entachait et accablait sa conscience (Hébreux 9:9).
Les aliments et breuvages ne sont pas seulement les repas sacrés (Hébreux 13:9 et suivants), et en particulier le repas pascal, mais tous les aliments et breuvages sur lesquels portaient les prescriptions de la loi (Lévitique 11 Nombres 6:3; comparez Colossiens 2:16).
Pour les diverses ablutions, voir Hébreux 6:2; Exode 29:4; Lévitique 14:8; Lévitique 16:24-28, Lévitique 15
Ces prescriptions ne devaient être imposées que jusquâà un temps de réformation (grec de redressement, mot qui ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament), un temps où les ordonnances imparfaites de lâancienne Alliance seraient rendues parfaites (Jean 4:23 et suivants).
Plan
C. Le service de Christ dans le sanctuaire céleste. Son sacrifice unique et efficace
Christ, entrant dans le vrai tabernacle, avec son propre sang, est lâauteur de notre rédemption
Bien différent des sacrificateurs lévitiques, Christ est venu nous assurer la vie éternelle. Il a traversé les cieux, sâest approché de Dieu définitivement avec son propre sang, et nous a procuré une rédemption éternelle. En effet, si les sacrifices et les cérémonies de lâancienne Alliance avaient une vertu purificatrice, à plus forte raison le sang de Christ, qui sâest offert lui-même sans tache à Dieu, par un esprit éternel, purifiera-t-il vos consciences des Åuvres mortes et vous rendra-t-il capables de servir le Dieu vivant (11-14).
Nécessité de la mort de Christ
a) La mort du testateur. Christ est, en vertu de sa mort, médiateur dâune nouvelle Alliance. Par sa mort, il a opéré la rédemption des péchés commis sous la première Alliance, afin de mettre en possession de lâhéritage éternel ceux à qui il était promis. Pour que des héritiers obtiennent leur héritage, la mort du testateur doit intervenir, puisquâalors seulement le testament devient exécutoire (13-17).
b) LâAlliance inaugurée par lâaspersion avec le sang. Les considérations qui précèdent expliquent pourquoi même la première Alliance fut inaugurée avec du sang : après avoir proclamé la loi, Moïse fit aspersion avec le sang de lâAlliance sur le livre de la loi, sur tout le peuple, puis, de même, sur le tabernacle et ses ustensiles ; dâaprès la loi, presque tout est purifié avec du sang, sans lâeffusion duquel il nây a pas de pardon. Il était donc nécessaire que le sanctuaire céleste fût purifié par un sacrifice plus excellent, car câest dans le ciel même que Christ est entré, afin de comparaître pour nous devant Dieu (18-24).
Christ sâest offert lui-même une seule fois
Christ nâest pas entré dans le sanctuaire céleste pour sâoffrir plusieurs fois, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le lieu très saint ; car, dans ce cas, il eût fallu quâil souffrît à plusieurs reprises ; non, il a paru une seule fois, à la fin de lâéconomie présente, pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme il nây a pour les hommes quâune mort, suivie du jugement, il sâest sacrifié une seule fois, chargé des péchés de plusieurs, et il apparaîtra une seconde fois, sans ces péchés, à ceux qui lâattendent pour leur salut (25-28).
Inefficacité des sacrifices annuels ; efficacité de lâobéissance de Christ
La loi, qui nâa que lâombre des biens à venir ne peut, par les sacrifices offerts chaque année, rendre parfaits ceux qui y participent ; autrement, on aurait cessé de les offrir ; mais ils ne font que commémorer les péchés, car le sang des victimes ne peut les ôter. Câest pourquoi Christ, dans les paroles du Psaume 40, se présente pour faire la volonté de Dieu. Il substitue ainsi son obéissance aux sacrifices, et nous sommes sanctifiés par cette obéissance, par lâoffrande unique de son corps (1-10).
Les péchés ôtés par lâoblation de Christ ; les sacrifices abolis
Ce que les sacrificateurs ne pouvaient faire en se présentant chaque jour devant Dieu, Christ lâa accompli par son unique sacrifice ; puis il sâest assis à la droite de Dieu, attendant lâassujettissement de ses ennemis ; car, par une seule offrande, il a élevé pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés. Cela est confirmé par la promesse du Saint-Esprit, relative à la nouvelle Alliance, qui annonce une loi écrite dans les esprits et lâoubli de tous les péchés. Or, la rémission des péchés entraîne la suppression des offrandes pour les péchés (11-18).
Hébreux 9:11 à 10.18 Le service de Christ dans le sanctuaire céleste. Son sacrifice unique et efficace.
Mais (cette particule marque le grand contraste de la réalité avec les symboles) Christ est venu, il est le vrai souverain Sacrificateur ! tel est le glorieux fait que lâauteur annonce avant dâen exposer les détails.
Le texte reçu, avec Codex Sinaiticus, A, majuscules, porte : Sacrificateur des biens à venir. Ces mots signifient que les biens de la nouvelle Alliance, le pardon des péchés, la délivrance, la paix, la communion avec Dieu, quoique réalisés en Jésus-Christ, et déjà accordés en partie à ceux qui croient en lui, sont pourtant encore des biens futurs jusquâà leur pleine possession, à moins quâon admette que lâauteur présente ces biens comme à venir en tant quâils appartiennent à la nouvelle alliance (Hébreux 2:5; Hébreux 6:5).
Mais une variante dans B, D, Itala, porte : «â¯biens présentsâ¯Â» ou «â¯biens arrivésâ¯Â», ce texte serait mieux approprié au contraste quâétablit ici lâauteur entre les deux alliances, dont lâune nâavait que la promesse, lâautre la réalisation actuelle. Lachmann, Westcott et Hort, Nestle, Weiss adoptent cette leçon.
Voir, sur cette grande pensée de lâentrée de Christ dans le vrai sanctuaire céleste, à laquelle lâauteur attache une si haute importance, Hébreux 4:14, note (comparer Hébreux 8:2; Hébreux 9:24; Hébreux 10:12-14). Le tabernacle plus grand plus parfait où Christ poursuit maintenant son Åuvre comme souverain Sacrificateur, nâa point été fait par la main des hommes, ainsi que le tabernacle mosaïque, et même, il nâest point de cette création terrestre. Ce sont les cieux (Hébreux 9:24), à travers lesquels Christ a passé pour pénétrer jusquâau séjour de la gloire de Dieu, élevé au-dessus de toute la création.
On retrouve ici (comme Hébreux 4:14) une allusion au fait que le sacrificateur traversait le lieu saint pour parvenir jusquâau-delà du voile, jusquâau lieu très saint, symbole de la demeure de Dieu.
Une autre interprétation de ces paroles, présentée par des Pères et encore par Calvin et Bengel, mais généralement abandonnée aujourdâhui, voit dans le tabernacle plus grand et plus parfait que Christ a traversé, non pas le ciel, mais son corps, sa propre humanité, par laquelle il a passé au travers des souffrances, du sacrifice et de la mort, pour parvenir ainsi jusquâà la gloire et à la communion immédiate avec Dieu.
Cette idée est vraie en elle-même, elle est exprimée à Hébreux 10:20 (voir la note). Mais ici il est inadmissible que lâauteur veuille exprimer cette pensée; ce qui le montre, câest Hébreux 9:24, où il dit en termes simples et clairs que le sanctuaire où Christ est entré, câest le ciel (comparer Hébreux 4:14, note).
Il y est entré (grec) «â¯non par le sang des boucs et des veaux, mais par son propre sangâ¯Â», câest-à -dire en vertu et par lâefficace de son propre sang. Le souverain sacrificateur ne pouvait entrer dans le lieu très saint quâen vertu du sang de lâexpiation quâil prenait sur lâautel situé dans le parvis extérieur (Lévitique 16:11; Lévitique 16:14); de même câest en vertu de son propre sang «â¯répandu pour la rémission des péchésâ¯Â» que Christ a comparu devant Dieu pour son peuple.
Là était lâimage, ici la réalité; car, par ce sacrifice de son amour, Jésus-Christ a réellement obtenu une rédemption éternelle.
Obtenu, car il a dû la poursuivre par tous ses efforts et lâacquérir au prix dâindicibles souffrances; une rédemption, câest-à -dire un rachat, et par là une délivrance réelle (Romains 3:24, 2e note) pour ceux dont il a payé la rançon; une rédemption éternelle, dont la valeur, lâefficace dure à toujours, et dont les bienheureuses conséquences sâétendront sur lâéternité tout entière.
Parce que son sacrifice a cette vertu perpétuelle, le Sauveur a pu lâoffrir une fois pour toutes; câest cette vertu perpétuelle que voudrait représenter, mais que méconnaît ou dénature le sacrifice de la messe sans cesse renouvelé.
Voir sur lâefficace de la mort de Jésus-Christ, comme sacrifice expiatoire, Hébreux 9:14, note, et Romains 3:25, note.
Ces deux versets (Hébreux 9:13; Hébreux 9:14) doivent confirmer (car), par un raisonnement a fortiori et par une application vivante à la conscience la grande vérité de lâexpiation du péché par le sang de Christ, exprimée à Hébreux 9:12.
Tout Israélite savait que le sang de boucs et de taureaux (Lévitique 16:6-11; Lévitique 14:15, etc.) et lâaspersion faite avec lâeau où lâon avait mêlé la cendre dâune génisse (Nombres 19, voir surtout Hébreux 9:13; Hébreux 9:20), purifiaient dâune souillure légale, par exemple de lâattouchement dâun mort, et rendaient à celui qui venait dâoffrir ce sacrifice la pureté de la chair, indispensable pour quâil jouît des privilèges dâun membre du peuple.
Mais tout cela nâétait quâun symbole, la souillure légale nâétait que lâimage du péché, quâelle rappelait sans cesse; la purification cérémonielle, lâimage de la vraie purification, quâelle faisait désirer. Câest la conscience qui devait être purifiée des Åuvres mortes pour servir le Dieu vivant, deux choses qui sont également impossibles à lâhomme.
Les Åuvres mortes (comparez Hébreux 6:1), en effet, ne sont pas les cérémonies par lesquelles lâisraélite cherchait la purification devant Dieu; ce sont tous les péchés qui pèsent sur la conscience du pécheur et ne lui permettent pas de sâapprocher de Dieu pour lui rendre son culte (tel est le sens du verbe : servir Dieu), ce sont, dâune manière plus générale, toutes les Åuvres qui procèdent de lâhomme irrégénéré, car il est lui-même mort (Ãphésiens 2:1), et la mort ne saurait produire la vie.
Ses Åuvres sont mortes, tant quâelles ne sont pas en lui le produit dâune vie nouvelle, créée par lâEsprit de Dieu et par laquelle seulement nous sommes capables de servir le Dieu vivant. Quel contraste entre un tel service et cette mort morale de lâhomme naturel, qui frappe de stérilité toute son activité.
Servir, dans lâoriginal, câest remplir une fonction sacerdotale célébrer un culte (Hébreux 9:9; Hébreux 12:28). Le chrétien doit être dans toute sa vie un sacrificateur du Dieu vivant (Hébreux 3:12), sâoffrir lui-même en sacrifice, et faire de chaque acte de sa vie un culte en esprit et en vérité.
Comment sâélever des Åuvres mortes, qui souillent la conscience, à cet idéal de sainteté ? Lâauteur en indique le moyen : le sang de Christ. Il montre en quoi a consisté le sacrifice du Sauveur, dans quelles conditions celui-ci lâa accompli : Qui, par lâEsprit éternel, sâest offert lui-même sans tache à Dieu.
Toutes les expressions employées font ressortir la pensée que le sacrifice de Christ est un acte moral, dans le sens le plus élevé, le plus absolu de ce mot. Câest ce qui le distingue profondément des sacrifices symboliques rappelés à Hébreux 9:13, dans lesquels les victimes étaient passives. Il sâoffre lui-même, donc câest le sacrifice volontaire du dévouement et de lâamour sans tache (Lévitique 22:21; 1 Pierre 1:19).
Ainsi câest un sacrifice digne du Dieu saint et juste (car câest à Dieu quâil sâoffre). Mais surtout il sâoffre par lâEsprit éternel, câest-à -dire animé, porté, consacré pour cet acte par lâEsprit de Dieu qui était en lui sans mesure dans une harmonie ineffable avec Dieu, qui sâassocie à son Åuvre par son Esprit, qui lâapprouve, qui reçoit le sacrifice de sa volonté, de sa vie humaine, solidaire de notre humanité tout entière. Mais lâauteur dit plus encore.
Il aurait pu employer le terme ordinaire de «â¯Saint-Espritâ¯Â», que lui prête, en effet, une variante peu autorisée; mais non, il se sert de ce terme inusité : «â¯lâEsprit éternelâ¯Â». Son intention est de marquer que cet Esprit, qui communiquait à la personne du Christ «â¯une puissance de vie impérissableâ¯Â» (Hébreux 7:16), confère à son sacrifice une valeur éternelle : câest lâÅuvre de Dieu accomplie pour lâéternité.
La plupart des commentateurs modernes, il est vrai, se fondant sur le fait que lâarticle manque en grec et quâil y a proprement : par un esprit éternel, se refusent à voir dans cette expression lâEsprit de Dieu; elle caractériserait soit la nature divine, soit la constitution morale du Christ, et serait destinée à expliquer comment il peut encore remplir son office de souverain sacrificateur céleste après sâêtre livré lui-même à la mort.
Telle est la source intarissable «â¯ouverte pour la purification du péché et de la souillureâ¯Â». Mais comment la conscience en estelle purifiée de ses Åuvres mortes ?
Dès lâAncien Testament, le symbole devait indiquer la réalité. Il y avait en tout sacrifice deux choses distinctes : lâimmolation de la victime et lâaspersion de son sang sur le pécheur qui lâoffrait (Hébreux 9:13). Par ce dernier acte quâil subissait, lâIsraélite confessait solennellement que câétait de lui quâil sâagissait, lui qui avait péché, qui était souillé, qui avait mérité la mort, qui devait, après avoir obtenu son pardon, sâoffrir en sacrifice vivant et saint, mourir réellement au péché, en un mot, sâapproprier personnellement tout le sens de son sacrifice.
De même et à plus forte raison sous la nouvelle Alliance, câest en devenant un avec Christ par une foi réelle que le pécheur est justifié; câest en Christ que sa conscience reprend vie, se détache de la souillure par la puissance divine de la croix; câest en Christ, et avec lui, quâil meurt par degrés au péché, au monde, à lui-même, câest en lui quâil ressuscite pour une vie nouvelle et sainte.
(Voir, sur ce côté si profond de la mort de Christ appliquée à lâhomme pécheur, Romains 6:1-11, notes.)
Lâauteur a déjà auparavant désigné Jésus-Christ comme un médiateur (Hébreux 8:6); ici il déclare comment, pourquoi il est médiateur. Il sâest offert lui-même (Hébreux 9:14), câest pourquoi il est médiateur, et il a fallu que la mort du médiateur intervint.
Lâauteur introduit ainsi le développement, dans lequel il examine sous ses diverses faces le grand fait quâil vient dâénoncer.
On remarquera que si jusquâici lâauteur a opposé lâAlliance ancienne à la nouvelle (Hébreux 7:22; Hébreux 8:6-10; Hébreux 9:1-4), dans Hébreux 9:16; Hébreux 9:17 il emploie le même mot grec dans le sens de testament.
Quelques exégètes ont voulu, il est vrai, revendiquer pour ce mot, même dans Hébreux 9:16; Hébreux 9:17, le sens dâalliance. Mais leurs efforts sont vains; cette interprétation est inadmissible.
Le fait est que le terme grec désigne toute disposition authentique, quâelle soit établie entre deux parties, engagées ainsi lâune envers lâautre (pacte, contrat, alliance), ou quâelle provienne dâun seul, qui déclare ainsi sa volonté, ses intentions (disposition testamentaire, testament). Le mot ayant ces deux acceptions, lâauteur passe de lâune à lâautre pour les besoins de son argumentation.
Le procédé peut se justifier si lâon ne sâarrête pas à la logique formelle, mais si lâon considère la nature même de lâinstitution désignée par ce terme à double entente. Car si, dâune part, les rapports de Dieu avec son peuple, surtout dans lâéconomie ancienne, ont les caractères dâune alliance, avec ses conditions mutuelles (voir, par exemple, Hébreux 8:8-10), il nâest pas moins évident que, de plus en plus, ces rapports, fondés sur la grâce pure et gratuite de Dieu, sur son Åuvre de miséricorde quâil accomplit tout entière, deviennent, de sa part, une déclaration authentique de sa volonté miséricordieuse, un testament (voir aussi Hébreux 8:10; Galates 3:15-17; comparez Matthieu 26:28, et lâIntroduction générale au Nouveau Testament, tome I).
Grec : reçoivent la promesse (accomplie) de lâhéritage éternel (comparer Hébreux 6:13). Parce que les péchés commis sous la première Alliance nâétaient expiés quâen figure et non en réalité, il a fallu que la mort du médiateur eût lieu, afin que la promesse sâaccomplît, câest a dire que lâhéritage éternel (Hébreux 5:9; 1 Pierre 1:4) fût vraiment acquis à ceux qui sont appelés (comparer Romains 3:25; Jean 16:7).
Et si le peuple de Dieu avait besoin de ce sacrifice pour ses péchés, à plus forte raison toutes les autres nations de la terre.
Les versets Hébreux 9:16; Hébreux 9:17 confirment (car) ce qui précède, en établissant la nécessité de la mort du médiateur pour amener lâaccomplissement de la promesse.
La première Alliance, parce quâelle était une alliance, a été violée par ceux avec qui elle avait été contractée (Hébreux 8:9); la seconde lâaurait infailliblement été de même, si elle nâeût revêtu tous les caractères dâun testament qui lègue lâhéritage sans conditions.
Lâimage sur laquelle lâauteur insiste ici, en développant la signification du mot, a donc sa profonde vérité. Parmi les hommes, un testament ne devient exécutoire que par la mort du testateur, qui transmet aux héritiers tous ses droits.
Où il y a testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit annoncée (grec apportée) à lâautorité judiciaire qui constate le décès et préside à la transmission de lâhéritage, car un testament est (grec) valide sur des morts, puisquâil nâa jamais de force lorsque vit le testateur. Ici le testateur, câest Jésus-Christ, lâHomme-Dieu, à qui toutes choses appartiennent, car «â¯le Père a remis toutes choses entre ses mainsâ¯Â» (Jean 3:35).
Lâhéritage lui serait resté à lui seul, si, par sa mort, il ne lâavait légué à ses frères, à qui il voulait communiquer tous ses droits. Il sâest donc abaissé, rendu obéissant jusquâà la mort de la croix, dépouillé de tout (Philippiens 2:6-8), et par cette mort, dont la nécessité morale a déjà été démontrée (Hébreux 9:14), il a transmis à ses rachetés, avec ses droits, sa gloire éternelle, qui est leur héritage (comparer Luc 22:29, où Jésus lui-même emploie le verbe duquel est dérivé le mot testament).
Ce serait forcer et fausser la comparaison employée que dâobjecter : le Sauveur, mort pour les siens, nâen est pas moins vivant aux siècles des siècles, et câest même par sa vie, plus encore que par sa mort, quâil communique à ses membres ? unis à lui comme le sarment au cep, les biens célestes de lâhéritage. Sans doute la possession de la vie dépend de nos rapports avec le Sauveur ressuscité et vivant. Toutefois le Sauveur ne peut nous communiquer la vie divine que parce quâil est mort pour nous. Et maintenant sa vie ne fait plus que réaliser en nous ce quâil nous a virtuellement acquis sur la croix.
Par la conjonction câest pourquoi, lâauteur ne rattache pas Hébreux 9:18 à Hébreux 9:15, de sorte que les versets Hébreux 9:16 et Hébreux 9:17 ne formeraient quâune parenthèse.
Le verset Hébreux 9:18 est plutôt une conclusion tirée de la règle générale rappelée au Hébreux 9:16 : la première Alliance, quoiquâelle nâeût pas encore le caractère dâun don fait par testament et que par conséquent la mort ne dût pas intervenir pour son institution a cependant été inaugurée avec du sang.
Cette relation est marquée par lâexpression : (grec) «â¯pas même la première Alliance nâa été inaugurée sans sangâ¯Â».
Lâauteur fait allusion à Exode 24:3-8; mais il amplifie le récit de lâExode.
Celui ci ne parle pas dâaspersion sur le livre même et ne mentionne pas lâemploi de lâeau, de la laine écarlate et de lâhysope, qui étaient en usage dans diverses cérémonies de Purification (Lévitique 14:4 et suivants; Nombres 19:4 et suivants; Lévitique 8:10 et suivants; comparez Exode 12:22; Psaumes 51:9).
Quant au tabernacle, il ne put être lâobjet dâune aspersion dans la circonstance rapportée Exode 24:3-8, puisquâil nâexistait pas encore (comparer Exode 25:40). Dâaprès Exode 40:9 et suivants (comparez Lévitique 8:10), le tabernacle et les ustensiles furent seulement oints dâhuile.
Lâaspersion avec du sang ne figure que dans la tradition juive (Josèphe, Antiquités Juives III, 8, 6).
Sans effusion de sang, câest-à -dire sans sacrifice dâexpiation pour le péché, point de rémission.
Telle est la vérité que lâauteur trouve écrite sur tous les objets qui servaient au culte mosaïque, sur tous les actes de lâinstitution de ce culte. Et cette effusion de sang, perpétuellement renouvelée pour la purification du peuple, ne pouvant elle-même «â¯purifier la conscience des Åuvres mortesâ¯Â», était une prédiction solennelle du sacrifice réel qui devait sâaccomplir un jour.
Ce sacrifice sâest accompli (Matthieu 26:28), et par cela seul que le sang de lâAgneau de Dieu a coulé sur la croix, cette croix répète dâune manière mille fois plus absolue encore que tous les autres sacrifices : «â¯Sans effusion de sang, point de rémissionâ¯Â».
La conscience de lâhumanité sâest faite lâécho de cette voix divine; et le chrétien, qui nâa trouvé la paix quâau pied de la croix de Golgotha, mais qui lây a trouvée, redit en sâhumiliant et en bénissant son Sauveur : «â¯Sans effusion de sang, point de rémissionâ¯Â».
Câest là le point qui fait de lâÃvangile une folie et un scandale aux yeux de la sagesse humaine. Mais lâÃglise garde cette vérité comme son trésor malgré les dénégations et les subtilités dâune science faussement ainsi nommée.
Ce verset tire la conclusion (donc) de la déclaration qui précède, et se trouve lui-même expliqué par les paroles qui suivent (Hébreux 9:24).
Encore ici, lâauteur veut élever la pensée de ses lecteurs des images aux réalités : Il est nécessaire, dit-il, que toutes ces images, tous les objets qui servaient au culte (Hébreux 9:19-22), soient purifiées de cette manière, câest-à -dire par le sang des victimes (Hébreux 9:22) qui rappellent sans cesse à lâhomme sa souillure et sa culpabilité.
Mais toutes ces images, ces cérémonies symboliques du culte israélite figurent seulement les rapports tout spirituels du vrai sanctuaire, ces choses célestes doivent donc être purifiées elles mêmes par des sacrifices plus excellents, par le sacrifice de lâAgneau de Dieu qui réellement «â¯Ã´te le péché du mondeâ¯Â» et qui a «â¯inauguréâ¯Â» pour nous lâAlliance nouvelle (Hébreux 9:18) en entrant dans le sanctuaire céleste (Hébreux 9:24; Hébreux 10:19-22).
Il va sans dire que lâidée de purifier le sanctuaire céleste nâindique pas une action matérielle ou locale, mais lâefficace tout intérieure, spirituelle et morale de lâÅuvre de Christ, rouvrant à notre humanité sanctifiée lâaccès à la communion de Dieu. Tous ses rachetés sont désormais des sacrificateurs qui peuvent le suivre là où il est entré avant eux et pour eux (Hébreux 9:24).
Hébreux 9:11; Hébreux 9:12, notes.
Le sanctuaire terrestre a été fait comme une imitation (grec antitype) du véritable, car Moïse avait reçu lâordre de «â¯faire tout selon le modèle (grec type) qui lui avait été montré sur la montagneâ¯Â» (Hébreux 8:5).
Comparer, sur cette entrée du Christ dans les cieux comme sacrificateur et intercesseur, Hébreux 4:14, note; Hébreux 7:25-26, note; Hébreux 10:12, 19, 20.
Le mot maintenant oppose, suivant les uns, la comparution actuelle de Christ devant Dieu à son retour glorieux (Hébreux 9:28); suivant dâautres, lâintervention efficace du médiateur est opposée aux précédentes et imparfaites tentatives de réconcilier Dieu avec lâhomme par les sacrifices (comparer Hébreux 9:26).
La répétition chaque année du sacrifice dans le lieu très saint, au grand jour des expiations, pouvait, à elle seule déjà , prouver aux Hébreux que ce sacrifice nâaccomplissait pas par lui-même ce dont il était le symbole, lâexpiation du péché la réconciliation du pécheur avec Dieu et sa consécration à lâÃternel; il lui rappelait au contraire sans cesse son péché, sa culpabilité (Hébreux 10:3), la nécessité de mourir à lui-même, pour revivre à Dieu.
Sâil en était de même du sacrifice de Christ, le Sauveur aurait dû souffrir plusieurs fois, depuis la fondation du monde, câest-à -dire depuis que le péché y est entré; il devrait le faire maintenant encore, et lâidée catholique du sacrifice de la messe serait fondée.
Mais non; au lieu du sang étranger et inefficace quâoffrait le sacrificateur, Christ sâest offert lui-même et il nâa besoin de le faire quâune seule fois (Hébreux 9:28; Hébreux 10:12), car, par ce sacrifice, il a opéré lâabolition du péché.
Il reste au pécheur à sâapproprier lâeffet de ce sacrifice par une foi vivante qui lâunisse à Christ, le rende un avec lui dans ce sacrifice même, et capable de le suivre là où il est (Hébreux 10:19 et suivants).
La pensée que Christ a paru une seule fois pour lâabolition du péché par le sacrifice de lui-même (Hébreux 9:26) oblige lâauteur à parler de sa seconde apparition, pour bien marquer que, lors de celle-ci, nây aura plus de sacrifice.
Il voit, entre cette double apparition de Christ et la destinée de tous les hommes auxquels il est réservé de mourir une fois, pour être jugés après cela, plus quâune simple analogie. Ce dernier fait permet dâapprécier le premier et dâen estimer le caractère.
Pourquoi est-il réservé à tous les hommes de mourir ? à cause du péché et de la condamnation quâil entraîne (Genèse 2:17; Genèse 3:19; Romains 5:12, note.) Cette mort a lieu une seule fois, câest-à -dire une fois pour toutes. Elle clôt définitivement le temps de lâépreuve; quand elle est intervenue nous nâavons plus quâà «â¯comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon quâil aura fait soit bien soit mal, étant dans son corpsâ¯Â» (2 Corinthiens 5:10).
Notre texte, très concis, porte ces seuls mots : après cela, jugement.
De cette condition commune à tous les hommes, ressort avec évidence le but de la double apparition du Sauveur. Parce que la mort est réservée à tous, parce que tous doivent comparaître en jugement, lui, le représentant de notre humanité, le second Adam, le souverain sacrificateur, a voulu, dans son insondable amour, subir la mort, le jugement. Il a été offert une seule fois comme victime; pourquoi ? pour porter les péchés de plusieurs (Matthieu 20:28; Matthieu 26:28).
Tous ces termes sont à dessein empruntés aux usages des sacrifices. En imposant les mains sur la tête de la victime, le sacrificateur y déposait les péchés du peuple (Lévitique 4:4; Lévitique 4:15; Lévitique 4:20; Lévitique 4:29; Lévitique 4:33); de là , lâexpression si usitée dans lâAncien Testament : porter le péché, lâiniquité, le châtiment (Nombres 14:34; Ãzéchiel 4:6; Ãzéchiel 18:19, etc.). Et câest ce terme même que lâauteur applique ici à Jésus, exactement comme Ãsaïe 53:12; 1 Pierre 2:24. Comparer Jean 1:29.
Christ a été offert une seule fois, parce que lâhomme aussi ne meurt quâune fois et que dans cette unique mort se concentre tout le châtiment du péché qui est tombé sur le Sauveur. Aussi, à sa seconde venue, Christ nâaura plus à mourir pour achever la rédemption de lâhumanité. Il viendra pour exercer le jugement, ce jugement qui est tout ce qui attend lâhomme après la mort (Hébreux 9:27), câest ce que lâauteur veut dire quand il déclare que Christ paraîtra une seconde fois sans péché, sans avoir encore à porter les péchés des hommes.
Quâil ait été ici-bas sans péché personnel, câest ce que lâauteur a hautement proclamé (Hébreux 4:15), mais il nâétait pas sans péché dans le sens qui vient dâêtre exposé, puisquâil avait pris sur lui le péché de lâhumanité, en vertu duquel il souffrit et mourut. Or à sa seconde venue, il nâaura plus ni péché à expier ni sacrifice à accomplir; il apparaîtra comme le Roi glorieux à ceux qui lâattendent pour leur salut (grec à salut).
On peut aussi rattacher les derniers mots au verbe principal : «â¯paraîtra à salut, pour apporter le salut à ceux qui lâattendentâ¯Â».
à et quelques documents ajoutent : «â¯par la foiâ¯Â».