Ce nâest pas seulement pour combattre le particularisme juif que lâapôtre insiste tant sur ce mot tout homme; mais parce quâil ne croyait pas avoir rempli sa tâche aussi longtemps quâil nâavait pas instruit et averti chacun de ceux sur qui pouvait sâexercer son ministère (comparer Actes 20:31).
versets 1-29
Comparer, entre autres passages, Galates 1:1, note.
Comparer 1 Corinthiens 1:1, note. Câest peut-être Timothée qui écrivit cette lettre sous la dictée de lâapôtre (Colossiens 4:18).
Comparer Romains 1:7, note.
Au lieu de Colosses, plusieurs manuscrits lisent Colasses, et pour titre de notre épître : aux Colassiens. On trouve quelquefois ce nom ainsi écrit dans les auteurs profanes.
Le texte reçu ajoute, à la fin du verset, avec quelques anciens manuscrits : «â¯et du Seigneur Jésus-Christâ¯Â».
Pour cette expression Dieu et Père de notre Seigneur, voir Ãphésiens 1:3, note.
Ces mots toujours pour vous, se rapportent à la fois aux actions de grâces et aux prières de Paul.
Sur cette vive reconnaissance au sujet de ses frères, voir Romains 1:8; 1 Corinthiens 1:4; Philippiens 1:3; 1 Thessaloniciens 1:2; 2 Thessaloniciens 1:3; et sur ses constantes prières : Colossiens 1:3; Romains 1:10; Ãphésiens 1:16; Philippiens 1:4-9; 1 Thessaloniciens 1:2.
Grec : «â¯par la parole de la vérité de lâÃvangileâ¯Â», câest-à -dire, vérité qui est lâÃvangile.
Le sujet des actions de grâces de Paul, ce sont les vertus fondamentales de toute vie chrétienne : la foi et lâamour, quâil est heureux de retrouver dans les membres de lâÃglise de Colosses.
Jésus-Christ, le Sauveur, est lâobjet de la foi; il lâest sans doute aussi de lâamour; mais ici, comme dans Ãphésiens 1:15, lâapôtre désigne les saints (comparez 1 Corinthiens 1:2) comme lâobjet de cet amour, parce que lâaffection toute nouvelle que la foi inspire aux croyants pour leurs frères est le témoignage le plus sûr, le signe distinctif dâune vraie conversion (Jean 13:35). Il ajoute : (verset 5) à cause de lâespérance qui vous est réservée dans les cieux; lâespérance est mise ici pour lâobjet espéré, le salut, la vie éternelle, (Romains 8:24) dont la pleine possession ne nous sera accordée que dans les cieux.
Jouir de la présence immédiate de Dieu et du Sauveur, le voir tel quâil est, lui être semblable, telle est lâattente de lâenfant de Dieu (1 Jean 3:1-4); il vit sur la terre dans la foi, dans la charité, à cause de cette espérance qui est son but suprême.
Cette espérance, lâhomme nâen a connaissance que par la parole de la vérité, et spécialement, il nâen a la certitude que par lâÃvangile, par la bonne nouvelle du pardon, du salut (verset 5).
Si lâon prend cette expression à la lettre, il faut y voir une hyperbole.
Les fruits que porte lâÃvangile (grec : «â¯il fructifieâ¯Â»), ce sont les caractères de la vie chrétienne, la charité, (verset 4) les bonnes Åuvres (verset 10) De plus, lâÃvangile augmente, grandit (le texte reçu omet à tort ce mot), soit extérieurement par sa propagation dans le monde, soit dans les âmes quâil sanctifie. Ce progrès, signe de toute vie, Paul a le bonheur de le trouver dans les Colossiens depuis le jour où ils ont connu la grâce de Dieu en vérité (verset 5, note).
Lâapôtre emploie un verbe qui désigne une connaissance exacte et il accentue cette nuance en ajoutant en vérité : «â¯vous lâavez connue telle quâelle est réellementâ¯Â». Dâautres traduisent : «â¯vous lâavez vraiment, sincèrement connueâ¯Â». Le premier sens sâaccorde mieux avec la préoccupation de lâapôtre de combattre les faux docteurs (verset 16 suivants; Colossiens 2:8 suivants).
Grec : «â¯Votre charité dans lâEspritâ¯Â».
La charité (verset 4) est ici attribuée à lâEsprit, (Romains 5:5; Galates 5:22) parce que, bien différente des affections naturelles, elle est un fruit de la vie nouvelle que lâEsprit de Dieu produit en ceux quâil a régénérés.
Epaphras est désigné par lâapôtre comme le fondateur, ou du moins comme le principal évangéliste de lâÃglise de Colosses. Il était de cette ville (Colossiens 4:12).
Câest par lui que Paul avait été instruit de lâétat actuel des Ãglises dâAsie (Voyez lâIntroduction). Il était encore auprès de Paul quand celuici écrivait notre lettre. Le beau témoignage que lâapôtre lui donne ici et Colossiens 4:12; Colossiens 4:13, devait le rendre plus cher encore aux chrétiens de Colosses.
Câest-à -dire parce quâil a appris des choses si réjouissantes sur leur état spirituel : (versets 4, 8, 9) il se sent dâautant plus encouragé à prier pour eux et à demander plus encore, jusquâà leur entière perfection. Il va exprimer lâobjet précis de ses prières.
Ãtre rempli, dans la langue originale, signifie aussi être accompli, parfait et lâon peut traduire aussi : «â¯que vous soyez rendus parfaits quant à la connaissanceâ¯Â». Lâapôtre demande à Dieu tout ce qui pourrait manquer à ses lecteurs pour la pleine connaissance de la volonté de Dieu, et il faut entendre sous cette dernière expression, soit le conseil de Dieu pour leur rédemption par Jésus-Christ, (Ãphésiens 1:8-10) soit, en général, ses desseins à leur égard, auxquels ils devaient se conformer par une obéissance filiale de chaque jour. Au reste, ce mot être rempli montre assez quâil sâagit moins dâune connaissance purement intellectuelle que dâun sentiment vivant de la volonté de Dieu, produit dans le chrétien par le Saint-Esprit (voir la note suivante et comparer : Colossiens 4; 12; Romains 12:2; Ãphésiens 5:17; 1 Thessaloniciens 4:3).
Telles sont les deux grâces nécessaires que Paul demande pour ses lecteurs, afin quâils connaissent pleinement la volonté de Dieu. En les qualifiant de spirituelles, il montre quâil les considère comme un fruit de lâEsprit de Dieu dans les âmes.
La sagesse, dans le sens du mot original, est surtout le discernement de la vérité envisagée en elle-même; lâintelligence est plus spécialement, dans la vie pratique, le discernement de ce qui est moralement bien ou mal (verset 10 : comparez Ãphésiens 1:8, note; Philippiens 1:9; Philippiens 1:10, note).
Dâautres traduisent : «â¯croissant par la connaissance de Dieuâ¯Â», celle-ci étant le moyen des progrès spirituels. Cette traduction est conforme à une variante très appuyée et évite une répétition de la pensée du verset 9.
Tout ce que lâapôtre demande à Dieu : connaissance, sagesse, intelligence, se résume en cette vie chrétienne, pratique, sainte, agréable à Dieu, progressante, pleine de bons fruits.
Dans aucun sens lâÃvangile nâest un système; «â¯les paroles que je vous dis sont esprit et vieâ¯Â».
Grec : «â¯Fortifiés en toute force selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et toute longanimité, avec joieâ¯Â». Le sentiment toujours présent dans le cÅur du fidèle, quâil peut tout attendre de Dieu, et que la puissance glorieuse de Dieu accomplira finalement tout en lui, lui donne un courage invincible, une longue patience dans lâépreuve, et le rempli de joie, même au sein des douleurs.
Plan
3>III. Paul ministre de lâévangile auprès des païens
Serviteur de lâÃvangile (23), lâapôtre se réjouit de ses souffrances par lesquelles il accomplit les souffrances de Jésus-Christ pour lâÃglise ; Dieu lui a confié cette administration du grand mystère de miséricorde, caché longtemps, maintenant manifesté, et dont la gloire resplendit même parmi les païens : Christ en nous, notre espérance (24-27).
Câest lui seul que Paul annonce à tous les hommes pour les présenter parfaits au dernier jour ; et câest à quoi il consacre ses travaux et ses combats, selon la force que Christ lui donne (28, 29).
24 à 29 Paul ministre de lâÃvangile auprès des païens
«â¯Maintenantâ¦â¯Â» lâapôtre est saisi par le contraste entre sa position actuelle de prisonnier et sa fonction de serviteur de lâÃvangile; mais cette position même ne lâempêchait pas de remplir cet apostolat auprès de ses lecteurs. Ces souffrances quâil endurait pour eux ne leur offraient-elles pas un puissant motif de demeurer fermes dans la foi ! (verset 23) Comparer Ãphésiens 3:1; Ãphésiens 3:13.
Grec : «â¯Je remplis entièrement les manques des afflictions de Christ dans ma chair pour son corps, qui est lâÃgliseâ¯Â».
M. Rilliet traduit : «â¯Je supplée, dans ma chair, à ce qui manque aux souffrances de Christâ¯Â». Ce passage est un des plus profonds qui se trouvent dans les épîtres de Paul. Il faut dâabord écarter avec soin toutes les interprétations superficielles ou fausses, qui seraient en contradiction avec les enseignements les plus clairs de lâÃcriture.
Au nombre des interprétations superficielles viennent se ranger celles qui consistent à rendre les afflictions de Christ par ces mots : «â¯afflictions endurées pour lâamour de Christ, pour sa cause â¯Â»â¯; ou encore : «â¯des afflictions semblables à celles de Christ, provenant des mêmes causes, et dont il resterait à Paul à remplir une certaine mesure, ce qui manque encore pour avoir achevé sa tâche â¯Â»â¯; ou enfin : «â¯certaines épreuves spéciales qui ont manqué aux afflictions de Christâ¯Â», comme la prison, etc.
Parmi les interprétations fausses, il faut signaler :
Quel en est donc le sens ? Et dâabord :
Aussi comprenons-nous quâil se réjouisse de ses souffrances pour ses frères, dâabord parce quâil aimait ces frères, et ensuite parce quâil avait le sentiment quâil souffrait avec son Sauveur, portant «â¯les afflictions de Christâ¯Â», lui étant rendu semblable (voir sur ce passage un discours de Vinet, dans les Ãtudes évangéliques).
Câest-à -dire pour annoncer cette Parole dans toute sa plénitude, jusquâà ce quâelle ait atteint le but en vue duquel Christ lâa confiée à son apôtre.
Câest là lâadministration (grec : «â¯Ã©conomieâ¯Â») que Dieu a donnée à Paul pour les gentils. Il ne faut pas, avec Calvin et dâautres, entendre ce mot dans le sens beaucoup plus vaste où il est pris dans Ãphésiens 1:10; mais dans le sens ordinaire dâune administration confiée à un économe; Paul désigne par ce terme son apostolat (comparer 1 Corinthiens 4:1; 1 Corinthiens 9:17; 1 Corinthiens 1:7).
Voir sur ce mystère caché aux générations précédentes et maintenant manifesté Ãphésiens 1:9 et surtout Ãphésiens 3:4-9, notes.
Les saints ne sont pas seulement «â¯les apôtres et prophètesâ¯Â», comme dans Ãphésiens 3:5, mais les chrétiens en général.
Voir Ãphésiens 3:16-19, notes.
Ces mots : qui est Christ en vous, doivent se rapporter à toute la phrase qui précède : la richesse de la gloire de ce mystère, câest Christ en vous; Christ, sa personne, son Åuvre, câest là tout lâÃvangile.
Les mots rendus par en vous peuvent signifier aussi parmi vous, câest-à -dire, comme lâapôtre vient de lâexprimer, parmi les païens. Mais la pensée est plus complète, plus profonde, et évite une répétition en traduisant en vous (comparer Ãphésiens 3:17; Galates 2:20).
Dâailleurs, ce nâest réellement que quand Christ vit en nous, quâil est pour nous lâespérance de la gloire (comparer Colossiens 3:3; Colossiens 3:4).
La condition glorieuse, décrite par ces paroles, fait avec lâétat précédent des païens un contraste dont lâapôtre est saisi : ils étaient «â¯sans Christ, nâayant point dâespérance â¯Â»â¯ (Ãphésiens 2:12); maintenant, Christ en eux est pour eux lâespérance de la gloire ! (comparer 1 Timothée 1:1; Romains 5:2)
Ce nâest pas seulement pour combattre le particularisme juif que lâapôtre insiste tant sur ce mot tout homme; mais parce quâil ne croyait pas avoir rempli sa tâche aussi longtemps quâil nâavait pas instruit et averti chacun de ceux sur qui pouvait sâexercer son ministère (comparer Actes 20:31).
Au reste, le but de la prédication est de conduire tout homme à la perfection. Mais cette perfection est tout entière en Christ, et quiconque est en Lui sera conduit à ce glorieux but par le seul développement de la vie de Christ au dedans de lui. Câest là la sagesse souveraine à laquelle Paul emprunte toute lumière, il nâen connaît point dâautre.
Il faut remarquer encore sur ce verset :
Ce nâest quâà force de travaux et de combats que Paul pouvait atteindre le but indiqué (verset 28). Quel argument pour exciter la confiance et le zèle de ses lecteurs ! Voir aussi Colossiens 2:1.
Mais toutes les fois que lâapôtre parle de lui-même et de son Åuvre, il se montre saintement jaloux dâattribuer toute sa puissance à Christ à qui il en rend gloire (verset 28). De plus, lâÃglise de Colosses, en danger dâêtre séduite par de faux docteurs, devait comprendre que cette puissance divine qui agissait en saint Paul était un sceau de Dieu, apposé à son apostolat (comparer Ãphésiens 3:20).