Don. Cette expression se rapporte aux paroles dâAnne, 1 Samuel 1:28. Lâenfant nâappartenait plus à ses parents, mais à Dieu. Aussi Ãli demande-t-il pour eux une compensation au sacrifice quâils avaient fait. Et câest en vertu de ce vÅu du souverain sacrificateur quâeut lieu lâaugmentation de la famille dâAnne.
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur 1 Samuel 2". "Bible annotée". https://studylight.org/commentaries/fre/ann/1-samuel-2.html.
versets 1-36
Pria et dit. Ce chant est une prière, une prière de louange. Anne commence par la grâce qui lui a été accordée à elle-même et lâhumiliation dont a été frappée son ennemie (verset 1). De là elle sâélève à la contemplation du caractère de lâÃternel (versets 2 et 3); puis elle décrit son Åuvre de justice au sein de lâhumanité, par laquelle il relève les faibles et abaisse les oppresseurs (versets 4 à 8), et, jetant les regards dans lâavenir, elle voit cette Åuvre se déployer avec puissance jusquâà lâanéantissement de tout ce qui résiste à Dieu ici-bas et au jugement universel qui sera exercé par celui auquel Dieu confiera cet acte suprême (versets 9 à 10).
On a de tout temps remarqué lâanalogie de cet hymne avec celui de marie (Luc 1:46-55). Les trois premiers versets de ce dernier répondent à notre verset 1; les versets 49 et 50 aux versets 2 et 3, les versets 51 à 53 aux versets 4 à 8 et les versets 54 et 55 aux versets 9 et 10. Seulement dans le cantique de Marie tout est plus doux, plus calme, plus solennel; lâidée de la miséricorde de Dieu envers les faibles et envers Israël y domine sur celle de la justice, qui préside au cantique dâAnne.
Cette ressemblance entre ces deux hymnes sâexplique aisément, car chaque jeune fille israélite connaissait par cÅur les anciens cantiques nationaux.
Corne : Jérémie 48:25; Michée 4:13, notes.
Contre mes ennemis. à la joie dâAnne se mêle le souvenir amer des longues humiliations dont elle avait été victime.
2 et 3
Anne fait ressortir, verset 2, trois traits du caractère de lâÃternel :
Paroles hautaines. Allusion aux sarcasmes de Péninna et en même temps avertissement à lâadresse de tous ceux qui, comme elle, se glorifient de leurs avantages et oublient que lâoreille de Dieu entend tout et quâil met à néant tout ce qui est fait sans lui.
4 Ã 8
Du caractère de Dieu ainsi décrit, Anne conclut à la loi dâaprès laquelle il gouverne lâhumanité et dont elle-même vient de faire lâexpérience. Elle montre, par une série dâexemples, comment Dieu intervient pour transformer du tout au tout les situations.
Sept. Hyperbole due à lâexubérance de sa joie; voir 1 Samuel 2:21.
Les colonnes de la terre. Dieu a le pouvoir de tout transformer, parce que les colonnes sur lesquelles repose la terre sont en sa main et que câest lui qui sur elles a posé le monde.
9 et 10 ce quâil a été, il le sera; ce quâil a fait, il le fera
Lâhomme ne lâemportera pas⦠Les vraies victoires ne sâobtiennent pas par la force humaine, mais par la foi en la vertu de Dieu.
Il tonnera. La voix du tonnerre est toujours envisagée comme un signe et un prélude du jugement divin. Ce jugement universel est prédit dans les mots suivants.
Il donnera puissance à son roi. Par ce roi on doit entendre non tel ou tel roi dâIsraël, mais la royauté personnifiée dans tous les individus qui en seront successivement revêtus, et finalement dans celui qui réalisera le jugement universel qui vient dâêtre annoncé, câest-à -dire le Messie; comparez 1 Samuel 2:35. La plupart des interprètes, plaçant la composition de ce cantique dans une époque postérieure à lâétablissement de la royauté, rapportent ces derniers mots au roi régnant à ce moment-là dont un chantre israélite aurait célébré une victoire. Mais cette application ne convient pas aux traits tout à fait individuels qui se trouvent dans les versets 1, 3 et 5. Il faudrait plutôt supposer que les derniers mots du cantique ont été ajoutés plus tard, lorsque cette poésie, devenue populaire, était chantée à lâépoque des rois.
Son oint. On oignait dâhuile les rois aussi bien que les sacrificateurs.
Pervers : Deutéronome 13:13, note. Double péché : ils empiétaient sur le droit des Israélites (versets 13 et 14) et sur le droit de lâÃternel (versets 15 et 16).
Un sacrifice. Ce sont ici des sacrifices dâactions de grâces, les seuls dont les particuliers mangeassent une partie de la victime. Le sacrificateur nâavait droit quâà la poitrine et à la cuisse droite (Lévitique 7:31-35). Outre cette portion dâhonneur, fixée par la loi, les fils dâÃli réclamaient et au besoin prenaient encore autre chose.
Cuve, marmite, chaudière, pot. Cette multiplicité de termes sâexplique par le fait que les victimes étaient de grosseurs différentes.
Un second abus, encore plus grave que le premier (versets 13 et 14). Le droit de Dieu était clair (Lévitique 7:25). Et cependant, avant quâon eût prélevé les parties grasses destinées à être consumées sur lâautel, les fils dâÃli réclamaient déjà les morceaux qui leur revenaient; ils les exigeaient crus, par conséquent avec les parties grasses attenantes : Nous sommes fatigués de viandes bouillies nous voulons manger de la viande rôtie; pour cela il nous faut de la graisse.
Que si lâhomme⦠Le simple Israélite défendait contre les sacrificateurs le droit de Dieu et les prescriptions de la loi.
Conclusion : ils discréditaient les sacrifices et la loi elle-même aux yeux du peuple. Ceci suppose évidemment des usages religieux et cérémoniaux bien établis dès longtemps et connus du peuple.
Servait : aidait au service du sanctuaire se rendant utile au vieil Eli.
Ephod (Exode 28:6) : un vêtement analogue pour la forme à celui du souverain sacrificateur, mais fait en simple étoffe blanche (de lin). Cette pièce de vêtement lui était probablement fournie par le sanctuaire, tandis que la robe (verset 19) était confectionnée par sa mère. Voir Exode 28:31, où ce mot est rendu par surplis. Samuel portait ce costume de forme sacerdotale en vertu de sa consécration absolue au Seigneur.
Don. Cette expression se rapporte aux paroles dâAnne, 1 Samuel 1:28. Lâenfant nâappartenait plus à ses parents, mais à Dieu. Aussi Ãli demande-t-il pour eux une compensation au sacrifice quâils avaient fait. Et câest en vertu de ce vÅu du souverain sacrificateur quâeut lieu lâaugmentation de la famille dâAnne.
Qui sâassemblaient⦠Comparez Exode 38:8. Lâimmoralité accompagnait, comme souvent, lâincrédulité.
On fait pécher, au lieu de : Vous faites pécher. Il est trop lâche pour employer la forme directe.
Lorsquâun homme pèche contre un autre homme, il y a une autorité qui intervient entre les deux et donne à chacun son droit. Cette autorité, câest Dieu ou tel juge qui est son représentant sur la terre (Exode 21:6, note). Il est des péchés qui sâadressent directement à lâhomme, et seulement indirectement à Dieu comme représentant du bien absolu; mais il en est dâautres qui atteignent directement la personne divine, comme la profanation de son sanctuaire, ou lâappropriation de ce qui lui revient sur les sacrifices, ou la profanation du sabbat, etc. Dieu dans ce cas-ci se trouve être à la fois lâoffensé et le juge. Nul ne saurait arrêter son bras, en sâinterposant, comme arbitre, entre lui et le coupable.
Mais ils nâobéirent point⦠Lâavertissement paternel nâaurait pu agir sur eux quâau moyen dâune action puissante et décisive de lâEsprit de Dieu. Mais cette action nâeut pas lieu, parce que déjà la mesure était pleine et que Dieu avait résolu leur perte.
Voulait les faire mourir : comparez Exode 4:21. Quel contraste entre cette réprimande si faible et lâénergique intervention quâaurait dû provoquer de la part du souverain sacrificateur une pareille conduite !
Comparez Luc 1:80; Luc 2:40, Luc 2:52. Lâenfance de Samuel est un type de celles de Jean-Baptiste et de Jésus. Par son caractère normal, elle contraste vivement avec les désordres des fils dâEli.
Un homme de Dieu. Le premier prophète dont il soit fait mention depuis Moïse (Juges 2:1 et Juges 13:6 il sâagit dâun ange).
Ton père : Aaron. Le choix que lâÃternel avait fait dâAaron, ressort du rôle quâil a joué à côté de Moïse et des communications directes que lâÃternel a eues avec lui, par exemple : Exode 12:1, Exode 12:43. Le prophète rappelle à Eli, comme le plus grand des bienfaits divins, la libre élection dâAaron et de ses descendants comme sacrificateurs.
Début du verset : le côté honorable de cette charge; fin du verset : Les avantages matériels qui y sont attachés.
Le péché dâÃli aggravé par ces grâces.
Pourquoi avez-vous fouléâ¦? Le péché des fils est imputé au père qui ne lâa pas réprimé.
Et pourquoi as-tu honoré. Reproche terrible, propre à faire sentir à Ãli toute la gravité de sa faiblesse.
En vous engraissant. Comparez 1 Samuel 4:18 : vieux et pesant.
Du meilleur : allusion au verset 15.
DâIsraël mon peuple : qui, comme tel, devait avoir part à ma table.
30 Ã 36
La sentence : mort de Hophni et de Phinées en un même jour (verset 34); cette mort sera le signal de la déchéance de toute la famille dâEli, objet du déplaisir de lâÃternel; au lieu de sâéteindre simplement, elle offrira à Israël le spectacle dâune race rejetée et dont pourtant la misère ne peut finir. LâÃternel retirera Israël de son humiliation actuelle, mais sans que le sacerdoce soit lâorgane de cette bénédiction; il sera au contraire abaissé profondément. Et quand enfin Dieu le relèvera aussi, ce sera pour le confier à une autre famille avec laquelle les descendants dâÃli nâauront plus que dâhumiliantes relations de mendicité.
Il est difficile de constater dans lâhistoire les faits répondant à cette prophétie. Elle peut se rapporter à la substitution de Samuel à Ãli et à ses fils, ou bien à la substitution de la branche aînée (celle dâÃléazar) à la cadette (celle dâIthamar), qui avait passé avant la première, nous ne savons à quelle occasion et pour quel motif; comparez 1 Rois 2:35. Plusieurs ont vu ici lâannonce de lâabolition du sacerdoce aaronitique par lâavènement du Messie.
Jâavais déclaré : Nombres 25:13. Les promesses faites à Phinées, fils dâÃléazar et représentant de la famille dâAaron, sont considérées ici comme valables pour Ãli; comparez aussi Exode 29:9, promesse faite à toute la famille dâAaron.
Loin de moi cela ! Devant lâinfidélité humaine, il nây a pas de promesse qui tienne. LâÃternel trouve, pour accomplir sa parole, quelque autre moyen imprévu.
Les jours viennent : formule, usitée dans la bouche des prophètes (2 Rois 20:17; Amos 4:2; Amos 8:11, etc.).
Le bras, symbole de la force. Il nây aura plus dans ta race de force vitale suffisante pour produire des hommes capables dâatteindre la vieillesse. Cet état misérable de ta descendance contrastera avec lâabondance dont jouira tout le peuple.
La maison de ton père. Sâil sâagit de la maison dâAaron en général, on doit penser à la substitution de Samuel à Eli, ou au remplacement dâAaron et de sa famille par le sacerdoce du Messie. Mais si lâon applique cette menace à la substitution de Tsadok à la famille dâEli, le terme la maison de ton père, doit être pris dans le sens restreint de la maison dâIthamar.
La demeure même de lâÃternel tombera, par la perte de lâarche, dans lâétat dâabaissement quâaura amené la conduite des sacrificateurs.
Jamais de vieillard. Câest comme un refrain (verset 31).
Ãli est supposé voir, du sein dâune autre existence, mourir ses descendants dans la force de lââge. Sa race est menacée, non de destruction totale (je ne retrancherai pas), mais dâune condition dâexistence misérable.
Ce verset ne peut sâappliquer ni à Samuel (une maison stable), ni au Messie (devant mon oint, le roi théocratique), il faut y voir la promesse du rétablissement de la sacrificature entière et stable durant lâépoque des Rois telle quâelle a fonctionné dans le Tabernacle restauré et dans le temple depuis David et Salomon.
La branche infidèle du sacerdoce mendiera quelque petit office dans le service du temple.