Pourquoi cette manifestation de lâamour de Dieu par lâenvoi du Fils dans le monde ? Afin que nous vivions par lui, qui est la vie (comparer Jean 3:16).
1 Jean 3:11; Jean 13:34. Lâamour des enfants de Dieu les uns pour les autres doit être de même nature que lâamour de Dieu envers eux; il est produit par la connaissance de cet amour (verset 9).
Le but en vue duquel lâamour est ainsi accompli en nous, câest que nous ayons de lâassurance au jour du jugement.
Dâautres traduisent : «â¯Lâamour est rendu parfait en nous en ce que nous aurons de lâassuranceâ¯Â». Dâautres encore : «â¯Voici comment lâamour est rendu parfait en nous (afin que nous ayons de lâassurance au jour du jugement), câest que tel il est, tels nous sommesâ¯Â».
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur 1 John 4". "Bible annotée". https://studylight.org/commentaries/fre/ann/1-john-4.html.
versets 1-21
3>1 à 6 LâEsprit de Dieu nous prémunit contre lâesprit de lâantéchrist
Câest-à -dire à tout docteur ou prophète qui parle et enseigne en se donnant pour inspiré de Dieu (comparer 1 Corinthiens 14:32; 1 Corinthiens 12:3; 1 Corinthiens 12:10; 2 Thessaloniciens 2:2; 1 Timothée 4:1). Lâapôtre vient dâinvoquer le témoignage du Saint-Esprit en nous, comme preuve que nous sommes en communion avec Dieu (1 Jean 3:24); mais il se souvient que plusieurs prétendent à ce témoignage, tout en étant dans de mortelles erreurs, et il met ses frères en garde contre ces faux docteurs. Il répète ici des avertissements déjà donnés (1 Jean 2:18 et suivants). On remarque dâailleurs (Krüger), dans le mouvement de la pensée de Jean, un parallélisme frappant entre les deux premières parties de lâépître (1 Jean 1:5-2.17 et 1 Jean 2:28-3.18). Les deux développements, après des exhortations à lâamour fraternel, aboutissent à la question christologique (1 Jean 2:18-27 et versets 1-6).
Il y a des faux prophètes sous la nouvelle Alliance, comme il y en eut sous lâancienne. Ils sont (grec) sortis dans le monde (2 Jean 1:7); poussés par lâesprit de mensonge qui les anime, ils vont répandre leurs erreurs. Il est donc nécessaire dâéprouver les esprits (comparez 1 Thessaloniciens 5:21) pour savoir sâils sont de Dieu, câest-à -dire si câest Dieu qui les envoie, si lâEsprit de Dieu (verset 2) parle en eux. La doctrine quâils annoncent est le signe certain de la présence ou de lâabsence de lâEsprit de Dieu.
Comparer 1 Jean 2:22; 1 Jean 2:23, notes.
Ici lâapôtre dit plus explicitement que dans le premier passage ce quâil entend par confesser Jésus-Christ venu en chair : câest professer la foi au Christ historique comme Fils de Dieu, comme Parole de Dieu qui est devenue chair, qui a revêtu notre humanité dâune manière réelle et définitive. Cette dernière pensée est exprimée par le participe parfait, qui indique un fait accompli dont les conséquences demeurent (voir sur lâincarnation Jean 1:14, 1re note et sur le mot chair appliqué à Jésus-Christ, Romains 1:3; Romains 1:4, note).
La confession de Jésus-Christ, venu en chair est le principal signe auquel les chrétiens pourront discerner les esprits et savoir sâils viennent de Dieu. Ce grand fait de lâincarnation implique celui de la rédemption.
Ce fait entièrement reconnu nous prémunit contre toute erreur essentielle et montre que nous possédons la vérité sur Dieu, sur lâhomme, sur le péché, sur lâÅuvre de la grâce en nous. Aussi Paul, quoique à un autre point de vue, tient-il le même langage que Jean (2 Corinthiens 5:19; Colossiens 1:13-20).
Selon son habitude, Jean exprime sa pensée, dâabord positivement au verset 2, puis négativement au verset 3. Dans ce dernier verset, la leçon de B. A, que nous avons admise avec tous les critiques actuels, porte seulement les mots : «â¯Et tout esprit qui ne confesse pas Jésusâ¯Â». En grec, ce dernier nom est précédé de lâarticle : le Jésus, qui vient dâêtre défini comme «â¯venu en chairâ¯Â»
Le texte reçu porte : «â¯Qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chairâ¯Â». On suppose que cette formule a passé, par inadvertance, du verset 2 au verset 3. Mais il faut reconnaître que ces mots se lisent au verset 3 dans la Peschito et que le Sinaïticus les renferme, avec cette seule différence quâil porte : «â¯Jésus le Seigneur venu en chairâ¯Â».
Enfin la leçon complète se trouve déjà dans Polycarpe (épître aux Philippiens chapitre 7). Elle est aussi plus en harmonie avec le style de Jean, qui aime ces antithèses symétriques. Si malgré ces raisons quâon peut alléguer en sa faveur, les critiques sâaccordent à admettre le texte plus simple : le Jésus, câest, entre autres, à cause du témoignage de lâhistorien ecclésiastique Socrate (vers 440), qui rapporte que dâanciens manuscrits portaient : «â¯Et tout esprit qui dissout Jésus, nâest point de Dieuâ¯Â». Cette variante se retrouve chez Irénée, Origine, Augustin et dans la Vulgate. Elle nâest probablement pas authentique, mais elle rend très bien la pensée contenue dans lâexpression vague : qui ne confesse pas.
Lâintention de Jean est de combattre lâerreur, naissante alors, qui consistait à dissoudre, à détruire Jésus, en séparant lâhomme dâavec le Christ divin, qui ne se serait uni à lui que pour un temps, erreur appelée plus tard docétisme. Voilà pourquoi Jean unit étroitement ces deux termes : Jésus-Christ, venu en chair.
voir 1 Jean 2:18, 2e note. Dâautres traduisent : ne pas confesser Jésus, câest là lâesprit ou le propre ou lâaction de lâantéchrist. Il faut du discernement pour reconnaître lâesprit de lâantéchrist, parce quâil se produit sous les dehors de la vérité. «â¯Satan se déguise en ange de lumièreâ¯Â» (2 Corinthiens 11:14).
Celui qui est en vous, câest Dieu qui habite, par son Saint-Esprit, dans lââme de ceux qui sont «â¯nés de luiâ¯Â» (1 Jean 2:20; 1 Jean 2:27; comparez 1 Jean 3:9).
Par sa présence il leur atteste quâils sont de Dieu (versets 1, 3) et il leur donne lâassurance dâune pleine victoire, puisque lui, qui est en eux, est plus grand, plus puissant que le prince de ce monde.
Cette victoire sur les prophètes de mensonge, ils lâont déjà remportée et ils la remporteront jusquâau bout, câest ce quâimplique le verbe au parfait (comparer 1 Jean 2:12; 1 Jean 2:13; Jean 16:33).
Grec : disent des choses venant du monde.
Quand nous avons à «â¯Ã©prouver les espritsâ¯Â», voici le signe certain auquel nous discernerons lâesprit de la vérité et lâesprit de lâerreur : ceux qui ont le second, sont du monde et se trahissent par leur langage.
Ils parlent comme étant du monde, câest-à -dire que, tout en prétendant avoir la vérité de Dieu, ils la proposent dans un esprit et sous des formes qui plaisent au monde, et câest pour cela que le monde les écoute. Et cela même est un nouveau piège pour les enfants de Dieu, trop souvent tentés de voir dans le succès un signe de vérité.
Jean relève donc lâopposition irréductible quâil y a entre lâesprit du monde et lâesprit de Dieu, entre le langage des faux docteurs qui recueille lâapprobation du monde et le témoignage des chrétiens qui nâest reçu que par celui qui obéit à Dieu : Qui connaît Dieu nous écoute, qui nâest point de Dieu ne nous écoute pas. Et cette opposition, le Maître lâa exprimée aussi vivement que le disciple (Jean 3:31; Jean 8:23-47; Jean 10:2-5; Jean 18:37).
Quiconque donc veut lâaffaiblir, lâeffacer par un enseignement qui flatte les penchants du monde, nâa pas lâesprit de la vérité, mais lâesprit de lâerreur (grec de lâégarement).
Plan
3>A. Lâamour dont Dieu nous a aimés nous pousse à lâaimer et à aimer nos frères, et nous donne ainsi lâassurance de notre salut
Communion avec Dieu par lâamour dont Dieu nous a rendus capables en nous aimant et nous donnant son Fils
Jean invite ses frères à sâaimer mutuellement ; ce sera le moyen de connaître Dieu qui est amour. Son amour sâest manifesté par lâenvoi de son Fils, en qui nous avons la vie. Nous nâavons pas aimé Dieu les premiers, mais lui nous a donné son Fils pour couvrir nos péchés. Dieu est invisible. Il demeure en nous quand nous nous aimons les uns les autres. (7-12)
Communion avec Dieu attestée par lâEsprit et manifestée dans la confession du Fils de Dieu. Connaissance expérimentale de lâamour divin
Nous reconnaissons que nous demeurons en Dieu au fait quâil nous a donné son Esprit ; nous témoignons quâil a donné son Fils au monde comme Sauveur ; celui qui confesse Jésus, comme le Fils de Dieu, demeure en Dieu. Ainsi nous connaissons, par lâexpérience de la foi, lâamour de Dieu, manifesté dans notre vie, et nous demeurons dans cet amour. (13-16)
Lâamour fondement de notre assurance
Lâamour ainsi rendu parfait nous rassure pour le jugement, car, tout en demeurant dans ce monde hostile, nous avons avec Dieu les mêmes relations que Jésus a avec lui dans la gloire. Lâamour parfait exclut cette crainte qui naît du sentiment de la culpabilité et qui est le châtiment du péché. Celui qui éprouve cette crainte nâest pas parfait dans lâamour. Nous aimons Dieu, parce quâil nous a aimés le premier ; et cet amour nous oblige à aimer nos frères, sous peine dâêtre des menteurs ; car celui qui nâaime pas son frère quâil voit ne peut aimer le Dieu invisible. De plus, nous avons de lui le commandement exprès dâaimer nos frères. (17-21)
Dieu est amour, lâamour et la foi 4.7 Ã 5.21
3>7 à 21 Lâamour dont Dieu nous a aimé nous pousse à lâaimer et à aimer nos frères, et nous donne ainsi lâassurance de notre salut
Par ces paroles, lâapôtre revient au sujet quâil affectionne avant tout, lâamour fraternel, dans lequel il voit lâessence de la vie chrétienne (comparer 3.11-23). Il lâenvisage ici sous des aspects nouveaux. Deux commentateurs récents traduisent par lâindicatif, comme au verset 19 «â¯Nous nous aimons les uns les autres, parce que lâamour est de Dieuâ¯Â». Lâimpératif plus naturel dans ce contexte où lâexhortation domine (1 Jean 4:11; 1 Jean 3:11 et suivants).
Cette pensée est complétée dans 1 Jean 5:1; elle est de la plus haute importance pour lâintelligence de ce qui suit. Lâamour dont lâapôtre parle nâest point de lâhomme naturel, il est de Dieu, il vient de lui, car câest Dieu qui lâa manifesté au monde en donnant son Fils unique (1 Jean 4:9, Jean 3:16), et celui-là seul lâéprouve qui est né de Dieu, et à qui Dieu a fait ainsi part de sa propre nature, qui est lâamour (comparer 1 Jean 3:9; Jean 1:12-13; Jean 3:5).
Toute affection qui nâest pas inspirée et sanctifiée par lâEsprit de Dieu, nâest point cet amour qui, aux yeux de Jean, comme de tous les apôtres (1 Corinthiens 13:1 et suivants) est lâessence de la vie chrétienne, parce quâil est le fruit de la foi, ou plutôt quâil est Dieu même dans ses enfants nés de lui (comparer Romains 5:5).
Voir sur cette vraie connaissance de Dieu, 1 Jean 2:3-6, note, et plus spécialement, sur le rapport intime entre connaître et aimer, le verset suivant. Lâamour est le signe de la vraie connaissance de Dieu et de la naissance dâen haut (verset 8).
Dieu est amour. Il nây a pas lieu de commenter ce mot insondable, cette sublime définition de Dieu, inspirée par son Esprit à un cÅur qui vivait dans la plus intime communion avec lui. Mais il faut noter le but que se propose Jean quand il donne cette définition de Dieu.
Il avait affirmé que «â¯Dieu est lumièreâ¯Â», afin de faire sentir que quiconque «â¯marche dans les ténèbresâ¯Â» ne peut avoir aucune communion avec lui (1 Jean 1:5-7); il proclame maintenant que Dieu est amour, pour démontrer sans réplique que celui qui nâaime pas nâa pas connu Dieu, et nâest pas «â¯né de luiâ¯Â», puisquâil ne lui ressemble pas.
De sorte que cette parole, qui respire tout ce quâil y a de plus profond et de plus tendre dans lâamour divin, est en même temps dâentre les plus sévères et les plus exclusives du Nouveau Testament.
Le verbe aimer, dans versets 7, 8, est sans régime. Sans doute, il ressort de lâexhortation par laquelle débute le verset 7, que lâobjet de lâamour, ce sont nos frères. Mais lâimportant, aux yeux de lâapôtre, câest lâamour lui-même, indépendamment de son objet. Selon quâun homme possède ou non le véritable amour, il connaît Dieu ou ne le connaît pas, il est né de Dieu ou est encore dans son état naturel (comparer verset 7, 2e note).
Ces deux versets (versets 9, 10) ne paraissent, au premier abord, que la répétition lâun de lâautre, mais la même pensée dâabord indiquée, est reprise par lâapôtre pour être contemplée dans de nouvelles profondeurs. «â¯Dieu est amourâ¯Â», comment a-t-il témoigné son amour ?
Si aimer, câest se donner, Dieu a aimé de cette manière quand il nous a donné cet autre lui-même, son Fils unique. Par ce don, son amour a été manifesté, il lâa été en nous (Weiss), car pour le connaître parfaitement, il ne suffit pas de considérer lâapparition historique du Fils; il faut que lâEsprit le glorifie en nous (Jean 16:14; Galates 1:16).
Câest ce quâindique aussi le verbe au parfait qui exprime une manifestation permanente.
Dâautres traduisent : parmi nous. La traduction : son amour envers nous doit être rejetée.
Pourquoi cette manifestation de lâamour de Dieu par lâenvoi du Fils dans le monde ? Afin que nous vivions par lui, qui est la vie (comparer Jean 3:16).
Mais ce nâest pas tout : ceux que Dieu a ainsi aimés lâavaient-ils prévenu par leur amour ? Nullement; ce nâest pas nous qui avons aimé Dieu. En étaient-ils dignes du moins par leur sainteté ? Bien moins encore : Dieu a dû envoyer son Fils comme propitiation pour nos péchés; ces péchés faisaient de lâhomme un être opposé à la nature du Dieu qui est lumière. De sorte que non seulement lâamour de Dieu est tout à fait gratuit, non mérité, mais que, pour nous rendre capables de le comprendre et dây répondre, il a fallu le profond mystère de propitiation (même terme que 1 Jean 2:2), nouvelle et insondable manifestation de lâamour de Dieu.
Sous une forme différente, ces pensées sont en parfaite harmonie avec celles que Paul expose Romains 5:6-10.
1 Jean 3:11; Jean 13:34. Lâamour des enfants de Dieu les uns pour les autres doit être de même nature que lâamour de Dieu envers eux; il est produit par la connaissance de cet amour (verset 9).
Le Dieu invisible, inaccessible, sâest manifesté à nous par son Fils unique (1 Jean 4:9; 1 Jean 4:10; Jean 1:18), et il se manifeste en nous par la communion de lâamour fraternel qui est une preuve sensible de sa présence, de sa communion intime avec nous.
Son amour est alors parfait (ou accompli, consommé, Hébreux 5:9) en nous, parce que nul ne peut aimer véritablement ses frères, sinon celui en qui Dieu a répandu son amour; or, là où il a déjà accompli cette Åuvre de grâce par la régénération dâun cÅur qui sâest ouvert pour recevoir lâamour de Dieu, il la poursuivra jusquâà sa perfection.
1 Jean 3:24. Ce signe de notre communion avec Dieu nâest pas différent de celui que donne lâapôtre au verset précédent, car, comme Dieu est amour, son Esprit ne peut produire que lâamour.
Seulement ici Jean indique le moyen par lequel lâhomme arrive à la communion de lâamour avec Dieu, à savoir son Saint-Esprit, qui régénère et purifie le cÅur pour verser ensuite le trésor de ses grâces (comparer Romains 5:5).
Dâautres traduisent : à ceci (à ce développement de lâamour fraternel par la communication de lâamour divin, verset 12) nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous, parce quâil nous a donné de son Esprit, qui nous conduit dans toute la vérité (Jean 16:13) et qui, par conséquent, nous apprend à connaître lâamour, manifesté dans le don de Christ, comme lâessence de Dieu (versets 8, 9), la source de tout amour, et nous rend certains de la présence de Dieu en nous (versets 12, 13).
voir versets 9, 10, note. En exprimant encore la même pensée, Jean insiste sur la certitude du témoignage quâil rend en sa qualité dâapôtre et de témoin oculaire (comparer 1 Jean 1:1).
La confession du nom de Jésus, comme Fils de Dieu, Sauveur du monde, dans le sens exposé aux versets 9 et 10, cette confession, fruit de la foi et de lâamour, est aussi un signe très important de notre communion avec Dieu. Là où ce signe manque, il nây a certainement ni foi, ni amour, ni communion avec Dieu.
Lâapôtre résume dans ces profondes paroles tout ce quâil a dit depuis verset 8.
Lâamour vient de Dieu qui est amour; connaître et croire cet amour, y croire pour le connaître par expérience, pour le connaître tel que Dieu le manifeste (grec lâa) en nous (versets 9, 10, note), enfin y demeurer, en faire sa vie habituelle et intime, câest demeurer en Dieu et avoir Dieu en nous, expression la plus complète de la communion dâune âme avec Dieu.
Câest en cela, dans le fait que nous demeurons en Dieu et Dieu en nous (verset 16) fin du verset, que lâamour est rendu parfait (est accompli, consommé) chez (grec avec) nous, non seulement en nous personnellement, mais dans nos relations avec nos frères, dans la communauté des croyants.
Le but en vue duquel lâamour est ainsi accompli en nous, câest que nous ayons de lâassurance au jour du jugement.
Dâautres traduisent : «â¯Lâamour est rendu parfait en nous en ce que nous aurons de lâassuranceâ¯Â». Dâautres encore : «â¯Voici comment lâamour est rendu parfait en nous (afin que nous ayons de lâassurance au jour du jugement), câest que tel il est, tels nous sommesâ¯Â».
Jean revient à lâidée déjà énoncée dans 1 Jean 2:28 et 1 Jean 3:19-21. Cette assurance devant Dieu, nous lâaurons au jour du jugement, au grand jour où notre destinée éternelle sera arrêtée.
Dans 1 Jean 2:28, Jean exhortait ses frères à demeurer en Dieu pour avoir cette assurance. Dans 1 Jean 3:18-21, il la faisait dépendre dâun véritable amour fraternel. Dans notre passage, elle est le privilège de celui qui demeure dans lâamour et par là même demeure en Dieu et a Dieu demeurant en lui (verset 16).
Enfin, cette assurance est motivée par le fait que notre position devient ainsi semblable à celle de Jésus, notre Sauveur : tel il est, tels nous sommes en ce monde. Tel il est, maintenant dans la gloire du ciel, et non tel il était pendant son séjour sur la terre. Le verbe au présent montre que Jean dirige les regards de ses frères vers le Christ glorifié, parfaitement uni à son Père, et les invite à réaliser, dans lâamour, une semblable union entre eux, au sein de ce monde, qui leur est hostile, mais quâils ont pour mission dâamener à la foi en lui donnant le spectacle de leur parfaite unité (Jean 17:21).
La pleine assurance dont Jean vient de parler, même à la pensée du jugement (verset 17), est incompatible avec la crainte.
Lâamour, en effet, loin de redouter son objet, le désire et ne demande quâune communion toujours plus intime avec lui; plus lâamour grandit et sâapproche de la perfection, plus il bannit la crainte.
La raison quâen donne lâapôtre est tout à fait conforme à la nature des choses : la crainte implique châtiment, câest-à -dire quâelle résulte de la séparation de lââme et de Dieu, elle est le sentiment de culpabilité qui saisit le pécheur, ce malaise, ce tourment de sa conscience qui est le premier châtiment du péché (Genèse 3:10), et qui restera son châtiment éternel, à moins quâil nây ait pardon et réconciliation.
Or, il est bien évident que là où cette crainte subsiste encore, la réconciliation nâa pas eu lieu ou nâa pas été pleinement saisie par la foi, la communion nâa pas été rétablie, lâamour ne règne pas, nâest pas parfait.
Le texte reçu (majuscules) porte : «â¯Nous lâaimonsâ¯Â». Codex Sinaiticus porte : Nous aimons Dieu. Mais le verbe sans régime est probablement la leçon originale (B, A) Notons enfin les variante de A : «â¯Nous donc, aimons, parce que Dieu nous a aimés le premierâ¯Â».
Quant à la pensée de ce verset, elle résume admirablement la doctrine chrétienne.
Mais ce que Jean relève surtout, câest que lâamour de Dieu nous a prévenus, nous prévient toujours. Nous serions incapables dâaimer, si Dieu nâinspirait lâamour à notre cÅur en nous aimant le premier.
Comparer verset 12, note.
Lâamour pour Dieu et pour nos frères est tellement le même amour, quâil est impossible dâaimer lâun sans aimer les autres. Prétendre aimer Dieu quand on hait le prochain, câest mentir, expression énergique, par laquelle Jean veut dissiper les illusions quâon se fait si facilement à cet égard.
Il en donne pour preuve le fait quâil nous est plus facile dâaimer ce qui se voit que ce qui ne se voit pas.
Le frère dans lequel Dieu habite par son Esprit, par son amour, est une manifestation visible de Dieu : (verset 12) comment donc prétendre aimer Dieu dans son Ãtre invisible, si nous ne lâaimons pas dans ses enfants ? Quelle contradiction et quel mensonge !
Autre raison pour laquelle lâamour du prochain est inséparable de lâamour de Dieu : Dieu lui-même nous a commandé dâaimer nos frères.
Le commandement de lâamour fraternel est donc impliqué dans le commandement dâaimer Dieu, et il est directement exprimé dans le sommaire de la loi (Marc 12:31). Il est aussi écrit par lâEsprit de Dieu en tout cÅur chrétien.
Plusieurs interprètes rapportent à Jésus-Christ les mots : Nous avons reçu de lui, dâaprès 1.5 et 2.25, où se trouve une tournure semblable. Nous aurions ici une parole de Jésus qui nâa pas été conservée dans les évangiles (comparer cependant Luc 10:26-37).